Le prince héritier Frederik de Danemark et le prince héritier Haakon de Norvège ont assisté à une cérémonie à Roskilde et ont déposé chacun une couronne sur la tombe du roi Christian VIII de Danemark.
Christian VIII de Danemark a été roi de Danemark de 1839 à 1848. Auparavant, il avait été un protagoniste dans la création de la Convention norvégienne ratifiée le 17 mai 1814. Il en a été surtout le fervent défenseur.
Elu roi de Norvège en mai 1814 par les 112 de Eidsvoll, sous le nom de Christian Frederic de Norvège, il a consenti à renoncer au trône de Norvège, en novembre 1814, après un conflit avec les Suédois, si les suédois acceptaient la mise en oeuvre de la Constitution démocratique norvégienne adoptée en mai 1814. (Merci à Agnès pour ce reportage)
agnes
24 mai 2014 @ 05:34
6è photo ; à gauche, la garde royale de Norvège et à droite celle du Danemark
dernière photo : la garde royale de Norvège
agnes
24 mai 2014 @ 05:44
Christian VIII avait défendu la constitution norvégienne, il était jeune et enthousiaste.
Cependant, il a décu les danois pendant son règne sur le Danemark. Il devint roi de Danemark en 1839, à l’âge de 53 ans et règna selon les règles strictes du pouvoir monarchique absolu.
C’est son successeur Frederic VII qui accepta la fin de l’absolutisme royal, suite à des remous, et fit adopter la constitution danoise en 1849, un an après son accession au trône.
Danielle
24 mai 2014 @ 12:04
Des couronnes très simples, sans fleurs, à l’image de ces deux pays.
Deux hommes fort élégants en uniformes.
flabemont8
24 mai 2014 @ 12:57
Les uniformes sont inspirés par ceux de la Grande-Bretagne.
Les deux princes représentent l’avenir et la paix .
Claude Patricia
24 mai 2014 @ 19:20
Bonsoir à tous,
Le Danemark
Le Jubilé du roi Christian IX (14 novembre 1903).
Le 15 novembre 1903, on célèbre au Danemark le Jubilé de Sa Majesté le roi Christian IX.
Il y a en effet quarante ans que ce roi est monté sur le trône. Cette fête attirera l’attention de l’Europe entière, car à vrai dire, le souverain danois, bien qu’il règne sur le plus petit continent, occupe parmi les monarques une place singulièrement importante.
Est-il besoin de rappeler ici, que, parmi ses filles, l’une Alexandra a épousé en 1863 le prince de Galles et qu’elle est aujourd’hui assise sur le trône de la Grande-Bretagne et des Indes, que la seconde Dagmar, a porté la lourde couronne de toutes les Russies; que la troisième Thyra est depuis 1878 l’épouse de ce duc de Cumberland auquel la Prusse a pris le trésor des Guelfes sans jamais voir pu l’amener à abdiquer ses droits de prétendants?
Des fils du roi Christian, l’un Georges est roi des Hellènes, l’autre Valdemar, uni à la princesse Marie d’Orléans, a refusé la couronne de Bulgarie pour rester auprès de son père.
Sans doute, tous ces princes, toutes ces princesses, qui ont conservé pieusement les souvenirs bénis de la patrie et l’amour de leurs vieux parents, se sont empressés d’accourir pour venir témoigner leur affectueux respect au vieux monarque, maintenant seul et triste depuis la mort de la reine Louise.
Mais, certainement, la France républicaine elle-même ne verra pas d’un œil indifférent la fête royale de Copenhague. Elle se rappellera les témoignages de sympathie qui lui vinrent, au jours de deuil, de ce vaillant et fier petit peuple, victime, lui aussi, avant elle des abus de la force. Elle s’associera d’autant plus volontiers à la joie des Danois, qu’il pourrait même, à un moment donné, lui être utile, précieux, d’avoir des sympathies actives au nord de l’Allemagne.
En effet, le Danemark, qui occupe sur la carte d’Europe une place peu étendue, peut-être, en réalité un facteur important dans les calculs de l’avenir. C’est le raisonnement des Allemands, qui pensent qu’en cas d’une conflagration européenne ce serait une éventualité inquiétante de voir le port de Copenhague ouvert aux flottes russes et françaises. Cette préoccupation est justifiée, car l’Allemagne ne possède pas de port qui soit comparable à celui de Copenhague, principalement pour évacuer les blessés et ravitailler les troupes
Le prince Christian n’était pas appelé à régner et l’on ne pensait sérieusement à lui avant le moment où il fallut sérieusement se demander qui porterait la couronne royale de Danemark après la mort de Frédéric VII. Ce roi, marié deux fois, n’avait pas eu d’enfants, et son oncle, dernier descendant direct de la race royale, s’éteignit également sans héritier.
Le jeune prince Christian de Glucksborg était très près apparenté à la lignée royale, étant le neuvième descendant mâle du roi Christian III.
Il était né le 8 avril 1818 au château de Gottorp; il était fils de Frédéric-Wilhem-Léopold, duc de Slesvig-Holtein et de Louise-Caroline de Hesse-Cassel. Son père, beau-frère du roi frédéric VI, s’étai montré très dévoué à son allier et le jeune Christian avait lui-même abdiqué ses droits aux duchés de Sesvig-Holstein au profit de la maison royale de Danemark.
Christian de Glucksborg, le 26 mais 1842, dont les droits à la couronne de Danemark étaient précisés par la loi de succession au trône. Ce jeune prince enfin, très beau cavalier et très courageux, avait encore l’avantage de s’être adonné aux armes dès son adolescence écoulée au Danemark et s’était couvert de gloire dans la première guerre contre la Prusse. Tout cela l’avait rendu fort populaire.
En 1853, le roi Frédéric VII, se conformant donc aux vœux de son peuple, proclama Christian comme son successeur futur, après une entente avec les puissances, dont acte fut signé à Londres le 8 mai 1852.
A suivre! Ce texte est du Vicomte de Colleville et H. de Zepelin.
Caroline
24 mai 2014 @ 23:48
Agnes,merci pour vos explications!
Que ces princes sont beaux avec leur uniforme militaire!
Claude Patricia
9 juin 2014 @ 12:50
Bonjour à tous,
Suite du texte sur ce roi et son jubilé. Nous sommes toujours en 1903.
Le 15 novembre 1863, le roi Frédéric s’éteignait, après avoir doté le Danemark d’une constitution très libérale et accordé même le suffrage universel à son peuple. Christian, le nouveau roi, était dans toute la maturité de son âge, de son intelligence et de sa force lorsqu’il ceignit la couronne. La confiance qu’il avait inspiré à ses soldats allait lui être nécessaire encore, car de nouvelles hostilités étaient imminentes avec l’Allemagne pour la possession du Slesvig-Holstein.
Nous avons vu, en effet que Christian avait abandonné ses droits sur les duchés au profit du Danemark.
Aussitôt l’avènement de ce prince, la Prusse, avec une habile perfidie, soutint les prétentions de la branche allemande d’Augustenbourg à la possession de ces duchés. La guerre commença le 1er février 1864 par l’entrée sur le territoire danois du général Wrangel, commandant les armées allemandes.
Cette campagne terrible fut illustrée par d’héroiques combats dans lesquels le roi risqua maintes fois sa vie; partout où ses soldats étaient en péril, Christian voulait être avec eux, et jamais officier de fortune ne fit aussi bon marché de son existence. Une toile, célèbre là-bas, du peintre Otto Bache-qui a consacré une autre de ses œuvres à retracer le départ du prince Christian pour la campagne de 1848-1850-représente le roi danois au milieu des défenseurs de Duppel, pendant cette guerre mémorable. Hélas! Devant le nombre, toute résistance fut inutile. Malgré plusieurs victoires, trop chèrement payées, le Danemark dut se résigner à traiter, et il lui fallu abandonner ses provinces au brutal vainqueur. La paix fut signée le 30 octobre 1864.
Le Danemark cédait le sud du Jutland, le duché de Holstein et celui de Lauenbourg à la Prusse et à l’Autriche coalisés contre ce petit peuple. Mais la possession de ces deux provinces voilement arrachées devait bientôt mettre aux prises les deux ravisseurs, et en 1866, parle traité de Prague, l’Autriche se voyait à son tour obligée d’abandonner tous ses droits à la Prusse triomphante. Elle y avait mis pourtant la condition que le nord du Slesvig devrait aussitôt rentrer sous la domination danoise, si le pays consulté l’exigeait. Jamais cette condition d’un référendum populaire dans ce pays annexé ne fut remplie par la Prusse, et c’est toujours indûment que cette population souffre sous le joug détesté de l’Allemagne.
La défaite accabla cruellement le peuple danois, mais elle l’attacha pour toujours à son nouveau prince et à la reine, qui tous les deux avaient partagé si noblement ses douleurs. Jamais princes ne furent adorés de leurs sujets comme Christian et Louise, mais il faut le reconnaître, jamais princes par la simplicité de leur vie, par la bonté de leur cœur, par l’affabilité de leur abord, par l’honnêteté de leur vie privée, ne furent plus dignes de l’affection de leur peuple.
Le roi ne fut pas seulement un soldat, un glorieux vaincu qui commanda le respect par sa vaillance et sa science militaire à tous ceux qui étudièrent attentivement son rôle dans les guerres allemandes. Il fut aussi un administrateur diligent, un chef d’état avisé, d’un sang-froid et d’une hauteur de vue qu’on estime dans les chancelleries. Il restaura les finances de son pays obérées par la guerre; il négocia des traités de commerce avec la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie, tous à l’avantage de l’industrie et de l’agriculture danoise, qui se relevèrent rapidement et qui sont maintenant en pleine prospérité. Enfin avec une opiniâtreté qui triompha à maintes reprises avec des hésitations de son parlement, il fit élevé des fortifications redoutables pour défendre Copenhague et son port contre les entreprises possibles de ses envieux voisins. Tant de souci de la chose publique désarma toute opposition, et la personne du roi, devenue sacrée, fut toujours tenue en dehors des luttes politiques du Parlement et au-dessus de tous les partis.
A suivre!
Claude Patricia
9 juin 2014 @ 19:42
Suite
Nous avons esquissé à grands traits les faits principaux du règne de Christian. Il nous reste encore à faire rapidement connaître le côté intime de cette cour où les plus grands princes se réunissent si volontiers autour du vieux roi pour chercher à lui faire oublier la perte si douloureuse de la bonne reine qu’on appelait avec une respectueuse familiarité « la belle-mère de l’Europe »
Au temps de la reine Louise, c’était un spectacle assez piquant que de voir, réunies à cette cour si simple les physionomies du tsar Alexandre III, du prince de Galles, de l’impératrice de Russie et de la Princesse de Galles, chez eux, si jaloux d’étiquette et de prestige. Ici plus de mise en scène, plus de cérémonial, une bonne vie bourgeoise pleine de gaieté et de laisser-aller.
Chaque été, la société de Copenhague, au moment où s’en va la cour, quitte la ville derrière elle pour s’installer aux bains de mer de Klampenborg et de Charlottenlund, délicieux séjours qui rappellent le Scheveningue de la Haye.
C’est au milieu de cette paisible nature que les princesses danoises ont passé les beaux jours de leur jeunesse et c’est là qu’elles aiment à revenir car chaque coin est peuplé pour elle de chers souvenirs.
Aussi, quand arrivent les beaux jours, ni Pétersbourg ni Londres ne peuvent les retenir. C’est d’abord Bernstorf, le château de Charlottenlund, tout près de Copenhague, qui les attire. Dans ce tout petit manoir l’impératrice douairière de Russie et la reine d’Angleterre ont conservé leurs chambres de jeunes filles, modestement meublés comme au temps où elles avaient quinze ans. Aussitôt arrivées, les princesses se remettent vite à la douce vie de leur jeunesse. Dans le petit château, la place est étroite, si étroite qu’il faut se serrer bien près les uns des autres. Il faut voir alors le roi Christian présider ces dîner de famille pour comprendre la tendresse du vieux monarque envers ses enfants.
C’est ensuite à Fredensborg, un grand et très beau château, que se réunit la famille royale. Là encore elle mène une vie régulière et sans faste, et c’est avec le soin le plus jaloux qu’elle se cache aux importuns, aux hommes politiques, qu’elle évite à toutes les fêtes, n’ouvrant ses rangs que devant un parent.
Tous les princes et princesses se lèvent de bonne heure à Fredensborg. Ils prennent isolement leur premier repas. Puis chacun, au grès de son désir, parcourt le magnifique parc égayé, dès le matin par les éclats de rire des nombreux enfants de la princesse Marie. A 11heures, on se réunit pour le déjeuner, un déjeuner danois composé de mets étranges et plantureux, auquel on fait généralement honneur.
Après le repas, l’impératrice et la reine font quelques visites dans le voisinage, chez de braves gens qu’elles ont connus dans leur enfance, ou bien elles montent dans une sorte de duc à un seul cheval, et conduites par le roi leur père, elles s’en vont ainsi aux villages voisins où chacun sort de sa demeure pour les saluer et leur parler
Si le roi aperçoit d’aventure un vieux soldat, il l’arrête familièrement et alors commencent d’interminables conversations. Après quoi on rentre et c’est au tour de la princesse Marie d’accaparer le vieux roi qui ne saurait passer une journée sans s’entretenir longuement avec sa belle-fille préférée.
Elle est si charmante, du rets, la princesse marie d’Orléans, si vraiment bonne, si simple! Elle parle parfaitement le danois, avec un léger accent français. Elle est adorée de tous. Au commencement de son mariage sa gaieté parisienne scandalisait un peu la vieille reine; mais elle sut bientôt gagner si complètement le cœur de sa belle-mère que celle-ci ne la voulait plus quitter jamais et qu’elle l’aimait comme ses propres filles. Quant au roi, il fut toujours charmé par la grâce de la princesse et elle n’a cessé d’avoir sur lui une influence dont elle a usé en maintes circonstances au profit de son pays d’origine.
Article du Vicomte de Colleville et H. de Zepelin.