Sortie au cinéma en Belgique le 18 octobre prochain du film « Confident royal » du réalisateur Stephan Fears qui avait déjà été aux manettes de l’inoubliable « The Queen ». Il s’agit de l’histoire vraie d’une amitié initialement improbable entre la reine Victoria dans les dernières années de son règne et d’un serviteur indien qui gravira les échelons jusqu’à devenir le munshi (le professeur en indien) de la souveraine.
Arrivé en 1887 au château de Windsor à l’occasion du jubilé d’or (50 ans de règne) de Victoria, Abdul Karim est projeté dans un autre monde : celui de la pesanteur d’une Cour qui vit dans un décorum suranné avec des banquets récurrents qui n’en finissent pas. Victoria veuve depuis 1861, a ensuite connu la douleur de la disparition de son confident écossais John Brown en 1883, la plongeant définitivement dans la mélancolie.
La présence d’Abdul Karim qui apporte un vent de fraîcheur, métamorphose la reine qui se passionne pour l’histoire des Indes, la langue urdu ainsi que les fruits exotiques qu’on lui expédie désormais.
Abdul Karim la suit partout de Windsor à Osborne, son refuge de l’île de Wight en passant par Balmoral où il parcourt la lande écossaise avec la souveraine.
Autant dire que cette relation de confiance n’est guère appréciée par la Cour, par le gouvernement et par les enfants de Victoria qui voient tous en ce serviteur indien, un être manipulant la reine à la cause indienne.
Abdul Karim dit « Munshi » restera au service de la souveraine jusqu’à sa mort, quittant alors l’Angleterre pour finir ses jours près d’Agra en Inde, bénéficiant d’une confortable pension allouée selon les volontés de Victoria.
Robespierre
9 octobre 2017 @ 07:48
Oui, c’était vraiment une amitié, je pense que le serviteur apportait de la couleur et de la nouveauté dans la vie de la vieille souveraine. C’était comme le Banier d’une Bettencourt. Mais qualifier John Brown de confident, est plus qu’un euphémisme.
Gauthier
9 octobre 2017 @ 15:12
La famille Bettencourt, ainsi que la famille Castaing d’ailleurs, ont une vision assez fascinante du « désintérêt » de Banier.
Cosmo
9 octobre 2017 @ 17:31
Dear Rob,
Il est des confidences qui se font sur l’oreiller…
Amicalement
Cosmo
Baboula
9 octobre 2017 @ 20:47
Bien vu Rob,mais madame Bettencourt
Baboula
9 octobre 2017 @ 20:55
Mes excuses pour le cafouillage .
Donc ,je trouve madame Bettencourt infiniment plus généreuse que la reine Victoria .La manipulation ne fût que supposée ou crainte et les avantages acquis ,assez modestes.
Muscate-Valeska de Lisabé
10 octobre 2017 @ 14:35
J’ai toujours estimé que tant qu’une personne est en vie,elle est libre de disposer de ses biens à sa guise.Héritiers ou pas.
Clément II
12 octobre 2017 @ 10:40
Je vous abonde. Quelle est cette manie de toujours vouloir disposer des biens de son parent âgé par anticipation ? A croire que certains ont peur d’être dans le besoin…
Actarus
12 octobre 2017 @ 13:37
Ma mère a commencé à distribuer les siens, pour éviter une « querelle successorale » (qui, comme la guerre de Troie de Giraudoux, n’aura pas lieu).
Il faut poser sur ce film (basé sur des faits réels mais non le strict reflet de la réalité) un regard distancié. Les enfants d’un parent âgé sont souvent soupçonneux lorsque celui-ci (ou celle-ci) s’entiche d’un étranger (comprenez, « étranger au cercle familial », et non « personne d’origine étrangère », mais si les deux qualités sont réunies, le problème prend des proportions plus exagérées). La personne âgée est fragilisée, par la vie qui s’est écoulée, par la mort qui se profile à son horizon, par les deuils qu’elle a vécus. On peut comprendre qu’un nouvel amour, même platonique, lui redonne une dernière jeunesse qui se traduit par des caprices (comme ceux d’un enfant). Dans le film, la manifestation de ces caprices est que Victoria ordonne qu’on lui apporte une mangue en provenance des Indes, organise un Durbar symbolique à Osborne House, place Abdul à part du reste du personnel dans une position privilégiée, et lui fait donner le rôle du shah de Perse dans une pièce de théâtre.
C’est ce qui s’appelle « retomber en enfance », d’une certaine façon. Sauf qu’ici, la personne âgée est la maîtresse d’un empire qui couvre 25% de la planète…
Et les enfants ont tendance à vouloir protéger leurs parents quand ils les voient se comporter ainsi, de façon a priori déraisonnable, sans imaginer que, s’ils vivent eux-mêmes aussi longtemps, ils seront peut-être sujets à des fantaisies similaires.
Tous les enfants de Victoria étaient alors « casés » (y compris la benjamine Béatrice, que sa mère avait autorisée à épouser Henri de Battenberg, sous réserve qu’ils vivent avec elle – curieusement ils sont absents du film). Victoria portait le deuil d’Albert depuis 26 ans (et dans une moindre mesure, celui du fidèle John Brown depuis 4 ans). Abdul (plus beau dans le film qu’en réalité, ah la magie du cinéma) avait sans doute un charme exotique. Pour la vieille dame, il était comme un vent de fraîcheur et très probablement l’un des derniers rayons de soleil au soir de sa vie. Il y a aussi toute la psychologie de Victoria qui se dessine en filigrane, mais ce serait trop long et je ne veux pas faire du Gérard… ;-)
Jérôme
9 octobre 2017 @ 08:55
Pardon de jouer les « correcteurs » … Il s’agit du cinéaste Stephen Frears, et non Stephan.
Detectiveconan
9 octobre 2017 @ 08:55
J’ai été le voir car, en France, il est sorti le 4 Octobre.
Erato
9 octobre 2017 @ 09:20
Un plaisir de retrouver Dame Judi Dench, dont j’apprécie énormément le talent d’actrice, dans ce rôle historique de choix.
Muscate-Valeska de Lisabé
9 octobre 2017 @ 10:55
Extraordinaire et formidable. L’image que j’ai de Victoria s’éclaire,et je regarderais volontiers ce film.C’est le genre d’histoire qui le touche et me régénère.
ambre
9 octobre 2017 @ 10:57
Je me permets de rectifier juste une chose: l’indien n’existe pas en tant que langue.
L’urdu est la langue parlée par les musulmans du nord de l’Inde (aujourd’hui l »une des 2 langues officielles du Pakistan, l’autre étant l’anglais). Elle a été le terrain d’éclosion d’une culture littéraire florissante et raffinée, surtout en poésie et chant. La ville de Lucknow, aujourd’hui en Uttar Pradesh, était très réputée pour ses salons, ses représentations privées données par des chanteurs, danseuses et poètes, et logiquement son art de la conversation, entretenu par les nobles locaux et les courtisanes particulièrement cultivées dont la compagnie était très recherchée. Cette culture, descendante directe du raffinement de l’empire moghol a donné lieu également à une belle tradition culinaire et chorégraphique.
Le terme munshi trouve son origine dans le persan.
Gibbs
10 octobre 2017 @ 06:30
Merci ambre pour ces excellentes précisions.
Mélusine
9 octobre 2017 @ 11:58
La reine Victoria une fois veuve et vieillissante semblait influençable et n’accordait, étrangement, sa confiance et son affection qu’à des personnages (Brown, Abdul) étrangers à sa famille et son milieu.
J’irai voir ce film, because Dame Judi Dench.
Clément II
9 octobre 2017 @ 23:42
Je pense qu’il faut plus voir dans ces amitiés, une volonté de la reine de faire un pied-de-nez aux attitudes guindées et hautaines d’une bonne partie de ses enfants, Edward VII tête de liste, qu’une preuve d’influençabilité. Elle avait envie de terminer sa vie libre de ses choix. Je pense que toutes les personnes âgées peuvent aspirer à cette liberté. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont séniles, malléables ou que sais-je d’autre.
Cosmo
10 octobre 2017 @ 17:26
Clément II,
A vous lire on pourrait croire que la reine Victoria était une farceuse et son fils, le prince de Galles, un parangon de conformisme. Ce n’est pas ce que l »histoire a retenu de ces deux personnages.
La reine n’était pas sénile, loin de là. Mais elle avait conscience de son rang et elle ne s’est jamais permis de fantaisie, du moins officiellement, et elle n’en permettait pas aux autres, surtout pas à ses filles.
Mais elle était tombée sous le charme de ces deux personnages, comme Tony, jeune aristocrate, dans « The Servant », le film de Joseph Losey, tombe sous la coupe de son maître d’hôtel.
Peu importe les raisons !
Cosmo
Mélusine
10 octobre 2017 @ 18:54
Cependant, Clément, la reine tint tête à son entourage, sa famille, ses ministres en défendant sans relâche les incartades, insolences, beuveries du très envahissant John Brown, auquel elle écrivit un jour « I can’t live without you », signé « your loving one » ou bien « j’envoie ma servante chargée d’une lettre de Nouvel An. Ses mots témoigneront ma fidélité et mon amour, à vous le meilleur trésor de mon coeur. Souriez-lui donc et souriez-moi et que votre réponse soit tendre et fasse plaisir ». Il s’agissait là d’autre chose que d’une simple amitié, à l’égard d’un serviteur.
A la mort de Victoria, son fils Edouard VII, s’employa à effacer tout ce qui pouvait ternir la légende de la reine et il fit chercher et brûler toutes les lettres et écrits de la main de Victoria, adressés à Brown.
De même qu’il exigea du munshi Abdul la restitution des lettres et documents qu’il détenait, provenant de la reine et les fit brûler dans une cheminée, en présence de Béatrice et d’Alix.
Le fils du docteur Profeit (médecin de Balmoral) monneya un coffret de plus de trois cents écrites par la reine à son père, concernant Brown.
Le docteur Reid, qui fut chargé de cette négociation (qui dura six mois) les remit ensuite au roi, après avoir noté dans son journal que « certaines d’entre elles étaient fort compromettantes ».
Lequel docteur Reid avait tenté à maintes reprises de raisonner la reine, l’informant notamment des mensonges et forfaits du munshi à Londres comme aux Indes et une autre fois, en lui disant tout net que des hauts personnages la connaissant bien pensaient que la seule explication plausible était qu’elle n’avait plus toute sa tête. Malgré cela, la reine continua à protéger son munshi et celui-ci à exiger des faveurs (jusqu’à la Victoria Cross, qu’il n’obtint pas) et à narguer la cour.
Si vous ne l’avez déjà lu, je vous conseille « Victoria la dernière reine » de Philippe Alexandre et Béatrix de l’Aulnoit. J’ai trouvé ce livre très intéressant et agréable à lire.
Robespierre
11 octobre 2017 @ 12:20
Ce livre que vous citez est extraordinaire. Je ne saurais trop le conseiller, j’y ai appris un tas de choses, question culture générale. L’origine des camps de concentration et de l’expression « boycotter », par exemple. . Et c’est le seul livre que je connaisse qui montre bien les rapports de Victoria avec son Brown. Elle eut l’audace de lui faire élever une statue et de pleurer sa mort dans sa correspondance avec des chefs d’état. Une famille noble sicilienne où Victoria resida avec Brown (il devait obligatoirement loger dans la chambre à coucher contigüe…) trouva dans une robe de chambre oubliée par Brown, des billets doux de la Reine qui leur fit écarquiller les yeux.
Ce livre n’est pas complaisant, il montre les absences de Victoria qui duraient plusieurs mois pour partir en vacances avec son serviteur écossais loin des regards.
Mélusine
16 octobre 2017 @ 21:47
En effet, Robespierre et ce livre montre aussi un prince Edouard certes fêtard parce que fermement tenu à l’écart des affaires par cette reine autocratique, qui ne voulut d’ailleurs même pas que son « si cher Albert » ait jamais accès aux dépêches de la boîte rouge, alors qu’elle le permit à Brown, bien des années plus tard.
Edouard pouvait, à juste titre, s’alarmer des privilèges que sa mère accordait à de simples serviteurs, ce dont la presse anglaise et étrangère faisaient des gorges chaudes, l’opposition également et la population commençant à en être agacée.
Victoria, par ses incohérences mettait la monarchie en péril et Edouard s’en inquiétait à juste titre, les ministres aussi.
Clément II
12 octobre 2017 @ 11:21
Au demeurant, le racisme latent d’Edward VII n’a jamais fait de doute…
Actarus
12 octobre 2017 @ 13:17
C’est un tort de juger les comportements d’une époque révolue à l’aune des comportements qui prédominent actuellement. Le racisme, latent ou pas, était largement partagé au sein de la société britannique. La reine Victoria n’avait pas ce genre de préjugé de race (ni de classe, car pour elle les mariages morganatiques à l’allemande n’existaient pas), mais cela dit de par sa position elle était au-dessus de tout le commun des mortels, à commencer par ses enfants et ses ministres.
Frears brosse le portrait d’un prince de Galles plutôt antipathique, ce que n’était pas Bertie qui était débonnaire, malgré le « racisme latent » qui reflétait son époque.
Clément II
14 octobre 2017 @ 23:24
Il est vrai que la société du XIXème siècle était raciste dans son ensemble. Ce n’est quand même pas reluisant.
Mélusine
16 octobre 2017 @ 21:49
Racisme et antisémitisme à la Cour d’Angleterre et ailleurs.
Marie de Bourgogne
10 octobre 2017 @ 19:56
Ce film n’est qu’une ode au « politiquement correct » et n’a rien à voir avec la vérité historique ?
Clément II
12 octobre 2017 @ 10:43
Oui Marie, c’est aussi ainsi que je le prends. ?
Clément II
12 octobre 2017 @ 10:49
Cosmo, je n’ai pas parlé de « farce », « fantaisie » ou tout autre trait dont vous parlez. Edward (VII) était un homme prétentieux et hautain, et il me semble presque normal que sa mère ait voulu le remettre à sa place en faisant ce qu’elle voulait, comme elle le souhaitait et surtout avec qui elle l’entendait. Comme l’indique Muscate, le temps qu’une personne est en vie, elle doit demeurer libre de disposer de ses biens comme elle l’entend. J’irais même plus loin en disant qu’elle doit aussi avoir la liberté de ses affects. Le statut public n’y change rien.
Il est assez notable que la reine Victoria s’est affranchie des avis de ses « héritiers », en leur clouant plus d’une fois le bec.
Clément II
12 octobre 2017 @ 11:20
Mélusine, c’est bien ce que je dis : elle a fait comme bon lui semblait, en se moquant bien des prétentions de ses héritiers, Edward (ou plutôt Albert à ce moment) en tête. Qu’est-ce qui l’en empêchait ? Rien et, au final, la réaction de son fils et héritier sur le trône montre bien à quel point il était imbu de sa petite personne, au point de vouloir préserver la « légende » de sa mère pour ne pas en porter l’ombrage à son tour. Dur de faire plus mégalo.
Edward VII a toutefois méprisé le risque que ses mandataires et/ou leurs ayant-droits laissent des traces de leurs missions. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait et aujourd’hui, ces témoignages sont publics et donnent une image de la reine, très différente de celle que ses héritiers auraient voulu garder pour la postérité. Ils donnent aussi une image bien terne d’Edward VII.
Tout ceci n’enlève aucunement le caractère excessif d’Abdul et de ses prétentions. Il convient néanmoins de faire la part des choses. Se prendre d’une amitié profonde envers une personne, voire s’en amouracher (why not) au point de céder à ses demandes, même démesurées ne signe pas pour autant la perte de toute raison. Après tout, si elle n’avait pas cédé à son Abdul, peut-être aurait-elle plié aux volonté de son fils dont les dents rayaient tout autant le parquet, si ce n’est plus encore. Finalement, ce qui gênait ce n’est pas tant que la reine Victoria attribua ses largesses à des hommes, mais bien que ces messieurs aient été des serviteurs ; en ces temps-là, ça ne se faisait pas, point.
Vous savez, j’ai dans ma parentèle des gens assez hauts en couleur qui, s’ils n’ont pas cédé aux sirènes d’opportunistes tel Abdul, se sont illustrés par leurs frasques non conformes en leurs temps. Bref. S’il avait fallut les déclarer dingues pour ces raisons, nous n’en aurions toujours pas fini et ni mes cousins, ni moi-même n’occuperions nos actuelles responsabilités, écrasés que nous serions sous le poids d’une telle histoire.
Je pense vraiment qu’il ne faut pas regarder cette « relation » sous l’angle de la raison d’état, mais bien sous l’angle de la passion humaine. Un roi, une reine, un prince… ça reste des humains avant tout.
Mélusine
16 octobre 2017 @ 21:56
Mais Victoria n’était pas « madame tout lemonde », Clément. Nous ne pouvons la voir que sous l’angle de la raison d’état. Chacun à sa place.
En affichant ses amitiés particulières et très discutables, elle décevait et scandalisait inutilement, amenant chacun à se poser des questions sur les agissements de celle qui avait été une grande reine.
Laurent F
9 octobre 2017 @ 12:19
Je l’ai vu samedi soir, c’est une très belle histoire basée sur des faits réels malgré quelques imprécisions (Victoria présente a Abdul sa petite-fille la reine de Grèce alors que cette dernière ne deviendra reine que 12 ans après la mort de sa grand-mère). Le rôle de Bertie n’est pas des plus glorieux. On y voit pas ou très peu les autres membres de la famille royale.
Gérard St-Louis
11 octobre 2017 @ 17:42
Et je ne crois pas que la kaiserine Augusta-Victoria de Prusse soit même déjà venir rencontrer la reine Victoria et encore moins Abdul…
Francois
9 octobre 2017 @ 13:34
Très beau film à aller voir en salle
Gérard St-Louis
9 octobre 2017 @ 15:19
Excellent film. On y rit beaucoup des situations. Bel hommage à la tolérance et à l’ouverture envers autrui avec quelques répliques bien senties sur la situation coloniale de l’Empire.
Pierrot
9 octobre 2017 @ 17:09
l’histoire est la grande perdante de Confident royal. Peu importe par exemple que le prince de Galles, futur Edouard VII, se soit distingué, lors de sa visite de huit mois aux Indes en 1875, par son humanité envers tous. Celui qui déclarait alors: «Même si un homme a le visage noir et une religion différente de la nôtre, il n’y a aucune raison de le traiter comme un sauvage» remporte ici la palme de la haine, dans le rôle d’un idiot maladivement raciste. Quant à Abdul Karim, c’est peu de dire que l’imagerie de prince romantique aux yeux embués servie au spectateur relève de l’imposture pure et simple. Les historiens s’accordent en effet sur son ambition mâtinée d’arrogance et sur sa propension à influencer la reine en favorisant les musulmans contre les hindous, qui avaient donné à la Cour des motifs légitimes d’hostilité.
On aimerait y voir la raison du caractère surréaliste des répliques placées dans sa bouche, où la reine traite ses familiers de «racistes» et estime sans ambages que la burka de la femme et de la belle-mère d’Abdul est une tenue «très digne». Mais est-ce alors l’impératrice des Indes qui s’exprime ou une idéologie bien contemporaine, adoubée à peu de frais par Stephen Frears sous couvert d’histoire? La production l’avoue à demi-mot, en reconnaissant que «le film tient plus de la fable (…) que du documentaire», et en soulignant ses «résonances très actuelles sur l’importance de l’ouverture d’esprit et [sur] les échanges nécessaires entre les différentes cultures». Au cas où le spectateur n’aurait pas compris le message.
Damien B.
10 octobre 2017 @ 11:52
Excellent commentaire Pierrot ! Vous avez bien saisi et décrit brillamment ce qui motive la production de ce type d’œuvre … J’espère vous lire souvent.
Mélusine
10 octobre 2017 @ 19:05
Merci pour ces précisions, Pierrot.
Plus envie d’aller voir ce film à l’orientation douteuse.
Muscate-Valeska de Lisabé
11 octobre 2017 @ 20:14
Ça peut détendre, ma Fée,maintenant qu’on le sait.
Mélusine
16 octobre 2017 @ 22:03
Muscate et Clément,
Je comprends ce que vous voulez dire et vous n’avez pas tort. Cependant, en allant voir ce film, j’aurais l’impression de cautionner une oeuvre médiocre et tendancieuse. Je préfère donc m’en abstenir.
Il y a tant de jolies choses à voir et apprécier… et tant d’excellentes biographies à lire ! :)
Cordialement
Clément II
12 octobre 2017 @ 11:28
Mélusine, je pense qu’il ne faut pas se priver d’aller voir ce film mais conserver tout le recul utile. Je lirai le livre que vous me conseillez car je pense qu’il y a des choses intéressantes à y apprendre.
Marie de Bourgogne
10 octobre 2017 @ 19:55
Merci de rétablir la vérité Pierrot. Le « politiquement correct » est lamentable ?
Mélusine
16 octobre 2017 @ 22:08
Oui, Marie. Ras le bol du bourrage de crânes à sens unique.
ambre
14 octobre 2017 @ 10:43
Je n’ai pas grand chose à ajouter à votre commentaire Pierrot, si ce n’est que les Anglais n’ont pas eu besoin qu’Abdul manipule la Reine pour eux mêmes monter musulmans contre hindous et prendre fait et cause pour les uns et les autres quand ça les arrangeait.
Antoine
9 octobre 2017 @ 18:18
Les amoureux de Jane Austen se souviennent que Judi Dench campait une magistrale lady Catherine de Bourgh dans le film de Joe Wright « Pride and prejudice » avec Keira Knightley.
Mélusine
10 octobre 2017 @ 19:08
Je le reverrais avec plaisir, s’il est à nouveau diffusé.
Gérard St-Louis
11 octobre 2017 @ 17:46
J’aimais bien son interprétation du rôle. On lui avait donné une touche « femme du XVIIIe siècle » et non un touche victorienne comme dans l’autre série, ce qui était absurde car le roman a été écrite en 1813.
claudie
9 octobre 2017 @ 22:16
J’ai vu le film je ne sais pas si la cour lui versait une pension mais à la fin du film Abdul descend les mêmes marches qu’il descendait au début du film et de plus il reprenait son métier à la prison
Clément II
12 octobre 2017 @ 11:37
Cette fin est propre au film. Mohamed Abdul Karim mourut en 1909 dans sa maison (actuellement Karim Lodge) située sur un terrain qui lui fut donné par Victoria, à Agra en Inde. Il est inhumé dans une pagode que l’on peut toujours voir au cimetière Panchkuin Kabaristan d’Agra.
Caroline
9 octobre 2017 @ 23:39
Judi Dench est l’une de mes actrices préférées avec Maggie Smith et Helen Mirrer !
Merci beaucoup pour cette annonce sur le beau film d’époque ‘ Le confident royal ‘ !
Gibbs
10 octobre 2017 @ 06:30
Un plaisir de revoir Dame Judith Dench.
Michèle Lobre
10 octobre 2017 @ 13:00
Depuis longtemps je me demande quelle est cette petite couronne que l’on voit souvent sur la tête de la reine Victoria a partir d’un certain âge , sa provenance, sa signification etc ?
Clément II
12 octobre 2017 @ 11:43
C’est la « Petite couronne de diamants », réalisée en 1870. C’est une couronne dite d’apparat, en argent et incrustée de 1 187 diamants (!!), d’une taille de 9 cm de large sur 10 cm de haut. Ce bijou a été pensé pour être porté sur le voile de deuil de la reine, qui l’utilisait lors de cérémonies officielles.
Ce n’est pas une pièce des Joyaux de la Couronne, mais elle est propriété de ladite Couronne par legs testamentaire de la reine. Depuis le décès de Victoria, elle a été portée par les reines consorts Alexandra (de Danemark) et Mary (de Teck). De nos jours, elle est visible à la Tour de Londres.
olivier Kell
10 octobre 2017 @ 13:33
Juli Dench est excellente
En revanche j’ai connu Stephan Fears plus en forme Film moyen
Actarus
10 octobre 2017 @ 20:56
La première partie est amusante, avec des morceaux de comédie ; la deuxième est beaucoup plus sombre.
On a plutôt l’impression que le Munshi arrive pour le jubilé de 1897, car l’action ne donne pas l’impression de se dérouler sur une période de 14 ans.
Ce n’est pas un grand film, mais il devrait régaler les internautes qui lisent régulièrement ce blog et, peut-être, gagner dans quelques mois l’Oscar des Meilleurs Costumes. ;-)
Actarus
13 octobre 2017 @ 12:10
Enfin, pas pour la burqa de « Madame Munshi » et de sa mère, plutôt pour les toilettes des dames lors du banquet à Windsor ! ^^