En 1884, le Grand-Duc Serge, oncle du futur Nicolas II, épouse la Princesse Elisabeth de Hesse-Darmstadt. La fiancée arrive à Saint-Pétersbourg, accompagnée de sa famille. Celle-ci a été décimée par la maladie : 2 des 6 frères et sœurs de la future mariée sont morts en bas âge, l’un d’hémophilie, et l’autre de la diphtérie, qui a également emportée leur mère, âgée de 35 ans. Le père de la mariée, Louis IV de Hesse, élèvera seul ses 5 enfants survivants. Le mariage du Grand-Duc Serge (1857-1905) avec Elisabeth de Hesse-Darmstadt (ci-dessus), est célébré le 15 juin 1884 dans la chapelle du Palais d’Hiver.
Parmi eux, la petite Alix, surnommée « Sunny » pour sa joie de vivre. Hélas, avec le décès de sa mère quand elle n’avait que 6 ans, le « rayon de soleil » a perdu sa gaieté, pour devenir une enfant triste et grave.
Et pourtant, en ce jour de 1884, le destin va la mettre en présence de celui qu’elle aimera passionnément toute sa vie : le Tsarévitch Nicolas de Russie. Le jeune prince répond à ses sentiments. Dans son journal, il écrit à la date du 31 mai 1884 : « la douce petite Alix et moi avons gravé nos noms sur la vitre de la petite maison italienne (nous nous aimons l’un l’autre) ». Pour l’heure, il ne saurait être question de mariage : Alix n’est âgée que de 12 ans, elle est de confession protestante, et les parents du Tsarévitch ne souhaitent pas qu’il épouse une princesse de Hesse : le mariage n’offre aucun intérêt politiquement parlant, et la famille de Hesse n’a apporté que des malheurs à la Russie : les 2 tsars qui ont choisi leur épouse dans cette famille, Paul Ier et Alexandre II, ont été assassinés.
Cependant, le mariage de Serge et d’Elisabeth ayant resserré les liens des deux familles, le jeune couple ne pouvait qu’être amené à se revoir. En 1889, Alix revient en Russie, pour rendre visite à sa sœur. Nicolas organise pour elle un bal au palais Alexandre à Tsarkoîe Selo. Le Tsarévitch nota dans son journal « je rêve d’épouser un jour Alix H. Je suis amoureux d’elle depuis longtemps, mais mon amour est devenu plus fort et plus profond depuis qu’elle a passé trois semaines à Saint-Pétersbourg. J’ai lutté pendant longtemps contre mes sentiments, mais j’espère qu’un jour mon rêve se réalisera ».
La Reine Victoria avec ses petites-filles, les Princesses Victoria, Elisabeth et Alix de Hesse. Leur maman, la Princesse Alice, vient juste de mourir. Alice était la seconde fille de Victoria.
Alix de Hesse, vers 1890
Portrait du futur Nicolas II (1894)
La princesse Alix de Hesse se préparant pour le bal donné en son honneur par Nicolas au Palais Alexandre
De nombreux obstacles vont se dresser sur le chemin des amoureux : la Reine Victoria, grand-mère d’Alix, essaye de la marier avec un autre de ses petits-fils, le Duc de Clarence. Alix refuse, expliquant à sa grand-mère qu’elle ne l’aime pas. La Reine, loin de se fâcher, éprouvera pour sa petite-fille une certaine admiration d’oser lui résister, ce que peu de gens, y compris son propre fils le Prince de Galles, avaient le courage de faire !
Côté russe, les choses ne vont pas mieux. Les parents de Nicolas, le Tsar Alexandre III et son épouse née princesse Dagmar de Danemark, se lancent dans une campagne de recherche d‘une épouse pour leur fils. Et la princesse Alix ne figure pas du tout sur leur liste de fiancées potentielles. En tête, la Princesse Hélène d’Orléans, fille du comte de Paris. Mais Nicolas ne voulut rien entendre, car Hélène ne lui plaisait nullement. Le cœur de Nicolas est déjà pris, par Alix bien entendu, mais également par la danseuse étoile Mathilde Ksessinskaya. Il est impensable qu’il l’épouse, mais le Tsar tolère cette liaison, en espérant que Mathilde lui fera oublier Alix. Peine perdue : le Tsarévitch, toujours plus amoureux d’Alix, échange avec elle une correspondance secrète, grâce à la complicité de sa tante par alliance Elisabeth, qui sert en quelque sorte de boîte aux lettres clandestine !
Aix de Hesse, vers 1892
Autre obstacle à leur bonheur, Alix, profondément croyante, hésite à se convertir à l’orthodoxie. C’est une condition sine qua non pour épouser le futur tsarévitch.
Début 1894, la situation se précipite. Alexandre III tombe gravement malade et sur la demande de son fils, il accorde à Nicolas de demander la main de la jeune Alix. Mais la princesse allemande s’oppose toujours à se convertir à l’orthodoxie. Nicolas espère bien forcer le destin lors des quelques jours qu’il va passer en Allemagne à l’occasion du mariage du frère d’Alix, Ernst Ludwig avec la Princesse Victoria Melita de Saxe-Coburg et Gotha, fixé au 19 avril 1894.
Les jeunes mariés, Victoria Melita et Ernst Ludwig, en compagnie du futur couple impérial de Russie
« Seigneur, quelle journée! » écrit Nicolas, « Après le café, vers 10 heures, nous sommes allés chez tante Ella (Elisabeth Fedorovna) dans l’appartement d’Ernie (grand-duc Ernest-Louis de Hesse Darmstadt) et d’Alix. Elle (Alix) a remarquablement embelli, mais elle avait l’air triste. On nous laissa seuls et c’est alors que commença entre nous cet entretien que depuis longtemps je souhaitais et redoutais à la fois. Nous avons parlé jusqu’à midi, mais sans succès. Elle s’oppose toujours au changement de religion. La pauvre, elle a beaucoup pleuré. Elle était plus calme quand nous nous somme séparés. » Le lendemain, le 18 avril, nouvelle note attendrie dans le journal de Nicolas: « Alix est venue et nous avons encore eu un entretien. Mais j’ai moins touché à la question d’hier. C’est déjà bien beau qu’elle ait consenti à me voir et à me parler. » Mais l’amour profond qu’ils se portent sera plus fort que tout. Deux jours plus tard, le 20 avril, cri de victoire: « Jour merveilleux, inoubliable dans ma vie! C’est le jour de mes fiançailles avec ma chère, mon incomparable Alix… Nous nous sommes expliqués tous les deux (…). Quel fardeau m’a quitté ! J’ose à peine croire que j’ai une fiancée. »
Deux des portraits officiels des fiançailles du Tsarévitch avec Alix de Hesse
Alexandre III et Maria Feodorovna décident d’oublier leur prévention contre Alix. La Tsarine demande à sa future belle-fille de l’appeler chère Maman, et non « petite tante » comme il était d’usage à la Cour de Russie.
Fou amoureux, le tsarévitch couvrit sa fiancée de cadeaux. La bague de fiançailles a disparu aujourd’hui, mais grâce à une description de la baronne Buxhoeveden, nous savons qu’il s’agissait d’une perle rose. Alix reçut également un bracelet orné d’une énorme émeraude, et un collier de perles roses de 5 rangs.
Alexandre III quant à lui offrit à la princesse une broche en diamants et saphir. Quand la Reine Victoria vit tous ces joyaux, elle en fut stupéfaite et adjura sa petite-fille de ne pas se montrer trop fière.
Cadeau d’Alexandre III à sa future belle-fille : un saphir de 75 cts, entouré de 10 carats de diamants. La broche fut vendue en 1927 à Londres.
Offerte par son futur époux, cette broche signée devient la favorite de la Tsarine Alexandra. Il est probable qu’elle l’ait emportée jusqu’à Ekaterinbourg. Selon certains historiens, le bijou fut retrouvé à moitié calciné après l’exécution de la famille impériale.
Alix reçut également une broche en or, ornée en son centre d ‘une aigue-marine de Sibérie entourée d’entrelacs en diamants, signée par Fabergé.
Lettre d’Alix à Nicolas, écrite au château de Windsor en date du 14 mai 1894. Elle commence par « mon précieux chéri, 1000 mercis pour ta très chère lettre, que j’ai reçue ce matin ».
A l’été 1894, Nicolas fit dévier le yacht impérial « l’étoile polaire » vers l’Angleterre, pour y retrouver sa chère Alix. Le bateau jeta l’ancre le 20 juin et les fiancés purent se retrouver chez les Princes de Battenberg, où ils passèrent 4 jours idylliques. Mais à partir du 24 juin, les amoureux furent les hôtes de la Reine Victoria, grand-mère d’Alix. La Reine, stricte sur le chapitre du chaperonage, fit en sorte que les fiancés ne soient jamais seuls. Une véritable épreuve pour Nicolas et Alexandra !
Menu du diner donné par Victoria en l’honneur de sa petite-fille et du futur Nicolas II
Photo prise lors du séjour de Nicolas à Londres en 1894
D’autant plus qu’il faut se séparer à nouveau, puisque le Tsarévitch doit rentrer en Russie. Ils s’écrivent beaucoup en cet été 1894.
Extrait d’une lettre au tsarévitch : « J’ai rêvé que j’étais aimée. Je me suis réveillée et j’ai découvert que c’était vrai. J’en remercie Dieu. Le vrai amour, c’est le don envoyé par notre Dieu quotidiennement, il est de plus en plus fort, profond, étendu. Mon amour est en captivité, je lui ai donné des ailes. Il ne s’envolera plus, ne disparaitra plus. Dans nos cœurs unis chantera toujours l’amour. Je suis à toi et tu es mien. Tu es enfermé dans mon cœur, la clé est perdue, et tu es voué à y rester à jamais ».
Leur mariage est fixé à juin 1895. Mais comme bien souvent dans leur vie, rien ne va se dérouler comme prévu…… (à suivre… Merci à la Baronne Sophie Manno pou cet article)
Vassili
20 avril 2017 @ 04:55
Très intéressant, on attend la suite. Merci. V
DEB
20 avril 2017 @ 05:40
Très bon récit où l’amour a une large part mais le conte de fées deviendra malheureusement le cauchemar que nous connaissons.
neoclassique
20 avril 2017 @ 07:39
article passionnant qui révèle la qualité exceptionnelle de l’amour qui unissait Nicolas à Alexandra, chose rare à cette époque où 9 mariages royaux sur 10 étaient des mariages arrangés. Et surtout cet article est remarquablement servi par une iconographie totalement inédite et parfaitement colorisée.
Un grand merci pour cette belle contribution
Baronne Manno
20 avril 2017 @ 16:44
Neoclassique,
merci infiniment pour vos compliments, qui me touchent beaucoup.
L’accès aux sources russes permet de découvrir des document et photos peu ou pas diffusés en Occident.
Votre dévouée,
Baronne Manno
JAY
20 avril 2017 @ 07:42
Il aurait pu épouser une princesse d’Orléans, catholique?
Zorro
20 avril 2017 @ 13:08
Les Orléans n’ont pas toujours été des modèles de catholicité (rappelons-nous Philippe Egalité).
Après l’effondrement du second Empire en 1870, la France a tout fait pour sortir de son isolement diplomatique mis en place par le Chancelier Bismarck qui avait conclu avec le Tsar l’Entente des Trois Empereurs (1873), puis le Traité des trois empereurs (1881) et enfin le Traité de réassurance (1887). Ce système bismarckien d’isolement de la France et de neutralisation du revanchisme français s’écroule en 1890, entre autre, après le remerciement du chancelier Bismarck par le Kaiser Guillaume II. Suite à la politique personnelle du Kaiser Guillaume II et à la « Weltpolitik“, la Russie finira par s’allier tout naturellement avec la France en 1892 (bien qu’il s’agissait de deux régimes politiques antagonistes).
Ça c’est l’explication officielle généralement enseigné dans les manuels d’histoire. L’alliance diplomatique et militaire entre la Russie et l’Allemagne n’était de toute façon pas viable à terme. En effet, l’Empire Russe était en demande de capitaux étrangers depuis les années 1820 pour développer son économie au potentiel énorme. Or, l’épargne domestique et les capitaux exportables étaient limités du côté de l’Empire Allemand. Les capitaux mobilisables à l’intérieur ont massivement servis à la construction et au développement du Reich (ex. : l’indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or payée par la France à l’Allemagne suite au Traité de Francfort de 1871 avait été intégralement investie pour développer l’économie allemande). Il faut dire également que les risques de solvabilité de l’État russe conduisirent l’Allemagne à arrêter tous prêts à la Russie.
En revanche, l’épargne et les capitaux en France étaient très abondants et mobilisables. Les milieux diplomatiques voyaient dans l’aide financière un moyen de pression pour Saint-Pétersbourg de s’allier avec Paris. Par ailleurs, les milieux d’affaires français et russes cherchaient également un rapprochement diplomatique entre Paris et Saint-Pétersbourg depuis les années 1870.
Dès lors, les français ont été incités à investir massivement dans les fameux emprunts russes (investis dans les chemins de fer, réseaux électriques dans l’Empire, etc.). De 1888 à 1913, la France et les épargnants français ont prêté plus de 12 milliards de francs-or à l’Empire russe !
C’est dans ce contexte, qu’il faut comprendre le projet de mariage entre une princesse française (assez bourgeoise finalement et issu d’un pays démocratique) et l’héritier de l’Empire Russe. La religion devient un critère secondaire si je peux dire. Il semble que la tsarine Maria Feodorovna (née Dagmar de Danemark) était la plus fervente supporter de ce projet.
Mayg
20 avril 2017 @ 13:21
Elle aurait du se convertir à la religion orthodoxe pour épouser le future tsar.
Anne-Cécile
20 avril 2017 @ 14:49
Les candidates doivent obligatoirement se convertir. Dès lors que leurs familles et elles-même l’acceptent, les fiançailles sont proclamées officiellement.
Les jeunes femmes se convertissent et reçoivent le titre de grande-duchesse avec prédicat d’Altesse impériale.
En effet la Cour de Russie exige une égalité de naissance pour entrer dans la Maison impériale de Russie, a fortiori pour épouser un Tsar ou un héritier. Et aucune Maison en Europe n’est considérée comme strictement égale, qu’elle soit royale ou impériale (Allemagne, Autriche par ex) à leur consoeur russe.
Une parade a donc été trouvée en octroyant dès le stade des fiançailles le statut impérial russe.
Un Romanov épouse…..toujours une grande-duchesse!
C’est ainsi que la roturière Catherine Ière, épouse de Pierre le Grand, ou Alix de Hesse, Catherine de Prusse etc…. ont toutes reçu le titre, gommant la différence de rang, importante ou non, avec leur futur mari.
On s’arrête à l’exigence d’une naissance à l’intérieur du Gotha chez les Romanov du fait de la politique matrimoniale poursuivie en Russie au XIXème et XXème s, en oubliant que, même en épousant un membre de son milieu, un grand-duc n’est réputé faire un mariage égal que lorsqu’il épouse une grande-duchesse :), il faut donc obligatoirement que sa fiancée ait reçu le titre avant de passer à l’Eglise :).
Hélène d’Orléans aurait pu épouser un Tsarévitch puisqu’elle n’aurait plus été une Orléans et une princesse royale au moment de se marier mais déjà une grande-duchesse de Russie.
En l’occurrence ni elle ni ses parents ne voulaient de conversion donc aucune transaction possible.
Baronne Manno
20 avril 2017 @ 16:38
Jay,
oui, à condition que la Princesse se convertisse à l’orthodoxie. Tout comme Alix a dû abandonner le protestantisme. Ces changements de religion étaient fréquents dans le cadre d’unions royales.
Le mariage aurait en quelque sorte scellée la nouvelle amitié frano-russe. Politiquement, parlant, le choix était judicieux. Aurait-il changé le cours de l’histoire, nous ne le sauons jamais…
Votre dévouée
Baronne Manno
KOROBAZE
20 avril 2017 @ 08:08
Le tsarévitch était fort bel homme, Alexandra belle mais d’une tristesse infinie….
monica
20 avril 2017 @ 08:53
Quel triste destin que fut ce mariage d amour.
Trianon
20 avril 2017 @ 09:05
Romantique…tres agreable à lire, instructif,…merci beaucoup pour cet article quî agrémenté mon petit café..:)
olivier Kell
20 avril 2017 @ 09:38
Il eut sans doute mieux valu que ce marriage ne se fasse pas
grossmann
20 avril 2017 @ 09:42
je me demande alix savait t-elle qu’elle pourrai transmettre l’hémophilie a son fils ?
Camille
20 avril 2017 @ 13:54
D’après la plupart des biographies, les médecins les avaient averti du risque vu que la sœur aînée de la Tsarine avait eu ses trois fils atteints d’hémophilie.
COLETTE C.
20 avril 2017 @ 10:56
Merci pour ce récit et ces précieuses photos.
Pierre-Yves
20 avril 2017 @ 11:04
Nicolas et Alix étaient assez beaux. Leurs traits étaient fins et leur allure pleine de maintien.
Cependant, la physionomie d’Alix ne respire pas la joie de vivre, c’est peu de le dire. Il est vrai que perdre sa mère quand on est enfant a de quoi vous marquer douloureusement pour longtemps. Malgré tout, on ne peut pas dire que l’amour ait illuminé cette jeune femme, dont les traits sont restés fermés et sévères.
Trianon
20 avril 2017 @ 12:24
C’est aussi je pense toute une éducation .Quand on voit des photos de cette époque,ils font tous une tete d’enterrement…
AnneLise
21 avril 2017 @ 19:05
Exact et pas seulement dans les familles royales, si vous en avez, consultez les photos de famille du début du XXè siècle, et curieusement surtout les photos de mariage, j’en ai un certain nombre, et bien sur aucune je ne vois les gens sourire et encore moins les mariés…
Pourtant, en règle générale, les couples ont survécu et pour en avoir connus certains, ce n’étaient pas des bonnets de nuit !
Robespierre
20 avril 2017 @ 14:04
J’ai la même impression que Pierre-Yves. Alix avait bien de la chance d’être aimée ainsi, parce qu’un mari moins amoureux se serait lassé de cette mine revêche. Simenon a raison de dire que l’amour fou est une maladie mentale. J’ai aussi l’impression que cette femme n’était pas intelligente. Elle aurait été une épouse acceptable pour un sous-préfet de province au 19e S, aurait mis à l’écart les socialistes, et les gens divorcés. Sur toutes ces photos on dirait qu’elle bu trois citrons pressés sans sucre. Et pourtant l’homme qu’elle aimait était fou d’elle et elle allait régner sur un grand royaume, exactement ce que sa grand-mère aurait voulu pour elle.
Je ne suis pas très versé dans l’histoire de la Russie, mais je crois qu’elle a fait l’erreur de Marie-Antoinette, aussi très aimée de son mari, elle a vécu en vase clos, avec son entourage proche, des gens triés sur le volet, au lieu de se montrer et d’aller vers les autres. Cela a alimenté les calomnies.
Zorro
21 avril 2017 @ 08:51
A vous lire, j’ai « l’impression » que vous n’êtes pas « très versé » dans l’histoire tout court. Que voilà un bel exemple d’extrapolation basée sur des « impressions ». Comme si les caractères respectifs de Marie-Antoinette et d’Alexandra Feodorovna voire même les calomnies à leur encontre étaient responsables des révolutions française et russe.
Robespierre
21 avril 2017 @ 13:58
Ce sont les (mauvaises) impressions à l’égard de Marie-Antoinette qui ont alimenté les détestations à son sujet. Elle vivait trop en vase clos. Comme Alix. Quand les Révolutionnaires, les poissardes et tricoteuses de tout poil sont arrivés au Petit Hameau de la Reine ils ont été étonnés de ne pas voir les murs tapissés de diamants. Je me débrouille pas mal dans l’histoire de la fin du 18e S mais si vous voulez faire de moi un ignorant, allez-y, cela ne me dérange pas.
Zorro
20 avril 2017 @ 14:19
A l’époque, il était inconcevable de sourire ou d’exprimer des sentiments sur une photo ou un portrait, a fortiori pour des membres de familles royales dont les photos et portraits étaient publiées dans les journaux ou servaient de portraits officiels exposés dans les administrations.
Regarder une photo ancienne n’est donc pas une bonne source pour juger du caractère de quelqu’un.
Robespierre
21 avril 2017 @ 13:59
Ne pas sourire est une chose, avoir l’air revêche est une autre.
Berthold
21 avril 2017 @ 19:00
Merci Zorro
J.B.
bianca
22 avril 2017 @ 15:08
Beaucoup de femmes ne souriaient pas à une certaine époque parce qu’elles avaient pour la plupart des dents en mauvais état…Selon mes lectures historiques sur plusieurs périodes ! Tous leurs portraits le prouvent !
Patricio
20 avril 2017 @ 12:17
Merci pour ce bel article
Amitié
Patricio
beji
20 avril 2017 @ 12:32
J’ai parcouru cet intéressant article et je le lirai plus tranquillement ce soir.On reproche à
Alix de ne pas être souriante mais sa soeur ne l’était pas davantage,ce qui se comprend
avec le passé familial aussi triste.
beji
20 avril 2017 @ 12:38
Seul le couple Nicolas et Alix fût uni ,contrairement à celui de Serge et Elisabeth
et de celui de Ernst-Ludwig et Victoria Melita.
Claudia
20 avril 2017 @ 13:16
Alix un très joli prénom c’est presque dommage qu’après son mariage on l’ait appelée Alexandra (joli aussi, mais j’aime moins….) mais « Nicky », non ! vous auriez plus vous passer de ce diminutif à l’américaine.
Camille
21 avril 2017 @ 06:25
Et pourtant c’est bien un diminutif russe à l’origine.
Robespierre
21 avril 2017 @ 14:00
De toute façon, Alix-Alexandra parlait anglais dans son intérieur. Monsieur Zorro qui tellement plus cultivé que moi me dira si la tsarine s’était mise à parler russe avec son mari et ses enfants.
Margaux ?
23 avril 2017 @ 10:52
L’orthographe utilisée dans cet article donne une impression de surnom à l’américaine mais « Niki » (ainsi que la famille impériale russe l’écrivait) est bien le diminutif russe de Nicolas. En anglais, c’est « Nick » car « Nicky » est féminin.
Margaux ?
23 avril 2017 @ 11:06
Ceci dit, j’avoue que la propension (ici et ailleurs) à nommer les royaux par leurs surnoms me heurte un peu. Je doute que « Phil » et « Fred », et avant eux « Will » et « Maxi » apprécieraient (auraient apprécié) qu’on les désigne par ces petits sobriquets, tous familiaux et affectueux soient-ils (aient-ils été). ?
Mayg
20 avril 2017 @ 13:18
Merci pour ce très bel article qui fut un régale de lecture. Je ne savais pas que les parent du tsarévitch voulait lui faire épouser une princesse d’Orléans.
En tout cas, les portrait du future couple impérial sont très beaux.
ciboulette
20 avril 2017 @ 13:49
Un article très intéressant , merci ! Je lis les récits historiques avec grand plaisir .
La famille de Hesse n’a , une troisième fois , pas porté chance aux Romanov …
Nicolas II était un beau jeune homme , mais quelle tristesse dans le regard d’Alix ! La perte de sa mère en est sans doute la cause . La pauvre femme devait connaître encore bien des malheurs .
clement
20 avril 2017 @ 13:54
Malgré le bonheur du début et l’amour réciproque , Alix resta jusqu’à la fin une femme mélancolique et névrosée qui ne fréquentait personne en dehors de sa famille et qui faisait de ses filles des personnes en retrait du monde malgré leur jeunesse et les exhortations de son mari et de sa belle-mère à vivre une vie plus ouverte sur le monde ….. Ce n’est pas uniquement la mort de sa mère alors qu’elle n’était qu’une fillette qui l’a détruite à ce point, c’était un problème psychologique plus sérieux lié probablement à son caractère …..
Camille
21 avril 2017 @ 06:29
Le problème d’Alix est surtout d’être née à une époque où la psychologie de l’enfant était inexistante, où rien n’a été entrepris pour l’aider à surmonter ce double deuil (mère + petite sœur); à six ans cette situation peut être dévastatrice pour un enfant aussi jeune si on ne met pas en place une assistance psychologique (je ne parle pas de psychothérapie, mais déjà aider l’enfant à exprimer ses sentiments ouvertement, par le dessin par ex.). Donc le terrain était déjà fragile au moment des fiançailles, le changement de culture et la maladie d’Alekseï n’ont fait que renforcer ce déséquilibre.
Ca me fait penser que ce genre de réaction d’une mère vis-à-vis de son enfant malade, au point de faire appel aux derniers recours possibles, existe toujours. Dans les années 80 était même sorti un film (fantastique certes) modernisant l’histoire de Raspoutine et du couple impérial; la conclusion était finalement très proche de ce qui s’est passé à l’époque.
Robespierre
21 avril 2017 @ 06:29
Je souscris à votre analyse.
Jean Pierre
20 avril 2017 @ 15:13
Nicolas savait attendre en bonne compagnie.
Ami des Bataves
21 avril 2017 @ 06:38
Il « jetait sa gourme » comme on dit. On ne lit plus nulle part cette expression, comme celle de « garçonnière ». Dans le temps, j’ai connu un chauffeur de taxi à Washington qui venait d’être recalé au concours des Affaires Etrangères qui lors de son oral fut recalé parce que l’examinateur lui avait demandé : « Avez-vous une garçonnière ? » pour lui demander s’il avait un studio ou un appartement en ville. Le jeune homme n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être, et à raison. Je lui ai dit que son examinateur en était resté à la lecture du XIXe Siècle et n’était pas entré dans le XXe. J’ai su par la suite qu’après des cours de français, il avait réussi son concours au second essai. Nicolas II avait donc une danseuse dans sa vie avant son mariage, il était sans doute pieux mais pas de bois….
lilas
20 avril 2017 @ 15:53
Quelle était jolie, les traits sont d’une finesse exquise.
Ghislaine-Perrynn
20 avril 2017 @ 16:00
Passionnant récit . Belle écriture de la Princesse qui dénote une fermeté de caractère .
Alinéas
20 avril 2017 @ 16:37
Quel bel homme était le tsarévitch. Parmi toutes ces photos, j’aime beaucoup la dernière. A quand, la suite ?
CAROLINE VM
20 avril 2017 @ 17:00
Très intéressant article illustré de très belles photos . Merci !
Mary
20 avril 2017 @ 17:44
Eh oui,eh oui…et ça s’est terminé en c…atastrophe !
Corsica
20 avril 2017 @ 18:28
Tout d’abord merci à l’auteur de cet article intéressant et très bien illustré.
L’amour a triomphé pour le meilleur mais aussi pour le pire ! J’ai été surprise par le fait que les parents du futur tsar n’envisageaient pas de gaité de cœur ce mariage car, jusque là, deux princesses de Hesse n’avaient pas porté bonheur à leurs époux, morts assassinés. Ils auraient dû écouter, et leur superstitions ou intuitions d’âmes slaves, et l’adage populaire » jamais deux sans trois », car cette fois c’est le tsar et sa famille qui ont été exécutés. On aimerait pouvoir le dire mais personne ne peut savoir si avec une autre épouse et un fils unique non hémophile, le tsar aurait pu changer le cours des événements. Personnellement, je n’en suis pas si sûre.
Corsica
20 avril 2017 @ 18:31
Pardon, il fallait lire deux princesses issues de la famille de Hesse.
JAusten
22 avril 2017 @ 22:08
oh je crois que le ver était déjà dans le fruit
Yom
20 avril 2017 @ 20:00
Comme Olivier kell,il aurait mieux fallu que ce mariage ne se fisse pas,ce n’était pas du tout la femme qui fallait a ce pauvre Nicolas,une femme névrosée,schizophrène ,hystérique et qui ,certainement ne lui a pas donné que de bons conseils,mais comme c’était un toutou devant sa femme et que lui était complètement éteint
Bien sur elle n’est pas responsable de tout mais un peu quand même
Camille
21 avril 2017 @ 06:31
Schizophrène sûrement pas, ça ne joue pas au niveau des symptômes (attention de ne pas utiliser ce terme pour parler de n’importe quelle maladie psychique !), mais bipolaire pourquoi pas.
Robespierre
21 avril 2017 @ 14:04
Allez dire à un homme amoureux que la femme de ses rêves ne lui convient pas. Ca n’a jamais marché. Les mises en garde en matière de mariage, elles sont très très rarement obéies.
AnneLise
21 avril 2017 @ 14:27
C’est drôle, quand un couple royal ou impérial ici, connaît une fin tragique, ou mène mal les affaires de l’Etat, c’est tout de suite : Cherchez la femme !
Quand il ne se passe rien de tragique, Dieu merci, cela existe, c’est : « Ce fut un bon Roi » » « sous son règne… »
et hop, la femme est passée aux oubliettes.
Je suis loin d’être féministe pure et dure, mais je trouve cela « marrant » !
Margaux ?
23 avril 2017 @ 11:17
« Schizophrène » ! Vous y allez fort et, assurément, vous ne connaissez pas cette maladie. Attention à ne pas faire des amalgames, quel que soit votre opinion sur les personnes.
Quant à dire qu’il aurait été préférable d’épouser une Orléans, je regrette mais non. Cette famille a aussi ses soucis d’ordres divers et qui n’auraient pas fait bon ménage avec ceux de la famille impériale russe. Je trouve que les Orléans ont eu le nez très fin sur ce projet là.
Leonor
20 avril 2017 @ 20:47
La future tsarine, dès avant son mariage, affiche déjà une tête d’enterrement. Cette femme devait être profondément dépressive, et/ou neurasthénique. Ce qui n’a évidemment pas contribué à insuffler beaucoup d’énergie au faible Nicolas.
Caroline
20 avril 2017 @ 22:02
C’est impressionnant d’admirer ces photos historiques en noir et blanc maintenant colorisées!
Je crains que ce roman d’amour ne finisse pas en ‘ happy end ‘ !
i
21 avril 2017 @ 02:20
Evidemment cette femme aurait du etre soignée mais à cette époque,de nos jours c’est encore trés difficile ,ça l’excuse tout de meme beaucoup.
j21
21 avril 2017 @ 08:31
F. Mitterrand dans » Les aigles foudroyés » explique qu’Alix est devenue triste et grave après le décès de sa maman car elle pensait en être responsable. En effet la mère d’Alix a attrapée la diphtérie après avoir soigné sa fille qui elle s’en est remise.
Leonor
21 avril 2017 @ 10:36
Nicolas, » bel homme »….. ? Euh…. Mignon, oui. Traits réguliers, oui. Mais viril, ça ….. ?
Ce n’est pas ce que j’appellerais, moi, un bel homme.
Ca manque quand même un peu d’envergure et de prestance, tout ça. Même dans le visage, pas de notion de force ou d’esprit de décision.
Bon, certes, ce n’est qu’une impression, et sans doute très influencée par la connaissance des événements ultérieurs; d’accord.
D’accord aussi qu’il a quand même trouvé le moyen de fabriquer cinq rejetons à sa larmoyante épouse, laquelle ne devait pas précisément être une joyeuse luronne.
D’accord, d’accord.
Mais, quoi, ça ne vaut pas Clark Gable, ni Burt Lancaster , ni Sean Connery, ni… Bon, OK, j’arrête la liste de mes prétendants.
Berthold
21 avril 2017 @ 19:10
Ha ha ha Leonor, vous avez réussi à me faire sourire ? (pas facile en ce moment)
Les goûts et les couleurs c’est aussi une question de perception.
J.B.
Corsic
22 avril 2017 @ 19:53
Leonor, vous avez très bon goût car ce sont tous des hommes que je trouve fort séduisant. Mais une chose est certaine, vu la quantité de gâteaux et confitures que vous réalisez, je ne vous présenterai pas mon cher et tendre qui, outre le fait de ressembler à l’ex 007 ( on lui a souvent demandé des autographes), est une dent sucrée ! Le risque serait trop grand, je me contente de lui faire votre recette de far breton ! Je tais toutes vos autres qualités. :):)
leonor
24 avril 2017 @ 15:05
Quoi ? Corsica, votre cher-et-tendre ressemble à 007 ? Veinarde que vous êtes. Et en effet, je ne veux même pas le voir, sinon je sors le grand jeu, et tous les pots de confiture avec !
…. Oui mais non. Je ne touche jamais aux hommes des copines. ;-)
Ravie de vous avoir fait rire et sourire, Corsica et Berthold. C’est aussi pour ces petites touches de complicité et de gaieté que nous venons sur le site de Dame Régine.
Yom
21 avril 2017 @ 12:21
Camille vous n’allez pas m’apprendre ce qu’est la schizophrénie,ni la bipolarité,croyez moi,Robespierre a raison,en plus d’être névrosée ,elle devait être assez sotte et le pauvre empereur aurait mieux fait de ne pas l’épouser,d’ailleurs les parents du futur empereur ont essayer d’empêcher cette union,ils devaient être au courant de certaines choses.
Camille
22 avril 2017 @ 07:30
C’est rassurant de rencontrer quelqu’un qui sache faire la différence, parce que j’ai entendu beaucoup d’autres personnes dire simplement »Il est fou, donc il est schizophrène ». Je ne pense pas non plus que la Tsarine Alix/Alexandra était d’une grande intelligence, mais il est certain que ce deuil non pris en charge (vu qu’on ne le faisait pas à l’époque) a beaucoup pesé sur sa psychologie (sans compter la maladie d’Alekseï qui a aggravé la situation).
Margaux ?
23 avril 2017 @ 11:21
Si tous les simples d’esprit étaient schizophrènes, nous serions tous cloîtrés chez nous… et s’il en était de même des névrosés, nous serions tous enfermés.
clement
21 avril 2017 @ 19:09
Camille , la reine Juliana plus proche de nous, avait fait venir une femme (madame Hoffman je crois) qui comme Raspoutine avait un ascendant de plus en plus important sur la reine même en matière de politique au point que son entourage se demandait si elle ne devrait pas abdiquer !
leonor
24 avril 2017 @ 15:08
L’affaire Greet Hofmans, dont il a déjà été question sur ce site; je ne me souviens plus sous quel article ( Bernhard des Pays-Bas peut-être ?).
clement
21 avril 2017 @ 19:13
P S la reine espérait que cette femme guérisseuse pourrait redonner la vue à sa dernière fille aveugle ….
Cosmo
26 avril 2017 @ 17:17
J’attends la suite avec impatience car la baronne Manno a su me mettre l’eau à la bouche. Je ne suis pas un admirateur des piètres politiques qu’ils ont été, mais l’amour de Nicolas pour Alexandra montre une personnalité attachante. Elle l’est peut-être moins mais on peut comprendre la tristesse dans laquelle elle a dû être élevée.
L’iconographie est absolument superbe.
Compliments à l’auteur !
Amicalement
Cosmo