A l’université d’Oslo, le prince héritier Haakon de Norvège a remis le prix Abel 2024 au mathématicien français Michel Talagrand pour ses contributions pionnières à la théorie des probabilités et à l’analyse fonctionnelle.
A l’université d’Oslo, le prince héritier Haakon de Norvège a remis le prix Abel 2024 au mathématicien français Michel Talagrand pour ses contributions pionnières à la théorie des probabilités et à l’analyse fonctionnelle.
Joelle Iemma
23 mai 2024 @ 07:06
Je ne comprenais rien en mathématiques, c’est pareil 50 ans après. Cela ne m’a jamais manqué. Mais bravo pour ce prix à M. Michel TALAGRAND ! Cela me semble magique s’être doué pour cette matière !
Fleur
23 mai 2024 @ 17:16
Vous n’êtes pas la seule… Avec physique-chimie, c’étaient mes bêtes noires à l’école. Les maths et moi on n’est pas copains…
particule
23 mai 2024 @ 07:35
Un futur roi très à la page.
Claude Patricia
23 mai 2024 @ 08:08
J ai étudié les probabilités au lycée
C était intéressant mais devant passer un bac lettres et langues je ne me suis pas attachée à approfondir les maths.plus tard j ai repris des cours et je maîtrisais mieux.
J ai même eu de meilleures notes en math qu en français du coup
Je passais les concours de la fonction publique.
Leonor
23 mai 2024 @ 09:30
Euh …… la » la théorie des probabilités et l’analyse fonctionnelle »…. Bon, d’accord.
Leonor
23 mai 2024 @ 09:37
Pourquoi les maths, qui sont semble-t-il si utiles, pourquoi donc sont-elles si hermétiques ?
Est-ce que ce sont les maths qui sont hermétiques en elles-mêmes, ou la manière dont elles sont formulées ?
Pourquoi est-ce que jamais aucun des profs de maths que j’ai eus n’a-t-il jamais été fichu d’exposer clairement à quoi ça servait et comment on s’en servait ? Et ça n’est pas faute de les avoir questionnés, harcelés .
L’arithmétique, OK, au marché, je calcule plus vite que la caisse de ma maraîchère.
La géométrie, jusqu’à un certain pint, oui, quand j’ai besoin de connaître la surface d’un pré.
Mais, après ….. Des années et des années de maths sans rien y comprendre …
Est-ce une question de langage ? De jargon ? De manque de pédagogie ?
Parce que, expliquer un truc abscons dans un langage abscons, c’est sûr que ça ne va pas aider le potache, même avide d’apprendre.
Ou est-ce que, simplement, les maths, ce n’est pas pour moi ?
Mystère, mystère .
Pascal Hervé
23 mai 2024 @ 12:12
La ”superficie” , la ”surface” relève je crois de la pédologie .
Anne-Laure
23 mai 2024 @ 14:45
Leonor : je suis prof de maths (en école d’ingénieurs) et je pense qu’il y a effectivement un manque de pédagogie chez certains enseignants…
Mais je me demandais à quelle période vous aviez fait vos études. Je me rappelle des collègues plus âgés que moi qui avaient été en lycée vers les années 70 ou au début des années 80, à la fameuse époque des « maths modernes », certains m’avaient montré leurs cours et souvent c’était présenté de manière extrêmement abstraite, sans exemples, sans applications : je n’étais pas étonnée d’apprendre que la plupart des élèves étaient totalement perdus (même mes étudiants seraient perdus si je faisais des cours avec une succession de définitions et de théorèmes sans aucun exemple). J’ai l’impression qu’à l’heure actuelle, les cours insistent beaucoup plus sur les applications (et les probabilités et les statistiques sont abordées beaucoup plus tôt).
Vous n »avez jamais eu envie d’essayer de lire des ouvrages de vulgarisation sur les maths ? Quand j’étais ado, j’avais bien aimé « Les nombres et leurs mystères » d’André Warusfel, je ne sais pas s’il me plairait autant aujourd’hui.
« Histoire des codes secrets » de Simon Singh est un bon ouvrage de vulgarisation au sujet de la cryptographie (domaine à cheval entre maths et informatique), il y a beaucoup d’anecdotes historiques intéressantes (par exemple au sujet de Marie Stuart, qui correspondait par messages codés avec ses partisans, mais dont les messages étaient en fait interceptés et recopiés par un agent double : le code a été déchiffré par le chef du service d’espionnage d’Elizabeth 1ère, ce qui a conduit à l’arrestation de Marie et à son exécution…)
Anne-Laure
23 mai 2024 @ 15:03
Par ailleurs, le « à quoi ça sert » peut être une question compliquée.
Il y a beaucoup de cas où certains résultats mathématiques n’ont pas eu d’applications pratiques pendant longtemps, et puis ont servi ensuite.
Il me semble que c’était le cas pour les théories mathématiques utilisées par Einstein dans sa théorie de la relativité.
Et un autre exemple très connu parmi les mathématiciens : pendant des siècles, la théorie des nombres (en gros, l’étude des propriétés des nombres entiers : par exemple les propriétés des nombres premiers, les diviseurs communs, etc.) a été pendant très longtemps une discipline avec peu d’applications pratiques (à part les questions de calendriers par ex.) Et vers 1940, le mathématicien George Hardy se félicitait du fait c’était un domaine qui avait peu d’applications pratiques, et en particulier peu d’applications pour faire la guerre (comme beaucoup de sa génératon, il avait été traumatisé par la Grande Guerre).
Mais à l’heure actuelle, une des applications principales de la théorie des nombres est… la cryptographie, qui a sert aussi bien dans des domaines civils (confidentialité des communications, sécurisation des transactions bancaires, etc.) que militaires. Et beaucoup de spécialistes sont employés par les armées (et leurs travaux sont classifiés).
Quand à Michel Talagrand : ce n’est pas mon domaine, mais un de ses livres de probablités est vraiment considéré comme une référence en la matière (par ailleurs, le prix Abel est extrêmement prestigieux parmi les mathématiciens).
Pour ceux qui lisent l’anglais, il y a un joli texte autobiographique sur le site de Michel Talagrand :
https://michel.talagrand.net/longbio.pdf
Il y explique entre autres qu’il a failli ne pas pouvoir rentrer au collège car il avait fait trop de fautes d’orthographe à l’examen d’entrée (son père, lui même professeur de mathématiques, avait réussi à le faire admettre quand même), et que son intérêt pour les mathématiques a commencé quand, à l’âge de 15 ans, il a été hospitalisé pendant 6 mois pour de graves problèmes oculaires, et a fait des mathématiques pour s’occuper.
Passiflore
24 mai 2024 @ 18:24
Anne-Laure, quelle est la différence entre le Prix Abel et la Médaille Fields ?
DEB
24 mai 2024 @ 19:05
Merci, Anne-Laure.
Très, très intéressant.
Leonor
24 mai 2024 @ 21:43
Merci infiniment, Anne-Laure pour votre réponse et votre compréhension; pour les exemples que vous donnez, les indications historiques, et les références bibliographiques. Je vais les garder précieusement, les stocker, et m’en servir au fur et à mesure.
A propos de votre question sur l’époque de mes études ( par rapport aux « maths modernes ») :
++ 6e, 5e, 4e en littéraire allemand-latin. Maths : algèbre et géométrie, avec une professeur qui ne comprenait pas pourquoi nous ne comprenions pas les termes qu’elle utilisait. Résultat : une classe entière d’élèves supposés costauds ( j’ai appris cela plus tard ! ), .complètement larguée en maths.
++ 3e : la professeur de maths – une vieille dame énergique et qui avait passé l’âge de craindre une inspection – procéda à un état des lieux, et prit les choses en main :
» Mesdemoiselles, vous êtes fortes dans toutes les matières. Il n’y a aucune raison pour que vous ne le soyez pas en mathématiques. Or, vous ne savez rien. Nous allons donc rattraper les programmes de 6e, 5e, 4e en un trimestre. A Noël, ce sera fait. »
Et ce fut fait. Avec ordre et méthode, explication et définition de chaque terme utilisé du langage mathématique, suivi rapproché de chaque élève, et une rigueur implacable.
Les choses devenaient lumineuses.
Cette dame a été très aimée .
J’ai encore les 4 cahiers de cette année-là. Ils servent à mes petites-filles.
++ Mais, patatras, en seconde : débarquement des maths modernes.
Une aberration en soi, je ne sais pas.
Mais à l’évidence une aberration pédagogique que cette intrusion soudaine sans préparation de personne.
Et là, Anne-Laure, votre hypothèse s’avère exacte.
Tout le bénéfice de la fameuse année de 3e fut perdu.
Fin des maths . Je lisais Virgile pendant le cours de maths pour ne pas tout à fait perdre mon temps. La mort de Didon, c’était quand même plus passionnant !
Alors, oui, Esquiline, certes, il y a un jargon dans tous les métiers ou fonctions. C’est utile et normal , ENTRE gens de métier.
Mais quand on est professeur, on a à expliquer les termes professionnels POUR pouvoir les employer utilement auprès des élèves ou étudiants. Ca vaut dans beaucoup de matières, pas seulement en maths.
Merci aussi, Anne-Laure, d’avoir bien voulu reconnaître qu’ « il y a un manque de pédagogie chez certains enseignants ».
L’histoire de ma classe de 3e en est un exemple inversé.
Un autre exemple : lors de mon année de 5e, j’ai un jour tellement râlé devant des devoirs incompréhensibles que mon frère aîné, un matheux et excellent pédagogue, est intervenu :
– Assieds-toi. Il s’agit de quoi ?
– …. grrrr….. fractions …. (etc)
– OK. Fais voir. …… Laisse tomber ces règles écrites comme ça. C’est du charabia. Viens, je te montre.
En dix minutes, les choses étaient devenues claires.
Il avait, simplement, traduit, et montré.
Alors, si, la pédagogie des professeurs est importante, voire essentielle.
Encore merci, Anne-Laure, mille fois.
Je ferai bon usage des contenus de vos messages.
Esquiline
23 mai 2024 @ 15:36
Si on en reste au à quoi ça sert ni les maths, ni les langues dites mortes, ni la littérature, ni la philo, ni la musique ne sont utiles, consciemment du moins.
Inutile de charger les profs, chaque discipline a son langage, votre dernière phrase résume bien la situation, l’univers de la Mathématique n’est pas pour vous.
Alors contentez-vous des notions basiques d’arithmétique, de géométrie et même d’algèbre qui a aussi son utilité pratique.
Leonor
24 mai 2024 @ 21:50
Esquiline, je n’ai pas l’habitude de me contenter .
Et, que si, que si, les langues mortes sont utiles, ainsi que la littérature et la philosophie.
Par exemple : j’ai été formée à une logique implacable , au droit et à la clarté de la langue par … Cicéron.
Pour le reste, je vous ai répondu plus haut dans ma réponse aux posts bienveillants d »Anne-Laure.
Amicalement
L.
Brimbelle
23 mai 2024 @ 21:10
Même chose pour moi. Mes parents m’ont toujours fait prendre des cours particuliers, j’ai « usé « un certain nombre de professeurs, pas de progrès. Tout de même, il m’est resté le côté pratique pour les comptes rapides, les proportions en cuisine et… les rabais pour les soldes !
Leonor
24 mai 2024 @ 20:46
Merci pour le rire , Brimbelle ! J’ai adoré votre … » rabais pour les soldes » !
PS: Au fait, les brimbelles, c’est un mot des Vosges , n’est-ce pas ? C’est si bon, les brimbelles.
JAusten
23 mai 2024 @ 10:09
Les lois de probabilités sont plus qu’importantes en économie. On voit leur utilisation tous les jours : sondages, météo, finances etc. C’est clairement la matière la plus mise en pratique après la règle de 3 😂
Pascal Hervé
23 mai 2024 @ 12:18
La règle de trois est fondamentale et tangible.
Les probabilités sont très importantes mais malheur à ceux qui en font un usage simpliste, dans ce cadre la notion de ”hasard ” me semble souvent mal comprise et le tout me semble appeler un contrepoint que je suis totalement incapable de formuler.
Michelle du Québec
23 mai 2024 @ 11:11
Lors de mes études pré-universitaires, je préférais, et de beaucoup, le calcul différentiel et intégral même si je n’ai jamais compris à quoi cela pouvait bien servir. Je voyais cela comme une belle gymnastique pour le cerveau.
Leonor
24 mai 2024 @ 21:57
Je peux très bien comprendre cela, Michelle ( du Québec, veinarde ! ), qu’on ait du plaisir, simplement à la gymnastique du cerveau. Pour ma part, c’est avec la grammaire, la linguistique et les langues que j’adore jouer .
Ah, et en musique, avec le solfège. Si, si ! A tout prendre, le solfège et l’harmonie, ça relève des maths ! :-))
Le la 4 , celui du diapason produit un son d’une fréquence de 440 Hz.
Danielle
23 mai 2024 @ 12:57
Félicitations à ce mathématicien.
Leonor, comme vous je suis nulle en maths, de même pour mon fils qui heureusement excelle dans le business, même mon mari n’a rien pu faire pour nous.
Leonor
24 mai 2024 @ 22:02
Merci de votre témoignage, Danielle .
Il y a peut-être aussi différentes façons de raisonner, autres que les méthodes standard enseignées.
L’un de mes fils résolvait ses problèmes de maths en 2 temps 3 mouvements, par de tout autres voies que celles qu’attendait le professeur. Sans compter qu’il n’écrivait pas comment il faisait .
Votre fils, Danielle,excelle dans le business. C’est donc bien que , maths ou pas maths, il doit savoir compter !
Comme quoi…
MartineR
23 mai 2024 @ 13:17
L’équivalent du Nobel pour les mathématiques
.Perlaine
24 mai 2024 @ 15:16
Martine R – Il me semble que c’est le prix Fields qui est l’équivalent du Nobel