Pour qui possède des notions d’histoire russe, l’image de l’affiche “Matilda” parle d’elle-même : un triangle amoureux impliquant le futur tsar Nicolas II et un autre grand-duc, épris de la même danseuse.
Mathilde Ksessinskaya (1872-1971). Danseuse étoile, elle s’exila après la Révolution de 1917. Elle ouvrit à Paris une école de danse, où étudièrent plusieurs futurs grands danseurs tels Margot Fonteyn ou Maurice Béjart.
Le réalisateur Alexis Ouchitel est l’auteur d’un film racontant la liaison du futur Nicolas II avec la danseuse Mathilde Kschessinska, qui prendra fin en 1894, quand Nicolas épousera Alix de Hesse, dont il sera éperdument amoureux jusqu’à la fin de sa vie.
Le Grand-Duc Nicolas (futur Nicolas II) en 1892. En 1896, il épousa par amour la Princesse Alix de Hesse-Darmstadt. Le mariage fut particulièrement heureux, et la vie familiale de Nicolas et d’Alix est considérée, même par les détracteurs, comme exemplaire.
La Princesse Alix, à l’époque de son mariage avec le tsarévitch Nicolas. (photo colorisée en 2016)
Mais l’histoire ne s‘arrête pas là. Après leur rupture, Nicolas II demande à son petit-cousin, le Grand-Duc Serge de veiller sur Mathilde. Celui-ci remplit sa tâche au-delà de ce qui lui est demandé puisqu’il tombe amoureux de la jeune danseuse. On ne sait pas si ses sentiments furent réciproques, ou si Mathilde se servit de cette relation pour en tirer des avantages matériels et professionnels, en particulier pour se voir conférer le titre de Première Ballerine que ses relations conflictuelles avec le chorégraphe et maître de ballet Marius Petitpa ne lui auraient pas permis d’obtenir.
Le Grand-Duc Serge (1869-1918). En tant que Président de la société des ballets impériaux, il protégea Mathilde Ksessinskaya.
En 1900, Mathilde tombe amoureuse du Grand-Duc André, cousin germain de Nicolas. Après avoir accordé ses faveurs à trois grands-ducs et vécu une sorte de ménage à trois avec Serge et André pendant près de 20 ans, Mathilde épousera ce dernier à Cannes en 1921. Le Grand-Duc André reconnaîtra le fils de Matilde, Vladimir, né en 1902, comme étant le sien, bien qu’un doute existe sur sa paternité, qui pourrait être attribuée à Serge.
Le grand-Duc Cyril, nouveau chef de la famille impériale après le décès de Nicolas II, du tsarévitch Alexis et du Grand Duc héritier Michel accordera à Matilde et Vladimir le titre de prince(sse) Romanovsky(aïa)-Krassinsky(aïa).
Mathilde, son époux le Grand-Duc André et leur fils Vladimir, en France (vers 1904)
Serge quant à lui connaîtra une fin tragique : capturé par les bolcheviks en 1918, il sera sauvagement assassiné en compagnie de 8 autres personnes, dont la grande-duchesse Elisabeth devenue religieuse et le neveu de celle-ci, le Prince Vladimir Paley âgé de 21 ans seulement. Les suppliciés furent déclarés martyrs et canonisés par l’Eglise orthodoxe russe.
Avant même sa sortie, ce film est l’objet de violentes polémiques en Russie. Plusieurs centaines de personnes, regroupée dans le mouvement « La croix royale » ont signé une pétition, qui demande une interdiction du film, jugé offensant pour les sentiments religieux des croyants et qui calomnierait Nicolas II, en déformant la vérité historique. Ils l’ont adressée à la députée Natalia Poklonskaya, connue pour ses sentiments monarchistes et célèbre, entre autres, pour avoir porté une icône de Nicolas II lors de l’édition 2016 du Régiment immortel.
Madame Poklonskaya a transmis la requête au Procureur général Youri Chaïka en demandant de vérifier le contenu du film. Le bureau du Procureur a repoussé la demande d’interdiction, que rien ne justifie selon lui.
En décembre 2016, le site Kinoafisha, dédié au cinéma russe, annonce que le bureau du procureur a demandé à examiner le scénario.
Ces péripéties ont repoussée la sortie du film. Annoncée initialement pour le 30 mars, elle devrait avoir lieu à l’automne 2017, sans précision de date. Le porte parole de la maison impériale Alexander Zakatov et plusieurs évêques ont déclaré que le film était blasphématoire, mais se sont prononcés contre l’interdiction, en dénonçant la publicité que le scandale apportait à l’oeuvre. Et en effet, l’affaire « Matilda » fait couler des torrents d’encre en Russie et le film devient le plus attendu de l’année.
Pour patienter, il est possible de se rendre à Tsarkoie Selo (Saint-Petersbourg) où une exposition des costumes du film est organisée jusqu’au 17 avril.
Scène extraite du film Matilda: le couronnement de Nicolas II et d’Alexandra
Petit aperçu de l’exposition des costumes et accessoires du film. Les costumes ont été recréés à l’identique, en utilisant des images d’époque.(Merci à la baronne de Manno pour cet article)
Juliette d
24 janvier 2017 @ 04:23
Quelle histoire intéressante. Merci Régine. Si le film sort, j’irai sûrement le voir.
Baronne Manno
25 janvier 2017 @ 18:53
Juliette,
je ne sais pas si une version française est prévue ou non. Je peux juste vous dire que le film a été présenté au festival international de la télévision à Cannes, et qu’il a fait parti des 12 finalistes. Peut-être cela lui assurera-t-il une carrière internationale.
Votre dévouée
Baronne Manno
framboiz 07
24 janvier 2017 @ 05:30
Où l’on voit que le mot censure existe bien, pour des motifs futiles…
Je connaissais en partie cette histoire, cette vie et j’ai l’intention de voir ce film .
Il eût fallu le projeter à Charles avant son mariage …
Baboula
24 janvier 2017 @ 13:18
Notre Charles ??? Je n’y crois pas…
Si vous parlez de l’autre Charles ,Il était ,soyez en sûre au courant de ces histoires de famille .
Anne-Cécile
24 janvier 2017 @ 06:16
L’ancien Tsar aurait sans doute gagné à épouser cette danseuse, avec quelques gouttelettes de sang noble polonais, plutôt qu’une princesse instable.
Néanmoins je doute de la profondeur des sentiments impériaux à son égard. Il ne me semble que ce ne fut qu’une grande mais brève amourette d’adolescent attardé.
Dès qu’il vit la funeste Alix, il n’eut d’yeux que pour elle.
Je ne vois pour l’instant aucun élément blasphématoire dans l’histoire, à l’évidence un simple accommodement avec la réalité, une bluette sans conséquence!
Les monarchistes et la Famille impériale (je suppose la grande-duchesse Maria) sont bien soupes-au-lait. Heureusement ils n’ont pas versé dans le ridicule en réclamant la pire censure.
Sylvie-Laure
24 janvier 2017 @ 07:12
Quelle histoire contée là ici ce matin. S’il en est une qui va aimer cette histoire de film, ce serait peut être Caroline de Monaco. Parce que sa mère était actrice, et aussi parce que ce film retrace la vie d’une danseuse. Et le monde de la danse compte beaucoup pour la princesse. Y voir narrer la vie de cette personne, ses coups de coeur, et la Russie du temps des Tsars vaut tout l’intérêt d’être vu. Personnellement, pour ce qui concerne la vie sentimentale de Nicolas II, avant mariage est une chose, et après en est une autre.
Chaque personne à l’heure d’aujourd’hui vit plusieurs vies, et des passions sans cesse renouvelées.. Au temps des Tsars, et avant lui, la famille Tsariste avait également des épouses, des concubines, et des maitresses au gré du moment. Personne ne faisait la morale sur ce plan là. Pourquoi ce véto pour ce film, qui doit être interessant à multiples titres, décors, costumes, histoire bien sûr, et dépaysement total.
Quand le film sortira, s’il arrive enfin dans les salles Françaises, j’y serai. Par curiosité personnelle, pour un beau sujet : la danse avant tout. Margrethe sera de mon avis, j’en suis sure et certaine.
framboiz 07
24 janvier 2017 @ 14:58
Pourquoi la censure ? Parce que les communistes étaient rigoristes et contrôlaient tout , même la vie privée,il en reste des habitudes … On ne se libère pas l’esprit si vite de telles pesanteurs , peurs …
Parce que l’Eglise orthodoxe veut faire peser son influence sur la société et gagner du pouvoir …Le nouveau régime cherche près d’elle une validation de son rôle :Le nouveau tsar, ex-KGB allié au goupillon …
La liberté de penser n’est pas un acquis , qui arrive automatiquement avec la chute des anciens régimes , d’autres structures profitent des vides, pour imposer leur loi d’airain ,parfois pire que les anciennes et aussi leur pouvoir …Regardez en Iran …
D’où la nécessité de la vigilance …
Corsica
24 janvier 2017 @ 07:59
Qu’est-ce-qui est blasphématoire pour le futur Nicolas II ? Qu’il ait été un homme avant d’être un tsar ? En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que les cousins avaient des goûts similaires et que cette demoiselle, en dehors de ses talents de danseuse, devait avoir beaucoup de charme pour être aimé et épousé.
Camille
24 janvier 2017 @ 08:08
En même temps un film basé sur cette histoire… ça risque de donner quelque chose d’assez gnangnan à la Hollywood, on remplace le trio par des personnages fictifs ça reviendrait au même. Quant au soi-disant blasphème, les Russes devraient peut-être jeter un œil à certaines BD françaises des années 80 qui se complaisaient à représenter Nicolas II sous les traits d’un tyran sadique qui donne des coups de pied à ses officiers subalternes, à côté ce film pourrait presque paraître innocent.
Lars de Winter
24 janvier 2017 @ 08:53
Il sera un film magnifique je crois! Merci beaucoup pour nous informer!
Lorenz
24 janvier 2017 @ 08:53
L’affiche est beau.
Ils semblent avoir fait un grand effort pour les costumes, osant même la scène du couronnement du tsar (mais là je pense qu’il est presque impossible de décrire la grandeur de l’événement).
Je pourrais être intéressé à voir ce film.
Chaque jour il y a des films, des séries télévisées, des livres et des articles qui déforment la vérité historique. Je pense qu’on ne les combat pas avec l’interdiction, mais avec des livres et des articles (utiliser d’autres films et séries TV serait plus complexe) bien écrits et bien documentés.
Claude MARON
24 janvier 2017 @ 13:00
Il y a déjà 2 erreurs sur la photo de la scène du couronnement : les souverains ne sont certainement pas rentrés l’un à côté de l’autre, et le manteau de la tsarine était fixé sur le décolleté de sa robe, et pas sur ses épaules…
Annmaule
24 janvier 2017 @ 08:55
Toute la passion de l ame slave est en train de s exprimer…tres bien ce film sera un succes!!!!
Lorenz
24 janvier 2017 @ 08:58
Je crois qu’après la révolution ce fut elle qui soutenait financièrement sa petite famille avec son école de danse.
Laurent F
24 janvier 2017 @ 09:18
Morte quasi centenaire, elle a réussi l’exploit d’être courtisée par 3 grands-ducs !
Robespierre
24 janvier 2017 @ 09:43
Je ne vois pas où est le problème. Veut-on faire un saint de Nicolas II en niant qu’il ait eu une liaison avant son mariage ? Une liaison, ce n’est pas la fin du monde. Saint Augustin n’a pas toujours été un saint. Il a mené une vie très libre à une époque, et on ne lui en veut pas pour autant.
Ou alors on ne veut pas que la danseuse ait mené un ménage à trois avec deux grands-ducs. Mais en vertu de quelle morale ? Les ménages à trois ont toujours existé et la terre n’a pas cessé de tourner. Ou alors on estime qu’un grand-duc est d’une essence supérieure et ne peut manger de ce pain-là. Bref, je ne comprends pas où est la polémique.
Jean Pierre
24 janvier 2017 @ 12:39
Peut-être la qualité artistique du film ne suffisait pas, il fallait un buzz.
Cosmo
24 janvier 2017 @ 15:32
Dear Rob,
Mais Nicolas II a déjà été sanctifié par l’église orthodoxe.
Amitiés
Cosmo
Robespierre
24 janvier 2017 @ 17:49
Ah, il a été sanctifié ? Bon. Mais nous les catho’ nous sommes plus tolérants, et j’en reviens à Saint Augustin qui disait « Seigneur, donnez-moi la chasteté, mais pas encore maintenant ». Chaque chose en son temps, quoi !
Baronne Manno
25 janvier 2017 @ 19:14
Chère Robespierre,
Nicolas II a été sanctifié pour son martyr et la résignation chétienne avec laquelle il l’a accepté. Sa vie passée n’entre pas en ligne de compte dans ce type de sanctification. Et comme vous le soulignez, les saints catholiques ont parfois pêché, voir commis de très graves fautes, comme Saint Paul qui avant sa conversion, persécutait les chrétiens !
Le film n’étant pas sorti, nous n’avons pu voir que la bande annonce, laquelle comporte une scène d’amour qui a été jugée choquante Peut-être s’agit-il aussi d’un vieux réflexe soviétique, qui prohibait les scènes osées dans les films russes.
Amitiés
Baronne Manno
Robespierre
26 janvier 2017 @ 11:23
Le martyre de Nicolas II vaut bien le martyre de Louis XVI, qui ne sera jamais sanctifié, mais bon, la France est catho’ et pas orthodoxe. Car question résignation, sa mort, Louis XVI l’a acceptée aussi.
Gauthier
26 janvier 2017 @ 15:09
Robespierre, imaginez-vous un seul instant les hauts cris que pousseront les laïcards de tout poil si l’Eglise catholique décidait de canoniser Louis XVI?
D’ailleurs, votre simple phrase, « la France est catho », est déjà une « hérésie » aux yeux des mêmes laïcards….
Cosmo
24 janvier 2017 @ 09:57
Merci, chère amie, pour cet article qui donne envie de voir le film, peut-être plus pour la somptuosité des costumes et des décors que pour le fond de l’histoire !
Savez-vous si la princesse Romanovskaïa-Krassinskaïa a laissé des mémoires. Elle est morte presque centenaire et fut un témoin privilégié de ce monde englouti.
Amicalement
Cosmo
Baronne Manno
25 janvier 2017 @ 19:00
Cher Cosmo,
en effet, Mathilde a laissé une autobiographie, publiée d’abord sous le titre de « dancing in St Petersbourg », puis traduite en français.
En 2006, un livre très intéressant car basé sur une riche recherche historique inédite « imperial dancer » a été publié par Corynne Hall.
Amicalement,
Baronne Manno
Baronne Manno
26 janvier 2017 @ 19:21
Robespierre et Gauthier,
tout à fait d’accord avec vous.
Selon la tradition catholique, il faudrait qu’un miracle soit attribué à Louis XVI poour permettre sa béatification et deux pour sa sanctification. L’orthodoxie ne pose pas ces conditions.
Votre dévouée
Baronne Manno
Sylvie
24 janvier 2017 @ 10:19
Rien que l’affiche me donnerait envie de voir ce film ; quand s’y rajoute un fort intérêt pour l »histoire de la Russie des tsars et un lien familial avec des descendants de Russes blancs , je ne pourrais qu’y courir . Je ne comprends pas la polémique .
Baronne Manno
25 janvier 2017 @ 19:05
Chère Sylvie,
en effet, vu de France, la polémique est bien incompréhensible. En Russie, et surtout en cette année de centenaire de la révolution, c’est un peu différent. 2017 verra peu de commémorations, mais plutôt des débats, sur la revolution et son héritage. La société russe est divisée entre les pros, les anti et la voie du milieu. Dans ce contexte, la figure centrale de Nicolas II devient un sujet sensible.
Votre dévouée
Baronne Manno
Sylvie
26 janvier 2017 @ 11:43
Merci , Madame, pour cette explication ainsi que pour les reportages que vous faites paraître sur ce site .
Claudia
24 janvier 2017 @ 10:24
Je ne connaissais pas cette histoire que je découvre grâce à N & R…Ce film doit être très intéressant. En France il n’y aura pas de polémique (qui me paraît complètement ridicule)
Ghislaine
24 janvier 2017 @ 10:29
Merci Régine , j’espère que ce film pourra passer en salle .
Ce film paraît blasphématoire à certains juges , c’est étonnant .
Je trouve la Princesse Alix bien plus jolie que Mathilde !
Trianon
24 janvier 2017 @ 11:08
ah oui! quelle beauté!
Bernadette
24 janvier 2017 @ 11:15
Vous avez bien dit « pourra passer » Ghislaine ! Une expression qui cache le mot « censure » » qui soit disant n’existe pas…mais on s’arrange toujours pour que certains films ne passent ni en salle ni à la tv !
Notre seule ressource : les dvd à leur sortie pour ceux qui le peuvent !
Blouin
24 janvier 2017 @ 10:31
A-t-elle une descendance par son fils ?
Laurent F
24 janvier 2017 @ 13:30
Non le prince Vladimir est mort en 1974 sans descendance. Elle a écrit un livre « Souvenirs de la Kschessinsk «
Robespierre
24 janvier 2017 @ 17:50
Plus facile à écrire qu’à prononcer, c’est sûr.
Laurent F
25 janvier 2017 @ 09:32
de la Kchessinska, pas si facile à écrire ! En russe je vous en parle même pas
http://idata.over-blog.com/2/13/64/18//kchessinskaia-2.jpg
Pafoume
24 janvier 2017 @ 13:32
Vladimir Romanovsky-Krasinsky est né le 30/06/1902 à Saint-Pétersbourg, il est décédé le 23/04/1974 à Paris.
Célibataire, sans descendance.
Mary
26 janvier 2017 @ 03:35
N’a-t-il pas été espion ou un truc de ce genre ?
La Kchessinskaia était fort belle,mais Nicolas II était tombé amoureux d’Alix de Hesse très jeune. Elle était la sœur d’ Elisabeth de Hesse ,marié à un oncle de Nicolas II,c’est comme cela qu’il l’avait vue. Alexandre III ne voulait pas de ce mariage,l’alliançe ne lui paraissait pas assez prestigieuse pour son fils. Il aurait voulu une princesse de Prusse ou une princesse d’Orléans pour renforcer les liens avec la France,étant donné la popularité des Orléans,mais le tsarévitch a tenu bon.
Quand Alexandre III est tombé gravement malade,encore jeune,il a permis à son fils de demander Alix en mariage pour qu’il ne soit pas seul pour affronter la charge impériale.
Pour en revenir à Mathilde,elle était amoureuse du tsarévitch mais il l’avait prévenue de son amour pour Alix,il avait été honnête,c’était sa maîtresse,il l’aimait bien,mais ça n’avait jamais été sérieux pour lui et elle le savait fort bien.
Beaucoup d’aristocrates russes affichaient une ballerine pour maîtresse .
Mary
26 janvier 2017 @ 03:36
Elisabeth de Hesse,mariéE,pardon !
Muscate-Valeska de Lisabé
24 janvier 2017 @ 11:34
Nathalia est ravissante. ..quelle belle princesse elle ferait!…
Ceci dit,je ressemble de face de manière assez frappante à la princesse Alix,qui ressemble à ma grand-mère serbe,à qui je ressemble…^^Bon sang slave ne saurait mentir! ;-)
Lady Chatturlante
24 janvier 2017 @ 12:58
J’espère que vous n’êtes pas aussi névrosée que l’originale. Personnellement, je préfère l’Alix de la bande dessinée.
Muscate-Valeska de Lisabé
24 janvier 2017 @ 18:29
À me lire,vous ne devriez même pas vous poser la question,chère Lady…assurément, c’est évident, je le suis.Demandez donc à mes ennemies! ;-))
AnneLise
24 janvier 2017 @ 19:57
Alix était elle slave ?
Baronne Manno
25 janvier 2017 @ 19:16
Chère Anne-Lise,
non, Alix ne l’est pas. Elle est née Princesse de Hesse et du Rhin, et sa mère est anglaise (fille de Victoria).
Votre dévouée
Baronne Manno
Pierre-Yves
24 janvier 2017 @ 12:18
Outre que ce film ne me tente pas, cette polémique autour de son caractère prérendument blasphématoire me conforte dans l’idée qu’on vit dans une époque où certains sont prêts à saisir n’importe quel prétexte pour se faire remarquer. Demander l’interdiction d’un film sous prétexte qu’il ne nous plait pas et nous offenserait me semble franchement délirant.
Laure-Marie Sabre
25 janvier 2017 @ 21:44
Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme avait demandé l’interdiction de l’exposition de Jeff Koons à Versailles pour « profanation et atteinte au respect dû aux morts ». Le ridicule ne tue pas.
Lady Chatturlante
24 janvier 2017 @ 12:57
Cette artiste a vraiment fait la tournée des grands-ducs.
Marnie
25 janvier 2017 @ 14:24
Excellent !!! :-)
aubert
24 janvier 2017 @ 15:06
si le tsar Nicolas n’avait pas été aussi amoureux de sa femme, le sort de la Russie en aurait-il été changé ?
dans l’Histoire, les rois fidèles époux, sont-ils les meilleurs souverains ?
Muscate-Valeska de Lisabé
24 janvier 2017 @ 18:30
Si vous vous interrogez,c’est que vous avez un doute,cher Aubert^^ ;-))
MARIA (ESPAGNE)
24 janvier 2017 @ 17:32
J’ai lu, il y a longtemps, un libre appelé « Il ne resta qu’une voile rouge » de Konsalik….c’est l´histoire d’amour de Nicholas et la danseuse.
Pascal
24 janvier 2017 @ 21:08
Du peu qu’on nous en dit ici , la trame de ce film me semble si abracadabrantesque que je ne vois pas en quoi il aurait un caractère blasphématoire .
Pour le reste la liaison du tsarévitch et de Mathilde n’a jamais été niée , elle sembla même approuvée par le tsar Alexandre III que d’aucuns ici traitèrent de bigot et elle cessa de manière presqu’officielle dès que les fiançailles avec la princesse Alix furent assurées.
Margot
24 janvier 2017 @ 21:37
During the Romanovs it was not allowed to show any member of the Romanov family on stage. Perhaps this aspect is behind the quarrel?
With Boris Godunov (Moussogsky’s opera) it was ok to appear, as he belonged to another (earlier) family. But Moussorgsky’s other opera « Chovantshina » was censured: the story was during the time of Peter the Great (a Romanov), but he doesn’t appear on stage.
Camille
25 janvier 2017 @ 07:59
>Margot
But it isn’t the first time Russian studios make a film or a TV series about Romanovs: I know a a mini TV series in 7 épisodes about the love story between Alexander II and Katia, more respectfull with the reality (in any way better that the film realized in 1959), and I didn’t hear that it was shouted down. Or this controversy breaks out because it’s about Nicholas II?
Margot
25 janvier 2017 @ 22:28
I’m sorry, I know only about the old customs. I have not been able to follow which kind of films has lately been made in Russia. Now when I think what you told, it very well can be just because Nicholas II.
agnes
25 janvier 2017 @ 07:55
Merci Sophie pour cet article, qui donne envie de voir ce film.
Yannick
26 janvier 2017 @ 20:28
SI j’ai bien compris, le grand-duc/tsarévitch Nicolas a rompu avec Matilda lorsqu’il est tombé amoureux de la princesse Alexandra de Hesse en 1893.
Il a alors demandé au grand-duc Serge de veiller sur elle et lui est tombé amoureux d’elle.
Pourquoi alors l’affiche a l’air de représenter Nicolas et Serge en compétition pour la ballerine ? Quand Matilda a entamé une liaison avec Serge, Nicolas était sensément en ménage et heureux.
Camille
27 janvier 2017 @ 17:48
C’est vendeur de mettre en scène des triangles amoureux imaginaires, y compris lorsque ça ne colle pas avec la réalité historique.
Lili.M
5 février 2017 @ 17:09
La tsarine Alexandra était née princesse Alix de Hesse, fille de la princesse Alice de Grande Bretagne. Sa belle mère l’impératrice Maria née Dagmar de Danemark était la soeur de la reine Alexandra . Apparemment les tsarines de Russie changeaient de prénom en changeant de religion je suppose .
Gérard
27 janvier 2017 @ 14:41
Le fils issu de ce couple, Vladimir Krasinski, altesse sérénissime plus tard, était appelé Vova. Par décret impérial du 15 octobre 1911 alors qu’il n’avait pas encore 10 ans (il était né, avant mariage, à Strelna, dans la datcha de sa mère, près de Saint-Pétersbourg, tôt le matin du 18/30 juin 1902), il fut admis dans la noblesse héréditaire russe sous le nom de Krasinki (Krassinski) et en 1921 il fut adopté par le grand-duc André Vladimirovitch amant de sa mère, André qui était peut-être son père biologique.
Le 30 novembre 1926 le grand-duc Cyrille, chef de la maison impériale, frère aîné d’André, lui donna à titre héréditaire le titre et le nom de prince Krasinski et le 28 juillet 1935 lui conféra le prédicat d’altesse sérénissime avec le titre de prince Romanovski-Krasinski (Romanovsky-Krasinsky), en même temps qu’à la demande de son mari sa mère recevait du grand-duc Cyrille le titre de princesse Romanovsky-Krasinsky et le prédicat d’altesse sérénissime. Cependant Vladimir fut plus souvent connu sous le nom de Vova Romanov ou surtout Romanoff. Selon sa mère l’amant de celle-ci, le grand-duc Serge Mihaïlovitch, qui sera en 1918 l’un des martyrs d’Alapaïevsk, savait qu’il n’était pas le père de l’enfant auquel il était cependant très attaché. La mère était catholique (elle devint orthodoxe après son mariage, en 1925) mais l’enfant fut baptisé selon le rite orthodoxe à Strelna le 23 juillet 1902, ayant pour marraine la sœur de sa mère et pour parrain le colonel Sergueï Markov.
Le grand-duc Vladimir Alexandrovitch, le père d’André, avait envoyé une chaîne de baptême pour l’enfant. Le grand-duc Serge proposa le mariage à la mère qu’elle refusa parce qu’elle aimait André, qui semble-t-il ne voulait pas épouser Mathilde tant que sa mère était vivante et la grande duchesse Maria Pavlovna (Marie de Mecklembourg-Schwerin) mourut en 1920 et était très hostile à cette relation avec une danseuse, et à la révolution ils s’éloignèrent de Petrograd pour Kislovodsk où Vladimir fut inscrit à l’école secondaire, mais en 1918 la situation s’envenima de plus en plus et ce furent des moments d’errance jusqu’à l’arrivée à Constantinople en 1920 puis l’installation au Cap-d’Ail dans la villa de sa mère. Le grand-duc Dimitri Pavlovitch qui ne l’avait plus vu depuis six ans le trouva « dépravé, corrompu et arrogant ». Le 17 (30) janvier 1921 à Cannes en l’église russe la mère de l’enfant, Marie-Mathilde Kschessinska, épousa le grand-duc André Vladimirovtch et l’enfant fut reconnu par ses parents.
Par la suite Vladimir après 1935 et les difficultés financières de sa mère, vécut avec elle à Paris où elle avait ouvert une école de danse. Il devint membre de l’Union des jeunes russes monarchistes et le chef nominal de la Jeune Russie à Paris. Ceux qui l’ont connu à l’époque le décrivaient comme sociable, agréable et sans prétention. Ils vivaient avec ses parents dans une charmante maison avec terrasse et jardin près de la rue de Passy au 10 villa Molitor, dans une certaine austérité. Vladimir avait du charme et ne rechignait pas au travail, il fut même vendeur ambulant. Il aima beaucoup Inge Lisa Nymberg (1914-2008) connue, en raison d’un bref mariage, sous le nom de comtesse d’Ahlefeldt-Laurvig, mais qui eut ensuite des liaisons diverses, avec le prince héritier du Népal, et surtout avec Serge Lifar. Vladimir en souffrit et sa mère avec lui.
En 1939 la famille se réfugia dans le sud de la France et ne rentra à Paris que six ans plus tard. Mais entre-temps le 23 juin 1941 le jour suivant l’invasion allemande en URSS il fut arrêté comme un certain nombre d’immigrants russes et détenu à Compiègne. Mathilde rencontra le chef de la Gestapo Mueller et elle obtint après 144 jours la libération de son fils qui avait toujours refusé de prendre parti pour l’Allemagne comme cela lui était demandé. Après sa libération il gagna Londres et revint à Paris en août 44 comme agent de liaison de l’armée britannique auprès de De Gaulle. Il fut ensuite chargé d’une mission à Rome auprès du prince héritier Umberto et du maréchal Badoglio, il fut encore envoyé à Moscou comme interprète ou peut-être comme agent de renseignements pour l’Intelligence service.
Il fut un membre actif de la paroisse de la cathédrale russe Saint-Alexandre-Nevski à Paris.
Sa mère était morte en 1971 huit mois avant ses 100 ans (« Le 6 décembre, à deux heures trente minutes, est décédée en son domicile, 10 villa Molitor, Marie Princesse Krasinsky, née Kschesinska – veuve de Son Altesse Impériale le Grand Duc André de Russie Romanoff. Dressé le 6 décembre », lit-on comme nous l’apprend l’Allemagne dynastique, à l’état civil du 16e arrondissement).
Vladimir mourut à Paris XVe le 23 avril 1974. Il repose auprès de ses parents au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Sa mère prétendait descendre des comtes Krassinky et ce nom aurait été celui que prit son bisaïeul, qui le tenait de sa mère, Wojesiech Krassinsky, né vers 1736.
Les comtes Krassinsky sont polonais et ont reçu un titre héréditaire au XIXe siècle de comte en Russie et en Autriche. Pour la Russie c’est en 1824 qu’ils furent autorisés à porter leur titre. Mais aucun document n’a été produit pour montrer le lien familial entre la danseuse et cette famille comtale.
Elle-même était fille de Felix Kschessinsky et de Julie Deminska, qui était veuve et avait déjà cinq enfants. Elle eut deux filles et un fils du deuxième mariage. Le grand-père paternel de la ballerine, Jan, était un ténor polonais qui avait beaucoup de succès à l’opéra de Varsovie et qui était également un excellent pianiste et un acteur.
Jan eut pour deuxième fils Adam-Félix qui était né selon sa fille le 9 novembre 1821 à Varsovie (ou le 17 février 1823) et mourut en 1905. Félix fut danseur, virtuose de la mazurka, et professeur. Il portait le titre de soliste du tsar.
Le grand chorégraphe et danseur marseillais Marius Petipa qui créa les ballets russes admirait Mathilde comme artiste mais dans son journal la qualifia de petite garce.
Mary
28 janvier 2017 @ 00:00
Merci Gérard,encore une fois !
Vous êtes une encyclopédie vivante !
Gérard
29 janvier 2017 @ 14:14
Bon dimanche Chère Mary.