Actuellement en librairie ce numéro Histoire du Figaro sur « Waterloo, la chute de l’Aigle ». Dans son numéro hebdomadaire du 13 juin 2015, le Figaro consacre un reportage intéressant à ceux qui font vivre encore aujourd’hui la légende de l’empereur Napoléon I. Sont ainsi interrogés Thierry Lenz, directeur de la Fondation Napoléon qui compte une bibliothèque de 15.000 volumes et qui a permis de lever une souscription pour restaurer la maison de Longwood à Sainte Hélène mais aussi le prince Jean Christophe Napoléon qui assistera cette semaine à Waterloo aux commémorations du bicentenaire de la bataille.
Le prince y déclare « Je suis fier de porter ce nom. Napoléon fut plus qu’un génie militaire, il a légué un socle institutionnel à la France et à une bonne partie de l’Europe. Mais, comme tous les Bonaparte (c’est dans le caractère familial), je suis tourné vers l’avenir, pas vers le passé. Je ne me reconnais pas dans l’expression « prétendant au trône de France ».
Le prince âgé de 29 ans, diplômé de HEC a travaillé à New York mais est à présent installé à Londres. Il insiste sur le fait de se sentir parfaitement à l’aise en Angleterre et rappelle que Napoléon III et son épouse l’impératrice Eugénie y avaient été très bien accueillis par la reine Victoria et que leur fils le prince impérial mourut en Afrique en portant l’uniforme anglais.
DEB
16 juin 2015 @ 07:03
Les descendants des principaux protagonistes de la bataille seront présents à Waterloo.
La dernière bataille gagnée par Napoléon ( juste avant celle de Waterloo) à été reconstituée,comme chaque année, ce week-end à Ligny.
Comme quoi, on ne commémore pas que la défaite française de Waterloo.
Pierre-Yves
16 juin 2015 @ 09:06
La France aurait pu éviter de traiter la commémoration de Waterloo par un orgueilleuse ingnorance
Certes, ce n’est pas une victoire, certes Napoléon n’a jamais été célébré par la République, mais deux cent ans devraient suffire pour tourner la page et se montrer un peu fair play.
Marie de Bourgogne
16 juin 2015 @ 17:07
Ce n’est certes pas une victoire, c’est bien pire, ce fut une défaite.
Et Victor Hugo (avec son immense talent) l »a déjà très bien « commémorée ». Pas besoin d’en dire plus :
Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D’un côté c’est l’Europe, et de l’autre la France !
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l’espérance
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O, Waterloo ! je pleure, et je m’arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands; ils avaient vaincu toute la terre.
Chassés vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d’airain !
Le soir tombait; la lutte était ardente et noire.
Il avait l’offensive et presque la victoire;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l’horizon, sombre comme la mer.
L’Empereur Soudain, joyeux, il dit: Grouchy ! – C’était Blücher !
L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme.
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu’on égorge,
Q’un gouffre flamboyant rouge comme une forge;
Gouffre où les régiments, comme des pans de murs,
Tombaient, ou se couchaient comme des épis mûrs,
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l’on entrevoyait des blessures difformes!
Carnage affreux ! moment fatal ! L’homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon, la garde était massée,
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
-Allons, faites donner la garde, cria-t-il ! –
Et lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
L’Empereur Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu’ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur Dieu debout dans la tempête,
Leur bouche, d’un seul cri, dit : « Vive l’Empereur ! »
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penchée,
Regardait et, sitôt qu’ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l’un après l’autre, dans cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d’acier,
Comme fond une cire au souffle d’un brasier.
Ils allaient, l’arme au bras, fronts hauts, graves, stoïques
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
L’EmpereurLe reste de l’armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. – C’est alors
Qu’élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute géante à la face effarée,
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissant au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s’émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!
Sauve qui peut ! affront ! horreur ! toutes les bouches
Criaient à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux,
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil!
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient. – En un clin d’œil
Comme s’envole au vent une paille enflammée,
S’évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
L’Empereur Et cette plaine, hélas! où l’on rêve aujourd’hui,
Vit fuir ceux devant qui l’univers avait fui!
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d’avoir vu la fuite des géants!
Napoléon les vit s’écouler comme un fleuve ;
Hommes, chevaux, tambours, drapeaux; – et dans l’épreuve
Sentant confusément revenir son remords,
Levant les mains au ciel, il dit : – Mes soldats mort,
Moi vaincu! mon empire est brisé comme verre.
Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère ?
Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon,
Il entendit la voix qui lui répondait : non!
Victor HUGO (1802-1885: Châtiments)
Yannick
17 juin 2015 @ 16:17
Notre ambassadeur y assistera ainsi que les descendants de Napoléon, l’ignorance aurait été de ne pas se faire représenter.
aubert
16 juin 2015 @ 19:56
J’espère que le Prince Napoléon ne justifie pas sa présence en Grande-Bretagne par le précédent de Napoléon III. Ce serait un comble celui-ci ayant dû quitter la France sur une défaite.
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Gérard
20 juin 2015 @ 02:20
La Grande-Bretagne fut toujours le refuge des exilés.
Caroline
17 juin 2015 @ 10:26
J’ai aimé lire les réflexions directes du prince Jean Christophe Napoleon sachant vivre avec le présent!