En 1864 a lieu le couronnement de Louis II de Bavière. Au milieu des fastes de la cérémonie, un saut dans le temps nous transporte en 1886, au moment où un messager annonce l’arrestation du roi, prélude à son internement au château de Berg. De son accession au trône jusqu’à sa mort dans le lac de Starnberg, la lente décrépitude physique du souverain évolue en parallèle avec l’agonie de la Bavière. Louis abdique peu à peu son rôle de monarque pour « être libre de chercher son bonheur dans l’impossible« . Il le traque successivement auprès de son protégé Richard Wagner, de sa cousine Élisabeth, impératrice d’Autriche, ou de ses valets…
Dans les salons byzantins de Neuschwanstein, la grotte de Linderhof, les galeries de miroirs de Herrenchiemsee se déroule l’histoire d’un homme à la solitude prédestinée ? Pendant que lui font écho, du dehors, les bruits de l’histoire collective. Les dieux vacillent, un roi perd la raison, un rêve se brise, non sans avoir permis l’éclosion des plus grands opéras de Wagner.
À voir les coupes abusives infligées au film lors de sa sortie, il semble que le mythe du roi maudit lui ait fait de l’ombre. Pas plus que Louis II ne peut fuir un destin tracé d’avance, Luchino Visconti n’échappera au saucissonnage. Remontée par Ruggero Mastroianni et Suso Cecchi D’Amico, cette version permet de retrouver la lenteur et la beauté tragiques du film d’origine, indispensables pour mesurer l’évolution intérieure du roi, magistralement interprété par Helmut Berger. Visconti se révèle ici parfaitement maître des moyens qu’il met en œuvre dans cette vaste méditation sur un univers qui s’écroule, sur le rôle de l’artiste, la liberté individuelle, la folie et la mort. » (Merci à Anne)
Bambou
15 décembre 2019 @ 10:18
Le bel Helmut Berger au temps de sa splendeur…..mais hélas le temps a fait son oeuvre, comme nous tous hélas…
GUY
15 décembre 2019 @ 11:57
Oui Bambou, si Visconti voyait son favori actuellement, il ne l’engagerait pas pour le même rôle, quelle déchéance
Mais ce film un peu long ( comme mort a Venise )reste un chef d’oeuvre, je l’ai vu plusieurs fois en salle et j’ai la cassette, a la maison, étant aussi allé visiter 3 fois visiter tous les châteaux de Louis II ,dont Neuswanstein et Linderhof sous la neige qui étaient féériques, sans oublier le concert aux chandelles a Herrenchiensee, copie de Versailles , situé dans une île au sud de Munich
A voir pour les amateurs de beauté.
Ghislaine-Perrynn
16 décembre 2019 @ 15:44
J’ai vu , mais ce n’était pas en hiver sous la neige , Neuschwanstein , Linderhof et Herrenchiemsee assez époustouflée par la galerie des glaces , j’ai été satisfaite par le film même s’il y a des longueurs et quelques inexactitudes . Fou ? assurément une personnalité hors du commun de celles qui sont difficiles à comprendre mais qui laissent à la postérité des oeuvres que le monde entier connaît , dans un genre différent Dali , Cadaques, Figueiras et autres demeures du Maître atypiques , uniques et qui déplacent les foules .
Mais en finalité qui a tué qui ?
GUY
17 décembre 2019 @ 17:43
On peut aussi suivre le roi jusqu’au bout, en effet, il est décédé dans les eaux du lac de Starnberg, prés du château, de Berg, une croix se trouve a l’endroit du drame et une chapelle domine le lieu
Cela a fait partie d’un autre voyage, toujours en empruntant les transports locaux, bus et train , toujours a l’heure sans jamais aucun problème …
Cosmo
16 décembre 2019 @ 16:42
J’ai eu la même expérience que vous. Après avoir vu le film à sa sortie, je me suis précipité avec un de mes amis en Bavière et j’ai eu la chance de voir ces châteaux sous la neige, avec autant qu’il m’en souvienne, trois personnes à Neuschwanstein. Et comme vous, j’ai recommencé l’expérience.
Gérard
16 décembre 2019 @ 17:04
Eh bien moi c’est la première fois que je vois la version non expurgé et j’ai trouvé ça magnifique malgré la durée. Indépendamment du génie de Visconti et des acteurs et de la pompe royale, c’est toujours très émouvant de songer au destin de Ludwig, de Sissi, d’Otto et de Sophie et à la réelle affection qui liait le roi à un certain nombre de personnes qui l’aimaient.
Esquiline
15 décembre 2019 @ 13:23
Tout au long du film Visconti a fait subir une métamorphose complète à Helmut Berger, prise de poids, vieillissement, démence.
J’ai encore une vingtaine de vidéocassettes avec les chefs d’oeuvre absolus du cinéma italien, Visconti, Fellini, Rossellini et d’autres. J’espère que mon vieux lecteur tiendra le coup, il est beaucoup sollicité! Je devrais faire digitaliser, je sais.
framboiz 07
15 décembre 2019 @ 14:34
Il a bien aidé le temps , alcool , drogues et nuits d’ivresse …
Ghislaine-Perrynn
15 décembre 2019 @ 10:25
J’ai eu l’occasion de visiter les châteaux cités , à Neuschwanstein véritable snetiment de malaise – Si ce roi n’était pas fou cela en donnait la vive impression . Il vivait manifestement dans une chimère et la réalité s’éloignait peu à peu .
Malgré tout on lui doit l’un des châteaux emblématiques de l’Allemagne .
Sous la neige il est féérique .
gatsby
15 décembre 2019 @ 11:01
Tres belle analyse du film. Merci Anne. Cela donne tres envie de le revoir, dans sa version intégrale qui plus est !
Charlotte
15 décembre 2019 @ 11:39
L’ayant vu en version »saucissonnée » j’ai hâte de voir l’intégralité de ce film, déjà dans la version « courte » le passage de la lumière à l’ombre était à la fois lent mais constant et de plus en plus troublant, car en pénétrant dans la grotte de Linderhof, on pénétrait aussi un peu dans le mal être de Ludwig.
Une occasion également de voir Romy Schneider loin des « Sissi » interpréter une Elisabeth d’Autriche tout en tourments et recherche elle aussi de l’impossible bonheur.
A ce propos Arte programmait samedi 14 décembre un docu fiction sur Elisabeth, assez réussi à mon avis, dévoilant un pan assez ignoré de sa vie concernant son amour de la Grèce antique, ses fantasmes mythologiques aboutissant à la construction du démesuré Achyléon qui une fois réalisé ne l’intéressait plus…
Muscate-Valeska de Lisabé
16 décembre 2019 @ 16:43
Je l’ai vu,Charlie-chérie…c’était intéressant 😘
Gérard
15 décembre 2019 @ 12:42
Oh pas que le temps, il y a eu la drogue, l’alcool, des désillusions et toute l’originalité du personnage.
Martine
15 décembre 2019 @ 12:45
Helmut Berger a usé et abusé de tous les plaisirs et drogues possibles,
Ce fut sûrement le rôle dans lequel il fut le meilleur (par amour de Visconti aussi)
j21
16 décembre 2019 @ 12:42
Helmut Berger a aussi été magistral dans le film « les damnés « du même Luchino Visconti .
Francois
15 décembre 2019 @ 13:19
Tres beau film
Elisabeth d’Autriche en vraie Sissie c’est à dire absolument
dramatique, revenue de Tout
Et puis cette solitude effrayante et terrifiante de Louis II
Cette fuite dans la construction de palais inhabités
La névrose portée au paroxysme
Ces destins ne peuvent que mal finir et ils furent servis
Le narcissisme de Louis II et de L’impératrice sa cousine
Le film fur Tres découpé
Il devait y avoir des plans longs sur les palais
Ceux ci furent ôtés
Dommage
COLETTE C.
15 décembre 2019 @ 14:29
On ne connaît toujours pas les circonstances exactes de sa mort.
Muscate-Valeska de Lisabé
15 décembre 2019 @ 17:55
Un film trèèès long,qui en devient fort ennuyeux. C’est une oeuvre qui ne m’emballe pas,toute colorée et se voulant flamboyante qu’elle soit..
Charlotte
16 décembre 2019 @ 12:10
Magnifique ! cette version restitue merveilleusement la lente dégradation du roi, sa quête de l’impossible.
Dans la première version, on survolait sa relation avec Elisabeth, et la dernière partie avait complètement « zappé » sa conversation avec le colonel Dürckeim laissant présager son désir de suicide, son arrivée au château de Berg…
Vraiment un grand merci à ceux qui ont permis de redonner à ce film sa véritable dimension.
Pierre-Yves
16 décembre 2019 @ 12:51
J’ai fait l’effort de le regarder jusqu’au bout. Ca m’a été plus difficile (il faut dire que la veille, j’avais regardé The Irishmen, de Scorsese, sur Netflix, qui dure 3h30 … ) que lorsque je l’avais découvert en salle, il y a au moins 35 ans. Je ne peux pas m’empêcher de trouver que le cinéma de Visconti a passablement vieilli. Ca m’a fait le même effet avec Violence et Passion, que j’avais aimé à sa sortie et qui m’a copieusement ennuyé quand je l’ai revu il y a huit ou dix ans.
Francois
16 décembre 2019 @ 12:53
Regardé
Après avoir eu un peu peur de la durée
Mais non
Le contraste permanent entre le luxe suffoquant et la réalité
pathétique de la vie de Louis II est saisissant
Cette vie de gloire rêvée, se terminant dans son plus humble château
au fond d’un lac
Fresque sans espoirs
Louis II meurt noyé
Ses deux cousines finiront comme l’on sait
Soin frère fou
Visconti nous a montré beacoup de fins de mondes dans ses films
La décadence inspire davantage que la vie courante
JACQUES
17 décembre 2019 @ 13:23
Ce film a changé ma vie. Découverte de l’oeuvre de Wagner, de la Bavière, de l’époque…
Baboula
18 décembre 2019 @ 13:46
Visconti avait un talent extraordinaire pour filmer les mondes finissants , le luxe des décors,des costumes, la richesse des sentiments,me font regretter qu’il n’ait pas visité l’œuvre de Marcel Proust . Évidemment on peut la lire mais c’est un peu long si on veut se coucher de bonne heure.
Francois
19 décembre 2019 @ 12:56
Baboula en effet quel grand dommage !!
Il eût su rende l’exactitude parfaite de cette œuvre
La lenteur les décors etc
Le problème demeurait l’immensité des moyens !!
Pour un film ou plusieurs films qui eussent été certes des chefs d’œuvre
mais pas assez rentables
Pour imaginer un film digne de la recherche il faut des moyens illimités
comme l’étaient ceux des personnages de son époque
Telle la comtesse Greffulhe
Or rendre cette Recherche du temps perdu au cinéma demande
des quantités d’images grandioses