Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, héritier de l’empire austro-hongrois et son épouse la duchesse Sophie de Hohenberg perdaient la vie dans un attentat à Sarajevo. Ils laissaient trois orphelins la princesse Sophie (12 ans), le prince Maximilien (11 ans) et le prince Ernst (10 ans).
Privés de l’affection de leurs parents, les jeunes princes connurent ensuite les affres de la Première Guerre Mondiale puis de la Deuxième Guerre Mondiale. En 1918, ils adressèrent une lettre à Gavrilo Princip, l’anarchiste serbe qui avait assassiné leurs parents pour lui faire part de leur pardon. 100 ans plus tard, l’arrière-petite-fille de l’archiduc François Ferdinand, la princesse Anita de Hohenberg qui gère le château d’Arstetten où est enterré le couple, indiquait il y a quelques jours que les descendants avaient décidé de ne pas se rendre cette année à Sarajevo pour ne pas raviver inutilement des tensions et de rappeler que la famille impériale avait toujours été guidée par l’absence de ressentiment. Pour la princesse Anita, assassinat ou pas à Sarajevo, la Première Guerre Mondiale aurait malgré tout éclaté.
L’archiduc Karl, fils du défunt archiduc Otto, était en revanche présent à Sarajevo.
A Sarajevo, devant le musée consacré à ce drame, a été installée une réplique de la voiture dans laquelle avaient pris place François Ferdinand et Sophie. (Merci à Laure Marie Sabre pour ce reportage)
marielouise
29 juin 2014 @ 11:02
Et c’est là que tout a commencé!
Philibert
29 juin 2014 @ 12:00
Quand la princesse Anita déclare que la Première Guerre Mondiale aurait malgré tout éclaté, elle a raison : Guillaume II voulait la guerre et cherchait le premier prétexte venu.
Si ça n’avait pas été l’asassinat de l’archiduc, ç’aurait été autre chose…
ellen
29 juin 2014 @ 14:17
parce que la France n’attendait pas le premier prétexte possible pour tenter de prendre sa revanche sur la déculottée de 1870 peut-être?
Jean Pierre
30 juin 2014 @ 12:43
Au début du XX° siècle, le thème de la revanche avait presque totalement disparu en France du vocabulaire politique sauf chez quelques exaltés comme Barrès ou bien sûr le dessinateur Hansi.
Ce n’est qu’après la première semaine de guerre en Août 1914 et que les troupes françaises eurent remis le pied en Alsace du Sud, que l’idée de la revanche revoit le jour. Quitte à faire la guerre, autant la faire pour quelque chose et la reprise de toute l’Alsace Lorraine devient un but de guerre. Ce qu’elle n’était plus avant 1914.
Vincent
29 juin 2014 @ 15:16
Et si Bismark n’avait pas humilié la France en la forçant à verser un énorme tribut (environ 5 milliards de francs or en trois ans) à la Prusse pour la dédommager (alors qu’elle n’avait subi que très peu de perte) et lui céder les territoires de l’Alsace (sauf Belfort), la Lorraine (actuel département de la Moselle) et une partie des Vosges lors du traité de Francfort signé le 10 mai 1871. La France avait aussi dû concéder à la Prusse, pour le commerce et la navigation, la « clause de la nation la plus favorisée ». La France respecta jusqu’en 1914 l’intégralité des clauses du Traité de Francfort. La France n’aurait aucune raison d’entrer en guerre sans ces clauses humiliantes.
calclo
29 juin 2014 @ 19:45
Pas d’accord; lisez le merveilleux livre très documenté de Christopher Clark « Les somnambules » et vous verrez que cette version n’en est pas une. Vous pouvez lire aussi sur le site du Nouvel Obs, l’article de Laurent Joffrin qui en résume les thèses. On a l’impression qu’un engrenage s’est enclenché et que rien n’a pu l’arrêter. Une suite d’incompréhensions mais aucune nation ne souhaitait la guerre européeenne pas plus les allemands que les français ou les russes.
JACQUES
29 juin 2014 @ 19:54
En -tête d’un article dans une revue d’histoire parue ces derniers jours: « La propagande de l’Entente a présenté Guillaume II comme un souverain farouchement belliciste. Une lecture trop simpliste de la marche à la Guerre ».
cisca 1
29 juin 2014 @ 12:33
Heureusement, on a un peu pensé aux victimes. L’Archiduc Charles en a-t-il parlé au moins ?
Francine du Canada
29 juin 2014 @ 12:34
Merci à Régine et à Laure Marie Sabre pour ce reportage. Je crois que la princesse Anita de Hohenberg a raison de penser que la première guerre mondiale aurait éclatée de toute façon et les descendants ont raison de ne pas raviver les tensions. FdC
bernadette
29 juin 2014 @ 12:43
Quelqu’un peut-il me dire s’il existe des biographies sur Sophie duchesse de Hohenberg?
COLETTE C.
29 juin 2014 @ 14:57
Idée intéressante, Bernadette !
flabemont8
29 juin 2014 @ 17:47
Que toutes les victimes, directes ou collatérales de cet assassinat, reposent en paix .
marianne
30 juin 2014 @ 19:58
Oui , mais nous , 100 ans après , ne pouvons être en paix sachant cette boucherie et les autres …
Maguelone
29 juin 2014 @ 19:24
La princesse Anita fait preuve d’une grande intelligence en déclarant « s’abstenir pour ne pas raviver des tensions ». Lorsque l’on lit ici, sur le site, 100 ans plus tard, certains commentaires, elle a bien raison !
Francine du Canada
30 juin 2014 @ 13:59
Je suis tout à fait d’accord Maguelone et personnellement, je n’irais pas à Sarajevo en ce moment car j’ai l’impression que ça bouillonne. FdC
Laure-Marie Sabre
1 juillet 2014 @ 20:59
Non, la Bosnie ne bouillonne pas du tout : elle est empêtrée dans les catastrophes naturelles, l’immobilisme et la corruption mais la vie y est très paisible. Je regrette cette image fausse que peuvent donner les médias : il faut venir pour comprendre. C’est quand je rentre à Paris que j’ai l’impression que ça bouillonne : je me sens agressée dès que je mets le pied dans le RER !
Anais
30 juin 2014 @ 10:18
Merci beaucoup à Laure Marie pour ces photos.
Quelle atmosphère règne-t-il à présent à Sarajevo ? La ville a-t-elle pu panser ses plaies ?
S’y sent-on en sécurité ? Le tourisme est-il important ? J’avais visité la ville au moment des jeux olympiques et j’en garde un très beau souvenir, c’était avant la guerre…
Laure-Marie Sabre
30 juin 2014 @ 21:55
La Bosnie est un pays très sûr, avec un taux de criminalité très faible et un mode de vie extrêmement paisible : les gens ne s’y mettent pas en colère facilement et on a peine à croire qu’une guerre aussi atroce ait pu avoir lieu il y a moins de 20 ans. Les femmes peuvent se promener jour et nuit dans Sarajevo, dans n’importe quelle tenue, sans même se faire siffler et encore moins aborder. C’est un plaisir d’y vivre… La ville a été largement reconstruite mais de nombreuses façades conservent des impacts de balles et de tirs de mortier. Le tourisme est en augmentation depuis plusieurs années mais à ce stade, cela se partage entre petit budget (auberges de jeunesse, campings, sacs à dos) et tourisme religieux, avec Medugorje. Il n’y a pas encore de tourisme de masse ou de luxe, ne serait-ce que parce que les infrastructures restent modestes. La région de Sarajevo peut également se découvrir en hiver, avec l’un des plus grands domaines skiables d’Europe, comme vous le savez si vous avez connu la ville lors des JO de 1984. Ce pays a beaucoup de charme et on le quitte difficilement.
lorraine 1
30 juin 2014 @ 22:40
Sur les guerres de 1870, 1914, et 1940, je recommande le livre de Nicolas Saudray : » Ces guerres qui ne devaient pas eclater » , edition : Michel Le Maule. Ce qui est sur c’est guerre de 1870, mere des autres guerres etait parfaitement evitable.
BILITIS
7 juillet 2014 @ 19:21
Heureusement que nous avons des explications car c’est très confus cette histoire d’assassinat, malheureusement les pauvres enfants de l’archiduc François-Ferdinand et de sa femme Sophie ont bien soufferts. A la deuxième guerre, ils ont été dans des camps
de concentration. Ils n’ont même pas pu récupérer leurs biens, quelle tristesse !
max
17 novembre 2023 @ 11:52
L’Homme est a la fois animé de haine et assoiffé de pouvoir jusqu’à quand tout ce sang versé? Jusqu’à quand toute cette souffrance et ce cercle vicieux? Je finis par croire que l’être humain est la plus grosse erreur conçue par la nature malheureusement 😫