Le musée des Arts décoratifs à Paris accueillera du 13 mars au 25 juin 2017 « Or virtuose à la Cour de France. Pierre Gouthière (1732-1813). » L’exposition présentera les œuvres de celui qui fut l’un des plus célèbres artisans du XVIIIe siècle, Pierre Gouthière, doreur et ciseleur des rois Louis XV et Louis XVI. 104 objets d’art et 85 dessins et estampes, replacent l’œuvre de Gouthière au cœur de la création ornementale du dernier tiers du XVIIIe siècle. (Merci à Bertrand Meyer)
Corsica
23 décembre 2016 @ 10:13
Si la dorure, tout particulièrement celle à l’or moulu, nous a donné à voir des chefs-d’œuvre des Arts Décoratifs, les artisans ont malheursement payé un très lourd tribu au mercure dans lequel on dissolvait le précieux métal avant de chauffer les pièces à de très hautes températures. L’or restait sur l’objet tandis que le mercure s’évaporait en nuées terriblement toxiques pour le système nerveux, la peau, les reins et le système digestif. Petit à petit, les ouvriers étaient saisis de tremblements généralisés, de démangeaisons, voire de folie et ils mettaient très longtemps à mourir. Cette technique qui donnait des résultats incomparables (bien meilleurs que ceux obtenus avec la dorure électrolyse mise au point en 1824) fut interdite par Napoléon III et, au début du XXe siècle, l’intoxication au mercure fut la première maladie professionnelle à être reconnue ( la chapellerie a longtemps utilisé le mercure).
Corsica
23 décembre 2016 @ 10:15
Oups, cela se voit que je suis pressée. Il fallait lire malheurEUsement et tribuT.
Zeugma
23 décembre 2016 @ 12:02
Merci à « Noblesse & royautés » de nous faire découvrir cet artiste.
Cet article me rappelle que je dois aller visiter l’exposition sur le Bauhaus qui est actuellement organisée au musée des arts décoratifs à Paris.
J’en profiterai sans doute pour voir une autre exposition organisée dans ce même musée intitulée :
« Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale ».
Tout un programme !
l'Alsacienne
23 décembre 2016 @ 19:33
Bonsoir Zeugma,
Vous évoquez une exposition à Paris sur le vêtement quand il fait scandale.
Lorsque les médias nous présentent certains mannequins ou artistes, on peut même se demander où est encore le vêtement. Il ne reste plus que le scandale, bien voulu.
Danielle
23 décembre 2016 @ 14:36
Zeugma, je n’ai pas entendu parler de la seconde exposition que vous évoquez, si elle se tient actuellement, je m’y rendrai rapidement et irai plus tard à celle sur l’or.
Corsica
23 décembre 2016 @ 18:12
Danielle, bonne visite et Joyeux Noël.
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/mode-et-textile/tenue-correcte-exigee-quand-le-vetement-fait-scandale
Zeugma
23 décembre 2016 @ 19:45
Danielle,
« Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale » est organisée depuis le 1er décembre jusqu’au 23 avril 2017.
Vous avez donc un peu de temps.
Il y a quelques années j’avais suivi un semestre de cours à l’école du Louvre sur ce thème extrêmement intéressant.
Le pantalon en jean’s lacéré qui illustre cette exposition du musée des arts décoratifs mériterait à lui seul de longs développements.
Le professeur très savant – dont j’ai malheureusement oublié le nom – nous avait expliqué les interdits bibliques concernant les vêtements lacérés.
De même la robe de cour « à la française » au XVIIIe siècle fut considéré au début comme un vêtement d’intérieur et donc scandaleuse avant de s’imposer comme la norme.
Il faut dire deux mots sur le portrait de Marie-Antoinette par Elisabeth Vigée Lebrun qui provoqua un énorme scandale car la reine de France était habillée d’une simple robe en mousseline …..
La question du scandale vestimentaire est toujours d’actualité.
Il suffit de lire certains commentaires sur « Noblesse & royautés ».
Certain(e)s internautes poussent des cris d’orfraie en voyant des tenues princières jugées un peu extravagantes ; ce qui ne les empêchent pas de dénoncer par ailleurs les toilettes « mémérisantes ». J’aime ce terme.
omm
24 décembre 2016 @ 10:56
Zeugma, merci, j’irai mardi.
Bonnes fêtes de Noel.
BAV.
Danielle
24 décembre 2016 @ 10:57
Je viens de corriger mon pseudo, excusez moi.
Marcel
23 décembre 2016 @ 18:12
Pierre Gouthière (1732-1813) est un ciseleur-doreur français du XVIIIe siècle. Il est l’un plus grands bronziers français, son habileté extrême a donné naissance à des grands chefs-d’œuvre des arts décoratifs du règne de Louis XVI.
Sommaire
P. Gouthière, brûle-parfum en forme de cassolette de jaspe rouge et bronze doré, v. 1774-1775, Wallace Collection (F292)
Pierre Gouthière est né en 1732 à Bar-sur-Aube, son père est sellier1. Il est l’élève de François Ceriset dont il épouse la veuve et reprend l’atelier en 1758. Grâce à la protection du duc d’Aumont, pour lequel il crée par ailleurs de nombreux objets, il entre dans l’administration des Menus-Plaisirs du roi.
Il est l’inventeur de la dorure au mat. Ses œuvres à la ciselure délicate, commandées tant par la reine Marie-Antoinette que par les plus grands collectionneurs d’objets d’art français de la fin du XVIIIe siècle (Madame Du Barry, le comte d’Artois, le duc d’Aumont, etc…), lui acquièrent une très grande renommée, ce qui ne l’empêcha pas de mourir dans la misère. De son œuvre important ne subsiste de nos jours que quelques exemples rares, dont certains conservés au département des Objets d’art du musée du Louvre, à la Wallace Collection de Londres, au Philadelphia Museum of Art, à la Frick Collection de New York, la majorité ayant été détruit ou perdu.
Il a formé dans son atelier le bronzier Pierre-Philippe Thomire.
En 1780, il se fait construire à Paris l’hôtel particulier qui porte son nom et que, ruiné, il doit revendre en 1788 au notaire Hercule Arnoult2. L’hôtel Gouthière est devenu le conservatoire Hector-Berlioz au no 6 de la rue Pierre-Bullet. Il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques3
Hommages. Il existe aujourd’hui une rue Gouthière à Paris.
Sylvie-Laure
29 décembre 2016 @ 17:51
Merci à vous Marcel, pour toutes ces précisions sur Monsieur Gouthière.
Un artiste reconnu, et recherché pour son talent, et son savoir-faire.
Vous nous en avez dit beaucoup sur sa vie, et son oeuvre. Heureusement, qu’au fil des articles de NR mis en ligne, certains y vont de leurs connaissances, pour étoffer les articles des expositions, des châteaux, des archives. on est bien gâtés.
Sylvie-Laure
24 décembre 2016 @ 06:58
Des expositions magnifiques à Paris, ville d’Arts et d’Excellences, qui n’usurpe pas son tître, ainsi que celui de ville des Lumières.
Amis parisiens, vous avez bien de la chance, de pouvoir visiter tout celà. En province, ce n’est pas le cas. Il y faut le public requis bien sûr.