La culture des asperges remonte à l’Antiquité mais elle a réellement commencé à apparaître en France dans la région d’Argenteuil au XVème siècle. On sait que le roi Louis XIV tenait particulièrement à avoir des légumes et accompagnements frais en provenance du potager qu’avait créé La Quintinie à Versailles.
Le souverain était friand des asperges qu’il mangeait grâce aux techniques de culture dès le mois de décembre. Il les dégustait sous forme d’entremets.
Les asperges sont restées très à la mode. Elles figurent sous différentes préparations à la carte de dîners officiels, de mariages, d’anniversaires au fil de l’Histoire dans les cours royales européennes.
Lors du mariage du duc et de la duchesse de Sussex le 19 mai 2018, des asperges anglaises enrobées de jambon furent servies sous forme de canapés lors du cocktail à Windsor, des asperges blanches figuraient au menu de mariage du prince Carl Philip de Suède ou encore à l’anniversaire de son père le roi Carl Gustaf voire à un menu de Nouvel An en 1901 au Quirinale chez le souverain italien, un Noël au château d’Osborne sur l’île de Wight chez la reine Victoria en 1891.
Le plat du dimanche de la princesse de Galles et de ses fils était régulièrement, comme l’a dévoilé son chef Darren Mc Graddy, un poulet poché avec des asperges.
Madame de Pompadour leur trouvait des vertus aphrodisiaques et on appelait alors à Versailles les pointes des asperges des « pointes d’amour ». Asperges à la hollandaise, d’Argenteuil et peut-être moins connues à la Fontenelle.
Cette préparation d’asperges trouve son origine en la personne de Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), écrivain français et académicien mort presque centenaire. Lors d’un dîner en 1750 chez son amie madame de Tencin, la maîtresse de maison a pris soin de prévoir deux recettes pour ses asperges : l’une au beurre et l’autre avec de la vinaigrette comme les appréciait l’autre convive l’abbé Terrasson.
Ce dernier fut victime d’une crise d’apoplexie, ce qui permit à Bernard Le Bovier de Fontenelle de se délecter de l’ensemble des bottes d’asperges toutes passées au beurre. Cette recette comporte de plus un œuf à la coque dans lequel on mouille les pointes d’asperges.
Ingrédients pour 2 personnes :
- 24 asperges blanches ou vertes
- 150 g de beurre
- 4 œufs
- Sel et poivre
Préparation :
Peler les asperges. Les cuire en botte pendant 30 minutes dans une casserole d’eau bouillante. Faire fondre le beurre dans une petite casserole. Cuire dans de l’eau bouillante les œufs pendant 3 min de manière à obtenir un œuf à la coque. Sortir les asperges de l’eau et les égoutter. Mettre les asperges dans l’assiette. Saler et poivrer à votre guise. Tremper la pointe de l’asperge dans l’œuf à la coque disposé dans un coquetier en guise de mouillette puis verser le beurre fondu dans l’assiette.
31 mars 2020 @ 07:16
24 asperges pour deux personnes ? Petit appétit s’abstenir.
31 mars 2020 @ 07:17
Mercredi,dans ma livraison de’la ruche qui dit oui’ il va avoir des asperges, des œufs frais . Je vais réaliser ces recettes et m’en délecter ,grâce à vous Régine. Je vous promets de ne pas faire de crise d’apoplexie pour savourer les deux .
31 mars 2020 @ 19:54
Ma chère Baboula, bonne dégustation. Moi aussi, j’en ai une botte dans mon panier et comme Louis XIV je les adore. C’est d’ailleurs pour une histoire d’asperges entourées de jambon cru que je n’arrivais pas atteindre dans un cocktail ( vous savez ces trucs où de pauvres gens affamés s’agglutinent en rangs serrés devant le buffet) que j’ai rencontré mon époux. N’arrivant pas à passer vers le plat situé à un bout, je me suis dirigée à l’autre extrémité en décidant de foncer dans le tas en disant à deux hommes que je n’avais même pas regardé « Pardon Messieurs, je n’en ai que pour un instant. » Comme au cinéma, l’un d’eux s’est adressé à moi avec un somptueux sourire et, bingo, coup de foudre, demande en mariage au bout d’une semaine et mariage quatre mois plus tard ! Ce qui, depuis des décennies, permet à mon cher et tendre de dire que pour quelqu’un qui n’en avait que pour instant, je me suis incrustée et qu’il faut se méfier des publicités mensongères. Je vous embrasse.
1 avril 2020 @ 11:29
:-)) !
Merci, chère Corsica, pour ce récit alerte et tellement enlevé !
Et , dites …. ce » somptueux sourire « ….. Miam !
Dites-moi, il n’a pas perdu de temps, votre cher et tendre …
Parfois, je me demande… Mais comment ils font, les hommes ? Je veux dire pour identifier aussi subitement, aussi immédiatement , LA femme de leur vie? On dirait qu’ils ont une espèce de flash , d’illumination subite, doublée d’une certitude absolue. Et en avant toute !
Bon, après, faut qu’ça dure….
1 avril 2020 @ 22:40
Ma chère Leonor, vous pouvez dire Miam car il ressemblait à un acteur cher à votre cœur : Sean Connery ! 😍🤪Mais trêve de plaisanterie, je ne sais ce qui s’est passé ce jour là, il y a eu une évidence, une fulgurance et très vite on a constaté que l’on était fait l’un pour l’autre, il avait les qualités et les valeurs que j’attendais d’un compagnon de vie mais aussi des défauts avec lesquels j’étais prête à « dealer ». Et vice et versa. Mais lui a été encore plus radical que moi : après la soirée, il a réveillé en pleine nuit sa mère et sa sœur pour leur annoncer qu’il venait de rencontrer la femme de sa vie … L’avenir lui a donné raison. Tout le monde a pensé que l’on était fou de se précipiter ainsi, sauf mon père qui m’a dit « vas y, tu a trouvé un homme à ta mesure » alors que jusque là il n’avait trouvé aucun prétendant digne de sa fille unique…Voilà ma chère Leonor. Bon confinement.
1 avril 2020 @ 18:47
Chère Corsica, fin psychologue ,il avait reconnu une femme de goût. Même si nous ne les sentons pas vraiment je suis sûre qu’il flotte des phéromones qui nous font savoir « qu’on peut y aller « .A contrario ne dit-on pas que l’on ne peut pas sentir quelqu’un ? Aujourd’hui je suis allée à la piscine … En rêve , c’est vous dire dans quel état me met le confinement. Allez ! Un jour en moins . 😘😷
2 avril 2020 @ 16:17
Passionnant …
3 avril 2020 @ 11:50
Jaloux !!! Vous trouverez l’âme sœur ,n’en doutez pas ! 😜😔😕
4 avril 2020 @ 22:13
🤣 🤣🤣🤣
31 mars 2020 @ 07:29
c’est pas gentil de montrer des oeufs en période de covid-19 pcq on n’en trouve plus dans les magasins. Et les asperges ce n’est pas ce vers quoi on se rue dans les supermarchés. Bad timing !
31 mars 2020 @ 08:34
‘ »Toutes au beurre ! «
31 mars 2020 @ 08:47
Les asperges me semblent très en avance cette année. J’ai acheté mes premières, des landaises, ce week-end. Les années précédentes, c’était plutôt fin avril. L’épidémie de coronavirus les auraient-elles fait pousser plus vite ?
31 mars 2020 @ 11:46
Les premières miennes il y a 15 jours ,d’un petit producteur bio .
31 mars 2020 @ 09:22
Après 30 mn de cuisson, ce doit être de la charpie. Les asperges cuisent très vite.
31 mars 2020 @ 11:43
Pour moi 30mn de cuisson c’est un minimum quand elles sont de belles tailles. J’aime bien manger aussi le blanc de l’asperge et pas seulement la tête.
Je n’ai pas trop compris à quoi servait le beurre dans la recette proposée.
31 mars 2020 @ 11:54
Moi non plus …
« Les asperges qui changent mon pot de chambre en un vase de parfum » écrivait Proust qui par ailleurs en parle longuement dans » du côté de chez Swann » .
31 mars 2020 @ 11:57
Mais moi aussi je les aime beaucoup avec une sorte de sauce blanche agrémentée de jus de citron , il faudra que j’essaie la sauce hollandaise , c’est là que le beurre doit trouver sa place .
31 mars 2020 @ 14:23
La recette est incomplète ou mal transcrite/
31 mars 2020 @ 21:19
A assaisonner le blanc de l’asperge, je crois. il doit falloir un certain rythme pour passer de la pointe dans l’oeuf au blanc dans le beurre sans que celui ci ne refroidisse ou que l’oeuf commence à durcir.
Mais l’idée est séduisante les deux saveurs s’accordent bien, je l’ai déjà expérimenté mais avec un oeuf mollet et du jambon de pays.
31 mars 2020 @ 09:59
Plus que jamais de saison ! Mangeons, mangeons des asperges, non seulement pour leurs vertus nutritionnelles (fibres, vitamine B9 et C, diurétique, faible taux calorique 20kcal/100g)mais aussi pour soutenir nos producteurs bien à la peine actuellement.
Un petit bémol, à consommer très modérément si hyperuricémie.
31 mars 2020 @ 17:15
Ben oui ! Je fais hélas partie de ces gens là . . .
31 mars 2020 @ 18:13
Merci à notre propagandiste de l’asperge de nous décrire les vertus médicinales de ce légume fade, aqueux et fibreux, c’est à peine si on peut le relever d’une sauce hollandaise, maltaise, mousseline … froide (les asperges) on les accompagne d’une sauce à l’huile ou d’une mayonnaise (?) extrait de la Bonne Cuisine de Mme E. Saint-Ange ed. Librairie Larousse 1927
1 avril 2020 @ 11:32
Quoi ?
Une asperge de qualité, même sans aucune sauce, c’est un pur délice . C’est d’une délicatesse.
Même la mayonnaise, je trouve que ça l’insulte, ça en cache l’extrême finesse.
Bon, d’accord, les asperges, ça n’arrache pas la gueule. Mais justement .
1 avril 2020 @ 14:10
Propagandiste de l’asperge 😂😂😂
Mais vous êtes trop drôle, Gilan !! surtout que telle n’était pas votre intention 😂😂😂
31 mars 2020 @ 10:01
Trop bon ! J’adore les asperges sous toutes ses formes et…ce délicieux légume mettra certainement d’accord la plupart d’entre nous, ce qui n’est pas une mince affaire…un petit clin d’oeil à nos échanges passionnés !
31 mars 2020 @ 10:37
Merci pour l’histoire de l’asperge et de la recette
31 mars 2020 @ 13:24
Les asperges ….à dose homéopathique pour moi
31 mars 2020 @ 15:27
Menthe, je fais de la goutte constamment, c’est génétique et très difficile à soigner étant allergique médicamenteuse. J’ai un régime alimentaire assez stricte (pour les légumes pas légumineuses du tout, petits pois et champignons en petites quantités et les asperges) et je m’y tiens mais je craque au moins une fois par an pour les asperges.
Menu : asperges, beurre fondu, jambon, oeufs durs et pommes de terre et zut pour les calories !😉
1 avril 2020 @ 11:31
Aphrodisiaques,je le saurais!
Diurétiques,ça oui!
1 avril 2020 @ 11:54
En principe les chats raffolent des asperges,je leur faisais cuir la partie trop dure qui part à la poubelle. Les croquettes aux asperges n’existant pas Tella refuse d’y goûter .
1 avril 2020 @ 20:04
La petite asperge de Manet, ce minuscule tableau qu’il avait avec humour et générosité rajoutée à la botte si admirée par Ephrussi, est le point de mire dans les expositions de natures mortes. J’aime les natures mortes, même les plus foisonnantes et compliquées, j’avais aimé la botte d’asperges d’Adrien Coorte (XVIIe siècle), son entrelacs des nuances les plus douces de vert, violet et rouge, le blanc transparent strié comme de rapides coups de canif, mais quand on arrive à cette simple asperge toute en délicatesse, c’est l’essence même de l’asperge qui est révélée, sa finesse, sa tendresse, son moelleux qui invitent à une dégustation tout aussi épurée. Merci à Régine de me rappeler ce délicieux souvenir.
2 avril 2020 @ 16:00
Pour votre plaisir, Christine 21.
J’ai lu que le tableau est exposé au Musée d’Orsay
https://images.app.goo.gl/tD9eHV6SBAXTgLie9
3 avril 2020 @ 16:49
Merci Menthe, dans mon lyrisme j’ai oublié de poster un lien. Et Baboula, merci pour le tuyau pour les chats, il faudra que j’essaie.