L’Autriche fêtera le 13 mars 2017 le tricentenaire de la naissance de l’impératrice Marie-Thérèse, surnommée « La Grande ». Cinq expositions thématiques seront organisées du 15 mars au 17 novembre 2017.
A Schönbrunn, ce sera « Art et vie de Cour ».
Au musée des carrosses de Vienne, ce sera « Pouvoir de femem et joie de vivre ».
Au musée du meuble, ce sera « Famille et héritage ».
Au château Hoff, le thème sera « Alliance et ennemis ».
Enfin au château Niederweiden, « Modernisme et réformes ». (Merci à Bertrand Meyer)
Son règne glorieux dura quarante ans de 1740 à 1780. Il fallait bien toutes ces expositions pour lui rendre hommage
Sigismond
4 avril 2016 @ 11:45
La toute dernière Habsbourg. Cette grande dynastie qui nous donna quatre reines (dont la dernière fut notre grande Marie-Thérèse à nous) s’éteignit tristement en 1780, par manque de branches cadettes. Et ce fut la grande revanche de la Maison de Lorraine, qui tenta de se consoler de la perte de son glorieux duché par l’obtention de LA couronne impériale, la plus prestigieuse qui fût. Marie-Thérèse ne fut qu’impératrice consort.
Leonor
5 avril 2016 @ 21:59
» Que » impératrice consort ? Oui et non.
C’est quand même un peu plus compliqué que ça.
Héritière désignée des possessions Habsbourg de par la Pragmatique Sanction ( Autriche, Bohême, Hongrie, Pays-Bas, territoires en Italie) voulue par son père l’empereur Charles VI et archiduchesse d’Autriche.
Jusque là, le titre d’empereur d’Autriche , certes officiellement toujours électif, allait à l’archiduc Habsbourg en possession de ces territoires.
La chose fut disputée à Marie-Thérèse, ainsi que son héritage ( Guerre de Succession d’Autriche).
Elle épousa le duc de Lorraine, auquel elle était déjà fiancée ( papa était intelligent) et fit en sorte qu’il soit élu – puisque élections il y avait – au titre d’empereur du Saint Empire.
Elle se retrouva donc bien impératrice.
Consort certes.
Officiellement.
Car en réalité, c’est elle qui exerçait le pouvoir.
Tout en étant, nous dit l’Histoire et son histoire, fort amoureuse de son empereur d’époux.
Pour toutes sortes de bonnes raisons.
L’Impératrice, c’était elle. Consort ou pas.
Leonor
5 avril 2016 @ 22:04
Excusez-moi.
A la 6e ligne , il fallait lire, bien sûr : » Jusque là, le titre d’empereur du Saint Empire Romain germanique » et non » du Saint Empire d’Autriche » .
Sigismond
6 avril 2016 @ 10:47
Certes Leonor, vous avez entièrement raison. Je sais tout cela (et on pourrait ajouter que Marie-Thérèse fut roi de Hongrie, oui roi au masculin) et je n’ai rien écrit qui contredît les précisions que vous avez apportées. Ce que j’ai voulu dire, c’est que les Lorrains doivent être très fiers de ce duc devenu l’Empereur.
Leonor
6 avril 2016 @ 21:05
Nous sommes tout à fait d’accord, Sigismond.
Cordialement.
Antoine
4 avril 2016 @ 11:48
Une impératrice sage et éclairée. Marie-Antoinette aurait été bien inspirée d’appliquer les conseils que lui prodiguaient généreusement sa mère qui voyaient venir la chute du royaume de France. Les parents sont souvent de vieux c…, c’est bien connu, mais généralement des c… lucides.
aubert
4 avril 2016 @ 14:42
» elle pleurait toujours mais prenait toujours « . Frédéric II
Leonor
4 avril 2016 @ 14:53
Quelle femme ! mais quelle femme !
Cosmo
6 avril 2016 @ 21:06
En effet, chère Leonor ! Quelle femme ! Mais aussi quelle souveraine ! Elle dut s’imposer à ces deux titres et y réussit merveilleusement.
Si Victoria est la grand-mère de l’Europe, Marie-Thérèse en est l’archi-grand-mère.
Amicalement
Cosmo
Robespierre
4 avril 2016 @ 19:50
Je sais que ce fut une grande souveraine mais je ne connais rien de la personne privée. Quelqu’un pourrait-il m’éclairer ?
Leonor
5 avril 2016 @ 08:10
16 enfants.
Robespierre
5 avril 2016 @ 13:16
Merci Leonor. Je savais que c’était une femme prolifique mais je ne connais pas son caractère. Eut-elle un mariage heureux ? Bon vous me direz qu’elle a eu bcp d’enfants. Etait-elle érudite ? Ses enfants l’aimaient-ils ? Il me semble que oui. Que faisait son mari de son temps, quand il ne se livrait pas à la reproduction ?
Cosmo
6 avril 2016 @ 21:02
Cher Rob,
Marie-Thérèse fut, comme beaucoup de femmes à son époque, et plus tard, cocue. Elle aimait son mari et pardonnait ses peccadilles. Elle aimait le sexe, lui aussi, et ils ne firent pas seize enfants par hasard.
Elle était érudite. Ses enfants l’aimaient, son mari aussi. Quand, il n’était pas impérial géniteur, celui-ci gérait l’immense fortune reçue en échange de l’abandon de son duché de Lorraine. Il l’accrut de façon considérable et permit de constituer le « Fonds Marie-Thérèse » sur lequel vivait leur descendance, qui n’était pas sur le trône.
Bref, Marie-Thérèse aimait son mari et ses enfants. Elle fut une veuve inconsolable. Rien à voir avec l’autre « Grande », Catherine, sa contemporaine, qui détestait son mari au point de le faire assassiner et consommait les hommes, comme d’autres la confiture.
Amitiés
Cosmo
Leonor
6 avril 2016 @ 22:43
J’ai juste cherché un peu sur Internet à propos des questions que vous vous posez , Robespierre, tout comme moi. Quelques réponses, à partir des informations recueillies sur plusieurs sites allemands, autrichiens, anglais ,dont les Wkpd allemand et anglais sur Maria Theresia, et sur Franz-Stefan.
» Son caractère ? »
Une maîtresse-femme, assurément.
+ Elle mena ses dix premières grossesses et ses accouchements en même temps que la Guerre de Succession d’Autriche, affirmant même que , se elle n’avait pas été constamment enceinte, elle serait allée à la guerre elle-même.
+ Elle géra toujours ses Etats elle-même. Certes avec des conseillers , mais qu’elle considérait de manière critique et lucide.
+ Elle mena ainsi une vague de réformes / Constitution / Education / Justice / Armées / Economie.
+ Elle est réputée avoir eu l’esprit de décision , une intelligence claire et réfléchie ( » ein klarer Verstand » ), et une grande connaissance des êtres.
+ D’elle : » Il incombe à un Chef d’Etat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour ses compatriotes,s es sujets ainsi que pour les pauvres, mais en aucun cas en gaspillant l’argent pour des futilités, des réjouissances,d es grandeurs et des magnificences » ( trad° bibi).
+ Elle survécut à l’atteinte de la variole, alors qu’en sont mortes dans le même temps sa belle-fille et l’une de ses filles.
» Eut-elle un mariage heureux ? »
Au regard des habitudes de l’époque, oui.
+ Franz-Josef vivait à la cour de Vienne depuis ses quinze ans. Tous deux se connaissaient donc bien.
+ Il s’agit, fait notable pour l’époque, d’un véritable mariage d’amour à l’origine, certes très favorisé par le père de Maria-Theresia.
+ Le couple était véritablement uni et l’est resté, en dépit de plusieurs relations suivies extérieures de l’époux
+ Maria-Theresia était jalouse, donc avec quelque raison, mais le mariage a tenu
+ l’impératrice a réellement souffert de son veuvage et n’a alors plus porté que du noir.
» Etait-elle érudite ? »
Pas trouvé de réponse à cette question.
Par contre, d’une vraie connaissance de la vie, des relations humaines, des us et coutumes dans ses Etats et dans els autres, etc. Une tête, assurément.
Et …. graphomane ( voir plus loin, § / enfants).
» Ses enfants l’aimaient-ils ? »
La réponse reste à trouver. Mais elle, elle était une véritable mère, et une remarquable éducatrice.
+ Elle avait elle-même élaboré pour sa tribu un programme d’éducation intense, selon els critères des cours de l’époque : danse, théâtre, histoire, peinture, orthographe, sciences politiques, mathématiques, langues étrangères, avec en plus pour les filles travaux d’aiguille et art de la conversation.
+ on peut cependant rester un peu sceptique sur els résultats , au vu des lacunes que présentait Marie-Antonia, la future Marie-Antoinette reine de France;
+ elle continua à écrire à TOUS ses enfants , adultes, et quelles que soient leurs positions dans le monde, au moins une fois par semaine ! On sait comment elle admonesta abondamment et constamment la jeune dauphine de France.
cf. Briefe der Kaiserin Maria Theresia an Ihre Kinder und Freunde, Wien, 1881,
https://books.google.fr/books?id=9A0LAwAAQBAJ&pg=PA338&lpg=PA338&dq=kaiserin+maria+theresa&source=bl&ots=LCAlP0E_jN&sig=6cj06iR5bUgD2n4nqulzvqsITXA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi_pYiN6frLAhUBXiwKHUcZAXU4ChDoAQhXMAg#v=onepage&q=kaiserin%20maria%20theresa&f=false
+ Parmi ses petits-enfants, toutes les filles survivantes aînées portaient son nom, à l’exception de Caroline de Parme.
Alors l’aimaient-ils ?
En tout cas, ils la vénéraient, et peut-être même la craignaient-ils.
» Son mari ? » Franz-Stefan von Lothringen = François-Etienne de Lorraine.
Le personnage est loin d’être inintéressant.
+ Il n’avait, lit-on, certes pas une grande culture au départ;
+ par contre , parmi ses intérêts personnels,,outre une collection de monnaies, il y a les sciences naturelles :
une collection de minéraux, la création du zoo de Schönbrunn, la médecine.
Il fit venir à Vienne un certain Gerard von Zwieten, qui sera le fondateur de la première Ecole de Médecine de Vienne.
+ financier habile, il réussit à réunir une fortune importante, » ce qui permit d’assainir les finances de l’Etat » ( comment ?); il créa des ateliers de tissage, de majolique, et d’autres artisanats.
Outre cela et les hommages permanents rendus à son épouse, l’empereur en-titre et roi-consort (!) , doué d’un charme personnel certain, honora conséquemment et continûment quelques jolies dames : une comtesse Colloredo, une comtesse Palffy , une duchesse d’Auersperg, de 30 ans sa cadette.
Mais la jalousie de l’épouse le contraignit à se restreindre, peut-on lire …. !
Quelle énergie, les gens de l’époque !
Merci, Robespierre ! Grâce à vos questions, qui ont piqué ma curiosité, j’ai appris pas mal de choses.
Robespierre
7 avril 2016 @ 07:05
Merci Leonor et Cosmo. Vos posts m’ont bien éclairé. M.Th. fut donc une femme exceptionnelle selon mes critères.
Je sais que les Habsbourg accordaient une grande importance à l’éducation, et j’ai toujours trouvé que Marie-Antoinette faisait tache dans cette famille à cet égard. Mais la pauvre reine de France avoua plus tard que sa préceptrice trichait en faisant elle-même les devoirs de son élève et donnait à la mère des résultats truqués sur les efforts de M.A.
Bonne journée mes amis.
corentine
4 avril 2016 @ 19:50
Marie-Thérèse d’Autriche est née le 13 mai 1717 à Vienne et y est décédée le 29 novembre 1780. Elle était la fille aînée de l’empereur Charles VI et de la princesse Elisabeth-Christine von Braunschweig-Wolfenbuttel . Elle avait un frère aîné Léopold mort à l’âge de 6 mois et deux soeurs cadettes Marie-Anne et Marie-Amélie.
Le 12 février 1736, elle épouse à Vienne le duc François Etienne de Lorraine, fils de Léopold , duc de Lorraine et de la princesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans, fille de Philippe, duc d’Orléans et petite-fille du roi Louis XIII .
Le couple aura 16 enfants :
-Marie-Elisabeth (1737-1740)
-Marie-Anne (1738-1789)
-Marie-Caroline (1740-1741)
-Joseph II (1741-1790), marié 1- avec l’infante Isabelle d’Espagne et 2- avec la princesse Marie-Josèphe de Bavière. Il aura deux filles de son premier mariage.
-Marie-Christine (1742-1798) mariée avec le prince Albert de Saxe dont une fille
-Marie-Elisabeth (1743-1808), abbesse
-Charles-Joseph (1745-1761)
-Marie-Amélie (1746-1804) mariée avec Ferdinand de Bourbon, duc de Parme d’où sept enfants.
-Léopold II (1747-1792) Marié avec la princesse Marie-Louise de Bourbon deux Siciles dont 16 enfants
-Marie-Caroline (1748-1748)
-Marie-Josèphe (1751-1767)
-Marie-Caroline (1752-1814) mariée à Ferdinand Ier de Bourbon, roi des Deux Siciles d’où 18 enfants
-Ferdinand-Charles (1754-1806) marié avec la princesse Marie-Béatrice d’Este d’où 10 enfants
-Marie-Antoinette (1755-1793), reine de France, mariée à Louis XVI dont 4 enfants
-Maximilien-Franz (1756-1801)
framboiz07
4 avril 2016 @ 22:07
Elle a eu 3 Marie-Caroline !
Caroline
4 avril 2016 @ 23:02
Quelle femme imposante!
Après avoir mis au monde seize-enfants, elle a eu donc neuf enfants en bonne santé! C’était autrefois courant d’avoir des enfants ‘survivants’!
Laurent F
6 avril 2016 @ 10:45
Seuls 3 sont morts en bas âge et 2 adolescents ce qui pour l’époque est remarquable étant donnée l’incompétence des médecins qui ne savaient pratiquer que la saignée.