L’état de santé du roi Bhumibol qui vient de fêter ses 87 ans inquiète. Le souverain n’a pas été en mesure de faire une apparition publique le jour de son anniversaire suite aux recommandations de prudence de ses docteurs. La succession du roi de Thaïlande, hospitalisé quasiment de manière permanente à Bangkok depuis 4 ans, est un véritable tabou dans le pays. Le fait de l’évoquer sous-entendant qu’il est donc mortel, lui qui est considéré comme un presque Dieu-vivant.
Son fils le prince héritier Vajiralongkorn âgé de 62 ans, est loin de faire l’unanimité. Marié à trois reprises, son épouse (ici avec lui lors d’une réception à Buckingham Palace) a dû faire face à l’arrestation de proches pour corruption. Un acte pas anodin puisque tout ce qui touche de près à la famille royale est toujours l’objet de grandes précautions. Le fait que ces personnes qui gravitent dans l’entourage royal aient été poursuivies par la justice, laisse dire que le prince héritier serait sur le point de divorcer. (Merci à Anne P. – Copyright photo : reuters)
Caroline
9 décembre 2014 @ 07:46
Je crois qu’une des soeurs du prince héritier ,la princesse célibataire Maha Chakri Sirindhorn jouit d’une grande popularité chez les Thais!
Pierre-Yves
9 décembre 2014 @ 10:17
On est tenté de dire que si la monarchie thaïlandaise est dans la mouise, elle l’aura cherché. Refuser, au nom de je ne sais quelle tradition, d’envisager la succession du roi qui est malade depuis des années, cela semble franchement irresponsable. Ces choses-là doivent s’anticiper et le peuple devrait avoir le droit de savoir ce qui se passera une fois que le souverain disparaîtra puisque, de toute façon, ça ne manquera pas de survenir.
Philippe gain d'enquin
9 décembre 2014 @ 10:41
Si ce divorce est utile et nécessaire pour assurer une succession paisible et la sauvegarde de la monarchie siamoise, que le Prince n’hésite pas !
Christian II
9 décembre 2014 @ 12:40
Ce n’est effectivement pas un secret que la succession du Roi Bhumibol pourrait se révéler explosive. Le Prince héritier est loin d’égaler les compétences de son père et est assez décrié dans le pays en raison de son train de vie ostentatoire, de certaines accointances suspectes comme avec l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra et de ses histoires de familles avec ses ex épouses, comme me le confiait un ami qui vit en Thaïlande depuis des années.
Il faut ajouter à cela qu’il ne cache en rien son soutien aux militaires, laissant craindre un abandon de la politique d’équilibre que menait le Roi Bhumibol du temps où il n’était pas encore malade.
Enfin, il y a aussi des spéculations concernant la fille ainée du Roi, la princesse Sirindhorn, qui, contrairement à son frère, est respectée et aimée par le peuple pour son implication dans la vie du pays et que d’aucun verraient bien prendre la succession de son père. Mais couronnée un femme poserait clairement un problème dans un pays où la succession royale continue à respecter le principe de primogéniture mâle.
JAY
9 décembre 2014 @ 13:50
elle pourrait assurer une sorte de régence pour son unique neveux …..
ambre
9 décembre 2014 @ 14:20
D’autant que si Sirindhorn arrivait au pouvoir, cela arrangerait bien les élites royalistes traditionalistes, qui ne sont plus favorables au prince héritier en connivence avec Thaksin. Mais il semblerait que le prince ait compris que son alliance avec Thaksin ne lui vaudrait que des ennuis et on dit qu’il s’apprête à retourner sa veste pour garantir ses intérêts.
Quant à la succession et son tabou, elle est bien liée à une manipulation des élites. Bhumibol règne depuis 1946. C’est le seul roi que l’immense majorité des Thais ont connu. Ils n’ont pas d’expérience de la transition à la tête de l’Etat. Cacher au peuple les manoeuvres assurant que son poulain arrive en tête, sous couvert de quasi sacralisation du Roi et d’absence de débat, permet de ne pas s’encombrer des voeux de la plupart (pas de démocratie dans les faits) et de manipuler librement. Les intrigues, ça connaît les cours asiatiques…
Et on dira ce qu’on veut de Thaksin, mais il a été élu démocratiquement, et viré du pouvoir par les élites qu’il gênait aux entournures. Sa soeur a ensuite été démise aussi, et par qui ? L’armée !! Qui est toujours aux cotés de la famille royale. Peut-être que Thaksin est corrompu, mais c’est lui que le peuple a choisi, et les élites ne peuvent prétendre être au-dessus de la mêlée en matière de corruption.
shandila
10 décembre 2014 @ 16:43
J’espère que la disparition du Roi ne verra pas le pays plonger dans la violence, car dans ce cas, c’est toujours les plus vulnérables qui paient un prix très élevé. La transition pourra-t-elle se faire sans bain de sang ?