Voilà une recette qui pourrait laisser penser qu’elle est polonaise. Elle n’en a que le nom dédié au comte Alexandre Walewski, fils naturel de l’empereur Napoléon I.
C’est en 1807 au moment du traité de Tilsit que l’empereur fait la connaissance d’une jeune femme de la noblesse polonaise Marie, épouse du comte Athanase Walewski. De cette idylle verra le jour en 1810 Alexandre, reconnu par l’époux de sa mère.
Deux ans plus tard par décret, il devient comte de l’Empire. Il verra une dernière fois son père naturel à l’île d’Elbe en 1814. Lorsque l’on regarde les portraits du comte Walewski, on ne peut nier la filiation avec Napoléon I.
A l’âge de 7 ans, il perd sa mère qui après son veuvage, s’était remariée au comte Colonna d’Ornano. Elevé par un oncle polonais, il se fait naturaliser français en 1833.
Ses origines sont bien connues au sein de la famille Bonaparte. Lorsque le prince Louis Napoléon est élu président de la république, il fait appel au fils naturel de Napoléon I qu’il nomme tour à tour ministre plénipotentiaire et ambassadeur à Florence, Naples et Londres avant de devenir ni plus ni moins que ministre des affaires étrangères.
Homme de convictions politiques, il n’a pas hésité au fil des ans à présenter sa démission s’il voyait que sa position ne générait pas les adhésions. Il fut en charge des Beaux-Arts en tant que Ministre d’Etat et a posé la première pierre de l’Opéra Garnier.
Ironie de l’Histoire, l’empereur Napoléon III le nomma président du corps législatif en succession de son demi-frère le comte de Morny. Définitivement une affaire de famille chez les Bonaparte.
Le comte Walewski est décédé en 1868 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Il a laissé l’image d’un homme possédant une grande classe et un amateur de fine gastronomie. C’est ainsi que cette préparation de sole lui a été dédiée. Elle consiste en des filets de sole pochés dans un fumet de poisson avec des truffes et langoustes, le tout nappé de sauce Mornay.
Ce plat d’une grande finesse de goût, a connu un grand succès lors des dîners au 19ème siècle.
Ingrédients pour 4 personnes :
- 8 filets de sole
- 4 médaillons de langouste
- ¼ l de vin blanc sec
- 0,1 l de Cognac
- 50 g de beurre
- 50 g de farine
- 0,1 l de crème
- 2 œufs
- 3 cl de bisque de homard
- 1 citron
- 2 échalotes
- 1 truffe
- Sel et poivre
Préparation
Cuire au court-bouillon les langoustes puis les décortiquer et les laisser refroidir. Presser un citron.
Disposer les filets de sole dans un plat beurré et les mettre à pocher dans le vin blanc. Assaisonner de sel, poivre et échalote. Laisser reposer 6 min. Egoutter les soles et réserver dans un plat recouvert d’un papier beurré. Garder le liquide du plat. Prendre une petite sauteuse et étuver les médaillons de langouste dans un fond de beurre. Déglacer avec le cognac. Mettre ensemble le contenu du déglaçage et le jus des soles dans une petite casserole et chauffer à feu doux.
Pour la sauce, prendre une casserole et faire un roux avec beurre et farine. Fouetter pendant une cuisson de 2 min. Additionner un filet de jus de citron, la crème et la bisque de homard. Casser les œufs et battre les 2 jaunes. Les verser dans la même casserole (retirée du feu) puis continuer la cuisson à feux doux en fouettant.
Placer les filets de sole dans votre assiette. Disposer les médaillons de langouste dessus. Verser une cuillerée du contenu du déglaçage sur les langoustes pour faire ressortir l’arôme. Napper le tout de la sauce obtenue. Terminer la garniture du plat avec une lamelle de truffe sur les médaillons de langoustes.
Régine ⋅ Actualité 2020, France, Gastronomie, Napoléon No Comments