Pour commémorer le centenaire de la révolution de février 1917, le musée de l’Hermitage à Amsterdam organise du 11 février au 17 septembre 2017 une exposition consacrée à la Cour impériale de Nicolas II à partir de photos, films et peintures. A l’automne 2017, ce sera le centenaire de la révolution d’Octobre. Les Romanov n’ont pas fini de nous fasciner par leur destin tragique. (Merci à Bertrand Meyer)
lidia
27 décembre 2016 @ 07:40
Amsterdam va-t-il encore s’approprier l’exposition pour ne pas la rendre à son légitime propriétaire ?
ambre
30 décembre 2016 @ 14:11
Rendre un exposition à son « propriétaire » ?!
Ou alors vous pensez à des objets particuliers ?
framboiz 07
27 décembre 2016 @ 08:27
La couronne de la tsarine me fait penser à celle du Shah et les chaussures du tsar à …des santiags ! Superbes émeraude et tissus.
plume
27 décembre 2016 @ 10:23
leur destin tragique ne me fascine pas du tout. l’accoutrement des tsars m’étouffe. trop de tout et pas assez pour les autres.
Cosmo
27 décembre 2016 @ 10:40
Le destin tragique des Romanov n’est du qu’à leur refus de voir la réalité en face, faisant à la fin du XIXe et au début du XXe siècle une politique que pas un pays en Europe ne faisait depuis la fin du XIVe siècle. Leur incompétence est en grande partie responsable de la révolutions soviétique aux répercussions dramatiques pour le monde tout au long du XXe siècle et même en ce début de XXIe siècle. On peut certes pleurer sur l’assassinat de la famille impériale, mais pleure-t-on sur les milliers de Juifs assassinés lors de pogroms à partir de 1881 ? Pleure-t-on sur les déportés polonais en Sibérie tout au long du XIXe siècle ? Pleure-t-on sur les centaines de milliers de soldats russes envoyés sur le front sans équipement en 1914 ?
La cour impériale de Nicolas II peut certes faire rêver mais combien avaient accès à ce rêve et quel en était le prix pour le peuple russe ?
olivier Kell
27 décembre 2016 @ 14:09
Entièrement d’accord avec vous .
Le dernier Tsar , trop faible , sous le joug de son épouse , femme peu intelligente , étriquée , confinée dans un cocon bourgeois aveugle a certes payé le prix fort ainsi que sa famille mais ils ont largement contribué à une tragédie effroyable.
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:45
En fait de cocon bourgeois elle avait été élevée à la cour de la reine Victoria , sa grand-mère …
Jean Pierre
27 décembre 2016 @ 14:18
Absolument d’accord.
D’autant plus qu’un sérieux coup de semonce avait été tiré en 1905 lors de la révolution du dimanche rouge. Et puis l’autocrate crût bon de nommer des gouvernements sans majorité parlementaire. Il n’avait pas tout compris au XX° siècle.
Il n’y eut pas de deuxième chance.
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:44
Quand on voit , cela nous est aujourd’hui possible , ce que fut à bien des égards le vingtième siècle il serait permis de lui trouver des excuses .
Mais l’essentiel de la vie du Tsar s’est déroulée au Dix-neuvième….
Bienveillance
27 décembre 2016 @ 17:31
Merci Cosmo ! On pleure en permanence ces aristocraties disparues en ignorant leurs crimes… Les Romanov se sont perdus par eux -mêmes.
ciboulette
27 décembre 2016 @ 17:32
Pleinement en accord avec vous , Cosmo . Bien sûr , le sort du tsar et de sa famille a été cruel , mais tandis qu’ils s’étourdissaient de bals , de fêtes , de bijoux , leur peuple mourait de faim . Au XIX ème siècle , nous avions les grands magasins , les Russes étaient encore serfs !
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:52
Si vous preniez la peine de vous intéresser vraiment à eux et si vous aviez la force de vous abstraire des clichés et du prêt à penser , vous vous apercevriez que compte tenu de sa position et de sa fortune la famille impériale (j’entends par là le couple impérial et ses enfants) menait une vie assez simple et retirée , ce qui lui fut beaucoup reproché.
Le bal que cette photo commémore fut tout à fait exceptionnel .
Je pense qu’au 19ème siècle les Russes avaient déjà le Goum ?
Et sinon je ne vois pas , pour ma part , dans l’accès aux grands magasins un signe particulier de civilisation et de confort.
Bienveillance
27 décembre 2016 @ 17:33
Les monarchies qui ont survécu au vingtième siècle sont celles qui avaient renoncé à l’absolutisme et à l’autocratie.
Corsica
27 décembre 2016 @ 18:05
Cosmo,
Vous avez exprimé le fond de ma pensée beaucoup mieux que je ne l’aurais fait.
Amicalement
Corsica
limaya
29 décembre 2016 @ 05:40
Je vous suis à 100%
Antoine
27 décembre 2016 @ 20:23
Bien de votre avis, Cosmo. Simplement, je serais un petit peu moins sévère en disant que le tsar et son entourage vivaient dans un monde tellement coupé des réalités, entouré de courtisans ne leur disant que ce qu’ils avaient envie d’entendre, qu’ils leur était impossible de voir venir quoi que ce soit et d’avoir ne serait-ce qu’un soupçon de la situation réelle du pays. C’est un peu la même chose avec nos dirigeants actuels. La chute sera vraisemblablement moins sanglante, il faut le souhaiter, mais l’abîme se rapproche…
Cosmo
28 décembre 2016 @ 12:43
Antoine,
Vous avez raison. L’inconscience est aussi criminelle aujourd’hui qu’autrefois. Le rôle d’un chef d’état n’est-il pas de gouverner, et celui des élites d’avoir conscience de ce qui se passe réellement et d’aider à remédier aux problème ? Ce sont les privilèges sans contrepartie qui parfois, voire à chaque fois, amènent les révolutions.
Cosmo
Geoffroy
27 décembre 2016 @ 22:50
Les Romanov n’ont pas grand chose à voir avec la révolution d’octobre, ils étaient déjà renversés par celle de février 1917 ! C’est l’échec de Kerenski et sa volonté de poursuivre la guerre qui a amené la révolution d’octobre…et le passage en Russie de Lénine grâce à l’aide allemande. Quant à la Révolution de février 17, ce n’est pas la politique de Nicolas II qui en était responsable, mais plutôt sa non-politique. Comme Louis XVI, c’était un homme bon et pas si bête, mais débordé par la tâche, avec des coteries autour de sa femme, une aristocratie qui refusait les réformes, il est tombé au mauvais endroit au mauvais moment.
Patrick Germain
28 décembre 2016 @ 12:28
Geoffroy,
Les bolchéviks n’auraient jamais pu prendre le pouvoir si l’absolutisme n’avait pas régné jusqu’à Kerenski, la constitution de 1905 étant une farce, et si la misère du peuple n’avait pas été immense. Que Lénine ait été aidé par les Allemands ou que Kerenski ait commis des erreurs ne font aucun doute, mais cela seul ne suffit pas à expliquer ce qui s’est passé en 1917.
Une non-politique pour un souverain est une faute grave, comme se laisser circonvenir par son entourage. On peut reconnaître les qualités personnelles des souverains mais cela n’excuse en rien leurs erreurs politiques. Bien au contraire !
Cosmo
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:28
Geoffroy
Voila le commentaire que j’attendais et qui m’épargne d’en écrire un qui aurait été moins clair pour dire la même chose !
Merci .
J’ajoute que sans la guerre de 14 et la collusion de la Prusse , donc des Hohenzollern , avec Lénine et sa clique il n’y aurait peut être pas eu de révolution en 1917 ou qu’elle aurait été différente .
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:36
Mais que je suis bête et distrait !
Pour ce qui est de la culpabilité de la Prusse (il est vrai alors en guerre contre la Russie ) vous l’avez dit aussi !
On peut aussi ajouter les opérations de propagande menée pour discréditer la tsarine qui n’en avait pas besoin .
Quand on pense que Guillaume II avait brigué la main de sa sœur qui allait devenir la grande duchesse Elisabeth et périr jetée par les bolcheviks , très vraisemblablement sur ordre direct de Lénine , dans un puits de mine !
Kamila
28 décembre 2016 @ 08:41
@ Cosmo: puisqu’il faut « pleurer » sur la cruauté des Romanov, n’oubliez pas dans votre liste l’extermination des Circassiens (et autres Caucasiens) et leur déportation.
Episode méconnu de l’Histoire mais tout aussi dramatique.
Kamila
28 décembre 2016 @ 10:15
@ Cosmo: en me relisant, ma réponse peut sembler un peu sèche; ce n’était pas mon intention :)
Eos
28 décembre 2016 @ 11:03
Cosmo, je crois que l’on peut également pleurer, tout à la fois, les juifs victimes des pogroms, les polonais, les soldats, et la famille Romanov, en tant qu’humains. Si vous n’avez aucune compassion pour le tsar, peut-être en avez-vous pour leurs enfants, qui, eux, n’y étaient véritablement pour rien.
Pour avoir beaucoup étudié cette période et le gouvernement de Nicolas II, j’en suis venue à la conclusion qu’il n’était surtout pas fait pour être tsar, et très mal conseillé, par sa femme entre autres.
Il était aussi malheureusement parasité par une famille au sens large, qui ne voulait surtout pas lâcher ses petits privilèges mais s’est dépêchée de fuir, sans se retourner, en laissant sciemment leur cousin bien-aimé aux mains des révolutionnaires.
Patrick Germain
28 décembre 2016 @ 12:36
Eos,
Détrompez-vous ! j’ai de la compassion pour le sort du Tsar et de la Tsarine et encore plus pour celui de leurs enfants et de ceux qui les ont accompagnés. Mais la compassion ne saurait faire oublier ses erreurs, que vous faites justement remarquer. Etre monarque demande des qualités que Nicolas II n’avait pas.
J’ai réagi sur le mot « Tragique » car il implique, selon les termes mêmes de la Tragédie, une implication du destin contre lequel, l’homme ne peut lutter. Or Nicolas avait son destin en mains mais il n’a su qu’en faire. La fin de la famille impériale est triste, dramatique, injuste, mais pas tragique.
Cosmo
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:30
Eos
Puisque vous avez beaucoup étudié cette période , pensez vous comme moi que le grand malheur de Nicolas II et des Russes avec lui fut l’assassinat de Piotr Stolypine ?
Pascal
28 décembre 2016 @ 14:41
Cosmo
La chute du régime tsariste eut des causes multiples .
Le destin tragique des Romanov eut un responsable principal , un être profondément malfaisant voire même démoniaque : Lénine .
En outre il faut comprendre qu’il n’est pas donné à tous et en tout temps de savoir comment s’y prendre pour que « tout change afin que rien ne change » .
Cosmo
29 décembre 2016 @ 13:28
Pascal,
Il est évident que la chute des Romanov a des causes multiples. Mais si vous regardez la disparition de quatre empires à la même époque, allemand, autrichien, ottoman et russe, seul ce dernier a connu cette série d’évènements terribles. L’empereur d’Autriche, l’empereur d’Allemagne, le sultan, et leurs familles, ont pu partir sans être inquiétés. Et pourtant, il y a eu des révolutions dans leurs pays, mais bien moins sanglantes, car reposant sur des revendications sociales et non sur la haine du monarque. Le couple impérial russe avait fini par être détesté de tous, y compris au sein de sa famille.
Je suis d’accord pour qualifier Lénine de démoniaque, comme le fut Robespierre, mais cela seul n’explique pas tout. Vous ne pouvez faire porter la responsabilité sur l’un pour exonérer l’autre.
Lorsqu’on n’est pas capable de répondre aux exigences de la fonction, on laisse la place à d’autres.
Rien n’arrive par hasard.
Bonnes fêtes de fin d’année
Cosmo
Pascal
29 décembre 2016 @ 18:12
Cosmo
De toute façon nous ne pouvons plus rien y changer .
Le tsar Nicolas II fut souvent plus maladroit que méchant et lui et sa famille payèrent lourdement ces erreurs .
Vous citez Robespierre (le vrai) avec à propos car il y a une autre dimension qui est intervenue : l’obsession de la révolution de 1989 .
Quoiqu’il aurait pu faire le tsar était condamné d’avance par ceux qui pensaient indispensable « d’égaler » si j’ose dire leur prédécesseurs français .
Mais vous connaissez sans doute l’attitude de Kerenski qui de très hostile envers « Nicolas le sanglant » quand il arriva au palais Alexandre devint presqu’un ami de la famille impériale .
La tragédie de Nicolas II fut aussi qu’il aurait sans doute été très satisfait de laisser sa place !
Quant au sort plus heureux des autres dynasties je ne peux m’empêcher de penser qu’il doit autant au hasard qu’à la reconnaissance de leurs peuples .
Un autre problème tient sans doute au fait que malgré leur amour de la Russie , les Romanov passaient aux yeux de beaucoup de leurs sujets pour une dynastie étrangère .
Mais je ne suis pas complètement d’accord avec votre vision d’un monarque haï .
Comme la nôtre la première révolution russe fut le fait de la population des grandes villes , ce n’était pas toute la Russie .
Le tricentenaire de la dynastie s’était plutôt bien déroulé .
Quand à la famille elle enrageait de voir qu’il était impuissant à sauver les avantages de sa position .
L’hostilité devait surtout venir de l’entêtement du tsar à poursuivre la guerre , et cela pour honorer les traités qui le liait à la France et à la Grande Bretagne .
Cet entêtement nous a bien arrangé , nous Français , et ne serait-ce que de cela nous devrions lui être reconnaissants .
Bonne fin d’année à vous .
Pascal
Marie de Bourgogne
30 décembre 2016 @ 13:34
Je rajouterai : Pleure t’on sur toutes les millions de victimes chrétiennes de l’Holodomor (1932-1933).
Ceci dit, c’est arrivé APRÈS la chute des Romanov
ambre
30 décembre 2016 @ 14:18
Moi aussi je suis d’accord avec vous Cosmo.
La destinée de ce couple et de ses enfants rappelle, comme celle de la famille de Louis XVI, que parfois, la monarchie est un système cruel, en mettant à sa tête des personnes qui ne correspondent en rien à la charge et les responsabilités qui leur incombent, parce qu’ils ne sont de nature et de caractère pas faits pour eux. Cruel pour ceux qui y laissent leur vie, les monarques et le peuple qui subit les soubresauts liés à un gouvernement catastrophique, et les conséquences des révolutions qui s’ensuivent.
Lars de Winter
27 décembre 2016 @ 11:04
La Sainte Russie imperiale! Foto du fameux bal masque donne a Saint Petersburg debut du 20eme siecle.
Mes voeux sinceres pour la nouvelle annee a venir!
COLETTE C.
27 décembre 2016 @ 12:17
Des expositions toujours intéressantes dans ce musée.
JAusten
27 décembre 2016 @ 20:04
Photo colorisé pour l’occasion ?
принц M
28 décembre 2016 @ 01:33
Oh, Cosmo, get a life !
Patrick Germain
28 décembre 2016 @ 12:38
Don’t worry, I have one !
Anne-Cécile
29 décembre 2016 @ 12:42
Malheureusement on peut être un homme d’intelligence moyenne, victime soi-même de son éducation et de certains courants de pensée particulièrement réactionnaires, être plein des meilleures intentions, et être……..coupable.
Comme Louis XVI, certes il a payé pour nombres d’erreurs commises avant lui, mais dépositaire d’une « idée supérieure », la Monarchie, d’un système où tout était décidé en son nom, quant ce n’était pas lui-même qui décidait ou signait, il ne pouvait que………plaider coupable et être reconnu responsable. Aucun échappatoire.
Quand bien même il n’avait conscience de bon nombre de choses, et comme 99% de ses sujets aurait été bien incapable d’imaginer une transition et les moyens de la mettre en œuvre s’il l’avait bien voulue.
Quant on est autocrate, même à son cœur défendant, qu’on accepte de s’y inscrire on en prend toutes les responsabilités. Pouvoirs surhumains, responsabilité surhumaines.
L’absurdité conduit à l’absurdité. Et à une mort in fine logique, implacable, aussi juste pour le récipiendaire de l’autocratie qu’injuste pour le modeste homme qu’il était, pas plus mauvais que bien d’autres.
Aucun homme ne devrait être condamné à mort bien sûr. Mais aucun ne devrait avoir l’étendue des pouvoirs qu’il avait non plus.
Système et révolution vont de paire.
ambre
30 décembre 2016 @ 14:21
Très bien résumé, Anne-Cécile.
Pascal
29 décembre 2016 @ 14:00
Nicolas II était bien peu fait pour être tsar de toutes les Russies .
En revanche il était un excellent homme ,sincèrement pieux , bon père et bon époux , bon officier et plus cultivé qu’on ne se plaie à le faire croire.
Il aurait fait un excellent grand-duc parmi d’autres.
Je crois qu’il a parfois été tenté par une inflexion de l’autocratie vers une certaine forme de représentativité populaire , il était très proche de la cour de Danemark et de celle d’Angleterre …
Mais il avait été dressé plus qu’éduqué dans l’idée que l’autocratie était le bien le plus précieux qu’il avait reçu et devait transmettre intact pour le bien même de ses sujets et de la Russie .
Il fut aussi toujours tiraillé entre son tempérament assez débonnaire et les exigences de sa charge.
Force nous est de constater que l’empire Russe n’a pas survécu à la disparition d’un pouvoir fort qu’il siégeât à Moscou ou à Saint Petersbourg , c’est en tout cas la conclusion de Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie Française dans la biographie qu’elle lui a consacrée.
ambre
30 décembre 2016 @ 14:22
Moi aussi, je pense qu’il n’était pas fait pour cette charge.
Yom
29 décembre 2016 @ 22:18
Le tsar Nicolas n’avait pas les compétences nécessaires pour être un star d’envergure et pour son malheur il avait épousé un princesse dépressive voire névrosée,bornée et stupide ce qui ne l’a pas aidé
Céci dit bien sur qu’ils ont eu une fin atroce et qu’ils ne la méritaient pas mais les révolutions…