Du 27 septembre 2016 au 16 janvier 2017, le musée d’Orsay à Paris présentera l’exposition « Spectaculaire Second Empire 1852-1870 ». En voici le descriptif : « Régime décrié en son temps et honni après sa chute, le Second Empire fut longtemps marqué du sceau décadent et superficiel de la « fête impériale« .
Sur fond de bouleversements sociaux, cette époque de prospérité fut un temps de fastes et d’euphorie économique, d’ostentation et de célébrations multiples qu’il convient de réexaminer. C’est également une période de crise morale et esthétique, écartelée entre les cadres culturels anciens et les nouveaux usages, entre l’hypertrophie des décors et la quête du vrai, autant d’oppositions qui déterminent pour une large part la création française des années 1850 et 1860.
Pour célébrer ses 30 ans à l’automne 2016, le musée d’Orsay se penche sur le Second Empire des spectacles et de la fête, et sur les différentes « scènes » où s’est inventée notre modernité. Le parcours thématique, où se côtoient peintures, sculptures, photographies, dessins d’architecture, objets d’art, et bijoux, brosse le portrait de cette époque foisonnante, brillante et riche en contradictions. » (Merci à Anne)
Ci-dessus, le tableau « Madame Moitessier » par Jean Auguste Dominqiue Ingres. (© The National Gallery, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / National Gallery Photographic Department)
Muscate
12 août 2016 @ 07:49
J’adore Ingres.Ce tableau est somptueux.
Une rétrospective de cette époque qui doit être intéressante et instructive.
Muscate
12 août 2016 @ 07:51
On notera le teint de lys et de rose de la dame…le pinceau,c’était le photoshop de jadis!
Lady Chatturlante
12 août 2016 @ 20:10
Quelle belle robe de soirée. Mais existait-il de belles robes de mariée ?
Corsica
14 août 2016 @ 14:35
Les robes de mariées blanches ont fait leur apparition dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour vraiment s’imposer au début du XXe .
Shahmashah
12 août 2016 @ 17:28
Je suis de votre avis ! J’admire la peonture europeenne, elle est juste magnifique. J’adore les nus de Ingres surtout la peinture de l’odalisque qui a une vertebre en plus -pour des raisons d’esthetique ! On peut idre que c’est le mouvement orientaliste qui a nourrit le mythe de la femme orientale fatale, a la longue chevelure huilee, langoureusent allongee sur un divan au harem..! Je suis un grand passionne de ce mouvement !
Muscate
13 août 2016 @ 09:27
J’ai un livre magnifique entièrement consacré aux Orientalistes,acheté lors d’une passionnante exposition a l’Institut du Monde Arabe,et je remarque que vous avez raison, Shahmashah…l’influence sensuelle et douce de l’Orient est indéniable. Merci de m’apprendre pour la vertèbre en sus…j’idolâtrais jusqu’ici « La grande odalisque » sans connaître ce détail cocasse.
Bien à vous.
JAusten
13 août 2016 @ 14:48
ah ça y est vous êtes re-copines !
Muscate
14 août 2016 @ 10:30
Mais j’espère,en tout cas…j’ai été maladroite,je me suis excusée…c’est le minimum qu’on puisse faire quand on a blessé un frère ou une soeur en humanité. ..
Point d’orgueil ni de préjugés,en ce cas,ma Mie JAusten! ;-))
Excellent Dimanche à vous!
JC Dubédat
12 août 2016 @ 08:32
Madame Moitessier était née Inès de Foucauld. Elle était la tante du Père de Foucauld dont elle était proche et qu’elle recevait dans son salon lorsqu’il était jeune.
Il existe un autre portrait de Madame Moitessier, en robe du soir noire et qui est coinservé à Washington.
Jean-Christophe
Marnie
12 août 2016 @ 08:45
Un grand merci pour cette info ! je ne manquerai pas d’y aller !!!
Zeugma
12 août 2016 @ 09:12
L’oeuvre de Ingres (1780-1867) reflète-t-elle l’art sous le second empire ?
en tout cas partiellement.
Ce somptueux portrait de Madame Moitessier que « Noblesse & royautés » a choisi pour illustrer l’annonce de la grande exposition d’Orsay à l’automne prochain fut commencé sous la monarchie de juillet – en 1847 – et achevé seulement en 1856, donc pendant le second empire.
La somptuosité de la robe et du décor permet de classer ce portrait dans la catégorie « second empire ».
Le portrait de la princesse de Broglie fut réalisé enn 1853. Le MET de New-York le prêtera-t-il pour cette exposition ? Nous verrons.
Et les Rothschild le portrait – à l’histoire très agitée – de la baronne Noémie (a femme de James) qui date il est vrai de 1848 ?
Toute sa vie, Ingres a considéré le portrait comme un art mineur de la peinture. Il avait tort. Son portrait de monsieur Bertin qui fut peint en 1832 est emblématique de la montée de la bourgeoisie dans la société française dans la première partie de XIXe siècle.
L’Odalisque fut faite en 1814.
La source fut commencée en 1810 et terminée en …. 1856.
En tout cas merci à « Noblesse & royautés » de nous signaler ce qui sera un des grands événements culturels à la rentrée parisienne.
sophie M
12 août 2016 @ 12:58
Le portrait de Noémie de Rothschild a inspiré Pierre Assouline qui a écrit un livre nommé « Le Portrait » qui commence par la mort de la Baronne et nous fait voyager à travers l’histoire de la famille et l’Histoire tout court.
framboiz07
12 août 2016 @ 13:34
La plupart des tableaux d’Ingres sont antérieurs au Second Empire , sauf celui-ci & Le bain Turc , pour moi le peintre de cet empire est Winterhalter , qui a peint l’empereur , son fils , l’impératrice avec ou sans demoiselles d’honneur, il est vrai que le peintre , allemand ,peignit aussi Albert en Angleterre, Victoria , les Bade , Sissi & d’autres princes européens …
Muscate
13 août 2016 @ 07:13
Avec vous,Framboiz…Winterhalter était un très talentueux peintre de Cour.J’aime beaucoup son oeuvre.
Pascal
12 août 2016 @ 09:29
Excellente introduction à cette exposition .
(bravo Anne …!)
Il est heureux qu’on rende au second empire ce qu’on lui doit et qui n’est sans doute pas négligeable.
Ce fut à mon avis la meilleure période de prospérité et d’enrichissement du dix-neuvième siècle français et ce qui est remarquable est que cela a concerné toutes les classes de la populations.
Claude MARON
12 août 2016 @ 12:40
Je trouve qu’il est légitime que l’on rende à Napoléon III ce que lui doit la France. Oui, il est arrivé au pouvoir par un coup d’état mais ses motivations étaient légitimes. Il se rendait compte que le pays stagnait notamment au niveau de l’éducation des masses populaires, alors que la bourgeoisie s’enrichisait de + en +. Pendant son règne, de nombreuses initiatives ont été prises et le niveau de vie de la population s’est nettement amélioré, mais c’est la république qui a suivi le Second Empire qui en a profité, et Napoléon III est toujours considéré comme le « petit » neveu du « Grand » Napoléon Ier, qui a voulu imiter son oncle.
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je pense qu’il est temps de le réhabiliter… et de faire revenir ses cendres en France.
Pascal
12 août 2016 @ 16:09
Je suis d’accord !
framboiz07
13 août 2016 @ 11:25
Des années après , Napoléon III est victime de l’image faite par Victor Hugo , mais c’est un des plus grands souverains français ,un homme intelligent , qui avait le sens de l’Histoire .
Même si Sedan a marqué le début d’une période ponctuée par deux guerres mondiales …Ce qui a compté dans le jugement de l’Histoire …
Claude MARON
16 août 2016 @ 12:05
Et dire que Victor Hugo était un Ultra lors de la Restauration, comme quoi c’est un grand écrivain mais un « retourneu d’casaque »
Antoine
12 août 2016 @ 09:41
Ingres détestait portraiturer. Pourtant, il excellait dans le genre. Voir aussi les portraits de la comtesse d’Haussonville et de la princesse de Broglie qui sont des splendeurs. Chez Mme MOITESSIER, c’est le rendu des tissus qui est superbe. Les soyeux de Lyon et St-Etienne doivent au second empire leurs fortunes colossales : leurs descendants n’en sont pas encore tous venus à bout…
Pascal
17 août 2016 @ 13:24
S’ils n’en sont pas encore tous venus à bout cela est peut être autant dû à leurs mérites qu’à l’immensité supposée de leur fortune ?
Faire fortune demande du talent et de la chance , la conserver au fil des générations en demande peut être davantage…
Danielle
12 août 2016 @ 09:50
Je ne manquerai pas de voir cette exposition qui doit être très belle.
Mélusine
12 août 2016 @ 12:53
A ne pas manquer ! Va falloir que je m’organise.
lorraine 1
12 août 2016 @ 19:48
Je souhaite vivement qu’ à cette occasion on réhabilité Napoléon III qui fut l’un de nos plus grands souverains.
Naucratis
12 août 2016 @ 21:19
La dernière (en date) période de gloire de la France ! J’ai beaucoup d’intérêt et d’estime pour le Second Empire.
J’ai hâte de découvrir cette exposition !
Francois
13 août 2016 @ 04:26
Ce sera une très intéressante exposition
Celle ci mettra en place des objets venant de collections privées
Il n’était que temps de rendre au second empire son rang
Car celui ci fut tellement décrié voire vilipende sous la troisième république
et apres que l’on en garde une mémoire à l’opposé de sa réalité
Les changements majeurs réalisés en France durant la période du règne de Napoleon
III sont extrêmement importants
Industrialisation ,chemins de fer ,Paris ,foisonnement artistique,forêt des Landes etc
Mais hélas tout cela balayé par la défaite militaire
Cette exposition mettra l’accent sur le côté brillant du second empire
framboiz07
13 août 2016 @ 11:27
La Croissance économique , les relations franco-anglaises , le droit de grève : La France est passée de la période de la Révolution à la période de l’industrialisation .
JAusten
13 août 2016 @ 14:48
j’aime beaucoup les portraits, bien plus que les paysages. J’admire le tissu de la robe, mais pas le visage, presque trop simpliste à mon gout.
Muscate
14 août 2016 @ 10:32
Peut-être manque-t-il d’expressivité, en effet,ce visage. ..trop lisse.
clement
13 août 2016 @ 18:24
je ne me permettrais pas de juger Ingres mais je trouve que Winterhalter rendait les femmes plus fines et plus jolies !
quant au Second Empire , il a été à la fois frivole et constructif en matière industrielle ; Napoléon III , qu’ on nomme à tort le mal aimé ,a fait de grandes choses pour la France !
Muscate
14 août 2016 @ 10:36
Cher Clément, mais alors,c’est une interprétation de l’artiste ou un souhait de la commanditaire, car quand on n’est ni fine, ni jolie,et qu’on le devient sous le pinceau d’un peintre,ça n’a plus rien à voir avec la réalité, et cela fausse l’image qu’on laisse à la postérité.
Pas de miracle. ..non,juste du talent!
Bon Dimanche à vous, Clément.
Marnie
14 août 2016 @ 10:56
Heureuse de lire cette unanimité sur la réhabilitation nécessaire du Second-Empire et de Napoléon III, j’applaudis des 2 mains !
Marnie
14 août 2016 @ 10:57
Drôle d’expression « applaudir des 2 mains »… parce que d’une main pas possible d’applaudir ;-)
Muscate
15 août 2016 @ 09:04
Effectivement, chère Marnie,c’est même un dicton oriental: »On applaudit pas avec une seule main »,pour dire qu’il faut être deux pour réaliser tel ou tel projet ou action.
Remarquez,on ne monte jamais en bas,pas plus que l’on ne descend en haut…et pourtant, on éprouve souvent le besoin de préciser…;-))
Bon début de semaine!
Marnie
15 août 2016 @ 13:28
Merci beaucoup pour cette intéressante précision, chère Muscate ! :) bon début de semaine à vous aussi !
clement
15 août 2016 @ 09:35
je parlais de l’ensemble de la peinture ,de la finesse et de l’élégance des tableaux , pas d’une quelconque déformation des sujets ,en un mot du style « Winterhalter » qui , je l’espère était fidèle aux modèles ! Winterhalter a peint ,je crois,la princesse Mathilde qui n’était ni fine ni jolie mais avec une sorte d’élégance , un souci du détail que ne rend pas Ingres avec ses contours stricts et son style plus dépouillé !c’est une question d’appréciation personnelle .
Philippe Gain d'Enquin
15 août 2016 @ 12:07
A regarder et/ou analyser ce tableau, l’on est d’évidence avant la mixité et l’égalité (heureusement) parfaites entre les sexes, et l’on constate que certaines femmes (universitaires ou non) avaient pris de l’avance et étaient déjà fort bien en « chaire »…
Gérard
16 août 2016 @ 18:03
Comme il a été précisé nous avons ici Madame Moitessier, tableau achevé par Ingres en 1856 et conservé à la National Gallery de Londres. Ingres a peint deux fois Mme Moitessier et il s’agit donc ici du Portrait de Madame Moitessier assise dont la pose originale serait inspirée d’une fresque d’Herculanum aujourd’hui conservée au Musée archéologique de Naples.
Il s’agit d’une fresque d’époque augustéenne ou julio-claudienne, que l’on appelle Hercule et Télèphe ou Hercule retrouve son fils Télèphe en Arcadie, fresque qui se trouvait dans la Basilique ou Augusteum, laquelle était très richement décorée. Hercule (Héraclès) ivre viola une prêtresse d’Athéna, Augé, fille du roi Aléos de Tégée en Arcadie. Héraclès ignorait qu’Augé était la fille du roi. Télèphe est le fruit de ce viol. Découvrant la naissance de Télèphe le roi abandonne Augé à la mer tandis que son enfant est exposé sur le mont Parthénion, c’est-à-dire le mont de la jeune fille. Il pense que la violation de ses vœux par sa fille est à l’origine de la peste qui frappe le pays. Augé sera recueillie par le roi Teuthras de Mysie qu’elle épousera et Télèphe, allaité par une biche, sera élevé par un berger, retrouvera son père et rencontrera sa mère et sera choisi pour roi par la population de Mysie alors qu’il aurait dû être roi de Tégée.
On conserve au Musée Ingres à Montauban une étude pour le portrait de Madame Moitessier assise, étude à l’huile et au crayon, le crayon est dû à Ingres et la partie peinte, pour le fond, à l’un de ses élèves. On sait qu’Ingres considérait que lorsqu’il avait achevé le dessin d’un tableau ce tableau était pratiquement achevé, ce qui en réalité n’était pas du tout le cas et ce ne fut pas le cas spécialement pour celui-ci. L’étude était une sorte de modello, une étude préparatoire de petit format et le musée conserve également quatre dessins préparatoires et dans l’un de ces dessins l’artiste avait d’abord esquissé la fille du modèle debout contre les genoux de sa mère mais il l’effaça car l’enfant s’agitait trop.
Le tableau lui-même a été commencé en 1847 mais en 1849 Mme Ingres, Madeleine Chapelle, qui fut aussi son modèle, mourut et son mari était tellement désespéré qu’il ne put peindre pendant des mois. En 1851 les séances de pose reprirent et il acheva un autre portrait de Mme Moitessier qui est conservé à la National Gallery de Washington, dans lequel celle-ci est représentée debout et en noir. Le portrait du modèle assis fut repris en 1852 et achevé en 1856 alors que Mme Moitessier avait 35 ans.
Ingres exigeait de ses modèles de longues heures d’immobilité. Il est aussi très perfectionniste. C’est pourquoi malgré le travail considérable qu’il abattait il était souvent un peu long à livrer ses tableaux.
On ne saurait véritablement donner un âge à Mme Moitessier dans ce portrait livré en 1856, avec un profil grec qui avait séduit le peintre lequel sans cela n’aurait pas accepté de représenter cette grande dame à cause d’un surcroît de travail, mais quand il la vit il fut attiré par ce beau et noble visage qu’il trouva grec, et qui ici se reflète d’une manière curieuse dans un miroir parallèle à la nuque. La chair a l’aspect de l’albâtre poli et les rondeurs sont parfaites tandis la pose avec l’index qui supporte la tête s’inspire donc de la fresque d’Herculanum et en l’espèce symbolise la modestie de cette dame. Cependant son vêtement est méticuleusement reproduit (la robe fut changée à plusieurs reprises), les tissus, les bijoux à la mode comme les cadres et la porcelaine orientale, en sorte que l’on a un équilibre entre la rigueur picturale et le faste bourgeois qui est souvent le propre d’Ingres.
La peinture commencée sous Louis-Philippe terminée sous Napoléon III est inspirée d’abord du style Pompadour puis du style Louis XVI-Impératrice. Nous y retrouvons les étoffes semées de bouquets qu’aimait l’impératrice à la suite de Marie-Antoinette, mais il y a surtout la crinoline et les dentelles aux manches. La robe est gonflée par la crinoline, un jupon de crin puis en 1850 un jupon cerclé de cerceaux. Le corsage des robes du soir, en pointe devant, est baleiné et pourvu de manchons bouillonnés, de larges rubans froncés, de franges de soie. L’éventail est indispensable, Mme Moitessier en a un et un autre, chinois, est posé sur la console derrière elle.
Inès de Foucauld de Pontbriant (1821-1897) était l’épouse de Paul Sigisbert Moitessier (1799-1889), riche banquier, la tante de Charles de Foucauld comme il a été dit mais également la tante par alliance de Louis Buffet qui fut plusieurs fois ministre et vice-président du Conseil.
C’était une femme en vue qui tenait salon en son hôtel de la rue d’Anjou.
Mme Moitessier eut deux filles : Clotilde Marie Catherine (1843-1914), qui épousa le comte Emmanuel de Flavigny et Françoise Camille (1850-1934), épouse d’Olivier Achille Gabriel vicomte Taillepied de Bondy.
Ghislaine
16 août 2016 @ 19:45
Voulez vous sous entendre PGE qu’il n’y avait pas match entre les sexes et que la ravissante personne que nous disséquons, présentement; était un poids lourd dans la connaissance , en quelque sorte forte en thème ?
Philippe Gain d'Enquin
17 août 2016 @ 13:28
Que nenni! Je tentais modestement de démontrer qu’en tous temps, et fort heureusement, certaines représentantes du « Beau sexe », savaient être nos « haltères » ego… » Quant au « forte en thème », je vous laisse cette « version ». Rosa, rosa, rosam et bonne journée à vous, PGE