Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) est un diplomate et homme politique qui assista au fil de l’histoire aux couronnements de Louis XVI, Napoléon I et de Charles X.
Fin stratège financier, l’empereur Napoléon lui faisait confiance pour gérer ce que l’on désignerait aujourd’hui comme ses relations publiques.
Talleyrand comme le prince de Condé sous le règne du roi Louis XIV, a la flatteuse réputation d’être un hôte parfait et de posséder la meilleure table de Paris y compris pour les vins. Il se plaisait aussi à découper les pièces de viande pour ses invités.
Napoléon avait financé l’achat du château de Valencay dans l’Indre pour que Talleyrand puisse organiser des dîners. On sait que l’empereur n’était pas un fin gourmet et surtout qu’il avait pour habitude de ne consacrer que quelques instants à ses repas au grand dam de ses convives.
C’est ainsi que Talleyrand embaucha le chef Carême, resté à la postérité comme « le roi des cuisiniers, le cuisinier des rois », pour tenir les cuisines de Valencay. Il fixa la barre haute : proposer tous les jours des menus différents sans redite pendant une année !
Un défi que releva avec brio Carême qui après la chute de Napoléon entra au service du futur roi George IV à Londres.
Talleyrand prenait plaisir à recevoir, veillait à la composition des menus de ses dîners de qualité avec des mets rares qui enchantaient à chaque fois l’assistance.
La sauce Talleyrand est réalisée à base d’un fond de veau brun, de Madère, échalotes et du beurre. Elle se marie très bien avec le bœuf.
Ingrédients pour 4 personnes
- 50 cl de fond de veau
- 10cl de porto
- 2 échalotes
- 1 truffe de 20 g
- 1 carotte
- 30 g de beurre
- Sel et poivre
Préparation :
Eplucher et ciseler finement les échalotes. Couper la carotte en dés. Dans une casserole, faire fondre 15g de beurre et ajouter les échalotes et la carotte. Cuire à feu doux jusqu’à ce que les échalotes soient dorées. Tailler la truffe en julienne. Verser le porto et le fond de veau. Remuer et laisser mijoter à feu doux pendant 15 min. Passer le contenu de la casserole au chinois. Ensuite, mettre le reste du beurre et le faire fondre doucement en mélangeant. Ajouter la julienne de truffes. Assaisonner selon votre goût. Servir de préférence avec une pièce de bœuf.
Val
9 octobre 2022 @ 07:47
Mon cher Diable Boiteux ! Homme incroyable avec un humour !!
Un matin de bonne heure il croise dans la Galerie des glaces de Versailles une vieille Marquise , moqueuse qui louchait et qui lui demandait .. comment allez vous mon cher Duc aujourd’hui ? Il lui repondit aussi bien que vos yeux ma chère Marquise .
Divin non ?
Carole 007 - (Carolus)
9 octobre 2022 @ 09:53
Voui ! 😋
Robespierre
9 octobre 2022 @ 10:42
Dans sa biographie du Diable Boiteux, Emmanuel de Waresquiel dit que son pied bot, qui le faisait boiter n’était pas dû à la chute d’une commode pendant ses années de mise en nourrice mais à une tare familiale, et qu’un proche parent avait cette infirmité. Talleyrand ou a la famille ont peut-être diffusé cette légende, trouvant la réalité moins supportable. Je ne connais pas le fin mot de l’histoire.
En tout cas, ça ne l’empêchait pas de plaire aux dames et son esprit était renommé. Madame de Staël disait que si elle devait payer à chacun de ses bons mots, elle se retrouverait ruinée.
Robespierre
9 octobre 2022 @ 10:43
… Talleyrand ou sa famille… désolé
Beque
10 octobre 2022 @ 21:06
C’est impressionnant de voir, dans la salle des Trésors ouverte en 2018 dans le château de Valençay, les chaussures orthopédiques de Talleyrand, mais aussi ses épées d’apparat, ses décorations diplomatiques, ses costumes de haut dignitaire.
Cosmo
9 octobre 2022 @ 13:00
Sauf qu’il n’était pas duc sous l’Ancien Régime mais évêque d’Autun. Il ne fut duc qu’après la chute de l’empereur qui l’avait créé prince de Benevent. Le roi des Deux-Siciles le fit duc en 1815 et Louis XVIII, duc de Dino en 1817. Cela n’élève rien à son sens la répartie et n’ajoute rien à sa rouerie.
Antoine
10 octobre 2022 @ 13:29
Merci de cette précision, Cosmo.
J’ai failli l’écrire mais ma paresse naturelle m’en a dissuadé.
Teddy
9 octobre 2022 @ 08:21
Sauce de riches
Laurent
9 octobre 2022 @ 14:49
C’est une sauce
Que vient faire la notion de riche là dedans
Il devient impossible de faire ou de dire quoique ce soit sans essayer de faire culpabiliser les gens pour le comportement de leurs ancêtres
Tant mieux si des gens appréciaient cette sauce
Je suis descendant de laboureurs et je ne passe pas mon temps à cracher sur les riches
Catherine
10 octobre 2022 @ 20:42
Il n’est pourtant pas difficile à saisir.
Vingt grammes de truffe rien que pour la sauce, voilà ce qui est du bon, sauf que ce n’est pas du petit budget.
Fleur
12 octobre 2022 @ 16:11
Oui, si Teddy ne l’a pas dit avec ironie ou esprit critique, il a raison, c’est bien une sauce de riches. Il devait effectivement penser au budget
Vitabel
11 octobre 2022 @ 12:22
Cette sauce me plaît également et je suis d’accord avec Laurent, il faut arrêter ce genre de ressentiment.
Beque
11 octobre 2022 @ 20:28
Laurent, vous avez raison. Mais les laboureurs n’étaient pas forcément pauvres. Souvenez-vous de la fable de La Fontaine, « Le laboureur et ses enfants » : « Un riche laboureur sentant sa fin prochaine, fit venir ses enfants, leur parla sans témoin ».
A notre époque, combien de fois ai-je entendu : « mon frère (ou mon oncle ou mon grand’père) s’est placé dans une ferme à 12 ans parce que nos parents étaient pauvres » : ils travaillaient comme ouvriers agricoles chez des laboureurs.
D’après Wilki, « Sous l’Ancien Régime en France, les laboureurs sont généralement des paysans qui se sont enrichis et ont ainsi réussi à échapper partiellement au système de la féodalité. Ils sont considérés comme des notables des campagnes, très présents dans les assemblées villageoises et, parfois, interlocuteurs directs du seigneur du lieu ».
Et, à la génération suivante, si des enfants étaient doués pour les études, ils devenaient notaires ou prêtres, par exemple.
Fleur
10 octobre 2022 @ 13:43
Je descends de laboureurs et de prolétaires, mais je ne dédaigne pas une sauce de riches. C’est mieux qu’une sauce de pauvres, où manqueraient la crème ou le beurre ou l’alcool, suivant la sauce.
Evidemment, de temps en temps une sauce de pauvre ne fait pas de mal pour la ligne ou pour le taux de cholestérol.
Beque
11 octobre 2022 @ 20:16
Fleur, certains plats du pauvre sont devenus des plats du riche, si l’on peut dire. Le homard bleu de Bretagne était la nourriture classique du pêcheur, l’aligot (plat qui vient de l’une des régions les plus pauvres de France, l’Aubrac) était du fromage local mélangé avec des pommes de terre (à l’origine du pain), le saumon était servi aux ouvriers, pas plus de trois fois par semaine, les huîtres étaient mangées par les pauvres en Angleterre qui les achetaient aux vendeurs ambulants de Londres, les langoustes nourrissaient les prisonniers au XIXe siècle ainsi que les porcs à qui l’on donnait également des oeufs d’esturgeons, la bouillabaisse était un plat de pêcheurs qui faisaient bouillir leurs invendus dans de l’eau de mer. Cette énumération ne concerne pas seulement la France mais plusieurs pays d’Europe.
Martine
10 octobre 2022 @ 17:54
Quelle idée reçue !
Geoffroy
9 octobre 2022 @ 09:30
Napoléon, fin stratège financier ?
Leonor
9 octobre 2022 @ 09:40
Talleyrand, le très perfide et, partant, le très efficace. Il est des fonctions dans lesquelles il faut savoir être perfide. Appelez cela comme vous voulez. Ce n’est pas beau-beau, mais c’est une réalité. Tout dépend si c’est pour la bonne cause .
Euh… oui, on sait que Talleyrand a servi beaucoup de causes, et d’abord la sienne , à moins que ce soit d’abord la France.
Talleyrand, la gouvernance et la diplomatie par la gastronomie, l’un de ses moyens.
Voir ce film savoureux , » Le Souper », avec Claude Rich dans le rôle de Talleyrand, et Claude Brasseur dans celui de Fouché. Deux monstres d’acteur, qui servent deux monstres de personnages. Un régal.
Ici, en entrée, la bande-annonce du film :
https://www.youtube.com/watch?v=W7nsYdJXU8E&ab_channel=cinemaetcie
Ici, lien vers le film entier ( sans piratage ! ) :
https://www.youtube.com/watch?v=rl7LEjJV_qE&ab_channel=KarolusMagnus
Bon dimanche !
Carole 007 - (Carolus)
9 octobre 2022 @ 09:56
Merci Leonor ! 👌😘
Jean Pierre
9 octobre 2022 @ 09:59
« Le vice appuyé sur le bras du crime », comme a dit le vicomte.
Il y avait à Valençay voici quelques années une scénographie de nuit très réussie où virtuellement on était invité à dîner avec le prince.
Claude Patricia
9 octobre 2022 @ 10:57
Un grand moment.
Je le verrai à nouveau si il est à la tv.
Leonor
10 octobre 2022 @ 13:15
Je vous ai mis le lien qui permet de le regarder sur votre ordinateur.
Benoite
9 octobre 2022 @ 11:01
Claude Rich magnifique acteur, dont le souvenir d’une soirée des Molière où il déclamait : la cigale et la fourmi.. (enfin je pense que c’était une soirée Molière) et qui au lieu de proclamer le mot « Famine » dans le son habituel de nos récitations, le prononce, comme un « A l’attaque » d’un Général à ses troupes.
Le rire contagieux du public qui a EXPLOSE immédiatement, a fait le succès de la soirée, et à propulsé le « Théatre » ce monde si vivant et magnifique 100% populaire, , dans les spectacles gagnants de la Culture..
Jean Pierre
10 octobre 2022 @ 12:39
A la fin de sa vie Claude Rich jouait un peu les divas, ce n’était pas quelqu’un de facile professionnellement, moi non plus d’ailleurs, et on s’est bien fritté.
Carole 007 - (Carolus)
10 octobre 2022 @ 13:51
Intéressant ! 😋
Fleur
12 octobre 2022 @ 16:13
Donc vous évoluez dans le milieu artistique ou financier.
Jean Pierre
12 octobre 2022 @ 22:26
Pas vraiment. Il s’agissait de faire un film pour une exposition d’après les mémoires d’Edith O’Shaughnessy sur son passage à Thann en Alsace repris par les troupes françaises dés le mois d’août 1914. Rich devait être le récitant. Il a renâclé et chipoté sur le texte, n’arrivait pas à se couler dans les mots d’une femme et puis il a laissé tomber au prétexte que cette américaine se moquait des alsaciens. De guerre lasse Nous avons fait appel à une américaine.
Beque
10 octobre 2022 @ 21:12
Leonor, j’ai vu « Le Souper » au théâtre : quelle performance ! J’imagine que le film a été tiré de la pièce ?
Robespierre
9 octobre 2022 @ 09:48
Talleyrand recevait avec munificence. Un jour, le maitre d’hôtel arrive avec un magnifique saumon préparé à ravir, et … trébuche sur une marche. Le saumon tomber par terre. Talleyrant ne s’émeut pas et fait un signe au domestique. Qui part et revient avec un saumon tout aussi magnifique, qui sera mangé avec appétit par les convives.
Carole 007 - (Carolus)
9 octobre 2022 @ 09:57
😋
Caroline
9 octobre 2022 @ 11:06
Robespierre,
Le même saumon🤭? ‘ Dépoussiéré ‘ et joliment remis avec toute la décoration 🤪?
Cosmo
9 octobre 2022 @ 13:01
Ce devait être le même arrangé. 🤣
Robespierre
10 octobre 2022 @ 12:44
Non, pcq celui qui était tombé était en petits morceaux.
Catherine
10 octobre 2022 @ 20:40
J’ai lu aussi que c’était fait exprès car on lui avait apporté deux saumons du
Rhin bien évidemment sauvages en cadeau. Or, servir les deux cela aurait été ostentatoire. Quoi faire? L’un pour le sol, l’autre pour la table. On va montrer que perdre sur le parquet un saumon en principe prévu pour ses invités, cela ne pose pas de problème quand on est le duc de Benevento.
Catherine
10 octobre 2022 @ 22:06
Prince
Morrigan
9 octobre 2022 @ 09:58
loll Talleyrand a toutes les sauces on en redemande , celle là a ma préférence
On dit toujours de moi ou trop de mal ou trop de bien; je jouis des honneurs de l’exagération.
Robespierre
9 octobre 2022 @ 10:37
La vie de Talleyrand m’a toujours intéressé. J’ai une autre anecdote que j’ai trouvée… savoureuse. Je l’ai trouvée dans le mémoires de la marquise de Créquy (qui d’ailleurs ont été écrits par un homme de son temps).
Du temps où il était évêque d’Autun, Talleyrand voulait promouvoir la canonisation de Marguerite-Marie Alacoque. Le plaisantin qui a signé les Mémoires dont je parle disait qu’on appelait à cause de cela l’évêque d’Autun « le père La Mouillette ».
Fleur
10 octobre 2022 @ 13:38
Ah c’est drôle…
Benoite
10 octobre 2022 @ 13:46
ah, terrible le surnom ici. Le père La Mouillette. il fallait le trouver. Merci Robespierre. de nous faire sourire.. Les petits malins se faisaient plaisir avec élégance, et coqui– ne riz.. j’ai écrit exprès coqui-ne riz..
Carole 007 - (Carolus)
10 octobre 2022 @ 13:54
« A la coque », « La Mouillette ». 🤗
Morrigan
10 octobre 2022 @ 14:22
lollll merci pour le fou-rire on en a besoin actuellement
Fleur
10 octobre 2022 @ 13:37
Cette histoire me rappelle une anecdote de ma marraine, qui était employée de maison chez un industriel alsacien. Elle avait 18 ans, s’est pris les pieds dans le tapis également avec un plat de poisson.
Mais le poisson ne fut pas servi. Le dîner eut lieu plus tard avec ce que donnaient les placards. Je suppose que la pauvre s’est pris de belles remontrances. Mais auparavant l’incident lui valut les « applaudissements » des jeunes maîtres de maison et de leurs copains. Mais elle en riait et n’en était pas restée traumatisée.
Guillaume
10 octobre 2022 @ 18:47
Sauce que je ne gouterais jamais vu le prix de la truffe
Robespierre
10 octobre 2022 @ 22:27
J’aime bien cette citation de Talleyrand.
« Il n’y a qu’une façon de dire « oui », c’est « oui ». Toutes les autres veulent dire non.
Carole 007 - (Carolus)
11 octobre 2022 @ 18:51
Oui, en effet.