Jusqu’au 15 janvier 2012, le Musée de l’Armée de Paris accueille l’exposition « Napoléon III et l’Italie : naissance d’une nation 1848-1870« . Voici le descriptif de l’exposition : Solferino, l’Alma, Malakoff, Garibaldi … des noms familiers de rues, de métros à Paris et partout en France… Ils rappellent surtout une histoire commune, passionnée, entre la France et l’Italie, celle de la construction de l’Unité italienne, étape majeure de l’histoire de l’Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle. En 2011, à l’occasion du 150e anniversaire de cette Unité, l’exposition du musée de l’Armée retrace les liens qui unirent les deux pays, rappelle le rôle de l’empereur Napoléon III et l’intensité avec laquelle l’opinion et la société françaises vécurent ces événements. De 1848 à 1870, les relations franco-italiennes furent agitées de mouvements contradictoires, au rythme des engagements politiques, des hésitations diplomatiques et des conflits armés ; marquées par des intérêts communs mais aussi par des incompréhensions qui n’ont pas empêché l’irrésistible marche vers la liberté.
L’exposition croisera les regards français et italiens, sur les faits, militaires, politiques et diplomatiques qui ont ponctué cette aventure. Près de 260 oeuvres et objets seront présentés. Il s’agit, pour beaucoup, de pièces peu exposées, réunies ici pour la première fois dans leur contexte : photographies, dont certaines inédites – les tout premiers clichés pris en temps de guerre –, peintures – portraits, scènes de batailles et de la vie quotidienne –, dessins, sculptures, mais aussi uniformes et armes des campagnes de Crimée et d’Italie, ou encore le monumental plan-relief de la ville de Rome, rappelant le dramatique siège de la ville par les Français en 1849. Des supports pédagogiques multimédia (carte sanimées, bornes visuelles) et un parcours-enfant permettront au public le plus large de revivre cette histoire.
jul
5 novembre 2011 @ 07:15
Je suis toujours un peu sceptique quand j’entends parler de l’unité italienne. Cette construction idéologique ne peut masquer aujourd’hui les importants contrastes culturels et sociaux qu’elle a nié. Je pense que l’indépendance du Royaume des Deux-Siciles aurait du être maintenue.
Cosmo
5 novembre 2011 @ 18:07
Le Prince Metternich disait avec un soupçon de condescendance « L’Italie? Un concept géographique. »
Je partage le scepticisme de Jul quant à la nécessité de l’unité italienne. Cela correspondait à une idée romantique née du printemps de nationalités en 1848 mais pas forcément à une nécessité politique ou économique. Il s’agissait également de damer le pion à l’Empire d’Autriche en l’évinçant de la péninsule. Ce fut définitivement fait en 1918.
Trois grandes entités peut-être, une fédération de type Empire Allemand, sans doute, mais surtout pas la disparition du Royaume des Deux-Siciles, le grand perdant politique, économique et démographique de l’unité italienne. La disparition de la Monarchie Bourbonnienne a précipité le pays dans le cahos, favorisant l’émergence de la Mafia.
De plus les Savoie n’avaient pas de vocation particulière à la couronne italienne. Pourquoi eux? L’unité fut en fait la colonisation du sud par le nord avec les effets que l’on connait.
Il n’y a pas vraiment de quoi célébrer cet évènement.
Caroline
5 novembre 2011 @ 19:24
A Jul,bien sur,il existe toujours un grand fosse entre l’Italie du Nord ‘prospere’ et l’Italie du Sud ‘pauvre et dependant des aides publiques’! N’oublions pas qu’une partie des territoires italiens du Nord-Est y compris la ville portuaire Trieste [seul debouche maritime de l’Autriche]etait incluse dans l’empire austro-hongrois!
lucile
5 novembre 2011 @ 12:13
C’est pendant la bataille de Solférino, que fut créée la Croix-rouge, par Henri Dunant de nationalité Suisse, pour venir en aide aux blessés des deux camps.
*gustave
6 novembre 2011 @ 14:33
..qui avait été le sujet d’un beau film (oublié) « D’homme à hommes » avec Jean-Louis Barrault, sorti en 1948.
LPJ
5 novembre 2011 @ 12:14
La seconde moitié du 19ème siècle a tendu vers les grands ensembles (Italie, Allemagne).
L’unité italienne a permis à la France de récupérer Nice et donc d’aggrandir son territoire. Au niveau matrimonial, elle a débouché sur l’union du prince Napoléon (Plonplon) avec la princesse Clotilde de savoie).
Et comme un clin d’oeil à l’histoire on peut constater que le Prince Napoléon, descendant direct de cette union et donc « héritier » de cette alliance franco-italienne se retrouve être également le petit-fils et neveu des chefs de la maison royale des Deux-Siciles, principale « victime » de cette unité italienne.
marianne
7 novembre 2011 @ 09:05
« La France a récupéré Nice et agrandi son territoire »
La France a surtout reçu le duché de Savoie , bien plus grand que le comté de Nice …
Palatine
5 novembre 2011 @ 13:09
Ah bon, vous pensez cela, Jul ? Moi aussi.
Je dis souvent que Garibaldi aurait du rester en Amerique du Sud.
Jean Pierre
5 novembre 2011 @ 13:46
Naissance d’un pays ou d’un état serait plus juste. La nation italienne existait quand même bien avant.
Kalistéa
5 novembre 2011 @ 16:21
Pourtant…il me semble que »l’unité française » fonctionne bien,bien qu’il y ait autant de différence entre la Bretagne et…lee Alpes maritimes par ex. qu’entre la vallée d’Aoste et la Sicile…Ce qui a manqué à l’Italie c’est un jules Ferry pour organiser un enseignement unique pour tout le territoire. Finalement en Italie,seule la religion catholique est l’élément unificateur de « cette botte couronnée de neige! ».
Ceci dit quelle belle initiative que cette nouvelle expo. aux invalides. Il est temps que les français se souviennent du gd chef d’Etat visionnaire et en avance sur son temps qu’ils ont eu la chance d’avoir à la fin de ce 19 siècle où il y avait tant à construire et où on peut dire qu’il « a assuré » car finalement la 3e Republique n’a fait que continuer son oeuvre et réaliser pour le social ce qu’il avait lui_mme déja planifié.Napoléon III a peut-ètre été le souverain le plus calomnié de l’Histoire (et ils l’ont tous été comme c’est naturel)
erwan
6 novembre 2011 @ 19:02
Certes, mais si j’ai bien entendu mes grand-parents et mes parents, les bonnes intentions de Jules Ferry et des bonnes soeurs ont fait souffrir. Les doigts de préférence et les fesses des élèves bretons s’en souviennent encore. L’extinction de la langue bretonne se résume à celà, mais l’identité n’a pas cédé. Il en reste peu pour en témoigner. Je ne crois pas que la république toujours amnésique puisse en tirer une quelconque fierté. Les germes qui fleurissent ici et là témoignent que la Bretagne ne plie pas, n’oublie pas.
Kalistéa
7 novembre 2011 @ 20:53
Les instituteurs de cette époque étaient plus zélés que ceux d’aujourd’hui pour applquer des directives qui n’allaient sùrement pas jusqu’à conseiller de martyriser les élèves rétifs à la langue française.Ceci dit ,personne ne défendait aux bretons ni aux corses,ni aux chtis de parler et de conserver leur langue régionale :ils n’étaient pas à l’école pour çà c’est tout!à l’école,ils apprenaient la langue française et je crois que ça leur a bien servi.
C’est un mauvais proces qu’on fait au pays et à l’école de cette époque-là.
MarinaM
5 novembre 2011 @ 16:59
Mon grand-père maternel était un « garibaldino », bien sur il n’a pas été avec Garibaldi car il était né en 1894, mais il l’était dans son coeur. Donc on a été élevés dans l’ideal de l’unité italienne. Maintenat je voudrais encore y croire, j’aime mon pays mais je ne peux pas nier les problèmes.
Parfois je crois qu’une unité federaliste à la manière allemande aurait été mieux.
Mais en tout cas j’aimerais bien voir l’expo du musée de l’armée, en plus je crois avoir vu presque tous les musées de Paris (j’ai une passion pour la ville lumière ;) ), mais pas celui ci.
MarinaM
Palatine
6 novembre 2011 @ 12:13
Je pense que c’est à cause ou grace à Garibaldi que mes deux grands-pères s’appellent Giuseppe, donc il a du faire de l’impression dans le Latium (ma famille en est originaire) . Mais je pense comme vous qu une unité fédéraliste à la manière allemande aurait été mieux.
COLETTE C.
5 novembre 2011 @ 19:50
J’irai voir cette expo si je me rends à Paris, ce doit être intéressant, surtout s’il y a des photos et documents inédits.
JAusten
5 novembre 2011 @ 20:54
A la lecture de cet article, je pense à la région qui s’étend jusqu’à Nice (le Comté de Nice) qui appartenant au royaume de Piémont-Sardaigne.
Cette région est devenue française en 1860 ; y-a-t’il une raison à ce que Monaco n’ait pas été inclus dans le « lot » ?
marianne
7 novembre 2011 @ 09:15
Pourquoi Monaco ? Il n’ appartenait pas à la famille de Savoie .
Cosmo
5 novembre 2011 @ 22:40
Alma, Malakoff? Pourquoi pas Sébastopol?
L’unité intalienne ne fut qu’un effet secondaire de la Guerre de Crimée. Je serais curieux de connaître le rapport fait pas les commissaires de l’exposition entre ces évènements.
erwan
6 novembre 2011 @ 19:52
Cher Cosmo comme je regrette ici mon manque de culture. Cette première guerre moderne a certes chamboulé l’ordre établi par le Congrès de Vienne. Je comprends la querelle des Vendredi-Saint, l’Empire Ottoman considérant avec quelque raison ses principautés comme vassales. Mais si je connais en les oubliant les ambitions de Camillo Cavour, je n’arrive pas à saisir les raisons de l’engagement du royaume de Sardaigne dans ce conflit et la conséquence que celà peut-avoir dans la future unité italienne. Cet engagement militaire et financier vient sans doute en opposition à l’Autriche. Vous allez sans doute me trouver bête mais je suis assez naif et confiant pour penser que ce merveilleux site peut éclairer les ignorants dont je suis le plus souvent.
Cosmo
7 novembre 2011 @ 11:21
Cher Erwan,
La Guerre de Crimée est un de ces évènements qui ne répond à aucune logique a priori. Se battre pour la conservation des lieux saints à confier soit aux orthodoxes, soit aux catholiques, cela n’a pas de sens.
La réalité politique de l’époque était la volonté expansioniste russe tout au long des XVIIIème et XIXème siècle. Pour achever l’oeuvre commencée par Catherine II avec l’annexion de la Pologne et donc l’Ukraine, il fallait aussi à l’Empire russe s’étendre au sud de l’Europe, sur les territoires de l’Empire Ottoman, zone dont l’influence était également disputée par la Grande-Bretagne, la France et dans une très moindre mesure l’Empire d’Autriche.
Au moment de la guerre l’Autriche a été courtisée par la Russie et par la France et l’Angleterre. François-Joseph a décidé de rester neutre, ce qui en fin de compte a coûté l’existence même de son empire, car il s’est trouvé sans aucune allié au moment où il en avait besoin en 1866 contre la Prusse.
Le Royaume de Piémont Sardaigne a été plus avisé en s’engageant aux côté de la France, dont il savait qu’il en aurait besoin au moment où il briguerait officielement le leadership de l’Unité italienne.
Apportant son appui en temps utile, Cavour sut négocier l’aide indispensable de Napoléon III, qui par ailleurs était acquis idéologiquement à cette idée.
L’idée était depuis 1848, qu’une fois le système Metternich mis à bas, il fallait créer de nouvelles nations, au nom du droit ds peuples à disposer d’eux-mêmes. Il y eut l’Italie, puis l’Allemagne, puis plus tard la Roumanie, la Bulgarie et encore plus tard la Yougoslavie. Si les peuples furent consultés,ce fut par le biais de referendums truqués ( Comme ceux du rattachement de Nice et de Savoie à la France) ou ils ne le furent tout simplement pas, comme lors des Traités de Berlin ou de San Stefano, prélude au démembrement de l’Empire Ottoman ou plus tard le Traité de Trianon.
Les pays nés d’une certaine malhonnêteté intellectuelle, comme l’Italie ou la Yougoslavie, ont des existences poltiques difficiles. Il n’est pas question de contester l’existence de l’Italie mais de voir que sa consitution unitaire repose sur des ignorances historiques et sociales.
Un membre de ma famille, ami à la fois de Napôléon III et de Victor-Emmanuel, a été un des acteurs importants de l’Unité italienne et en a été largement récompensé. De là où il est il doit me considérer comme un renégat. Mais tant pis, j’assume mon interrogation sur la nécessité de cette unité. Et en tout état de cause, je préfère les Habsbourg en Toscane, qui y ont laissé un excellent souvenir, les Bourbons à Naples qui y sont encore regrettés aux Savoie, objets actuellement de toutes les moqueries.
C’est une histoire compliquée qui a fait l’objet de tant de débats au XIXème siècle et votre question était légitime.
Espérant avoir un peu répondu
Cordialement
Cosmo
Palatine
7 novembre 2011 @ 14:42
je confirme que, à Naples, l ‘homme de la rue regrette les Bourbons et le royaume des Deux-Siciles.
Lipona
11 novembre 2011 @ 16:23
Nuançons un peu, oui la rue regrette le Royaume des deux Siciles parceque les barbares du nord ont eu un comportement indécent mais il y en a qui regrettent le « Decennio Francese » et surtout Murat et ses réformes
Kalistéa
11 novembre 2011 @ 21:30
C’est vrai! EtMurat ainsi que la reine Caroline Bonaparte ( qui finit par s’appeler comme vous…mais c’était également un pseudo!) ont eu eux aussi l’idée de l’unité italienne sauf que ,eux, ils l’auraient faite auiour du royaume de Naples.
erwan
11 novembre 2011 @ 16:46
Cher Cosmo, je vous remercie pour votre réponse détaillée. Vous avez répondu à bien des interrogations sur les souhaits de certains à l’époque de ne pas maintenir l’ordre établi. Aujourd’hui l’intérêt pour ce sujet est souvent émotionnel et réservé aux dynasties perdues ou perdantes. Ce qui permet d’oublier le reste comme l’équilibre européen souvent négligé depuis 1848. Un grand merci.
Luise
6 novembre 2011 @ 11:56
Mes racines sont en Allemagne, et j’ai des ancetres de Savoie, Bretagne et Piémont, mais je suis née en Italie et j’aime ce pays . Mes ancetres ont suivi roi Vittorio Emanuele II dans l’unification du pays. Turin est different de Naples, exactement comme la Savoie n’est pas la Bretagne ou Paris
marianne
7 novembre 2011 @ 09:20
Oui , Luise , vous avez raison ! La France-nation n’ est qu’ une illusion .
Il y a 5 régions autonomes en Italie , en France il n’ y a rien d’ approchant , seulement un gouvernement central , une seule langue imposée à tous …
Luise
7 novembre 2011 @ 14:01
Nous avons encore nostalgie de la Savoie
Mélusine
7 novembre 2011 @ 19:15
Luchino Visconti avait fastueusement illustré le sujet, dans son film « Le Guépard ». Le temps d’un bal faisant valser les crinolines, le prince fabrizio Salina contemplait mélancoliquement la fin de son monde et la naissance d’un autre, prophétisant « nous étions les guépards, les lions. Ceux qui nous remplaceront seront les chacals, les hyènes et tous tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».
Kalistéa
8 novembre 2011 @ 14:40
Merci encore une fois cher cosmo,pour tous les excellents détails dont vous nous avez fait profiter.Napoléon 3 a aussi aidé la Roumanie à se construire et elle lui en est toujours restée reconnaissante.La langue française est encore beaucoup parlée dans ce pays et savez-vous dans quel pays il y a une belle statue equestre de l’empereur alors que il n’y en a pas chez nous pour qui il a tant fait ? Devinez.
Cosmo
8 novembre 2011 @ 18:14
Excellente devinette, Chèr(e) Kalistéa! Si j’étais vicieux, je dirais l’Angleterre mais je penche en fait pour l’Italie.
Et vous avez raison, il est dommage que ce souverain ne soit pas plus considéré en France malgré quelques timides tentatives de réhabilitation ces dernières années.
Je vais encore me faire taper sur les doigts par les monarchistes mais entre l’indécis comte de Chambord, les brillants princes d’Orléans et Napoléon III, il n’y a pas photo, selon la terminologie contemporaine. Napoléon III fut le seul souverain à avoir pris conscience que le monde avait changé et à avoir agi en conséquence.
Kalistéa
10 novembre 2011 @ 19:22
Bien sùr, cher ami.Cela tombe sous le sens qu’il nous faudrait des « jean-Christophistes » à opposer aux abominables « henriquistes forcenés »et aux mini « Alfonsistes enragés »…
Le pays qui a eu la reconnaissance statufiante est la Roumanie (j’aimerais vous préciser où se trouve la dite statue mais j’ai oublié il y a de fortes chances cependant que ce soit à Bucarest!)
Et savez-vous quelle est l’unique mairie de France qui ait conservé un buste de Napoléon III au-dessus de sa porte?
Bien à vous .
Cosmo
11 novembre 2011 @ 14:36
Je l’ignore.
Par contre j’ai une très belle gravure de Napoléon III, « Président de la République Française »…
Kalistéa
11 novembre 2011 @ 21:43
Votre gravure est certainement tres belle et intéressante cher Cosmo.Il y a une mairie dans les alpes Maritimes (exactement :Touèt.)qui consacre une salle à l’exposition des portraits d’absolument tous les présidents de la Republique,avec insignes bien entendu.Et tout naturellement la séris des portraits officiels commence par le prince president…
La seule mairie de France qui conserve audessus de l’entrée le buste de Napoléon III est :La ferté-Beauharnais en Sologne,berceau de la noble famille des Beauharnais (noblesse d’extraction.)