La gloire de Sissi l’a parfois un peu laissé dans l’ombre, mais en cette année 2016 l’Autriche commémore le 21 novembre prochain le centenaire de la mort de l’empereur François- Joseph qui a gouverné la monarchie des Habsbourg pendant 68 ans. Pour rappel, quatre expositions simultanées ont lieu jusqu’au 27 novembre.
- Au palais de Schönbrunn, l’exposition a pour titre « L’homme et la monarchie ».
- Au musée impérial des carrosses de Vienne, l’orientation choisie est « représentation et modestie ».
- Au musée du meuble de Vienne, le thème est « Fêtes et quotidien »
- Au château de Niederweiden, la thématique est « Chasse et loisirs »
Quatre expositions comme autant d’hommages et de facettes d’un souverain légendaire. (Merci à Bertrand Meyer)
Philippe Gain d'Enquin
31 mars 2016 @ 08:30
68 ans de règne,
piètre stratège,
fossefoyeur de l’Empire,
directement responsable de :
18, 600.000 morts
ainsi répartis :
9,700.000 militaires
8,900.000 civils
pieusement décédé dans son lit !
Mille excuses de gâcher la fête mais les faits sont là qui donnent peu envie de valser ! PGE
Cosmo
31 mars 2016 @ 12:36
Cher Philippe,
Je vous trouve un peu sévère dans votre analyse car François-Joseph ne porte pas seul la responsabilité de la Première Guerre Mondiale, tant s’en faut.
Je vous rejoins dans le « fossoyeur de l’Empire » car sa pusillanimité et son manque d’intelligence ne lui ont pas permis de faire les réformes indispensables. Dès son avènement, il a été prisonnier de lui-même. Le Compromis de 1867 a été une catastrophe car il a permis aux Hongrois de tout bloquer, et ils ne s’en sont pas privés.
Le bilan de son règne est donc négatif mais l’homme conserve un aura, liée probablement à la nostalgie d’un temps qui semblait meilleur. Et il l’avait été pour les peuples qui ont eu ensuite à subir la barbarie nazie et communiste, née dans les décombres de l’Empire.
Amicalement
Cosmo
Mayg
31 mars 2016 @ 13:07
Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère…
Elisabeth-Louise
31 mars 2016 @ 13:52
Je souscris à ce commentaire, j’étais hésitante quant à formuler mes réserves sur la personnalité de François-Joseph, ne voulant pas créer une polémique ( de plus ! en ces temps qui y sont hélas propices…) vous avez répondu à peu près ce que j’avais en tête;
Il y aurait beaucoup à dire sur ces légendaires Habsbourg…..
Mais je me contenterai de dire que la rigidité passéiste de François-Joseph a beaucoup nui;
Antoine
31 mars 2016 @ 13:55
Très juste, PGE. L’Autriche commémore le centenaire mais, à sa mort, il a été très modérément regretté par ses sujets.
ludomarc
1 avril 2016 @ 18:06
comme je crois bon nombre de souverain ayant regne aussi longtemps ( les rois louis xiv, louis xv, la reine victoria …. ) apres la mort de ces souverains et une momification des institutions, les peuples aspirent souvant a un renouveau et sont pleins d’espoirs
Claude MARON
31 mars 2016 @ 15:26
A cette époque, c’est le jeu des alliances qui menait la politique. On pourrait dire la même chose du tsar Nicolas II. Il fut cependant un travailleur infatigable, même si, en effet, il était un piêtre stratège. Quant à dire fossoyeur de l’Empire, je ne suis pas d’accord. S’il avait vécu encore quelques années et vu la fin de la guerre, l’Empire aurait peut-être survécu…
Cheveyre
31 mars 2016 @ 16:40
je suis du même avis que vous !!!
Mélusine
31 mars 2016 @ 17:42
Les chiffres manquent de poésie, mais il faut reconnaître qu’ils sont éloquents. Presque autant de morts civils que militaires. Certes, ça … refroidit l’enthousiasme !
Mais Vienne l’impériale valse sans fin, PGE.
aubert
31 mars 2016 @ 18:19
La première ligne résume à elle seule les causes des suivantes.
Trop longtemps, trop vieux. Ce sont les risques de la monarchie.
Quand il ne s’agit que de royauté, comme aujourd’hui au Royaume-Uni par exemple c’est moins risqué. Mais lorsqu’il s’agit d’une monarchie comme l’empire austro-hongrois les choses se compliquent.
Ce n’est pas sur N&R, où règnent les béats, que l’on connaît le mieux l’opinion des jeunes britanniques qui verront une nonagénaire remplacée par un septuagénaire.
Leonor
4 avril 2016 @ 14:05
Il est des civilisations, Aubert, dans lesquelles l’âge est reconnu comme un signe de sagesse.
La nôtre n’en fait plus partie.
Je ne suis pas certaine que ce soit un bien.
ludomarc
31 mars 2016 @ 18:31
un souverain du xviii eme siecle plutot que du xix eme, qui n’a pas reconnu, sauf peut etre aux toutes dernieres annees de sa vie, qu’il falait tourner la page pour aller vers un monde plus moderne et plus proche de ses peuples. son epouse l’avait a mon avis tres bien compris, malgres les extravagances de cette derniere, (le chant du cigne de « la mouette »?),
elle savait que la double couronne allait droit dans l’impasse, fuite desesperee?
Naucratis
31 mars 2016 @ 19:09
Votre analyse est hélas exacte.
Zeugma
31 mars 2016 @ 19:25
L’honorable correspondant nous lâche quelques chiffres pour charger François Joseph d’une terrible culpabilité dans le déclenchement de la première guerre mondiale.
L’empereur avait laissé la bride sur le cou au belliciste chef d’Etat major Hôtzendorf. C’est vrai.
Mais peut-on faire reposer la responsabilité des conséquences dramatiques de la première guerre mondiale sur cet homme alors que les causes du conflit restent aujourd’hui encore un mystère d’une extraordinaire complexité ?
D’une certaine manière l’Autriche est également responsable du déclenchement de la seconde guerre mondiale puisque Hitler était Autrichien.
« fossoyeur de l’Empire » (sic) : là, c’est la responsabilité des signataires des traités qui furent signés après la guerre.
Xantya
1 avril 2016 @ 21:58
D’accord avec vous, toutefois je demande à nouveau les références quant aux chiffres annoncés par l’honorable correspondant.
Je tiens à préciser que lors du décès de François Joseph son successeur l’Empereur Charles époux de l’Impératrice Zita née Bourbon Parme et dont les frères combattaient dans l’armée française avait demandé à la France une paix séparée ce que Clémenceau a refusé car il voulait abattre l’empire austro hongrois
Si une paix avait alors été conclue deux années de guerre auraient vraisemblablement pu être épargnées…
On ne peut refaire l’histoire, toutefois elle se répète
Zeugma
3 avril 2016 @ 11:12
C’est vrai, Clemenceau voulait détruire l’empire d’Autriche et déposer la très catholique famille Habsbourg.
Il y est parvenu …….
Je ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi il n’a pas démantelé l’empire Allemand à la fin de la première guerre mondiale, par exemple en réunissant la Bavière et l’Autriche actuelle.
Mais – comme vous le précisez fort bien – on ne va pas refaire l’histoire sur « Noblesse & royautés ».
. Leonor
31 mars 2016 @ 23:08
Je ne sais pas si la responsabilité était unique, Philippe. Toute l’Europe préparait une guerre. Personne n’a vraiment tenté de désamorcer la bombe. L’escalade a été vite faite, personne ne l’a contrée.
Berthold
31 mars 2016 @ 23:13
Pfff…
N’importe quoi… Directement responsable???
Mais oui bien sûr!
J. B.
aubert
1 avril 2016 @ 12:22
Voila cher PGE, vous avez initié un échange intéressant sur le site. Plus en tous cas que les frivolités des souveraines européennes… il ne manque plus qu’une petite réjouissance chez les Bourbon et Orléans et nous défilerons les pages avec plaisir.
Christian
4 avril 2016 @ 13:23
L’homme était certainement piètre stratège et, il est vrai aussi, doué de peu d’intelligence. Ce fut le propre de ces souverains ayant régné à la charnière des XIXème et XXème siècles, au premier plan d’une société qui a connu en 40 ans, entre 1870 et 1910, plus de changements qu’il n’y en eut précédemment entre 1450 et 1750. Ces souverains furent méfiés à leurs avènements, adulés à leurs apogées et exécrés à leurs déclin. Ne nous y trompons pas. Victoria, bien qu’elle n’ait pas entamé de beaucoup le XXème siècle et qu’elle se soit montré fine politicienne, était loin de briller d’intelligence. Ce n’est d’ailleurs pas ce que l’on attendait des souverains au XIXème siècle. Ils avaient une armée de conseillers, souvent hérités du précédent souverain et qui pensaient pour eux, dans l’ombre, mais bien là. Puis ces souverains n’avaient jamais fréquentés les bancs de l’école, et avaient été éduqués par des précepteurs, dispensant un programme imposé et surtout orienté, à des futurs monarques qui ne voyaient que très rarement le dehors des murs dorés dans lesquels ils évoluaient…
Une lecture fine de l’Histoire – autrement dit une analyse qui sorte des poncifs scolaires et parfois même universitaires – donne un regard assez mitigé sur les actes de François-Joseph et le déclin de l’Empire austro-hongrois. On y voit alors que le vieil empereur n’a pas été le seul artisan de ce déclin, et que le rôle de ses conseillers, finalement seuls aux rênes de la double couronne, a été aussi central, sinon prépondérant dans cette chute. (c’est ici que chacun se forge son opinion)
Clemenceau, animé depuis toujours d’une haine des monarchies, rêvant depuis presque autant d’une Europe des Républiques, a compté parmi les fossoyeurs de cet Empire en pleines mutations. En effet, les archives le montrent, les recherches le démontrent : il y eut des tentatives de paix entre l’Autriche et la France mais, d’un côté le comte Czernin, et de l’autre Clemenceau, s’attachèrent chacun de son côté, à faire échouer toutes négociations. C’est vraisemblablement à cet instant que la sépulture de l’Empire a commencé à se creuser.
Certes, une fois de plus, tout ne tient pas dans ces actes là.
Cependant, il est erroné de croire que la faiblesse de François-Joseph est le seul moteur de la guerre – la forte influence allemande a été établie – et la seule raison du déclin d’un Empire, il est vrai très englué dans ses principes et ses protocoles médiévaux.
Charles fut le premier empereur d’Autriche a avoir reçu une formation académique (droit et finances), et surtout le premier à avoir engagé des réformes sociales profondes. Le temps lui a sûrement manqué, et le peu qu’il en a disposé a été bien occupé à contrer les idées tordues de ses conseillers.
Pour la petite histoire, Czernin s’est écroulé au lendemain de la chute de l’Empire. Il a siégé un temps au sein du Conseil national de la République d’Autriche, sous l’étiquette du parti démocratique – ce qui fait sourire lorsque l’on connait un peu le bonhomme, très opportuniste mais surtout, doté d’un esprit et d’une morale d’un autre âge. Après 1923, et la perte de son siège parlementaire, il a vécut puis est mort chichement à Vienne.
Voilà. Tout ça pour dire que la chute de l’Empire austro-hongrois est une somme de faits politiques, mais aussi sociaux et économiques ; et que restreindre la responsabilité de ce processus à un seul homme, fut-il peu doué, ou archaïque ou détesté, ou tout ça en même temps, est une erreur. Aujourd’hui encore, il est très difficile de savoir ce qui s’est vraiment passé, comment la machine s’est mise en marche et comment elle a avancé, qui a œuvré contre quoi, etc.
Cordialement.
Hélène A
31 mars 2016 @ 09:50
J’ai toujours pensé que cela était une bénédiction pour lui de décéder avant la chute de l’empire. »Rien ne m’a été épargné » a t’il dit au décès de l’impératrice Elisabeth. Cela lui a été épargné. Le matin de sa mort, il était à sa table de travail à 4 heures du matin, comme tous les jours, fiévreux . Il est décédé après 20H30, doucement et sans souffrance apparente, en ayant eu le courage, malgré sa fièvre intense ,de dire à son valet de chambre « demain matin, 3 heures et demie » Il pensait au travail qu’il lui restait à faire.
Naucratis
31 mars 2016 @ 19:11
Il aurait sûrement mieux valu qu’il décède avant la guerre, cela aurait peut-être épargné des souffrances a l’Europe…
Leonor
4 avril 2016 @ 14:09
D’autres que lui étaient prêts pour la guerre.
Sarajevo n’a été que le détonateur d’un baril de poudre – européen – tout prêt à sauter.
Caroline
31 mars 2016 @ 10:52
Ayant beaucoup aimé le film de Sissi, je serais heureuse de visiter ces expositions pour connaitre la vraie personnalité de l’empereur François-Joseph d’Autriche, mais c’est trop loin! Bien dommage!
D’après les dires de ma belle-fille d’origine autrichienne par sa mère, c’était un homme intègre et affable!
COLETTE C.
31 mars 2016 @ 13:23
Il me semble qu’une exposition (bibliothèque?) présentera les lettres d’adieu, les originaux, de Rodolphe et Mary Vetsera.
Severina
31 mars 2016 @ 16:00
Mon père qui etait né a Trieste au début du siècle passé, sujet de l’empereur Franz Josef, etait très admirateur de sa ponctualité et sa dédicace au travaille, qu’il considérait exemplaire. Philippe Gain d’Enquin a parfaitement raison: il n’avait rien compris d’un monde qui changeait et, avec le kaiser Wilhem II, il a traîné l’Europe dans la plus terrible des guerres.
clement
31 mars 2016 @ 18:23
c’était un homme travailleur , dévoué corps et âme à l’empire mais très seul ; il a profondément aimé et gâté sa femme mais n’en a pas été payé de retour !
bernadette
3 avril 2016 @ 16:56
C’est surtout que l’impératrice Elizabeth ne supportait pas le protocole (qui datait de Charles Quint !!) et on la comprend facilement. Eprise de liberté, elle s’est éloignée peu à peu d’une cour qui l’étouffait… je pense qu’elle aimait sincèrement son mari, mais elle préférait encore plus sa liberté. Finalement, sa sœur Hélène aurait été mieux à sa place !
Xantya
31 mars 2016 @ 18:26
à PGE: Votre oraison funèbre me semble un peu outrancière surtout quant au nombre de morts que vous lui imputez, êtes vous certain de vos chiffres ?
François Joseph a certes commis des erreurs dans les conflits qui ont jalonné son long règne mais il ne faut pas faire abstraction du contexte de l’époque : réveil des nationalismes, jeu des alliances etc
Pour se faire une idée à peu près fiable de la personnalité de l’Empereur, il y a deux excellents ouvrages à lire :
– François Joseph de Jean Paul Bled
– Elisabeth d’Autriche de Egon César Comte Corti qui s’appuyant sur des archives de la Maison Impériale et sur la correspondance des époux impériaux et celle d’Elisabeth à sa fille Marie Valérie ainsi que les témoignages de ses dames d’honneur hongroises donnent une image très fiable de la personnalité de l’Impératrice et à travers elle de l’Empereur qui apparaît comme un personnage très humain et beaucoup moins rigide et autoritaire que l’on a tendance à le décrire de façon souvent lapidaire.
Bien sur ayant la responsabilité d’un Empire « mosaïque » et ayant reçu une éducation militaire peu propice aux compromis et à la négociation il a commis des erreurs d’autocrate, mais il faut prendre en compte l’époque concernée.
Le 1er conflit mondial né dans les Balkans a mis fin à ces monarchies quasi millénaires, ouvrant la voie à d’autres conflits aboutissant à la déflagration de la seconde guerre mondiale elle même génératrice de la guerre froide, des deux blocs , suivi de l’effondrement du bloc soviétique dans les années 1990, avec le conflit dans l’ex Yougoslavie et le retour à la mosaïque d’états : la boucle était bouclée et là Francois Joseph n’y était pour rien…
Hélène A
1 avril 2016 @ 12:40
J’ai toujours vos 2 livres cités , c’est le pourquoi de mon commentaire cité plus haut.
De très beaux livres, plein de témoignages, que j’ai plaisir à relire.
Elsi
1 avril 2016 @ 17:25
Je peux recommande le livre « Sie haben’s gut, Sie können ins Kaffeehaus gehen » *** de Gabriele Praschl-Bichler. On n’y plonge pas dans l’histoire, mais on peut se faire une idée des facettes inconnues de la personnalité de François-Joseph, il ne fut certes pas « un fusil », mais quelque’un de très consciencieux, humain sur les bords quoique très porté sur les principes archaïques, avec des goûts plus que simples très pour sa personne et aussi très humain. L’anecdote qui m’a le plus amusée : un téléphone venait d’ête installé dans la Hofburg, non loin de ce qu’on appelle aujourd’hui les WC. Une fois, l’empereur (qui avait horreur de tout ce qui était nouveau)…se trouvant en pleine séance … le téléphone sonne … il appelle son valet : « Kettel ……. vite …. vite … allez-y, il y a quequ’un qui veut téléphoner ! »
*** en français : « vous avez bien de a chance, vos pouvez aller au bistrot ».
ciboulette
31 mars 2016 @ 18:35
Un travailleur , certainement , mais qui n’a finalement réussi ni sa vie privée , ni sa vie publique . C’était un homme bien trop conservateur , qui vivait en-dehors de son époque .
Anne-Cécile
1 avril 2016 @ 04:33
Homme de devoir c’est certain.
Selon l’ambassadeur français de l’époque à Vienne le premier rond de cuir de l’Empire.
Gérard
1 avril 2016 @ 18:19
Il me semble que toutes les puissances d’Europe avaient une responsabilité dans la guerre car presque toutes pensaient que la guerre leur apporterait quelques satisfactions, même si l’élément déclencheur fut l’attentat de Sarajevo et la déclaration de guerre à la Serbie de l’Autriche mais jamais l’Autriche n’aurait déclaré la guerre à la Serbie sans l’aval de l’Allemagne.
Par ailleurs l’annexion en 1908 de la Bosnie-Herzégovine, déjà occupée par l’Autriche-Hongrie depuis 1878, selon le souhait du ministre des affaires étrangères austro-hongrois Alois Lexa von Ährenthal, qui avait obtenu un accord secret de la Russie, fut évidemment l’une des causes des troubles qui suivirent et donc de la guerre.
La vieillesse difficile de l’empereur, l’impatience de son héritier, n’ont évidemment rien arrangé.
L’empereur était certes conservateur mais l’Empire a beaucoup évolué au fil des années, pas autant cependant qu’il aurait peut-être fallu mais sans doute en partie à cause de majorités parlementaires insuffisantes et bien entendu à cause des tensions entre les Hongrois et les Tchèques.
Gérard
4 avril 2016 @ 17:50
C’est précisément vers 1908 que le roi Édouard VII d’Angleterre qui venait souvent en Autriche prendre les eaux à Bad Ischl, et qui aimait emmener en automobile l’empereur François-Joseph, essaya un jour de le convaincre lors d’une promenade de demander à l’empereur Guillaume II, cousin germain du roi on le sait mais qu’il n’appréciait guère, de réduire le programme naval de l’Allemagne. Et François-Joseph qui était obstiné, lui dit et répéta qu’il ne pouvait rien faire en ce sens.
« L’empereur me semble être un très vieil homme » devait conclure le roi en parlant à son secrétaire.
Cependant comme Jean-Paul Bled le remarque dans sa biographie, si certes François-Joseph était obstiné et si pour lui le sens de l’honneur était primordial qui faisait qu’on ne pouvait pas tenter d’influencer un allié au profit d’une autre puissance, qu’on ne pouvait avoir qu’une seule parole, cependant à cette époque-là la seule véritable alliée de poids de l’Autriche-Hongrie était l’Allemagne.
À cette même époque Katharina Schratt, l’amie de l’empereur, lui demanda d’intervenir pour son mari, dont elle était séparée depuis longtemps, mais qui était malade et exerçait les fonctions de consul d’Autriche-Hongrie à Alger dont le climat lui était néfaste. Elle demanda donc à l’empereur d’intervenir auprès d’Aehrenthal, le ministre des affaires étrangères, pour Nikolaus, baronKiß von Ittebe.
L’empereur lui répondit par écrit une lettre qui se terminait à peu près ainsi : « Je vous prie très sincèrement de ne pas trop vous échauffer et de comprendre qu’il [Aehrenthal] est vraiment très occupé en ce moment avec les sujets importants et urgents sur lesquels j’ai déjà attiré votre attention ».
La période était très difficile en effet pour l’empereur. Le baronKiss mourut l’année suivante en 1909, à peine rentré d’Alger pour maladie. Aehrenthal fut titré comte cette année-là.
La crise liée à l’annexion de la Bosnie-Herzégovine avait pris fin, mais elle avait exacerbé le nationalisme serbe et le nationalisme ottoman. Ce fut la quatrième crise d’Orient du XIXe siècle, et en quelque sorte la première du XXe, que cette question de la Bosnie-Herzégovine, et tout était déjà en place du point de vue des alliances pour la guerre.
L’Empire austro-hongrois cependant ne fut jamais aussi uni que dans les débuts de la guerre puisqu’en Autriche, en Hongrie, en Bohême, en Croatie, en Transylvanie, en Galicie… on se précipita dans les bureaux de recrutement de l’armée autrichienne, de l’armée hongroise et de l’armée commune. Au cours du conflit presque neuf millions d’hommes combattront du côté austro-hongrois.
Rappelons que pendant cette guerre 73,8 millions d’hommes furent mobilisés, 48,2 millions par les puissances alliées, dont 7,9 millions de Français, 8,9 millions de Britanniques et 18 millions de Russes, et 25,6 millions par les puissances centrales dont 13,2 millions d’Allemands et 9 millions d’Austro-Hongrois.
Il y eut 9,5 ou 9,7 millions de morts ou disparus dont 1,4 million de Français ou coloniaux (près d’un soldat sur cinq), 2 millions d’Allemands et 1,8 million de Russes. La Serbie eut près de 40 % de ses soldats tués.
Il y aurait 1 million de morts militaires non comptabilisés : prisonniers morts en détention, soldats décédés des suites de leurs blessures après leur démobilisation ou encore victimes de maladie.
Les pertes humaines de la Première Guerre mondiale s’élèvent à environ 18,6 millions de morts dont 8,9 millions de civils sans compter les victimes de la grippe espagnole qui fut l’une des conséquences indirectes de la guerre.
Francois
1 avril 2016 @ 21:50
Difficile de porter un jugement sur un homme parvenu à un âge très avancé
pour cette époque et dépositaire de fortes responsabilités
A la tete d’un empire bien compliqué résultat de l’histoire
Un homme affligé de plus d’une situation familiale catastrophique
Nous portons un jugement sur lui positif ou négatif à l’appui des conséquences
que nous connaissons
Cent ans apres et sachant ce que le manque de clairvoyance sur son époque
peut entraîner de catastrophes irréversibles
Se demande t on ce que l’avenir nous réserve d’après les problèmes
que nous connaissons aujourd’hui ?
Que diront les analystes dans un siècle de la clairvoyance de nos dirigeants
Il y a cent ans les hommes au pouvoir etaient des hommes du XIX eme siècle
avec des armes du XX eme
Ils n’ont jamais imaginé une guerre qui durerait quatre longues années
Tous ont sombré même les gagnants
Quand nous regardons ce que l’Europe est et ce qu’elle était avant 14 ….
Il est plus aisé de porter un regard sur cet homme que de le juger
Peut être aussi à cause de la très grande complexité qu’était cet
assemblage un peu improbable de l’empire austro hongrois
Francois Joseph demeure inextricable comme l’était son etat
Et de nos jours comment regardons nous les états de cet empire absolument éclate ??
En comprenons nous tous les tenants et aboutissants ?
Cela reste un probleme tout de même
Gérard
2 avril 2016 @ 16:15
Merci François de nous ramener à l’humilité.
Leonor
4 avril 2016 @ 14:16
Je sais bien qu’avec des » si », on met Paris en bouteille.
Cependant , juste pour réfléchir , :
Lequel de nos dirigeants actuels aurait fait mieux ?
Lequel aurait trouvé une solution à une situation inextricable ?
Si vous trouvez, vous êtes fort(e), et il faut d’urgence prévenir Ban Ki-moon que, sur N&R, on a trouvé l’homme qu’il faut pour calmer le Moyen-Orient, pour faire taire les terroristes, et pour résoudre le problème des migrations. Entre autres.