Le 20 décembre 1857, l’empereur François-Joseph signe le décret invitant son ministre de l’intérieur Alexander von Bach, à préparer l’agrandissement de la capitale afin de la rénover et de la moderniser. Les mots empreints d’histoire de l’empereur François Joseph paraissent dans le Wiener Zeitung : « Es ist mein Wille … » (« Telle est ma volonté…. »). Il est décidé du démantèlement des remparts qui enferment la ville de Vienne afin de percer un large boulevard annulaire, la Ringstrasse, longé de bâtiments publics, de palais et de maisons de rapport.
Le goût de l’époque est aux grands boulevards qui ouvrent la ville vers l’extérieur mais qui sont aussi utiles pour les manœuvres des forces de l’ordre en cas d’émeute…
Un vaste boulevard de 5,3 kilomètres de circonférence est donc projeté en lieu et place des anciens remparts de Vienne. Un tracé qui va lui donner son nom : la Ringstraße. Son aménagement est un véritable exploit de planification urbaine. Les travaux de construction vont durer près d’un demi siècle, entre 1860 et 1890 pour les plus importants.
Ils sont le fruit d’efforts gigantesques. La production de briques pour les édifices fut un travail de titan. Des immigrés de Bohême et de Moravie principalement fabriquèrent le matériel de construction dans les fabriques de briques de la ville, dans des conditions rappelant presque l’esclavage.
Les meilleurs architectes de l’époque comme Theophil von Hansen, Karl Freiherr von Hasenauer, Gottfried Semper, Heinrich von Ferstel ou Friedrich von Schmidt sont choisis pour imprimer leur marque à ces aménagements. Le style de leur construction est entré dans l’histoire sous le nom de style Ringstrasse (une des formes de l’historicisme). Il s’agit d’un pluralisme stylistique qui vise à imiter les nombreuses formes architecturales héritées du passé : renaissance, baroque et gothique.
La fin du XIXe siècle vit l’avènement du Jugendstil viennois, qui abandonna les excès de faste pompeux de l’époque historiciste.
Nobles et grands bourgeois s’empressent d’édifier tout au long de la prestigieuse avenue nombre de pompeux palais. Beaucoup de ces édifices, autrefois propriétés privées, peuvent encore être admirés (quoique le plus souvent seulement de l’extérieur). On y compte plus de 650 palais et 120 édifices publics. Toutefois, les immeubles les plus remarquables ne sont pas les palais, mais bien plutôt les grands édifices publics.
Le 1er mai 1865, l’inauguration officielle a lieu devant la Burgtor en présence de l’empereur François-Joseph. Une partie seulement de la Ringstraße de 57 m de large est terminée à ce moment. Le centre de Vienne offre à partir de cette époque non seulement une scène à la société império-aristocratique, mais également à la haute bourgeoisie. L’empereur favorable à l’émancipation des Juifs, ceux-ci y construisent des demeures somptueuses comme les palais Epstein, Todesco ou Ephrussi.
carte postale ring
Les édifices de représentation impériale y voient aussi le jour : la Neue Burg, le musée d’Histoire de l’Art, le Museum d’Histoire naturelle, l’ Opéra et le Burgtheater entre autres.
En parallèle, des bâtiments qui reflétaient la nouvelle évidence démocratique de la population sont également construits. On choisit pour cela le modèle historico architectural se rapprochant le plus de la vocation de l’édifice : un temple grec pour le Parlement, un forum antique pour la résidence impériale, un beffroi gothique pour l’Hôtel de ville, une copie des cathédrales françaises pour l’église votive…
En pleine apogée, la Ringstraße compte aussi 27 cafés où se retrouve l’élite intellectuelle de la capitale. Parmi ceux-ci, le café Landtmann, l’un des plus célèbres cafés viennois, devint le rendez-vous des intellectuels comme Freud et de l’élite de la capitale à la sortie du théâtre juste à côté.
Une fois terminée, la Ringstraße joue différents rôles – et cela aujourd’hui encore : elle est l’une des artères de circulation principales de Vienne, un endroit où flâner, un lieu de rencontre, une rue de shopping et le témoin d’événements historiques. Les nombreux parcs qui le bordent ajoutent la dimension paysagère à cette architecture urbaine grandiose.
Construction de l’opéra
L’Opéra fut le premier des grands projets du Ring, et fut construit de 1861 à 1869. Les architectes, August Sicard von Sicardsburg et Eduard van der Nüll, le conçurent dans un style néo-renaissance qui subit de violentes critiques. Il est vrai que la proximité du Heinrichshof, un hôtel, nuisait à son caractère monumental, et que le niveau de la rue devant lui avait été relevé d’un mètre après la construction ; il fut qualifié de « Sadowa de l’architecture ». Van der Nüll se suicida, et Sicardsburg mourut d’un infarctus dix semaines plus tard, ce qui empêcha les deux architectes de voir leur ouvrage achevé.
L’Opéra est l’un des bâtiments les plus connus de Vienne, où il est appelé la « première maison du Ring ». Le bâtiment d’origine de August Sicard von Sicardsburg et Eduard van der Nüll, construit dans le style néoromantique et sévèrement critiqué lors de sa construction, fut inauguré le 25 mai 1869 par François-Joseph en personne.
A cette occasion, c’est une représentation du Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart qui est donnée et qui coïncide avec la perte des provinces autrichiennes d’Italie du Nord quelques temps auparavant.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 12 mars 1945, la scène fut détruite par un bombardement allié et le bâtiment ravagé par un incendie, à l’exception du foyer, du grand escalier, du vestibule et du salon de thé. La quasi-totalité des décors, des accessoires de plus de cent vingt opéras et de plus de cent cinquante mille costumes fut détruite.
Le monument fut reconstruit après la guerre par Erich Boltenstern. Il employa beaucoup de bois afin d’améliorer l’acoustique. La façade, l’entrée et le foyer décoré par Moritz von Schwind, épargnés par l’incendie, furent restaurés et gardèrent leur style premier.
Le Bal de l’Opéra, le plus prestigieux de la saison des bals, a lieu chaque hiver le jeudi précédant le mercredi des cendres. Il se tient dans la salle des spectacles, le parterre étant rehaussé jusqu’au niveau de la scène pour servir de piste de danse. L’événement rassemble des personnalités de la haute société, du monde des affaires et de la politique.
Le musée d’Histoire de l’Art a ouvert ses portes le 17 octobre 1891. Contrairement à de nombreux autres musées nationaux (musée du Louvre, musée de l’Ermitage, etc.) qui sont d’anciens palais, la fonction du bâtiment qui l’accueille a été fixée dès la construction. Il est installé dans un bâtiment imitant le style de la Renaissance italienne entrepris en 1871 et achevé en 1891.
Les collections du musée sont issues des collections impériales de la dynastie des Habsbourg auxquelles François-Joseph voulut donner un écrin à leur mesure. Elles rassemblent des œuvres allant de l’Antiquité égyptienne et grecque jusqu’au XVIIIe siècle, dans le domaine des arts décoratifs, et de la peinture.
Il possède entre autre, la plus grande collection d’œuvres de Pieter Brueghel l’Ancien ; dix-sept au total, dont les célèbres tableaux La Tour de Babel (1563) et Chasseurs dans la neige (1565).
Face à lui, un bâtiment identique abrite le muséum d’Histoire naturelle. Les deux édifices symétriques sont répartis de part et d’autre de la place Marie-Thérèse, au centre de laquelle trône la grande impératrice.
Juchée sur un piédestal, elle domine la place de ses 20 mètres de hauteur. Elle a été érigée en 1888 par Caspar Zumbusch qui a représenté la souveraine en majesté, tenant le sceptre à la main. A ses pieds, sont réunies les statues équestres de ses illustres généraux (Daun, Laudon, Traun, Khevenhüller) ainsi que les statues en pied de ses plus éminents serviteurs (le chancelier Kaunitz, le comte Mercy-Argenteau, le prince de Liechtenstein) et des grands compositeurs de son règne (Gluck, Haydn et Mozart).
L’ensemble constitué par les musée et la place Marie-Thérèse fait face au Burgtor, la porte de la Hofburg qui ouvre sur le Ring. Cet ensemble architectural devait former un quartier impérial avec la réalisation d’une aile identique à celle de la nouvelle Hofburg sur la Heldenplatz, réalisation ultime qui n’a pas abouti.
Le Parlement autrichien, siège des deux chambres de l’Assemblée fédérale, fut construit à Vienne par Theophil Hansen qui s’inspira directement de l’architecture grecque, qu’un long séjour à Athènes lui avait rendu familière, pour dessiner cet immense édifice néo-classique. Il fut bâti sur la Ringstrasse de 1874 à 1884 pour accueillir les réunions du Reichsrat, le conseil d’Empire rassemblant les représentants des différents États sous la souveraineté directe des Habsbourg. (Merci à Francky pour cet article – Photos : Francky et DR)
Damien B.
27 octobre 2016 @ 06:46
Merci à vous Francky.
Je me réserve la lecture de cet article très prometteur pour ce soir. L’architecture me passionne presque autant que l’Histoire. Ces deux disciplines sont d’ailleurs souvent en lien.
jul
27 octobre 2016 @ 06:55
Grand merci pour cet article passionnant Francky !
AnneLise
27 octobre 2016 @ 07:14
Encore une facette de la personnalité et de l’oeuvre de François Joseph inconnue !
Cette modernisation de la ville de Vienne est à mettre en parallèle avec celle de Paris voulue par Napoléon III à la même époque.
Vite la suite, Francky et merci !
neoclassique
27 octobre 2016 @ 07:44
Cher Francky
je salue à nouveau chapeau bas votre article.
Quelle érudition, quel récit passionnant vous nous faites§
puis je savoir combien de temps a nécessité l’écriture et le collecte de l’iconographie si riche qui l’ accompagne?
en tout cas c est chaque fois un régal de vous lire car on s’instruit et cela nous changes des chapeaux de Maxima ou des genoux anguleux de Létizia
Marnie
27 octobre 2016 @ 08:44
Je vous rejoins neoclassique, particulièrement sur votre dernière phrase !
Merci beaucoup Francky pour cet article précis et passionnant qui me fait mieux découvrir Vienne, moi qui n’y suis encore jamais allée, même si j’ai pu apercevoir déjà cette belle ville dans les livres ou lors des petites visites filmées lors du concert du Nouvel an :)
Sila
27 octobre 2016 @ 10:42
Oui, j’avalise entièrement. C’est intéressant et les anciennes vues de Vienne concrétisent merveilleusement votre article. Merci Francky et vivement la suite
Francky
27 octobre 2016 @ 21:07
Néoclassique,
François-Joseph et moi, c’est une très longue et vieille histoire…
Cet article fait partie d’une longue série consacrée à l’empereur François-Joseph à l’occasion du centenaire de sa disparition. Leur écriture est le résultat de recherches réalisées il y a plus de 20 ans pour certaines d’entre elles, de voyages effectués sur les territoires ayant appartenu à la double monarchie et de trouvailles parfois surprenantes et inattendues. Un exemple : la première photo illustrant cet article est la reproduction d’une gravure décorant ma chambre d’hôtel à Vienne.
Pour répondre à vos attentes et à l’intérêt des lectrices et lecteurs de ce site qui voudraient compléter la lecture de ces articles consacrés au souverain, voici les principales sources utilisées pour les réaliser.
Bonne lecture ! Amicalement.
Francky
Sources bibliographiques :
Jean-Paul Bled, François-Joseph, Fayard, Paris, 1987.
René Pinon, François-Joseph, Essai d’histoire psychologique, Perrin, Paris, 1917.
Raymond Recouly, François-Joseph, le crépuscule d’un empire, Éditions de France, Paris, 1936.
Comte de Saint-Aulaire, François-Joseph, Fayard, 1945.
Karl Tschuppik, François-Joseph, l’effondrement d’un empire, Armand Colin, Paris, 1933.
Otto Ernst, Le dernier siècle de la Cour de Vienne, François-Joseph intime, Payot, Paris, 1933.
Frédéric Lacombe, François-Joseph, un personnage aux multiples facettes, UPV, Montpellier, 1994.
Jean des Cars, Élisabeth d’Autriche ou la fatalité, Perrin, Paris, 1983.
Egon Corti, Élisabeth d’Autriche, Sissi, Payot, 1992.
Brigitte Hamann, Élisabeth d’Autriche, Fayard, Paris, 1985.
Joan Haslip, Élisabeth d’Autriche, l’impératrice de la solitude, Hachette, Paris, 1965.
Jean-Paul Bled, Rodolphe et Mayerling, Fayard, Paris, 1989.
Les manuscrits du CEDRE, L’Empire d’Autriche, Tomes 1-2-3, Paris, 1992.
Léopold, archiduc d’Autriche, Souvenirs de la Cour de Vienne, Payot, Paris, 1937.
L’Illustration, 1848-1916
Sources internet :
http://mannodenoto.overblog.com/
http://blogpatrickgermain.blogspot.fr/
https://www.wien.info/fr
Sources iconographiques :
Palais du Belvédère, François-Joseph empereur
Château de Schönbrunn, Exposition Homme et souverain
Musée des Carrosses impériaux, Exposition Représentation et simplicité
Musée du château d’Artstetten
Kaiservilla de Bad Ischl
Musée d’histoire de Bad Ischl
Documentation personnelle
JAY
27 octobre 2016 @ 08:00
Un Empereur visionnaire. C est bien souvent ce qui manque à nos dirigeants!
Marnie
27 octobre 2016 @ 08:48
On comprend mieux pourquoi l’Autriche des années 1950 était nostalgique de ce passé prestigieux, heureux, et du succès qu’ont pu remporter les films consacrés à Sissi ;)
Par ailleurs, je pense inévitablement à la Vienne de Zweig apparaissant dans « Le monde d’hier »… autres temps autres moeurs…. monde hélas perdu….
Jean Pierre
27 octobre 2016 @ 16:11
Les autrichiens n’ont jamais aimé Zweig.
Marnie
28 octobre 2016 @ 14:55
Je n’en sais rien, mais en tout cas cela n’enlève rien au fait que Zweig apporte un témoignage unique, historique et sensible sur la Vienne d’avant la guerre de 14, début de la fin de ce monde broyé à partir de ce moment là.
Marnie
28 octobre 2016 @ 14:56
La mention « par ailleurs » indiquait un changement d’idée dans mon propos, la 2e phrase n’est pas reliée à la 1ère.
griseldis
27 octobre 2016 @ 11:54
Je connais bien la ville j’y étais encore cet été. Je vais passer quelques heures délicieuses à lire vos textes et à regarder attentivement les photos pour tenter de les situer. Merci pour ce plaisir que je me promets.
beji
27 octobre 2016 @ 12:44
Moi qui suis une amoureuse de Vienne,je suis aux anges.Merci Franckie,j’attends jeudi
prochain avec impatience.
COLETTE C.
27 octobre 2016 @ 13:17
Merci, FRANCKY, pour ces photos inconnues des travaux, j’ai fait un merveilleux séjour à Vienne il y a une vingtaine d’années, et une belle promenade sur le Ring.
Jakob van Rijsel
27 octobre 2016 @ 13:47
Merci pour cet excellent article. Organisez-nous un voyage à Vienne Francky.
Francky
28 octobre 2016 @ 19:00
Jakob van Rijsel
Figurez-vous que j’y avais pensé pour réunir les lecteurs passionnés de N&R à l’occasion du centenaire de la disparition de François-Joseph.
Mais un tel voyage nécessite beaucoup de temps de préparation. Étant assez pris par mes obligations professionnelles et familiales, j’y ai renoncé et préféré une solution plus simple à travers cette série d’articles.
clement
27 octobre 2016 @ 14:07
Vienne est une capitale attachante où tout parait insouciance ! elle est à l’échelle humaine ,agrémentée de statues et de parcs qui évoquent la grandeur de l’Empire ! les cafés et les kiosques à musique sont des endroits agréables où l’on se sent bien ! on la quitte en emportant avec un brin de nostalgie des souvenirs d’un autre temps !
corentine
27 octobre 2016 @ 14:50
très intéressant, merci Francky
je n’avais pas l’image d’un souverain bâtisseur concernant François-Joseph . Je compte bien un jour visiter Vienne
June
27 octobre 2016 @ 17:00
Un de ces articles qui sont tellement intéressants sur n&r !
Merci Francky et vivement le prochain ?.
Cosmo
27 octobre 2016 @ 17:13
Bravo et Merci Francky ! Quelle bonne idée que ces différentes facettes de la vie de l’empereur François-Joseph.
Son frère, Louis-Victor, avait lui aussi un palais sur le Ring. L’impératrice Elisabeth se fir remarquer en n’assistant pas à l’inauguration de l’opéra. L’opéra de Budapest, cadeau de François-Joseph à la ville, bien que plus petit est sur le même modèle que celui de Vienne.
Peut-être allez-vous parler également du rôle joué par François-Joseph dans la Vienne Sécession ?
Amicalement
Cosmo
ciboulette
27 octobre 2016 @ 22:43
Grand merci , Francky , voici encore un article des plus intéressants , et qui me rappelle aussi de très bons souvenirs . Les tableaux de Brueghel sont impressionnants , la statue de Marie-Thérèse aussi .
Caroline
27 octobre 2016 @ 23:15
Francky,
Quel plaisir de lire votre article détaillé avec de belles photos nous montrant la splendeur de la belle ville de Vienne!
L’empereur a-t-il fait appel à une équipe d’architectes travaillant avec le baron Haussmann, le batisseur de Paris?
Merci d’avance!
Francky
28 octobre 2016 @ 19:12
Caroline,
Les architectes de François-Joseph étaient Theophil von Hansen, Karl Freiherr von Hasenauer, Gottfried Semper, Heinrich von Ferstel ou Friedrich von Schmidt. Il est vrai que ces travaux font penser à ceux réalisés à Paris par le baron Haussmann. La mode de l’époque était à l’ouverture des villes vers l’extérieur par de grands boulevards, en supprimant les remparts ou les rues trop étroites. A Vienne, comme à Budapest ou en Allemagne, c’est l’historicisme qui prévaut dans les réalisations architecturales: des constructions inspirées du passé; alors qu’à Paris, c’est un style nouveau qui apparaît, mêlant Baroque, Renaissance, Antiquité pour donner naissance au style Napoléon III.
Jean Sauzeau
28 octobre 2016 @ 09:25
Pour parodier l’Empereur,je dirais au sujet de votre passionnante contribution :
» es war sehr interessant,es hat mir gut gefallen »
MERCI
JAusten
28 octobre 2016 @ 21:11
j’en reste coite tellement ces photos anciennes et cet article me ravissent.
un immense merci Francky.
Juliette
28 octobre 2016 @ 21:12
Un article très intéressant à mettre en lien avec l »exposition qui ce tient au Musée d’Orsay: « Spectaculaire Second Empire ». On y met en relief la dimension de bâtisseur de Napoléon III, notamment dans le cadre les travaux d’Haussmann à Paris.
Vienne est une ville magique et s’est encore embellie sous le long règne de l’empereur.
Juliette
28 octobre 2016 @ 21:14
l’exposition qui se tient … pardon
Corsica
29 octobre 2016 @ 06:15
Francky, un immense merci pour cet article passionnant et ces photos d’une ville qui, comme la plupart des grandes capitales européennes, va se livrer, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, à de grands travaux. L’industrialisation galopante et l’afflux des populations rurales, associées à la volonté des états d’affirmer leur puissance, leur nouvelle unité ou leur nouvelle existence vont entraîner cette course folle à la modernité. Ici, c’est le ring de Vienne alors qu’à Paris, Haussmann fait disparaître le Paris médiéval ; à Madrid, on trace des boulevards ; à Londres, on creuse le métro et construit des gares ; à Berlin, on abat le mur d’octroi pour agrandir la ville ; à Rome, de nouveaux quartiers apparaissent autour de la gare Termini etc. » Une effervescence généralisée qui a transformé à jamais l’urbanisme des capitales.
Votre triste anecdote du suicide de l’architecte de l’opéra m’a fait penser à toutes ces légendes urbaines qui parlent de suicides d’architectes ou de sculpteurs. À Lyon, on dit que Lemot, le sculpteur de la statue cavalière de Louis XIV, située au centre de la place Bellecour, s’est suicidé car il avait oublié les étriers et la selle alors que le roi, simplement représenté en empereur romain, monte à cru. À Antibes, c’est le sculpteur du Poilu du Fort carré qui s’est suicidé car il a placé le fusil dans la main gauche. Ce qui pourtant est tout à fait normal pour un grenadier, comme l’atteste les grenades posées à ses pieds. À Bruxelles, l’architecte se serait jeté du haut du beffroi par manque de symétrie des ailes de son Hôtel de Ville, ailes qui ont pourtant été construites à deux époques différentes et par deux architectes différents. Malheureusement à Vienne, ce n’était pas une légende mais une triste réalité pour un homme dont l’épouse était enceinte de huit mois. Si Paris valait bien une messe, l’opéra de Vienne ne valait certainement pas la mort d’Eduard van der Nüll, tout particulièrement pour sa famille.
Albane
29 octobre 2016 @ 19:00
Merci beaucoup, Francky, de nous partager votre passion pour l’empereur François-Joseph et Vienne ! C’est une capitale culturelle, très agréable à habiter à ce qui paraît, ni trop grande ni trop petite, avec un style unique alliant majesté et modernité. Je m’étais figurée une ville très impressionnante et un peu sévère en y allant une première fois, j’ai en fait été tout de suite conquise et j’aime y retourner quand je le peux !
Encore bravo pour votre travail d’historien !