Construit en 1875 par le comte Charles Despous de Paul, cet hôtel appartient longtemps à cette famille de la haute société montpelliéraine.
Ci-dessus, François Sabatier – 1838 – Eugène Deveria (1805-1865)
François Sabatier (1818-1891), l’un des grands bienfaiteurs du musée Fabre, fut l’ami du mécène Alfred Bruyas et de Gustave Courbet
En 1967, Madame Frédéric Sabatier d’Espeyran, née Renée de Cabrières et petite-fille de Charles Despouls de Paul, donne à la Ville son hôtel et les collections qu’il renferme, répondant ainsi à la volonté de son mari, diplomate et grand bibliophile.
Après plusieurs années de travaux, l’hôtel est rendu au public en février 2010, transformé en extension du musée Fabre, consacrée aux arts décoratifs.
On découvre de superbes salons d’apparat du XIXe siècle, avec des objets et du mobilier Napoléon III.
D’autres pièces contiennent des collections du XVIIIe siècle provenant de l’appartement parisien des Sabatier d’Espeyran.
Certains objets conservés ont appartenu au peintre François-Xavier Fabre.
Cet hôtel est aussi dédié à l’histoire du costume, dominée entre 1868 et 1914 par la création française, à l’image de l’influence de la France dans le monde. L’enrichissement des classes aisées favorise les réceptions officielles, les réceptions « habillées » et les obligations de « tenues » au théâtre ou à l’opéra.
Manteau de soirée – vers 1890
Long manteau de mi-saison en velours de soie bleu brodé sur le col sur le devant, galon de chenilles de soie crème
Robe de visite – vers 1892
Robe de visite en satin de soie broché de nœuds et de guirlandes de fleurs fuchsia à feuillages verts.
Toilette du soir pour jeune fille – vers 1895
Ensemble (corsage et jupe) en taffetas de soie rayée rose façonnée de bouquets de fleurs polychromes.
Toilette du soir – vers 1892-1893
Robe du soir ou de bal (corsage et jupe) en satin de soie saumon tissé de bouquets de fleurs polychromes.
Lorsque les Despous de Paul investissent ce nouvel hôtel particulier, ils y organisent réceptions et bals lors de la saison d’hiver.
En 1881, après un spectaculaire incendie qui détruit l’opéra de Montpellier, le Grand Théâtre municipal définitif, construit par l’architecte Cassien-Bernard, est inauguré le 1er octobre 1888 par la création des Huguenots, de Meyerbeer.
Ils seront repris lors de l’ouverture en novembre 1990 de l’Opéra Berlioz, nouvelle salle d’opéra de plus de 2000 places.
En collaboration avec l’Opéra de Montpellier se tient à l’Hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran l’exposition « A l’Opéra chez les Despous « (jusqu’au 6 novembre 2022).
L’Armide imaginaire – 1777
Joué en juillet 1994 dans la Cour Jacques Cœur. Costume de la magicienne, porté par Michèle Lagrange.
Dans les pièces de l’ancien hôtel particulier, le musée a retracé la vie musicale de la ville et ses moments forts, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui : costumes d’opéra, partitions, dessins, tableaux et diffusions sonores reflètent cette effervescence artistique.
Manon Lescaut – 1893
Joué en 2011 à l’Opéra Berlioz. Costume de femme, chœur.
Manon Lescaut – 1893
Joué en 2011 à l’Opéra Berlioz. Costume d’homme, porté par un musicien figurant
Jetzt – 2012
Joué en 2012 à l’Opéra Berlioz. Costume de la soprano, porté par Susan Narucki.
Jetzt, premier opéra de Mathis Nitschke et signifiant « à présent » en allemand, tente de décrire l’histoire de la pensée d’une façon poétique.
Jean Hugo (Paris, 1894 – Lunel, 1984)
Maquettes pour les décors de Daphnis et Alcimadure, 1981 – Gouaches sur carton, collages.
Daphnis et Alcimadure est une pastorale en langue occitane du XVIIIe siècle : elle est recréée en juillet 1981 lors du premier festival de la danse contemporaine de Montpellier, et chorégraphiée par Dominique Bagouet. (merci à Pistounette)
Actarus
14 octobre 2022 @ 05:28
Encore une histoire de comte de fées… (ou de fait)
JAusten
14 octobre 2022 @ 07:02
Merci Pistounette !
Alice
14 octobre 2022 @ 08:41
Merci pour ce reportage très intéressant et très bien illustré!
carmina burana
14 octobre 2022 @ 08:43
Ca fait rever,tant de beaute,de raffinement.
Je connais un peu cette ville,un de mes fils y a habite longtemps.
J ai cherche ce qu etait devenu le palais du roi d Aragon,tristesse,il s est transforme en hotel…
Merci Pistounette pour ce reportage tres complet.
Antoine
14 octobre 2022 @ 09:33
Aussi intéressant et bien documenté que l’article sur les portes des hôtels particuliers. Bravo et merci !
Beque
14 octobre 2022 @ 09:52
Pistounette, magnifique ! Vous avez fait un vrai reportage qui donne bien envie de visiter cet hôtel et, probablement, d’autres dont vous allez nous parler.
beji
14 octobre 2022 @ 10:48
Pistounette,connaissez-vous la place de la Canourgue à Montpellier ?
😀Pistounette
14 octobre 2022 @ 15:43
Oui, Beji, je connais très bien… et d’ailleurs j’ai proposé un reportage à Régine.
J’y ai vu le mois dernier l’exposition des « cabanes » dans les arbres de l’artiste japonais Tadashi Kawamata : c’est très original !
Charlotte (de Brie)
15 octobre 2022 @ 23:14
Pardonnez moi beji, d’interférer mais j’ai eu l’occasion ici, d’en parler avec mon mari, qui m’a dit bien la connaître, notamment pour la fontaine des Licornes, érigée à la gloire du marquis de Castries ( dont la licorne figurait dans les armoiries) : prononcer » Castre » bref !
Ah ! ces carabins !
Il en a un souvenir « mousseux », c’est pas bien, je sais.
Caroline
14 octobre 2022 @ 11:04
Très intéressant avec de belles photos !
Merci à Pistounette pour son article bien rédigé !
Danielle
14 octobre 2022 @ 15:39
Que de beautés, sauf les deux dernières photos !
Pistounette, vous avez fait une belle excursion, merci de nous la faire partager.
Charlotte (de Brie)
15 octobre 2022 @ 07:59
Magnifique cadre pour ces costumes, témoins comme vous le soulignez de la richesse artistique de Montpellier.
Les deux costumes de l’opéra « Manon Lescaut » celui de Puccini je suppose au vu de la date : 1893, celui de Massenet étant de 1884 m’ont particulièrement intéressée.
Manon Lescaut est au programme de français des classes de première générale et technologique cette année, l’oeuvre de l’abbé Prévost mais aussi les opéras, les tableaux, le mode de vie, donc les costumes.
J’ai cherché un extrait sonore de la représentation de 2011 sans succès, mais un extrait d’une représentation en 1991 fait revivre quelques instants Pavarotti et aussi une spectatrice que vous reconnaîtrez peut-être. Mais place à « Donna non vidi mai »
https://www.youtube.com/watch?v=z01sTVLM71A