Le festival de Cannes 2016 se déroulera du 11 au 22 mai 2016. Le film « La mort de Louis XIV« sera présenté en sélection officielle lors d’une séance spéciale. Du réalisateur catalan Albert Serra, il a été tourné entièrement en Dordogne au château de Hautefort. Le roi Louis XIV à la fin de sa vie y est interprété par l’acteur Jean-Pierre Léaud.
Le récit débute avec le Roi Soleil qui souffre d’une douleur à la jambe au retour d’une chasse. C’est le début d’une lente agonie. Le moment aussi pour le souverain s’organiser sa succession, entouré par ses médecins, son premier valet ou encore son épouse Madame de Maintenon. (Merci à Anne)
clementine1
23 avril 2016 @ 07:05
même commentaire que pour la série sur les Medici.
Haut-Landaise
23 avril 2016 @ 08:17
La propriétaire du château de Hautefort était une amie de la reine mère d’Angleterre dont la photo est présente dans la chambre qu’elle occupait lors de ses visites. Très beau château ainsi que la Dordogne.
Corsica
23 avril 2016 @ 08:45
Le roi, diabétique, avait vu sa santé décliner depuis un an. Il avait maigri mais d’après les Mémoires du duc d’Antin, le premier médecin, Fagon, refusait de s’alarmer » le Roy s’affoiblit, tout le monde s’en aperçoit ; Fagon est le seul qui ne veut point en convenir et attribue à des prétextes imaginaires les maux véritables dont il est atteint… Ceux qui par leur affection osent contrarier les discours sur la santé du Roy sont traités de fanatiques et de sujets mal intentionnés ». Le 13 août, on décide de faire appel aux médecins de la faculté de médecine de Paris. Le 14 août, le roi ressent une douleur intense à la jambe et on détecte une petite tache noire sur le talon mais on n’en identifie pas la cause. On parle de sciatique. Le roi est terriblement assoiffé mais aucun médecin devant l’ensemble des symptômes qui pointaient vers une gangrène d’origine diabétique n’a eu l’idée de goutter l’urine du roi (méthode de diagnostic peu ragoûtante mais en vigueur à cette époque). Quand tout le pied est atteint, le premier chirurgien du roi, Georges Mareshal, réagit et propose l’amputation mais Fragon, qui a le pouvoir décisionnel, refuse. Il continue ses remèdes : lait d’ânesse et bains aromatiques. Quelques jours plus tard, la gangrène a atteint le genou mais il est trop tard pour tenter quoique ce soit.
Le roi se plaindra une seule fois en disant : « je n’ai jamais ressenti de si Vives douleurs mais ma plus grande peu est de voir que les médecins ny les chirurgiens n’ont pas encore trouver le moyen de me soulager un seul jour ».
Quand il réalise que sa fin est proche, Louis XIV roi guerrier par excellence (41 ans de guerre pour 72 ans de règne) convoque son arrière-petit fils le duc d’Anjou. Il lui dira » Mignon, vous allez être un grand roi mais tout votre bonheur dépendra d’être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager votre peuple. Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre. C’est la ruine des peuples. Ne suivez pas le mauvais exemple que je vous ai donné sur cela. J’ai souvent entrepris la guerre trop légérement et l’ai soutenue par vanité » . Une belle leçon d’humilité du roi et une belle erreur de diagnostic. Amputé très tôt le roi aurait certainement survécu mais, sans insuline, le pronostic vital à moyen et court terme était mauvais.
Texte tiré en partie de l’excellent mémoire d’Ellen Jollen sur la médecine et la chirurgie au XVII e siècle.
Corsica
23 avril 2016 @ 08:48
Désolée, au deuxième paragraphe il fallait lire : je n’ai jamais ressenti de si vives douleurs mais ma plus grande PEINE est de voir que les médecins ny les chirurgiens n’ont pas encore trouvÉ le moyen de me soulager un seul jour ».
Robespierre
23 avril 2016 @ 18:57
Merci Corsica, j’ignorais que le roi fût diabétique. Comment cela a-t-il pu arriver ?
Corsica
24 avril 2016 @ 17:56
Robespierre, tout soleil qu’il voulut être, le roi était un simple mortel qui, l’âge aidant, a souffert d’un diabète de type 2 qui, d’après certains symptômes comme par exemple la soif, semblait s’être transformé à la fin en diabète de type 1 insulinodépendant. Comme beaucoup d’autres personnes dans le monde le roi a souffert de cette pathologie parce que, entre autres facteurs, il mangeait en trop grandes quantités et mal ( trop de gras saturés et de sucres rapides).
Leonor
24 avril 2016 @ 19:14
Merci pour ce récit, Corsica.
Voir » Le médecin malgré lui » , de Molière, lequel en connaissait un rayon sur les Diafoirus de l’époque.
Muscate
23 avril 2016 @ 09:11
Un Roi tellement antipathique que sa personnalité m’a dégoûtée de toutes ses biographies.
Auberi
23 avril 2016 @ 10:18
Ça me rappelle la lecture horrible d’un livre ’Le corps du roi soleil’ par euh… je ne sais plus, une lecture des rapports quotidiens de ces nombreux médecins dont Fagon qui notait tout, les ’humeurs’, saignées, traitements du moindre rhume à la fréquence et aux ’particularités’ qu’affichaient les nombreuses et souvent suspectes selles royales dues à l’excès des repas en parade. Beurk ! J’en frémis encore. Alors un tel film sur son agonie…
Elise
23 avril 2016 @ 13:32
Si Régine me le permet .
Très intéressant musée de la médecine à l’hôtel Dieu de Hautefort en Dordogne , à deux pas du château .
http://musee-hautefort.fr/
framboiz 07
24 avril 2016 @ 01:27
Jean-Pierre Léaud , qui inspira Truffaut .
J’ai gardé un grand souvenir de Didier Sandre, dans l’Allée du Roi .
Etrange de commencer la fête du Cinéma , par un film si triste , mais, actuellement , il faut des acteurs , au chômage , malheureux en amour, handicapés & des histoires tristes , car on ne sait plus apprécier les comédies légères …Dommage !
Pierre-Yves
24 avril 2016 @ 15:37
Et que faites-vous du succès actuel des Visiteurs 3 ?
Bon, d’accord, il y a plus léger, mais c’est censé être une comédie, que pas loin de la moitié des cinémas de France projettent, autant dire qu’il ne reste pas bezef de place pour les autres …
framboiz 07
24 avril 2016 @ 22:13
Oui, mais il y a eu une période, où vraiment, c’était crise ,malheur, ennuis,etc…
Elsi
24 avril 2016 @ 07:35
Lundi dernier, il y avait une conférence très intéressante au sujet des maladies de Louis XIV à l’Université de Luxembourg … pas vraiment le sujet adéquat si après vous vouliez aller manger une pizza ….. je fus surtout impressionnée par le nombre de purges …
Leonor
24 avril 2016 @ 19:17
…. allez, on va faire hurler, mais allons-y gaiement…..
Dans la dernière ligne droite du conflit Charles-Diana de Galles, avait été publiée la liste des dépenses de Diana. j’avoue ne pas me souvenir si c’était par Buckingham ouparr le secrétariat de Charles, ni qui citait la chose.
Y figuraient en bonne place des … nettoyages du côlon.
Ca casse un peu l’aura.
framboiz 07
24 avril 2016 @ 22:22
Un point commun avec Marilyn, (qui fut , cette fois, démontré par l’autopsie post-mortem) ,mais quand même, jusqu’où l’indiscrétion allait-elle se nicher ?(C’était à la mode , dans les revues féminines , pour maigrir ,mais ça abime les intestins).Indiscrétion , alors qu’elle avait deux enfants , qui pourraient après, lire cela !
Je doute , que Charles, comme père , puisse faire une telle chose , surtout après sa mort , même si en matière conjugale, on sait tous ,qu’il n’était pas un prince ,si …charmant !
Elsi
25 avril 2016 @ 07:34
Oui, vous avez raison … et cela nous change un peu du lavage du cerveau …..
Leonor
27 avril 2016 @ 12:49
:-DD ! Bien trouvé, Elsi !