La librairie Boulinier du boulevard Saint-Michel à Paris est contrainte de fermer ses portes à la mi-juin. Le bail de la librairie n’a en effet pas été renouvelé et les gérants n’ont pas trouvé de nouveaux locaux.
Créée en 1845 rue des Mathurins, « la librairie moderne » future « Boulinier » s’installe en 1858 au 19 Boulevard Saint-Michel, à l’époque boulevard Sébastopol, au cœur du Quartier Latin à Paris.
C’est l’arrière-grand- père de la génération actuelle Paul Boulinier né en 1858 qui en 1870 commence à y travailler et rachète le fonds de commerce de gros et demi-gros de publications illustrées à son employeur quand il prend sa retraite en 1886.
En 1890, la librairie générale se rajoute à l’activité de publications illustrées. Paul Boulinier né en 1889, fils de Paul, reprend l’entreprise en 1922 et traverse le Boulevard Saint-Michel au n°20 en 1938.
En 1969, Pierre Boulinier, fils de Paul se sépare du 19 Boulevard Saint-Michel pour rénover et moderniser le 20, agrandit et diversifie ses activités, développant des rayons de papeterie et de pochothèque, lui donnant son aspect actuel.
L’arrière-petit-fils prend les rênes dans les années 1980, c’est le début de la bande dessinée. Elle vient remplacer la pochothèque et la librairie générale dans le magasin. Boulinier est alors la librairie référence de la bandes dessinées à Paris !
Dans les années 90, le loyer ayant augmenté, il faut changer son fusil d’épaule : la librairie se transforme, jetant ses cahiers et ses stylos.
Boulinier, précurseur, se lance dans l’occasion puis dans le concept Achat-Vente Reprise Intégrale de livres, BD, mangas, CD, DVD, Vinyls.
En 2009, Boulinier s’installe boulevard Jourdan, en face de la Cité Universitaire. Grâce à la SEMAEST, en 2012 une autre boutique s’ouvre, se retrouvant la voisine de la maison mère, au 16 boulevard Saint-Michel.
Dans son élan, en 2013, une nouvelle boutique voit le jour dans le sud Seine et Marne, sur une surface de 300m2, à Ecuelles, commune située à 10km de Fontainebleau.
En 2014, Boulinier traverse enfin la Seine… en ouvrant deux nouvelles unités : Place des innocents à Châtelet les Halles et sur les Grands Boulevards au 7 Boulevard Bonne Nouvelle.
En 2018, Boulinier monte encore plus haut en ouvrant une librairie au 144 boulevard Macdonald. L’institution conserve néanmoins ses autres sites (Merci à Guizmo)
Cosmo
28 mai 2020 @ 06:32
Pour installer Zara, H&M ou McDo?
Baboula
28 mai 2020 @ 09:10
Cher Cosmo,ils y sont déjà. J’ai arpenté le boul’Mich quotidiennement pendant 2 ans quand il était une vitrine parisienne très agréable. Le massacre de ses platanes en mai 68 a commencé son déclin . Plus de grandes brasseries,plus de cinéma ,Joseph Gibert a préféré Barbes ,c’est tout dire .Gibert Jeune est une Peau de Chagrin . Que de la fripe et du fast-food . Le trottoir de droite,en montant ,a mieux résisté mais même Dalloyau est parti .C’est un miracle que Bouliniér ait tenu si longtemps.
ambre
28 mai 2020 @ 11:21
Gibert Joseph est toujours là. Les cinés sont à Odéon à 5 mn, et le MK2 Hautefeuille est toujours là aussi.
Baboula
29 mai 2020 @ 10:55
On parle du boulevard Saint Michel,pas d’Odeon et je n’ai jamais dit que tout etait fermé.
ambre
29 mai 2020 @ 17:44
Je comprends, mais c’est le même quartier, Odéon étant à 2 mn à peine du Bd St Michel. Que les cinés soient Bd St Germain ou Bd St Michel, c’est pareil.
Marnie
28 mai 2020 @ 12:49
Baboula, ce que vous dites est faux, moi qui fréquente le quartier du bvd St-Michel depuis 20 ans je peux vous dire qu’il y a de hauts platanes tout le long du bvd. La densité de cinémas est certainement la plus importante de Paris : rue des Ecoles (3), place St-Michel, rue Hautefeuille, Odéon (3), rue de l’école de Médecine… Il reste quelques brasseries même si je déplore la fermeture du St-Séverin et de Dalloyau dans un autre genre. Gibert Joseph a toujours tout son immeuble amiral et 2 ou 3 autres boutiques, Gibert Jeune a certes réduit la voilure mais est toujours bien présent. Quant aux fast-food… à part ceux du bas de la rue Soufflot, je n’en vois pas d’autres. Evidemment tout n’est pas rose et des librairies ferment malheureusement et les fringues sont très envahissants. Mais bon, le tableau que vous dressez n’est pas exact.
Juju
28 mai 2020 @ 12:59
Cinéma ? Quand j’ai fait ma prépa au Lycée St Louis il y avait encore le cinéma X dont je ne me rappelle plus le nom. Comme épreuve de bizutage nous avions récupéré des affiches pour les mettre dans la classe de Math (pas d’images que des titres évocateurs 😂´ c’était déjà bien suffisant).
berton
28 mai 2020 @ 14:46
Quand je travaillais rue Soufflot, je déjeunais chez Pons (prédécésseur de Dalloyau) les croque-monsieur étaient un régal .
Karabakh
28 mai 2020 @ 20:37
Gibert Joseph est toujours installé sur le boul’Mich – en 2017, l’enseigne a repris Gibert Jeune (qui était en fait la maison d’origine et qui a pris ce nom après la scission de 1929), ce qui lui procure dorénavant une large implantation dans le quartier latin.
Ceci étant, la crise sanitaire n’a pas épargné le groupe qui a engagé un processus de fermeture de trois magasins : Clermont-Ferrand, Châlon-sur-Saône et Aubergenville. L’audience de liquidation des deux premières entités se tient ce jeudi, le sort de la troisième n’est pas encore scellé.
https://www.actualitte.com/article/monde-edition/gibert-joseph-ferme-trois-librairies-vers-un-demantelement-du-groupe/100868
Galetoun
30 mai 2020 @ 07:33
Dans sa bibliothèque, mon grand père avait plusieurs livres de sa jeunesse recouverts de papier Gibert.
Karabakh
31 mai 2020 @ 00:33
C’est collector ça !
Martine
28 mai 2020 @ 06:38
Dans les années 60, nous y allions vendre nos livres scolaires et en racheter ceux de la nouvelle année.
bianca
28 mai 2020 @ 11:00
Moi aussi Martine !
Clémentine/Lola 1
28 mai 2020 @ 11:52
Souvenirs, souvenirs…moi aussi ! Martine et on devait les garder impeccables tout au long de l’année…
Nicolette
28 mai 2020 @ 12:33
Pas plutot chez Gibert ?
bételgeuse70
28 mai 2020 @ 07:22
Encore un phare du Quartier Latin qui disparaît, pour laisser probablement à une nouvelle boutique de fringues imbéciles. D’ici peu, le secteur aura perdu son âme pour de bon et on n’aura plus que les anciennes photos pour se souvenir. Quand on voit ce qu’est devenu la rue Soufflot en l’espace de dix ans, c’est pathétique. Et inutile de parler du circuit rue Monsieur le Prince, rue Mazarine, rue Dauphine. Comme le chante si bien Souchon, « Rive Gauche, à Paris… »
racyma
28 mai 2020 @ 07:27
pourvu que ce ne soit pas le debut de la fin
Philibert
28 mai 2020 @ 10:44
Si j’ai bien compris, c’est un des établissements Boulimier qui ferme, ce n’est pas toute cette société qui fait faillite.
C’est donc moins grave…
Valérie R.
28 mai 2020 @ 07:34
Merci pour cet article. Quelle tristesse. Et que de souvenirs.
Durant mes deux années à la Sorbonne, je donnais des cours particuliers dans un immeuble situé juste à côté et, en sortant le soir, j’allais dépenser un peu de l’argent gagné chez Boulinier en attendant le bus 21 qui me ramènerait à la Cité Universitaire.
Plus tard, depuis 15 ans, tous mes séjours à Paris comprenaient nécessairement un petit passage chez Boulinier, petit et peu onéreux, mais dont on sortait lesté d’un énorme sac de livres qu’on avait du mal à caser dans le Thalys.
Par quoi va-t-il être remplacé ? Par un vendeur de fast fashion ? Quelle tristesse.
Pierre-Yves
28 mai 2020 @ 07:48
J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une question de loyer, qui atteint désormais, pour les locaux du boulevad Saint-Michel, un niveau devenu insoutenable pour Boulinier.
On ne peut que s’en attrister, comme chaque fois qu’une »institution » faisant partie d’un quartier depuis des générations et participant de son identité disparait.
Mais pour dire la vérité, j’allais peu chez Boulinier. En revanche, je suis client assez assidu de Joseph Gibert, situé tout à côté.
Baboula
28 mai 2020 @ 09:17
Pierre-Yves désolée mais Joseph Gibert est au Forum des Halles et blvd Barbés depuis au moins 7 ans .
Albane
28 mai 2020 @ 09:31
Non, ayant fait récemment des achats chez Gibert Joseph, je peux vous assurer que celui du boulevard St-Michel est toujours là, au 26. Il y a un Gibert aussi pour les livres d’occasion place St Michel et un autre en face.
Bernadette
28 mai 2020 @ 10:10
Ce sont des annexes….Il y a toujours Gibert place St Michel et boulevard St Michel. J’y suis allée avant le confinement…J’espère bien qu’ils vont rester !
Pierre-Yves
28 mai 2020 @ 11:11
Jospeh Gibert est aussi Boulevard Barbès mais il est quand même toujours au 26 boulevard St Michel angle rue Racine. En tout cas il y était encore jsute avant le confinement.
Rose
29 mai 2020 @ 16:49
Je confirme!
Rose
ambre
28 mai 2020 @ 11:22
Gibert Joseph a ouvert d’autres magasins dans Paris mais ils sont toujours sur le Bd St Michel
Clémentine/Lola 1
28 mai 2020 @ 11:57
Baboula Gibert jeune est toujours Place St Michel !!!! n’habitant plus en RP? je suis allée vérifier….!!!
Baboula
29 mai 2020 @ 10:57
OK, merci d’avoir corrigé mes erreurs de pessimiste.
Baia
28 mai 2020 @ 12:22
Pierre-Yves a raison Baboula, Joseph Gilbert est bien toujours Bd St Michel et actuellement ouvert !
Marnie
28 mai 2020 @ 12:54
Baboula, désolée mais Gibert Joseph est bel et bien toujours dans son immeuble du bvd St-Michel (5 étages) ! Depuis au moins 1998, date de mon installation à Paris. Comme Pierre-Yves c’est surtout là que je vais je peux même dire que c’est ma librairie parisienne préférée, très riche, très fournie dans tous les domaines, bien rangée (contrairement au fouilli de Gibert Jeune que j’aime moins). Des occasions de belle qualité… etc. Mais j’aimais souvent faire un tour chez Boulinier pour flâner.
Karabakh
28 mai 2020 @ 20:42
Ils sont toujours sur le boulevard Saint-Michel.
https://www.gibert.com/stores/paris-vi-gibert-joseph-librairie
https://www.gibert.com/stores/paris-vi-gibert-joseph-musique-video-bd-mangas
https://www.gibert.com/stores/paris-vi-gibert-joseph-papeterie
Gatienne
28 mai 2020 @ 19:41
Gibert Joseph est en grande difficulté financière aussi et annonce la mise en liquidation judiciaire de trois de ses magasins en France.
https://www.lefigaro.fr/culture/liquidation-judiciaire-demandee-pour-trois-librairies-gibert-joseph-20200528
Iris
28 mai 2020 @ 09:15
Quelle tristesse! Une institution du Quartier Latin qui s’en va. C’etait toujours un plaisir de feuilleter les bouquins.
Gisèle T
28 mai 2020 @ 09:30
Je ne connais pas cette librairie vu que je réside en Occitanie , mais il est vrai que pour ceux
qui avaient l’habitude d’y aller ça doit être un déchirement, surtout que cette fermeture est due
à une augmentation de loyer
Dona
28 mai 2020 @ 11:57
Quelle tristesse !
Des souvenirs de ma jeunesse qui s’envolent…hélas !
Danielle
28 mai 2020 @ 13:27
Joseph Gibert n’est plus bd st Michel ?
Je ne suis jamais allée chez Boulinier mais regrette quand même la fermeture de cette vitrine sur le boulevard.
Le prix de l’immobilier ne cesse d’augmenter dans Paris et je me rappelle des négociations avec le Vieux Campeur rue des Ecoles lorsque je travaillais, c’était épique !!
beji
28 mai 2020 @ 13:55
ça me fait toujours mal au coeur lorsque je vois des Maisons anciennes tirer le rideau
surtout lorsque le commerce fonctionne bien.
A la liste de Cosmo ,j’ajoute: pour y installer des magasins de téléphones ou des fausses
cigarettes ou une succursale bancaire quand ce ne sont pas des magasins chinois qui,ici,
colonisent beaucoup.
Juliette d
28 mai 2020 @ 14:27
Je ne connais pas cette libraire mais cette nouvelle m’attriste. C’est toujours triste une librairie qui ferme ses portes.
Teresa2424
28 mai 2020 @ 14:31
Cuando dolor!!! la cultura pierde !!!
Anna H
28 mai 2020 @ 16:07
Je suis aussi cliente de Joseph Gibert que j’apprécie.
Auberi
28 mai 2020 @ 16:11
Compte tenu des prix très bas des livres en vente on se demande comment Boulinier pouvait tenir entre les salaires à sortir et un loyer certainement élevé. Bp sont passés de la lecture sur papier à la lecture virtuelle, moi la première, implacable couperet de nos avancées technologiques
ambre
29 mai 2020 @ 10:52
Je dois dire que Boulinier ne m’a jamais plus attirée que ça. Mais je comprends que pour les gens à très petit budget, c’était un magasin important.
Gibert propose des occasions en bien meilleur état et reprend nos livres à de meilleurs prix aussi.
Nicolette
1 juin 2020 @ 13:36
Une mine d’or pour amateurs de bandes dessinées.
arnaud
28 mai 2020 @ 19:18
Bientôt le tour de Gibert…
dradomir
28 mai 2020 @ 19:48
Arf… un « repère » de ma jeunesse qui disparaît… Un de plus…
Karabakh
28 mai 2020 @ 20:43
Selon les informations qui filtrent, c’est un problème de loyer, devenu trop élevé pour l’enseigne. Les propriétaires actuels semblent vouloir la mort de la culture française.
Kardaillac
28 mai 2020 @ 21:04
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour sûr et le Quartier Latin n’en a plus que le nom, mais l’esprit Boulinier va perdurer dans les sept autres librairies de l’enseigne, dont une va ouvrir prochainement au n°16 du Boulevard Saint-Michel.
chantal75
29 mai 2020 @ 06:13
oui c’est très triste,. là on aurait aimé une levée de bouclier un « collecte » géante pour leur permettre de rester…mais pour certains les livres ne sont importants.
dire que les PUF n’existent plus!!!!!!
Philippe Gain d'Enquin
29 mai 2020 @ 11:31
Pour la nieme fois, si besoin en était, force est de constater que l’empreinte de la culture et de l’intelligence, particularisme multiséculaire de notre capitale, s’efface laissant la place à une béance sidérale. A quand Gibert ?
Marnie
29 mai 2020 @ 12:49
Les PUF existent toujours rassurez-vous ! la librairie des PUF de la place de la Sorbonne en revanche a fermé mais une antenne s’est ouverte rue Mr Le Prince par la suite.
Olivier d'Abington
1 juin 2020 @ 03:10
Non, les PUF n’existent plus (vraiment)!
Il s’agit aujourd’hui d’un « conglomérat » qui s’appelle Humensis.
L’étiquette PUF est employée « par convention », mais en réalité, allez donc voir les « Que sais-je? » (titre emblématique de l’éditeur), publiés ces dernières années, le sigle PUF n’apparaît plus nulle part!
Plusieurs collections « historiques » ont aussi été abandonnées (notamment en Lettres, mais pas seulement).
Bref, oui, le sigle reste sur quelques publications récentes, mais la politique éditoriale n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a 20 ans (et là encore, dans un sens de réduction d’exigence intellectuelle).
ambre
29 mai 2020 @ 17:40
Le ciné Place St Michel est toujours à la même place lui aussi.