Depuis le 28 juin, s’est ouvert à Tokyo (Mitsubishi Ichigokan Museum, juste à côté de la gare centrale de Tokyo) une grande exposition « Chaumet », présentant plus de 300 pièces de tous genres, provenant de 40 collections privées et 15 musées internationaux.
Les Japonais ont le privilège d’avoir accès à une telle exposition qui sert, en même temps, de lancement à une nouvelle parure, réalisée cette année par la plus ancienne joaillerie de luxe de la place Vendôme (1780), et d’inspiration japonisante.
Dessin du collier de la parure inaugurée lors de l’exposition de Tokyo.
Tout commence sous la houlette de Marie-Etienne Nitot (1750-1809), fondateur de la maison, après s’être formé auprès d’Auber, fournisseur de la reine Marie-Antoinette.
L’histoire débute vraiment lorsque Nitot devient le joailler attitré de l’empereur Napoléon Ier (c’est notamment lui qui conçoit l’ensemble des objets d’apparat et les couronnes pour le sacre de l’empereur et de l’impératrice Josephine).
Depuis lors, la maison Nitot, ayant changé de main, mais toujours dans la même famille (les Chaumet sont des descendants des Morel, ayant repris l’affaire de la famille Fossin, avec qui les Morel travaillaient déjà, depuis l’ouverture d’un magasin à Londres après la révolution de 1848), celle-ci a servi toutes les têtes couronnées et toutes les familles nobles d’Europe et d’ailleurs.
La Maison Chaumet a ainsi fourni toutes les cours d’Europe, depuis Napoléon Ier, Louis-Philippe (et la duchesse de Berry, sa fille), en passant par la reine Victoria, l’empereur Napoléon III, les familles royales de Bourbon-Parme et des Deux-Siciles, pour ne citer que ces noms. Certaines pièces provenant de ces familles prestigieuses sont visibles dans cette exposition de toute beauté.
L’impératrice Eugénie, par Edouard-Louis Dubufe (1853) et portant la broche en trèfle Chaumet.
Détail du portrait (trèfle)
Trèfle (Chaumet)
Le point d’orgue de l’exposition (trop grande pour pouvoir parler de tout dans le détail) concerne les diadèmes réalisés au fil des siècles par les différents acteurs de la maison. Une salle y est entièrement consacrée, présentant (voir photo ci-dessous) d’un côté les maquettes réalisées par les joaillers, puis, de l’autre (à gauche sur la photo) différents exemples de ces réalisations.
Le long du mur, à droite, les maquettes des diadèmes et à gauche les réalisations. Quelques exemples de ces diadèmes somptueux :
Diadème réalisé pour Caroline Murat (sœur de Napoléon 1er) en 1810
Diadème dit Leuchtenberg (1830-1840) (famille héritière de l’impératrice Joséphine).
Diadème Carnation (1905) réalisé par Joseph Chaumet pour la famille de Wendel
Diadème dit Bourbon-Parme (1919) réalisé par Joseph Chaumet pour le mariage de Hedwige de La Rochefoucault avec le Prince Sixte de Bourbon-Parme (frère de l’Impératrice Zita).
Parure dite Bourbon-Parme (1936), diadème transformable en collier
Parure dite Bourbon-Parme (version collier)
L’exposition ne présente pas uniquement les bijoux, mais les recontextualise, avec des portraits (comme pour l’impératrice Eugénie présenté plus haut), ou encore des portraits de femmes issues de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie.
Portrait de Madame Edgar Stern par Carolus-Duran (1889) portant une aigrette Chaumet en croissant de lune
Aigrette en croissant de lune (perles et diamants) réalisée par Joseph Chaumet (1890)
Broche dite « Nœud écossais » (1907) réalisé dans la tradition de l’Art Nouveau
Pour les autres œuvres présentées dans l’exposition, les photos ne rendent évidemment pas justice de l’éclat et de la beauté qu’elles présentent aux yeux. Le « Nœud écossais », par exemple, est sans nulle doute l’une des plus fines créations de joaillerie qui existe.
Enfin, la dernière partie de l’exposition est consacrée au Japon (ou plutôt au Japonisme).
Car la maison Chaumet a toujours été attirée par les œuvres exotiques, afin d’y puiser son inspiration. C’est même son fondateur, Marie-Etienne Nitot, qui a ancré le Japon dans le socle culturel de la maison, en sauvant la collection d’objets japonais de Marie-Antoinette au moment de la Révoltion française.
Alors que les révolutionnaires souhaitaient détruire cette collection (notamment par méconnaissance de sa valeur artistique), ils firent appelle à Nitot, aussi réputé comme expert en objets d’art, qui la sauva en affirmant immédiatement qu’il s’agissait d’œuvres d’art sans égal
Suzuribako (boite à écrire japonaise) ayant apartenu à Marie-Antoinette
Intérieur du Suzuribako (tout est doré à l’or fin)
Et, comme d’habitude lors des expositions au Japon, les visiteurs ont le privilège de pouvoir acheter un catalogue d’exposition de toute beauté à un tarif accessible à toutes les bourses (environ 20€, prix fixe pour tous les catalogues d’expositions temporaires). (Un grand merci à Olivier d’Abington pour ce reportage à Tokyo)
Catalogue de l’exposition
Francois
6 août 2018 @ 05:10
Un ravissement absolu
clementine1
6 août 2018 @ 06:15
J’envie les Japonais et Olivier d’A. que je remercie infiniment d’avoir bien voulu partager cette visite, une merveille, avec nous.
Je pensais que le premier diadème Bourbon Parme avait disparu mystérieusement, à tout jamais.
Coquille dans le texte de présentation.clm
Olivier d'Abington
7 août 2018 @ 03:16
Chère Clémentine,
De quelle coquille parlez-vous?
Sinon, merci pour votre message!
Marie1
6 août 2018 @ 07:01
Superbe exposition, merci Olivier
Antoine
6 août 2018 @ 08:18
Quelqu’un saurait il oû pourrais je acheter le catalogue ?
J’ai tenté en vain le site du musée mais impossible ……
L'Alsacienne
6 août 2018 @ 13:50
Pourquoi ne pas essayer de prendre attache avec la Maison Chaumet, Place Vendôme à Paris ?
Baia
6 août 2018 @ 14:01
Peut être en se renseignant/téléphonant directement chez Chaumet !
patricio
6 août 2018 @ 10:48
quelle chance ont les japonais de pouvoir admirer de telles merveilles.
Un grand merci Olivier et Régine de nous donner cette possibilité.
amitiés
patricio
celia72
6 août 2018 @ 11:00
MERCI pour nous avoir fait partager ces merveilles. Un ravissement pour les yeux. Quel beau travail d’artistes. Je serais également intéressée par le catalogue. Sauriez-vous comment se le procurer ? bonne journée à tous,
L'Alsacienne
6 août 2018 @ 13:52
Pourquoi ne pas prendre attache avec la Maison Chaumet, Place Vendôme à Paris ?
Martine
6 août 2018 @ 11:09
Que de merveilles à contempler . Merci au site N & R de nous faire partager de tels de joyaux .
Armelle
6 août 2018 @ 11:27
Sublime exposition. Sait-on si elle viendra ensuite en Europe ?
Olivier d'Abington
6 août 2018 @ 11:41
Bonjour,
Pour ceux qui souhaiteraient un catalogue de l’exposition, malheureusement, il n’est pas possible de le commander en ligne.
Il est réservé à ceux qui vont à l’exposition.
La seule option serait de vous le faire envoyer par quelqu’un qui irait à l’exposition et pourrait vous l’envoyer par la poste.
S’il y a possibilité de trouver un moyen pas trop contraignant (pour Régine), je veux bien m’en charger pour quelques personnes… (mais il faudrait trouver un moyen de me rembourser les frais)…
Mais, est-ce réalisable?
celia72
7 août 2018 @ 07:34
c’est très gentil Olivier de proposer de vous en occuper. Je veux bien un catalogue au prix de 20 euros + les frais de port qui seraient occasionnés. Et je vous rembourserai avant l’août (ce sera peut être difficile) foi d’animal ! Bonne journée,
Dame Régine a mes coordonnées en Bourgogne
Ashe
26 octobre 2018 @ 16:40
Olivier I have been desperately searching for a way to get a catalog sent to me, since the exhibit opened in June. I had contacted Chaumet with no luck. I know that the exhibit is over now. If you have an extra copy, or you know anyone with an extra copy, I will pay you for the both the cost of the catalog and the shipping, plus extra for your trouble. Please please help me out? You can get in touch with me via whatsapp or text at +1 706 767 2732
Anna1
6 août 2018 @ 13:08
Merci de nous faire partager de telles splendeurs
Stella
6 août 2018 @ 16:01
Vraiment magnifique!
Libellule
6 août 2018 @ 18:44
A quand une exposition privée* à Paris comme l’ont fait Van Cleef & Arpels et Cartier tout récemment ?
Pour nous permettre d’admirer ces splendeurs et le talent de l’artisanat français.
*gratuite de surcroît
antoine manos
6 août 2018 @ 18:55
Une ivre relatant les mondes de Chaumet devrait paraître en octobre
Je viens d’en réserver en pré achat sur Amazon
Baboula
6 août 2018 @ 19:41
La maison Chaumet n’a pas le même prestige que Cartier ou Van Cleef et Arpels et c’est injustifié car il y eut de belles créations innovantes. Les graves ennuis judiciaires sont loin et à présent au sein d’un groupe solide, Chaumet nous montre son excellence
Teresa2424
6 août 2018 @ 20:43
Muy bella
Carolina matilda🐝🐝🐝🐝
7 août 2018 @ 00:06
OLIVIER ,
Merci de nous permettre de voyager avec vous.
La broche noeud semble faite d étoffe.
J aime énormément l aigrette en croissant de lune. ..Je me vois bien avec.
Le diadème de Caroline Murat est de ceux qui me plaisent.
Mais pour moi le joyau est la (le ?)suzuribako. …
Pour le catalogue quel dommage en effet de ne pas le trouver en ligne.
Les photos semblent de très bonne qualité.
Caroline.
antoine manos
7 août 2018 @ 05:04
Un livre devrait paraître en octobre « Les mondes de Chaumet »
J’en ai fait le pré achat sur Amazon
Baboula
7 août 2018 @ 14:01
Merci,il y a aussi 3 autres livres sur Chaumet sortis en 2017 .
IANKAL21
7 août 2018 @ 07:05
Merci pour ce somptueux cadeau d’ Août !
La mise en scène pour les diadèmes et leur maquettes doit donner le vertige…
Sur le …remaniement du site. Dorénavant le site est bloqué par le système de mon travail qui pourtant admet des sites similaires mais pas pareils…