Il n’est pas étonnant que plusieurs recettes portent le nom « de Condé ». La table des princes de Condé a toujours été très réputée. Leurs cuisiniers successifs donnèrent le nom de leur « patron » à des recettes à base d’agneau, un potage et même des abricots.
Ainsi, lors d’un dîner où le chef Feuillait officiait aux fourneaux, il y eu une confusion au moment de passer les plats en salle. Des croquettes de riz se retrouvèrent avec des abricots, ce qui fut au final très apprécié par les convives.
Le prince Louis II de Bourbon-Condé (1621-1686), duc d’Enghien, dit le Grand Condé, est resté célèbre pour avoir reçu avec faste pendant trois jours en 1671 son cousin le roi Louis XIV en son château de Chantilly.
Trois dîners successifs pour le souverain et 3.000 personnes de sa Cour de Versailles. L’événement devait être à la hauteur des ambitions du Grand Condé qui visait une réconciliation avec le Roi Soleil après avoir fait partie de ses opposants lors de la Fronde.
Le premier soir, une septantaine de convives s’ajoutent aux 25 tables déjà dressées et la viande vient donc à manquer. Le chef Vatel qui ne dort plus depuis des jours pour veiller à la bonne intendance et aux préparations les plus raffinées ainsi qu’aux pièces montées, en est mortifié mais le prince lui assure que le souverain et sa suite n’ont point fait de remarque.
Epuisé nerveusement, Vatel ne supportera pas le lendemain de ne pas être livré à l’heure de poissons dont il avait passé commande dans différents ports de Haute-Normandie. Il se suicida pour sauver son honneur. Le Grand Condé en fut bouleversé et dit-on versa de chaudes larmes d’avoir perdu son cuisinier.
Le roi Louis XIV se sentit responsable, conscient que sa venue impliquait une gestion bien trop lourde pour son hôte et estima avec le recul que Vatel aurait dû se concentrer sur le service du souverain, du prince de Condé et d’une vingtaine de personnes sans plus.
Tels étaient la cadence imposée et le niveau de qualité attendu lorsque l’on travaillait pour les princes de Condé.
Ingrédients pour 4 personnes :
- 4 abricots
- 0,375 l de lait entier
- 100 g de riz rond
- 1 œuf
- 1 gousse de vanille
- 200 g de sucre cristal
- Beurre
Préparation :
Laver le riz. Faire bouillir une casserole d’eau. Jeter le riz et laisser-le blanchir pendant 5 min. Egoutter le riz. Verser une cuillerée d’eau dans une petite casserole puis ajouter le lait et le chauffer. Additionner la gousse d’ail ouverte en deux. Mettre le riz. Laisser cuire la préparation pendant 25-30 min, le temps que le riz ait absorbé le lait. 5 min avant la fin du temps de cuisson, verser 100 g de sucre cristal et remuer. Préparer un moule et beurrer-le.
Casser l’œuf et le battre. Verser le contenu sur le riz tiédi. Verser le tout dans le moule et laisser reposer pendant 3 h au frigo. Protéger avec un film fraîcheur. Chauffer 20 cl l’eau à feu doux et ajouter le reste du sucre pour préparer le sirop. Couper en demi et dénoyauter les abricots. Les mettre dans la casserole de sirop. Cuire pendant 15 min à feux doux. Laisser ensuite refroidir.
Dresser votre riz sorti du moule sur un grand plat. Ajouter les demi abricots et verser le sirop.
Roselilas
9 avril 2020 @ 07:25
Dessert de mon enfance, il y a bien longtemps !
DEB
9 avril 2020 @ 07:43
Je vais essayer.
Gatienne
9 avril 2020 @ 13:20
Avec de la semoule, cela me paraîtrait plus fin : question de goût !
Brigitte - Anne
9 avril 2020 @ 08:05
Recette bien connue et fort agréable . Je vous recommande si vous ne connaissez déjà , la vanille bleue de La Réunion . http://escale-bleue.fr/ . Au parfum à nul autre pareil , il suffit d’un centimètre de gousse pour parfumer merveilleusement les desserts . On peut commander par internet et ils l’envoient . En ce moment , peut être vaut il mieux attendre la fin du confinement .
Athena
9 avril 2020 @ 19:50
Je suis ravie de constater que quelqu’un connaît cette vanille extraordinaire qu’on peut même manger … J’aime aller, lorsque je suis à La Réunion, faire la route jusqu’au Tremblet pour l’acheter. C’est un produit d’exception …
Louise.k
9 avril 2020 @ 08:16
J’aurais plutôt pensé à une gousse de vanille. ..
Un dessert que j’ai servi à mes premiers invités il y a 50 ans , alors que j’étais nouvellement mariée…
Charlotte (de Brie)
9 avril 2020 @ 08:39
Encore un peu tôt pour les abricots, dommage car cette recette en cette période de confinement et de fêtes de Pâques est un dessert clin d’oeil aux oeufs « sur le plat »;
Il y avait à la Ferté sous Jouarre une auberge « l’Auberge de Condé » établissement étoilé appartenant à trois générations de la famille Tingaut qui mettait à la carte ce dessert qu’il appelait « riz à la Condé »
On peut se demander pourquoi une auberge de Condé à la Ferté sous Jouarre ? en fait cette petite ville est située à la limite du département de l’Aisne où est situé le berceau de la famille Condé à … Condé en Brie
Si le nom de Condé est surtout associé à Chantilly, leur histoire commence sur le site d’une ancienne villa galllo-romaine située sur cette voie menant à Reims. C’était ce que l’on appelle une « motte féodale » appartenant au bien heureux Jean de Montmirail, premier Seigneur de Condé qui avait autorisation de « fourches patibulaires ».
Il passe ensuite à la maison de Luxembourg par un jeu d’alliance et toujours par ce même jeu en 1489 par le mariage de Marie de Luxembourg avec François de Bourbon Vendôme, le château passe à la Maison de Bourbon.
L’un de leur fils Louis « Cardinal de Bonrbon Vendôme, abbé de Saint Denis, archevêque de Sens, et évêque de Laon et de Luçon donne son aspect Renaissance au château.
Son neveu Louis (encore un ) se fait appeler Monsieur le Prince et ce nom reste : Prince de Condé, en fait il aimait beaucoup ce domaine où il avait passé son enfance. Devenu huguenot et victime du « coup de Jarnac » en 1569, la principauté demeure Bourbon jusqu’en 1624 date où elle devint Savoie par le mariage de Marie de Bourbon Condé avec Thomas de Savoie Carignan;
Hélas en 1711 Louis XIV, confisque les biens des Savoie en France sans doute à la suite des échecs militaires que lui avait infligés le prince Eugène de Savoie ( la mini série « Marie Thérèse d’Autriche passant sur Arte actuellement, le montre sous un jour peu flatteur)
Le château est laissé à l’abandon jusqu’en 1719 où racheté par Jean François de La Faye il est mis à la mode du XVIIè siècle et il ne choisit pas n’importe qui pour cela.
Servandoni qui fut un des architectes du palais Farnèse à Rome, les peintres Oudry, Bouché, Watteau, Lemoyne, Pater pour ne citer qu’eux.
En 1814 la comtesse de La Tour du Pin alors propriétaire du château meurt sans héritier et c’est sa cousine germaine la comtesse de Sade, descendante du « divin marquis » qui en devient propriétaire.
Un de ses descendants Xavier de Sade se rallia à la Monarchie de Juillet et fut député.
Pendant les deux guerres mondiales le château a beaucoup souffert, en 1914 près du front de la Marne, il fut pris et repris et criblé d’obus. Entre 1940 et 1945 il servit de résidence à l’Etat Major allemand.
Lorsque la famille de Sade en reprit possession en 1946, il y avait à faire…la reconstruction se poursuivit jusqu’en 1983 date à laquelle le château fut vendu à Alain Paste de Rochefort qui continua l’oeuvre entreprise par ses prédécesseurs à sa mort accidentelle en 1993 son épouse et ses enfants poursuivent jusqu’à nos jours, Aimery de Rochefort qui avait 22 ans à l’époque a relevé le défi et n’hésite pas à se mêler aux visiteurs.
Le château se visite,on peut y admirer la chambre du Cardinal de Richelieu, celle d’Olympe Mancini, princesse de Savoie Carignan, on y aperçoit La Fontaine venu en voisin lui tenir compagnie….
Voilà comment à partir de simples abricots on traverse le temps, en visiteur, eh oui souvenez vous le domaine de Condé appartint à un certain …. Montmirail
Bonne journée à tous, prenez soin de vous.
ciboulette
9 avril 2020 @ 15:47
Merci , Charlotte de Brie .
Athena
9 avril 2020 @ 19:53
Merci pour cette évocation historique …
Pour les abricots, peut-être peut-on exceptionnellement utiliser des abricots en boîte de bonne qualité …
Robespierre
9 avril 2020 @ 09:40
une gousse d’ail ? C’est pas plutôt une gousse de vanille ? Déjà que je n’aime pas les desserts avec riz au lait, s’il y de l’ail dedans….
Nuage Pâle
9 avril 2020 @ 09:49
Je pencherais plutôt une gousse de vanille, même si j’aime bien l’ail.
Menthe
9 avril 2020 @ 09:58
Merci Régine de nous présenter régulièrement une recette en relation avec un personnage historique.
Si ces recettes sont généralement roboratives, ce n’est pas de votre fait mais de l’époque qu’elles représentent, un peu riches en période de confinement.
Pascal🍄
9 avril 2020 @ 10:16
J’adore le riz au lait (oui je sais … « on adore que Dieu seul! » mais en ces temps de pandémie je m’autorise cet abus ) et je crois que j aimerais beaucoup ce dessert qui semble en plus être facile à réaliser.
A quand la publication d’un : » Les bonnes recettes de tante Régine » ? 😉
Pascal🍄
9 avril 2020 @ 10:18
D’ailleurs mon cher papa aimait faire des gâteaux de riz qu il servait avec des abricots au sirop ou une couche de chocolat .
Alinéas
9 avril 2020 @ 11:50
De l’ail dans ce dessert ? J’adore le riz au lait avec un petit nappage de caramel, du vrai.. J’en salive ; aussi, je vais me lancer !
Jean Pierre
9 avril 2020 @ 13:08
Que l’on ne me parle plus des gâteaux de riz. Cette odeur, ce goût de l’enfance, le lait sucré, le riz mou, qu’est ce que c’est bien d’être adulte.
Mayg
9 avril 2020 @ 16:16
Sauf erreur de ma part, c’est un dessert qui avait déjà été présenté sur N & R il y a quelques années.
Sinon concernant le prince de Condé il avait la réputation d’être quelqu’un de très sale, pour ne pas dire d’une saleté repoussante.
Kamila
9 avril 2020 @ 16:16
J’aime bien cette rubrique « recettes spécial confinement ».
Ces abricots à la Condé me parlent plus que les fruits confits précédents.
Dans le même ordre d’idées, j’ai exhumé dans les archives familiales des recettes répondant aux doux noms de: riz princesse, sauce pauvre homme, tarte au fromage blanc (recette polonaise), potage saint-germain.
Je me souviens aussi de préparations telles que « pets de nonnes » et « pain de la Mecque » ( à base de pâte à chou). Quelle pâtisserie les propose encore…?
Leonor
9 avril 2020 @ 17:05
Pas de riz au lait, pas de riz au lait, pas de riz au lait, s’il vous plaît … Une des rares choses que je ne peux pas manger. Beurk, beurk, beurk. Condé ou pas.
Robespierre
10 avril 2020 @ 11:13
suis comme vous, je ne trouve pas ça raffiné du tout. Un dessert pour bébés, oui, mais pas nous.
Leonor
10 avril 2020 @ 11:31
Oui. Fuyons, Robespierre ! ;-)
Tiens,après Pâques, qu’est-ce qu’on va se faire d’autre de bon, avec les réserves du placard ? Z’avez des idées ?
Gatienne
10 avril 2020 @ 12:19
Personnellement, je fais des crumbles: lit de pommes cuites, fruits rouges et restes de gâteaux secs + pointe de beurre que je passe sous la grille du four.
Clémentine/Lola 1
12 avril 2020 @ 12:47
Oui mais comme le disait Gatienne…avec de la semoule c’est meilleur…
Vous aimez la semoule ? bon d’accord Robespierre cela fait dessert de bébés mais mon mari d’un âge certain adore…encore !
Mer déchaînée
9 avril 2020 @ 18:05
Miam.
Je réserve cette recette en attendant les Abricots bio du pays ! 🇨🇦
Pastelin
9 avril 2020 @ 19:52
J’ai une faiblesse pour le riz sucré. Je crois bien l’avoir accommodé à une quantité de fruits….
Sheiley
9 avril 2020 @ 20:43
Ah la vanille la coopérative de Bras Panon ou l’on Vous explique comment un jeune esclave a découvert le processus de fertilisation sur une orchidée eh oui la gousse de vanille est une orchidée. La vanille pays est une des meilleuresau monde avec celle de Taha à Tahiti, île proche de Raiatea.
Lili.M
10 avril 2020 @ 12:29
Le jeune esclave Edmond Albius a été affranchi après cette découverte ! Merci pour la Réunion !
mousseline
9 avril 2020 @ 22:04
merci beaucoup Régine pour ces diverses recettes.Je crois que je vais m’ essayer à celle ci
🌷 MIKA 🍀😷
10 avril 2020 @ 12:53
Pour les amateurs de riz au lait, goûtez la « Teurgoule » , spécialité normande !
Un régal !
Carolus
11 avril 2020 @ 06:53
Pauvre Vatel…
Il n’aurait pas dû se mettre la rate au court-bouillon à ce point là, ppfff 😋