La ville de Sharjah existe depuis plus de 5000 ans et passe aujourd’hui encore pour l’une des villes les plus riches des Emirats Arabes Unis. Cet émirat a été le premier à s’ouvrir au tourisme à la fin des années 70. Contrairement à Dubaï, Sharjah a su conserver son âme arabe.
C’est pourquoi il se désigne lui-même comme « l’émirat des arts« . Le pays doit cette ambition en matière d’art à son souverain, le Sheikh Sultan bin Muhammad Al-Qassimi, qui sensible aux arts, accorde une grande valeur à l’héritage culturel. Exemple éclatant des objectifs de Sharjah, sa vieille ville avec ses ruelles ombragées et ses résidences fastueuses de l’époque du boom pétrolier. Elle a résisté à toutes les tentatives de modernisation. Ce pays du désert mise avant tout sur la culture et une vieille ville intacte. Les quartiers les plus anciens de la ville avec de nombreuses maisons de commerçants en pierre coralline ont été restaurés. Des tours du vent, les ancêtres des climatiseurs modernes, ornent les toits.
Plus de 20 musées, qui donnent un aperçu de l’histoire de cette localité côtière, et une biennale internationale d’art contemporain ont valu à Sharjah d’obtenir le titre de « capitale culturelle du monde arabe » par l’Unesco en 1998. Ce titre lui a également été décerné en raison de son travail de réhabilitation et de restauration des souks et des bâtiments de Heritage Area. En 2014, désignée par l’Organisation islamique internationale pour l’Education, les Sciences et la Culture, elle est la capitale de la culture islamique avec le musée islamique, le fort Al Hisn Sharjah, le musée d’art de Sharjat, le musée du patrimoine, le musée archéologique, le musée de la calligraphie, le musée botanique et d’histoire naturelle et le musée Al Mahatta.
Le Musée de la Civilisation Islamique de Sharjah est un impressionnant bâtiment avec du marbre partout et un dôme typique de l’architecture islamique, remarquablement décoré d’une mosaïque portant les signes du zodiaque.
Sous la majestueuse coupole édifiée en 1987 pour abriter le souk Al-Majarrah, les autorités décidèrent en 1998 d’installer ce musée. De la « galerie de la foi » aux collections d’art, d’armes et de livres sacrés, de très beaux ouvrages de calligraphie, des pièces de monnaies la visite est particulièrement enrichissante car culturellement accessible aux non-musulmans. Un travail muséographique de tout premier ordre, soit 5.000 chefs-d’œuvre de l’histoire, de la culture et de l’art du monde musulman. L’histoire de l’Islam et de son peuple est à découvrir à travers les six salles du musée
L’une est dédiée à la foi et aux aspects spirituels de l’Islam. La collection comprend un exemplaire du Coran d’Uthman ibn Affan, le troisième calife des musulmans (644-656 après JC), en caractères coufiques et sur parchemin.
- Une visite de la galerie de la science et de l’innovation du musée permet d’avoir un aperçu sur la façon dont les horaires des prières, la direction de la Qibla à la Mecque, et la forme de la lune étaient mesurés par les ancêtres.
- Les questions de la détermination du temps ont été résolues grâce à la trigonométrie. Six des fonctions trigonométriques contemporains, comme la tangente et la cotangente, doivent leur origine et leur nom arabe aux érudits musulmans.
- Une autre salle du musée est dédiée à la science et à l’innovation, avec les différents aspects de la vie musulmane et l’évolution à travers les âges.
- Dans la salle des sciences, on peut découvrir le fonctionnement de l’astrolabe, un outil de mesure décrit par les Grecs, mais perfectionné par les musulmans. L’astrolabe permettait d’établir l’heure du jour et de nuit, de mesurer les mouvements des étoiles et de déterminer la direction pendant les voyages
- L’influence de la religion sur la vie domestique est illustrée par les brûleurs d’encens, les bouteilles de parfum, la vaisselle, les pots et les taies d’oreiller ornés de calligraphies – souvent un verset du Coran. Les vêtements et les accessoires tels les bijoux, étaient de conceptions différentes, en fonction de la période islamique et des influences des cultures voisines.
- En même temps, l’aspect souvent négligé du “divertissement” dans la vie d’un musulman est illustré par des instruments musicaux tels que le kemanche, un instrument à cordes souvent faits de carapace de tortue.
Des inventions à la poésie et à l’art, le Musée de l’Islam est une source de connaissances et de réflexion sur la civilisation et les nombreuses façons dont elle a façonné la manière des musulmans de célébrer les saisons importantes et les rituels.
Une exposition sur les joyaux de la civilisation musulmane datant du 13e et du 20e siècle est visible depuis le mois de mars au Musée de la civilisation islamique de Sharjah. Ces joyaux proviennent de la collection du Pape Pie XI habituellement conservée dans l’enceinte du Vatican. Le Pape les avait récoltés en 1925 lors de l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes.
Cette exposition, intitulée «Afin que vous puissiez vous connaître les uns et les autres» a été inaugurée par le souverain de l’émirat de Sharjah, Bin Mohammed Al-Qasimi. Une équipe d’experts des Musées de Sharjah et du Vatican ont réalisé une sélection minutieuse parmi les 100 000 joyaux de cette collection, le but étant de mettre en avant ces merveilles venues d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud-Est et de faire découvrir au public la richesse de la culture islamique. (Merci à Guizmo pour ce reportage à Sharjat)
Shandila
12 août 2014 @ 07:19
Merci au Sheikh Al-Quassimi d’œuvrer pour la protection des trésors culturels de son état, et à Guizmo pour ce reportage instructif qui nous permet de découvrir des merveilles.
Gérard
12 août 2014 @ 09:11
Cheikh docteur Sultan III bin Muhammad Al-Qassimi, souverain de Sharjah, est titulaire de deux doctorats, soutenus en Grande-Bretagne, l’un en histoire et l’autre en géopolitique du Golfe. Il est l’auteur de nombreuses publications littéraires et historiques notamment sur l’orientalisme français et sur le voyage de Napoléon Bonaparte en Orient.
La liberté religieuse existe et l’émirat compte une paroisse catholique et plusieurs paroisses orthodoxes, dont celle du patriarcat de Moscou surmontée par cinq croix dorées ce qui est exceptionnel dans la péninsule arabique.
L’émir plaide pour une culture plus respectueuse de la moralité et des valeurs traditionnelles et rejette tout ce qui pourrait sembler être blasphématoire d’autant que l’influence saoudienne se fait sentir d’un point de vue économique.
1315jeann
12 août 2014 @ 09:16
Voilà une excellente initiative qui me fait penser par certaines ressemblances à la remarquable aile du Louvre dédiée aux Arts Islamiques et inaugurée il y a presque deux ans maintenant !
qiou
12 août 2014 @ 10:02
Sublime, il faut espérer que l’obscurantisme barbare, qui n’a rien à voir avec l’Islam soit définitivement éradiqué de façon expéditive et définitive.
Soltana
12 août 2014 @ 13:02
j’aurais pu dire la meme chose, mon coeur se serre vraiment quand je vois comment l’islam est utilisé a mauvais escient et surtout les hommes qui l’ont fasciné a leur image, et aussi les non musulmans qui ne se cultivent qu’aux journaux télévisés, j’aime mal a ma culture et a ma religion.
qiou
13 août 2014 @ 08:34
Détrompez-vous chère cher? Soltana, je ne le pense pas (il y a toujours des réfractaires, mais ce sont souvent des gens sans culture). La chrétienne que je suis se désole autant que vous de voir cet Islam abominable qui me fait penser aux plus sombres périodes l’humanité, celles qui sont d’ailleurs honteusement niées encore. Non l’Islam ce n’est pas ces barbares que l’on doit exterminer et ces casseurs de banlieue. L’Islam, ce sont les savants, les poètes, les mathématiciens, les médecins, cette ‘architecture sublime et ces jardins somptueux, il suffit d’aller en Espagne.
L’Islam pour moi c’est ma Dada Aïcha (ma grand mère étant partie quelque jours après ma naissance), refuge suprême quand j’allais prendre une fessée, je m’enfouissais sans ses jupes multicolores, je respirais cette odeur d’eau de rose, et le monde pouvait s’écrouler, elle était là, elle est d’ailleurs toujours là.
BAV Soltana
Claudia
12 août 2014 @ 12:58
Merci pour ce reportage complet et très intéressant..
JAY
12 août 2014 @ 13:56
Très diffèrent de Dubaï en effet. Reste qu avec l argent du pétrole, il peut se permettre d être collectionneur mécène et mètre sa culture en valeur.
flabemont8
12 août 2014 @ 22:03
Un très beau musée, et le rappel de toutes les sciences dans lesquelles excellaient les Arabes : astronomie, algèbre, médecine entre autres …comment mettre sur le même pied Avicenne, Avéroès et les hordes de barbares dégénérés qui prétendent imposer leur stupidité au nom de la religion , qui tuent et massacrent tout ce qui bouge ? Non, l’islam ne peut pas être ce que ces fous prétendent servir .
Francine du Canada
13 août 2014 @ 06:02
Merci ma mie de parler d’astronomie, d’algèbre et de médecine… c’est ce que j’avais retenu du reportage mais, connaissant très mal ce pays, je n’osais commenter. Bonne journée, FdC
flabemont8
13 août 2014 @ 16:43
Bonne journée , cousine !
FILOSIN
22 avril 2015 @ 20:14
Mister ? JAY pourquoi n’en feriez-vous pas autant?
Un petit effort pour ne pas massacrer notre langue?
Corentin
12 août 2014 @ 19:04
magnifique !
on dit que les dômes sont inspirés des dômes de Constantinople !
JAusten
12 août 2014 @ 20:11
J’ai personnellement vécu 7 ans dans cette ville. Sharjah était surtout qualifié le plus riche des plus pauvres des émirats (n’ayant que du gaz et pas de pétrole). A l’époque tout le monde y habitait car les loyers étaient bien bien bien moins élevés qu’à Dubaï.
Il y a une immense mosquée entièrement payée par l’Arabie Saoudite, qui avait demandé en compensation à l’émirat de ne pas vendre d’alcool. Cela n’a pas enrichi l’émirat puisque du coup les affaires se faisaient à Dubaï (~12km de distance). Mais l’émir a compensé en se focalisant sur la culture, dont il est très féru : nous avons vu se construire des salles (de la taille de palais) de théatre, d’opéra, des musées … tout à fait dans la lignée de cet article. Je vois d’après la première photo que Sharjah a bien évolué ; je me demande ce qu’est devenu le vieux village d’origine et le marché au poisson et l’émirat d’Ajman qui lui a dû se faire phagocyter.
Francine du Canada
13 août 2014 @ 06:04
Merci Jane; intéressant votre commentaire. FdC
Catherine
23 août 2014 @ 19:51
JAusten > Le vieux village est toujours la, mais retape comme alors. Lire « Le Guide de Sharjah » ou « Sharjah the Guide » par Beatrice Saudan Hissette et Vanessa (j’me souviens plus de son nom de famille) senior moment – Sorry!
En effet les gens continuent a habiter a Sharjah et Ajman (je parle des expatries), dont les loyers sont peu plus abordable.