Durant la première Guerre mondiale, à l’initiative de la Comtesse de Paris (1846-1919), propriétaire du château de Randan, un hôpital militaire de 24 lits est aménagé dans les dépendances du château. Cet hôpital, placé sous l’égide de la Croix-Rouge et des Princes d’Orléans a accueilli des centaines de blessés entre septembre 1914 et février 1919.
Frantz Tardif de Salleneuve (1859-1935), inspecteur des forêts royales de Randan, dévoué serviteur de la Comtesse de Paris, assurait l’administration de cet hôpital secondé efficacement par le Docteur Fayolle. La Comtesse de Paris et ses filles n’ont pas hésité à se transformer en infirmières durant le conflit dans le droit fil de la tradition des princes de la Maison de France.
Parmi les photos, on remarque un cliché de la Comtesse de Paris en tenue d’infirmière ou celui de sa fille la Reine Amélie assistant à l’arbre de Noël des soldats dans un salon du château. Exposition du 30 avril au 2 octobre 2016. Tous les jours sauf le mardi. (Merci à Charles – Copyright photos : DR)
Château de Randan – Place Adélaïde d’Orléans – 63310 Randan
Damien B.
13 avril 2016 @ 06:45
C’est toujours intéressant de se rappeler l’ancien domaine de Madame Adélaïde modernisé au XIX è siècle par la comtesse de Paris, laquelle aimait y recevoir notamment le comte et la comtesse de Flandre.
Charles
13 avril 2016 @ 10:20
Force est de constater que les Princes d’Orléans ont toujours été au coté de leurs concitoyens dans les bons comme dans les mauvais moments. La notion de service et d’aide aux plus malheureux ne sont pas des vains mots pour les Princes d’Orléans au service de leur patrie depuis toujours.
Damien B.
13 avril 2016 @ 11:50
En effet Charles, les princes d’Orléans ont très souvent payé de leur personne. C’est une tradition chez eux.
J’ai toujours été admiratif de leur engagement lors de la guerre de Sécession alors qu’ils auraient pu mener une vie à leur guise – sans jeu de mots ! – en Grande-Bretagne.
*Gustave de Montréal
13 avril 2016 @ 15:47
Mais leur patrie, la France reconnaissante, les a exilés pendant 65 ans.
Arthur
13 avril 2016 @ 20:00
Oui Charles, vous avez raison, les princes d’Orléans ont toujours servi la France et sont toujours restés proche des français en toutes circonstances.
Roch
13 avril 2016 @ 10:50
Exposition interessante à voir
Mélusine
13 avril 2016 @ 11:25
Eh oui, en temps de guerre, les châteaux comme leurs habitants étaient d’un précieux secours pour les blessés, qui y recevaient les soins mais aussi les distractions que ne pouvaient leur offrir les hôpitaux surchargés.
Les particuliers possédant de grandes demeures se sont également dévoués, en accueillant les réfugiés français, sur les routes de l’exode du début de la deuxième guerre, notamment tous ces pauvres enfants, traumatisés par les attaques aériennes des allemands qui bombardaient les civils en fuite, dont un grand nombre furent tués.
Jean
13 avril 2016 @ 11:29
Voilà un passage de l’histoire que je ne connaissais pas et une attitude digne de la Famille Royale de France. Je suis bien de l’avis de Charles, la Famille Royale a toujours été proche du peuple français A ceux qui aujourd’hui cherchent le nord, il serait bon de rappeler l’histoire du Royaume…
patricio
13 avril 2016 @ 11:49
Beau sujet. Merci Charles
Amitiés
patricio
Jakob van Rijsel
13 avril 2016 @ 16:36
Bonjour
le château semble ruiné. Que s’est-il passé ?
JvR
Gérard
13 avril 2016 @ 17:55
Merci Charles.
La comtesse de Paris ouvrit rapidement l’hôpital dont elle avait décidé dès le 4 août 1914, lendemain de la déclaration de guerre allemande, la création. Le docteur Paul Fayolle, jeune médecin originaire d’Aigueperse (Puy-de-Dôme) était à demeure.
Celui-ci, amateur de photographie, a réalisé beaucoup de clichés dont quelques-uns sont inédits.
Les filles de la comtesse de Paris l’ont en effet secondée.
L’hôpital était installé dans les grands communs où a lieu précisément l’exposition, ces grands communs n’ont pas subi le dramatique incendie qui a détruit le château. Ils ont été bâtis en forme de H et sont situés entre la ferme et spécialement la basse-cour, et les écuries.
En temps ordinaire les grands communs comprenaient la vacherie, la laiterie, les ateliers, la forge, des logements de domestiques et des écuries, qui furent ajoutées plus tard ainsi que la sellerie et les remises des voitures de la comtesse de Paris.
Les chambres de l’hôpital étaient de deux ou trois lits et on avait également aménagé un réfectoire, une cuisine et la salle des pansements. Des religieuses et des dames s’étaient portées volontaires. Les voitures du domaine furent utilisées pour le transport des blessés et les nécessités de l’infirmerie.
Les blessés provenaient des hôpitaux de Vichy et avaient subi des opérations graves souvent, amputations ou trépanations. Certains souffraient d’une maladie pulmonaire. Cependant si leur état s’aggravait, ils devaient être transportés dans les hôpitaux de Clermont ou de Vichy.
Malgré leur souffrance ils étaient rassurés d’être si bien traités, d’avoir leur petit déjeuner au lit, de manger à leur faim et de pouvoir participer aux jeux qui étaient organisés le matin, et s’ils en avaient la force aux promenades l’après-midi dans le parc de 100 ha du domaine.
Le duc et la duchesse de Guise, gendre et fille de la comtesse de Paris, avaient également ouvert un hôpital militaire dans leur château du Nouvion-en-Thiérache, il en fut de même de la marquise de Castellane à Rochecotte, du duc de Doudeauville à Bonnétable, de Gaston Menier à Chenonceau ou des Sommier à Vaux-le-Vicomte, etc.
Le duc de Guise n’ayant pas obtenu d’être soldat ou officier dans l’armée française ou dans une armée alliée, s’enrôla dans la Société de secours aux blessés militaires et offrit son château à la Croix-Rouge pour en faire un hôpital (numéro 27) à condition d’en être le directeur général. Lui-même vécut une vie monacale quand il n’était pas en Champagne pour distribuer des chemises et du vin aux poilus.
Le président Poincaré lui conféra le 27 juillet 1919 la Croix de Guerre avec la citation suivante: « S’est entièrement dévoué aux organisations de la S.S.B.M. pendant toute la durée de la campagne. A assuré et dirigé, avec un dévouement de tous les instants pendant dix-sept mois, le fonctionnement d’une cantine installée à proximité de nos premières lignes, dans un secteur continuellement soumis au bombardement ennemi, se consacrant au bien-être de nos soldats et leur donnant le plus bel exemple du courage et d’abnégation. »
Il avait été cependant autorisé bien tardivement à se rapprocher de Ferdinand de Bulgarie pour une tentative de paix séparée.
Ceci ne l’empêcha pas de devoir prendre le chemin de l’exil quand il fut chef de la Maison de France.
Le château d’Amboise que les Orléans avaient récupéré après le Second Empire et qu’ils avaient affecté au logement de personnes âgées, servit également d’hôpital militaire pendant la guerre de 14-18 comme il l’avait été pendant la guerre de 1870.
Voir pour des témoignages émouvants : http://pulsatilla.eklablog.com/un-hopital-de-guerre-a-randan-a118254930.
framboiz 07
13 avril 2016 @ 20:45
Vous remarquerez que les dames ne sont pas décorées, malgré leur dévouement …En 1914-1918 , il y avait une grande solidarité , mon père me parlait toujours de ma grand -mère, faisant tout son possible pour que des Sénégalais , gardes-frontières ,échoués dans les Ardennes, en hiver , n’aient pas froid ,( boisson, gants tricotés ) c’était un épisode que chacun se répétait .
Nobles ou pas ,riches ou démunis, les gens avaient une vraie noblesse de cœur .
COLETTE C.
13 avril 2016 @ 18:18
Beaucoup de châteaux étaient transformés en hôpitaux durant la 1ère guerre mondiale.
framboiz 07
13 avril 2016 @ 20:00
Ce château, construit entre 1821 & 1825 , détruit par un incendie en 1925 , racheté par le département du Puy de Dôme(63), en 1999,situé -pour nos amis étrangers- en Auvergne ,entre Clermont-Ferrand &Vichy ,semble intéressant à visiter …Espérons que les ruines seront bien conservées …
Musée cynégétique, avec les 425 trophées de Ferdinand d’Orléans, pour amateurs seulement …
Arthur
13 avril 2016 @ 20:02
La comtesse de Paris etait une femme de tête qui est toujours restée populaire à Randan.
Anna
13 avril 2016 @ 22:47
La famille de France a toujours fait son devoir envers les français et la comtesse de Paris était appréciée par les blessés de Randan.
Dommage que la république ait été aussi ingrate envers notre famille royale.
Leonor
15 avril 2016 @ 10:40
Dans ce château-hôpital, accueillait-on aussi des blessés non français ? voire non -alliés ?
Ou doit-on supposer que la charité des dames d’Orléans s’en tenait aux Français ?
Cela me fâcherait beaucoup …
Charles
15 avril 2016 @ 15:24
Les Princesses de la Maison de France accueillaient et soignaient tous les blessés, français ou non.
Gérard
16 avril 2016 @ 22:11
Mais ce n’est pas elles qui choisissaient qui on leur envoyait.
Leonor
18 avril 2016 @ 21:12
Qu’en savez-vous précisément, Charles , à part votre dévotion absolue aux Orléans ? Avez-vous des preuves de cela ?