L’impératrice est lasse. Son regard de turquoise qui vingt ans auparavant avait séduit le jeune Alexandre lors de leur première rencontre, est à présent sans éclat. Avec son visage étroit, un peu ingrat, Marie de Hesse n’a jamais été une beauté, mais à quinze ans, quand elle a été présentée au tsarevitch, elle avait tout l’éclat de la jeunesse.
Ci-dessus : Impératrice Maria Alexandrovna, née grande-duchesse Marie de Hesse et du Rhin (1824-1880) par Winterhalter en 1857 – Musée de l’Ermitage
Maria Alexandrovna en 1847
Comme passe le temps ! Elle baisse les paupières aux cils si blonds qu’ils paraissent blancs. Le jour ensoleillé qui inonde le compartiment impérial à travers les fenêtres dont la chambrière vient de relever les stores, blesse ses yeux habitués à la pénombre de Tsarkoïe Selo. Ce soleil, c’est presque une injure à son âme si triste.
Un intérieur russe en 1847 (Luigi Premazzi)
La locomotive siffle, le train ralentit, il entre en gare. Maria Alexandrovna soupire. Elle va devoir se lever, s’habiller en souveraine, agréer l’hommage des échevins venus l’accueillir. Elle est épuisée. La voiture du train impérial qui l’a amenée d’une seule traite depuis Moscou à Cannes était pourtant confortable: elle est d’ailleurs restée allongée pendant presque tout l’interminable trajet.
Le train impérial russe en 1874
Appartements de Maria Alexandrovna au Palais d’Hiver
Une façon de fuir l’agitation qui a gagné sa suite en approchant des côtes méditerranéennes. En effet, la plupart de ses accompagnateurs ne connaissent pas la Riviera. Cette mer calme, chaude, rassurante,, cette lumière, cet air qui embaume la fleur d’oranger sont la promesse de merveilleuses découvertes. Tous sont heureux d’avoir quitté l’hiver moscovite, la neige hostile, les palais aux couloirs démesurés parcourus par des rafales de vent polaire. Et la tsarine ? C’est bien elle, pourtant, qui a pris la décision, dans un environnement si plaisant, de venir retrouver de cruels souvenirs.
Dès sa descente du wagon impérial, la réception a été digne de son rang, mais elle a bien senti que le maire et le préfet, venus la saluer, étaient inquiets, sur le qui-vive.
La recrudescence des attentas nihilistes en Russie comme en Europe rendait son déplacement délicat pour la police locale, d’autant que dans les dix-sept voitures qui composaient le train spécial, s’entassaient ses enfants, petits-enfants, ses dames d’honneur, trois popes et cinq chantres sans compter les innombrables intendants et domestiques.
Maria Alexandrovna en 1875
Oui, en dépit du ciel d’un bleu de cobalt, rien ne vient distraire Maria Alexandrovna de son abattement. Sans doute Dieu lui a imposé ces malheurs pour éprouver sa foi. Qu’on lui présente ses icônes. Elle ne peut plus vivre sans ces pieuses images. La Mater Dolorosa, la Vierge seule peut comprendre sa douleur de mère, sa souffrance de femme.
La chambre qui lui est destinée, dans cette jolie villa Les Dunes, toute proche de Cannes, est meublée en ce style qui revient à la mode, le Louis XVI.
L’impératrice est indifférente au charme des pieds allégés et délicatement ouvragés, à la couleur tendre des boiseries. Elle n’arrête pas de songer au destin tragique de cette reine de France qui a dû comme elle, bien jeune, abandonner un environnement familial pour se trouver confrontée à l’étiquette rigide d’une Cour étrangère et hypocrite.
Une mère séparée de ses enfants. Une reine dont la vie de femme est donnée en pâture aux courtisans comme au peuple, les journaux se complaisant à rendre plus dure, plus ignoble la réalité. Le parallèle est tentant entre la vie de Marie-Antoinette et la sienne.
La Villa “Les Dunes” à Cannes
C’était en 1864. Quinze ans déjà depuis le drame! Elle était arrivée à Nice entourée de trois de ses enfants, les grands-ducs Serge et Paul et la grande-duchesse Marie. Elle avait un absolu besoin de repos: sa huitième grossesse s’était très mal passée.
Alexandre II, Maria et le futur Alexandre III
A trente-cinq ans, ces maternités successives l’avaient rendue exsangue et les médecins, craignant pour sa vie, lui avaient recommandé l’abstinence. Quel soulagement ! L’appétit sexuel d’Alexandre II n’avait nullement diminué avec les années et elle redoutait chaque soir de voir sa haute silhouette pousser le rideau de l’alcôve, non pour l’acte lui-même, Alexandre est un doux, un sentimental, au tempérament bien plus allemand que russe, mais pour ses terribles conséquences qu’elle était censée accueillir comme un don de Dieu.
Alexandre II et ses enfants, Maria et Serge
Son union avait pourtant été un vrai mariage d’amour. Le jeune tsarevitch parcourait les Cours d’Europe pour trouver une épouse digne de lui. Théophile Gautier l’a ainsi dépeint: “Ses traits sont d’une régularité parfaite, la figure moins blanche que le front à cause des voyages et des exercices en plein air. Les contours de sa bouche ont une netteté de coupe et d’arête tout à fait grecque et sculpturale“.
Le coup de foudre avait été réciproque. Les jeunes gens avaient craint la réaction de Nicolas 1er car une rumeur médisante assurait que Marie n’était qu’une fille adultérine de la grande-duchesse de Hesse, mais leur obstination finit par avoir raison des ragots.
Les enfants en 1850 – Nicolas – Wladimir – Alexei – Alexandre
C’était sur cette Côte de lumière qu’elle espérait trouver le repos, oublier les palais de Saint-Pétersbourg si froids, si austères. Sa belle-mère, Alexandra Feodorovna, née comme elle princesse allemande, lui avait longuement décrit la beauté de ce littoral, son climat toujours
printanier, la gentillesse de sa population, ses merveilleux jardins où il n’y avait qu’à tendre la main pour cueillir oranges et mandarines.
A Nice, ville étrangère, avec un protocole relâché, les relations avec l’entourage réduites au minimum, elle allait enfin jouir d’une vraie vie de famille. Alexandre avait tenu à l’accompagner. Peut-être voulait-il se faire pardonner les souffrances de son dernier accouchement ?
La gare de Nice en 1865
Ils étaient arrivés sous une pluie battante dans une gare dont les dernières finitions avaient été réalisées précipitamment la veille, 21 octobre 1864, car le chemin de fer venait à peine d’arriver à Nice. Le maire, François Malausséna, le préfet et les grands seigneurs russes résidant à Nice se serraient sous de noirs parapluies pour saluer le souverain qui, compte tenu du caractère privé de sa visite, avait délaissé l’uniforme pour un simple costume civil.
La tsarine était enveloppée dans une large cape de cachemire blanc qui accentuait la pâleur de ses traits. En dépit du temps abominable, leur calèche s’était engagée dans l’avenue du Prince Impérial sous les acclamations de la foule qui saluait en Alexandre II le “tsar libérateur“.
Marie tentait d’apercevoir les faubourgs de la ville, les vergers à travers les vitres embuées du carrosse, sous cette pluie qui ne cessait pas de tomber. Alexandra Feodorovna lui avait signalé la magnifique villa Peillon, au quartier du Piol, réunie par une passerelle à la propriété Bermond.
Villa Peillon
Villa Bermond
Elle avait été frappée par des cascades, les fontaines, le volières d’oiseaux, les serres immenses, les champs de violettes sous l’ombrage des oliviers et une pépinière de milliers d’orangers. Le paradis sur terre. Maria allait enfin pouvoir se reposer, récupérer ses forces. Sa santé inquiétait son entourage. “Il y a en elle quelque chose de spirituel, de pur, d’abstrait. Chaque fois que je l’observe, j’ai l’impression que son âme est infiniment loin de nous”, constatait sa dame de compagnie.
Le repos, ce n’est pas l’objectif du tsar. A peine arrivé, Alexandre est entraîné par sa frénésie d’action, ce besoin de se dépenser physiquement auquel Maria n’a jamais pu s’habituer. Il passe les troupes françaises en revue, visite les casernes, s’inquiète du quotidien des soldats et entretient des rapports quotidiens avec les Tuileries.
En effet, Napoléon III compte venir le saluer. La santé de la tsarine offre un bon prétexte pour aborder les choses sérieuses. Alexandre est inquiet. Depuis dix ans, toutes ses réformes généreuses se retournent contre lui. Et d’importants mouvements de troupes se déroulent en Prusse, en Autriche et en Italie. Il doit absolument trouver un accord avec la France qui permettrait à la flotte russe de continuer d’assurer une permanence en Méditerranée.
Nice, française depuis quatre ans à peine, allait être le théâtre d’une rencontre internationale de la plus haute importance. Les journaux titrent : “ A cette heure, l’Europe entière a les yeux fixés sur Nice. Dans deux jours en effet une entrevue aura lieu entre l’empereur de Russie et l’empereur des Français, les deux plus puissants souverains de l’Europe”.
Maria Alexandrovna avait accueilli Napoléon III autour d’un thé réservé aux intimes de la Cour. Le soir elle s’était vêtue somptueusement de velours et de brocart d’or pour se rendre au Théâtre Français.
L’impératrice en tenue de soirée
Le lendemain, elle arborait une tenue de tulle mauve qui lui donnait un air évanescent, de circonstance puisqu’on donnait La Traviata, le dernier opéra de Verdi au Théâtre Italien. Puis Napoléon III l’avait invitée à danser au bal de la Préfecture.
Elle avait oublié un instant ses préoccupations dans les bras de l’empereur qui la guidaient avec assurance. Sa main gantée de dentelle dans celle du souverain, elle s’était laissée griser un trop court moment et, elle pouvait bien se l’avouer, elle n’avait pas été insensible à son charme si français.
Elle était vraiment ravie de cette récréation loin de Moscou et de ses obligations, des manœuvres de la Cour entre progressistes et conservateurs, de la fastidieuse étiquette. Après toutes ces peines, Dieu la bénissait! Elle avait échangé un regard avec le tsar, heureux de voir briller un peu de gaieté dans ses yeux comme aux premiers temps de leur amour.
Les obligations de la cour – Soirée au Bolchoï en 1856
Le lendemain, Napoléon III regagna Paris, le tsar joua encore quelques jours avec ses plus jeunes enfants et reprit le train pour Saint-Pétersbourg. Pour que son bonheur fut parfait, Maria Alexandrovna attendait la visite de Nicolas, son fils aîné qui effectuait un tour d’Europe nécessaire à sa formation de futur souverain, visitant les Cours amies, découvrant les dernières inventions techniques de l’industrie pour lesquelles il se passionnait, prenant du bon temps avant d’hériter, le plus tard possible espérait-il du trône de son père. Il avait dû interrompre ce rythme endiablé, accablé par une soudaine fatigue accompagnée de fièvres.
Grand-duc héritier Nicolas (1843-1865)
Il arriva à Nice exténué. Sa mère en le voyant si pâle sentit son cœur se glacer. Elle appela les médecins de sa suite qui avouèrent leur impuissance. Napoléon III alerté envoya les plus grands spécialistes français. Ils diagnostiquèrent une méningite et ne laissèrent à Maria que peu d’espoir. Il fallut bien rappeler le tsar. Elle revoit avec angoisse ces veillées parmi les chandelles et l’odeur entêtante de l’encens tandis qu’elle caressait les cheveux du mourant en lui chantant les vieilles comptines allemandes dont elle avait bercé son enfance. Elle était désespérée: elle payait d’un prix intolérable les quelques jours de bonheur qu’elle avait volés à son destin de souveraine.
Nicolas et sa fiancée Dagmar de Danemark, future impératrice Maria Fedorovna (1847-1928)
Quinze longues années ! Elle se souvient, comme si c’était hier, de tous les détails de la grandiose cérémonie funèbre. Le tsar à cheval accompagné de son second fils, Alexandre, devenu tsarévitch et toute la famille impériale suivant le cercueil recouvert de draps de velours cramoisi. Une chorale dominée par les barytons russes avait accompagné la messe solennelle célébrée dans la trop petite église orthodoxe de la rue Lonchamp qui avait été érigée par l’épouse de Nicolas 1er, Alexandra Feodorovna lors de son séjour niçois en 1856. L’émotion était telle que la foule massée le long du cortège pleurait sans retenue dans un silence recueilli.
Funérailles du Tsarevitch Nicolas à Nice
Ils avaient suivi la corniche de l’Impératrice, construite pour l’impératrice douairière le long de la mer dont ils devinaient le bleu profond perdu dans l’horizon. Ils embarquèrent sur la frégate Alexandre Nevski qui devait ramener le corps à Cronstadt. Avant de quitter Nice, ils avaient largement doté les oeuvres de la ville, Maria ayant accordé des largesses particulières aux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul dont elle avait remarqué l’action envers les plus démunis.
Mausolée du Tsarevitch Nicolas à Nice aujourd’hui
Dès son arrivée en Russie, l’impératrice n’avait eu de cesse que de faire détruire la petite villa témoin des derniers jours de son fils. Elle voulait élever un mausolée à l’endroit même où il avait rendu le dernier soupir.
Dagmar de Danemark, la triste fiancée, l’avait aidée à réaliser son projet. Après ce drame, Maria Alexandrovna n’avait jamais pu revenir à Nice. Sa santé chancelante, encore amoindrie par les coups du sort qui l’accablaient, l’avait amenée à se rendre à San Remo en 1874.
Combien elle avait été sotte, se réprimandait-elle au fond de son cœur, de s’être crue soulagée après avoir été incitée à interdire sa couche à son mari ! La si jeune et si belle Katia Dolgorouki était l’heureuse mère d’une petite Olga, après celle de Georges, né deux ans plus tôt. La favorite avait trente et un ans de moins que le tsar…
Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova – Katia (1847-1922)
Maria s’était retirée dans sa solitude, fuyant les regards trop affligés que lui imposaient ses proches. Elle ne voulait plus que prier, se repentir de ses péchés qui devaient être nombreux et importants pour que Dieu l’ait punie de la sorte. Elle ne vivait plus qu’entourée de saintes icônes…
Même en voyage, une petite pièce attenant à sa chambre lui permettait de prier dans le recueillement. Ses jours s’écoulaient entre pleurs et prières. Elle avait fini par céder à ses enfants qui avaient voulu l’amener à Cannes dans l’espoir de la voir retrouver un peu d’entrain. Mais même sous ce climat qu’elle avait trouvé merveilleux, ses forces semblaient la quitter.
Cependant, les nouvelles qui arrivent de Russie ne sont pas bonnes. Les nihilistes, pourchassés par la terrible police du tsar fomentent inlassablement des attentats. Même à Cannes elle doit se méfier. La France vient d’expulser un révolutionnaire et la presse crie au scandale. D’une main diaphane, Maria se saisir d’un journal abandonné sur la table du salon. Elle se doute de ce qu’on lui cache. Elle sait que lire ces articles va la rendre encore plus malheureuse mais rien ne peut l’empêcher de s’en rassasier jusqu’à l’écœurement.
Katia, Alexandre et leurs enfants en 1870
Elle feuillette le Journal du Littoral. Tout son drame le plus intime est étalé à la une. Sans pudeur aucune, le journaliste raconte la vie conjugale que mène à Moscou le tsar, son mari Alexandre. Oui, il s’affiche sans vergogne avec la belle Katia, l’impose à la cour, envisage même de reconnaître ses enfants adultérins.
“Je pardonne les offenses qu’on fait à la souveraine, je ne peux prendre sur moi de pardonner les tortures qu’on inflige à l’épouse”, confie-t-elle à la comtesse Tolstoï.
Dieu l’a-t-il donc abandonnée ? Elle ne veut plus se battre. Elle n’attend plus qu’une chose, que Dieu la rappelle à lui. Qu’elle puisse rejoindre son Nicolas !
Ses forces déclinent rapidement. D’urgence son entourage organise le retour en Russie. Maria Alexandrovna va s’éteindre trois mois plus tard dans une grande solitude. Le tsar avait poussé la fatuité ou l’inconscience jusqu’à lui demander, alors qu’elle agonisait, de bénir ses enfants nés hors mariage ! Décidément, rien ne lui avait été épargné.
Maria Alexandrovna à la fin de sa vie
Ce portrait est extrait du livre “Impératrices, artistes et cocottes” par Martine Gasquet avec l’aimable collaboration de Patrick Germain pour les illustrations.
Pistounette
22 février 2021 @ 07:11
Récit très intéressant. Merci
DEB
22 février 2021 @ 07:20
Texte intéressant et des très belles images mais que sa vie fut triste !
Val
22 février 2021 @ 07:23
Merci pour ce chapitre d’histoire ce fût une lecture agréable ,
miloumilou
22 février 2021 @ 08:00
Merci Martine et Patrick!
Quel triste destin !
Une vie de femme, en somme, comme le merveilleux livre de Maupassant « Une vie »!
Neillia
22 février 2021 @ 08:28
Quel beau texte, quelles belles illustrations. Merci Régine.
Bambou
22 février 2021 @ 08:58
Triste destin. Décédée à 56 ans. Mort prématurée dû probablement à huit grossesses…..et au décès de son fils Nicolas..
Que sont devenus les deux enfants q’u »alexandre II a eu avec sa seconde épouse Katia ?
Cosmo
22 février 2021 @ 12:20
Bambou,
Un article sera consacré à Katia et vous saurez alors ce qu’il est advenu de leurs enfants.
Bonne semaine
Marnie
22 février 2021 @ 13:54
Super, merci d’avance !!!
BEQUE
22 février 2021 @ 16:15
En 1864, Katia, 17 ans, croise le tsar au Jardin d’Eté. C’est deux ans plus tard à Peterhof qu’elle devient sa maîtresse. La famille de Katia veut l’éloigner du Tsar en l’envoyant à Naples. Mais l’Exposition Universelle de Paris est une occasion pour lui de revoir Katia qu’il installe dans un hôtel proche de l’Elysée. Ils se retrouveront à Ems bien que le Tsar ait, dans cette station, des entretiens de la plus haute importants avec le roi de Prusse et Bismarck. En 1872, Katia accouche de son fils Georges. En 1880, Alexandre II l’épouse secrètement au palais de Tsarskoïe Selo mais elle ne peut porter le titre de tsarine. Le tsar sera assassiné en 1882. Katia ne reviendra jamais en Russie, achètera la Villa Georges à Nice et mourra en 1922, à 75 ans.
Bambou
22 février 2021 @ 17:58
Merci.
Ludovina
22 février 2021 @ 15:11
En attendant l’article de Cosmo, je me permets de donner à nouveau ces quelques éléments.
2 des enfants d’Ekaterina Mixailovna, princesse Dolgoruky, puis princesse Yourievska et du tsar Alexandre II de Russie ont épousé des descendants de Willem, duc de Nassau (1792-1839) :
-Georgij Aleksandrovich, prince Yureivsky (1872-1913) s’est marié (divorce) avec la comtesse Alexandra von Zarkenau (1883-1957), fille de Konstantin, duc d’Oldenbourg (1850-1906) et d’Agripina Djaparidze, comtesse de Zarnekau (1855-1926), petite-fille de Peter, duc d’Oldenbourg (1812-1881) et de la princesse Therese de Nassau (1815-1871), arrière-petite fille de Willem et de sa 1ère épouse la princesse Luise von Sachsen-Hildburghausen (1794-1825).
-Olga, pricesse Yourievska (1874-1925) s’est mariée avec le comte Georg von Merenberg (1871-1948), fils du prince Nikolaus de Nassau (1832-1905) et de Natalia Puchkine, comtesse von Merenberg (1836-1913), petit-fils de Willem et de sa seconde épouse la princesse Pauline von Württemberg (1810-1856).
j21
22 février 2021 @ 08:59
Magnifique récit !
aubepine
22 février 2021 @ 09:00
Merveilleux reportage, très intéressant !
Debora12345
22 février 2021 @ 09:25
Et bein, elle en a avalé des couleuvres avec son mari….. Elle en devenue dépressive et la mort de son fils a été le coup de grâce. Franchement, qu’elle vie de m…..Son mari à fini assassiné en 1881.
Pierre-Yves
22 février 2021 @ 12:16
Elle l’a pourtant épousé en en étant amoureuse, ce qui était loin d’être la règle générale de son époque et de son milieu. Ensuite, ça s’est gâté parce que lui avait de gros besoins, et qu’elle n’en pouvait plus des grossesses qui se succédaient et ruinaient sa santé. Alors il est allé voir ailleurs, tandis qu’elle se repliait sur elle-même et s’abîmait en dévotions.
L’histoire de cette tsarine met surtout, et une fois de plus, l’accent sur la condition des femmes qui étaient alors, et les ont restées longtemps, condamnées à tomber enceintes en dépit de leur vlonté et de leur constitution. Sur ce plan-là, notre époque constitue un incontestable progrès.
Pastelin
22 février 2021 @ 13:42
Cela m’ évoque Marie Leszczynska qui, n’en pouvant plus des assiduités dont la poursuivait Louis XV,et des maternités successives, lui ferma la porte de sa chambre au bout de 10 ans de mariage. Jusqu’alors, le roi lui était reste fidèle. On connaît la suite.
Leonor
22 février 2021 @ 16:23
Merci pour ce texte, Pierre-Yves.
Charlotte (de Brie)
23 février 2021 @ 09:42
Vous faites un parfait résumé de la situation des femmes de cette époque et pas seulement dans les milieux favorisés.
Incontestablement le contrôle des naissances est une victoire pour les femmes et c’est bien que ce soit un homme qui le dise;
Antoine
22 février 2021 @ 18:29
Abstinente à trente-cinq ans… Tout homme comprendra que le mari soit allé voir ailleurs. Si le tsar avait pris des précautions, fussent-elles naturelles, pour éviter (ou au moins limiter) les grossesses à répétition le couple aurait pu peut-être continuer à avoir une vraie vie conjugale. Lorsqu’on abandonne si jeune tout accommodement, il ne faut pas s’étonner d’être délaissé(e). Il est triste d’être l’artisan(e) de son propre malheur. Lorsqu’on s’en aperçoit, il est souvent trop tard.
Merci pour ces récits toujours passionnants et admirablement illustrés. Quelle érudition et quelle somme de recherches !
Leonor
22 février 2021 @ 09:47
Quels articles !
Plaisir de lecture et admiration pour les auteurs.
Merci.
Ludovina
22 février 2021 @ 10:07
Maria, princesse de Hesse et du Rhin, fille de Ludwig II, grand-duc de Hesse et du Rhin et de Wilhelmine Luise, princesse de Bade, était la benjamine de leurs 7 enfants.
Son frère aîné Ludwig III n’a pas eu de postérité de ses 2 épouses : la princesse Mathide de Bavière et Magdalene Appel.
Un prince était mort-né le 18/08/1807.
Le 3ème garçon, Karl, avait épousé la princesse Elisabeth de Prusse : leur fils aîné sera le grand-duc Ludwig IV de Hesse et du Rhin.
La princesse Elisabeth est décédée à l’âge de 5 ans le 27/05/1826.
Une princesse est mort-née le 07/06/1822.
Son 4ème frère, Alexander, et son épouse Julie, comtesse de Hauke, étaient, entre autres descendants, les arrière-grands-parents maternels du prince Philippe, duc d’Edimbourg, les grands-parents paternels de Victoria Eugenie, future reine d’Espagne.
lila
22 février 2021 @ 11:33
Mon Dieu ….quelle lecture.😱..je vais prendre un moment pour ça 😓.
Quel génie le peintre qui n’a oublié aucun détail dans les robes de ses dames . SUPERBE !
lila
22 février 2021 @ 11:35
Mon Dieu ….quelle lecture.😱..je vais prendre un moment pour ça 😓.
Quel génie le peintre qui n’a oublié aucun détail dans les robes de ces dames . SUPERBE !
Caroline
22 février 2021 @ 11:38
Cet article est très intéressant, mais c’ est assez triste de le lire .
Cette impératrice n’avait pas la personnalité de Sissi d’ Autriche pour vouloir mener sa vie à sa guise ! Etait- elle devenue dépressive avec le temps ?
Merci a Martine Gasquet et Patrick Germain !
Jean Pierre
22 février 2021 @ 12:25
Heureusement pour cette pauvre femme que Martine Gasquet la sort de l’oubli où elle s’est enfoncée. Mais, c’est lui faire beaucoup d’honneur.
Moules-frites
22 février 2021 @ 14:39
Je suis de votre avis. Il semble y avoir chez cette impératrice un côté doloriste un peu pénible.
Muscate-Valeska de Lisabé
23 février 2021 @ 17:15
J’ai trouvé aussi.
Mais le recit compatissant est très beau,même si le côté chouineux peu irriter un peu.
Cosmo
23 février 2021 @ 08:07
Si les détails de sa vie sont généralement oubliés, son portrait par Winterhalter, lui, ne l’est pas.
Patricio
22 février 2021 @ 13:41
Articles très intéressants, merci aux auteurs.
Amitiés
Patricio
ciboulette
23 février 2021 @ 00:03
C’est une histoire triste .Merci à Martine Gasquet et Patrick Germain pour cette histoire malgré tout intéressante , qui révèle beaucoup d’aspects de la société et des moeurs du temps . L’impératrice avait en apparence tout pour être heureuse : l’argent , les palais , les transports , la Riviera , les robes , les bijoux . . .mais ce fut une femme et surtout une mère malheureuse .
Muscate-Valeska de Lisabé
23 février 2021 @ 17:17
On se dit que la pilule contraceptive aurait bien allégé sa peine.
Mayg
22 février 2021 @ 14:09
» Le journaliste raconte la vie conjugale que mène à Moscou le tsar, son mari Alexandre. Oui, il s’affiche sans vergogne avec la belle Katia, l’impose à la cour, envisage même de reconnaître ses enfants adultérins. »
» Le tsar avait poussé la fatuité ou l’inconscience jusqu’à lui demander, alors qu’elle agonisait, de bénir ses enfants nés hors mariage »
C’est une blague ? Mais quel goujat celui là !
Bambou
23 février 2021 @ 16:32
Film romancé « Katia » qui raconte cette histoire avec ROMY Schneider et Kurt Jurgens….
Françoise A
22 février 2021 @ 14:16
Triste histoire.. heureuse de mon époque, même si tout n est pas parfait..
Vitabel
22 février 2021 @ 14:38
Merci pour ce bon moment de lecture. Quelle triste vie que la sienne, passer sa vie à faire des enfants et à être malheureuse…
Moules-frites
22 février 2021 @ 14:39
Quel magnifique travail, merci !
COLETTE C.
22 février 2021 @ 15:32
Une bien triste vie.
Sheiley
22 février 2021 @ 15:50
Passionnant. Sur les premiers portraits l’imperatrice porte des robes de couleurs poudrées, qui du coup ne lui donnent pas bonne mine et elle paraît évanescente. Quant on connaît Cannes et Nice on peut encore admirer encore ces somptueuses villas mais souvent leur parc a été démembré pour y construire des résidences modernes .
Caroline 23
22 février 2021 @ 17:25
Quel plaisir cette lecture. Comme le rappelle Pierre-Yves , bien triste vie de femme.
framboiz07
22 février 2021 @ 17:40
Revoir Katia, film avec Romy Schneider .Le mausolée est près de l’église Russe,près du Lycée Impérial, ancien palais du tsar à Nice .Yannick Noah y fut lycéen en sports -études !
framboiz07
22 février 2021 @ 21:50
Je me pose une question,que sont devenues les 2 villas ?Je transmets mes amitiés aux ami(e)s des Alpes Maritimes, que le sort et le covid (je dis » le » , pardon , mais j’y tiens !) bloque chez eux ….
Robespierre
22 février 2021 @ 17:51
Il y a aussi la femme de Leopold Ier de Belgique qui était tout le temps malade. Son mari trouva une consolation auprès d’Arcadie Claret qui lui donna deux enfants.
Dominique Charenton
22 février 2021 @ 18:00
Maria Alexandrovna , ses deux sœurs [ Elisabeth ( 20 05 1821 – 27 05 1826 ) ; Ne mort-née le 07 06 1822 ] et son frère Alexandre ( 1823 – 1888 ) ne sont pas des Hesse mais des Senarclens.
Il y a longtemps que le cas Hesse/Senarclens est connu.
A cette époque pour avoir des enfants il fallait au moins passer quelques temps ensemble, or depuis 1820 la grande duchesse héritière vivait loin de son mari – avec le baron de Senarclens- dans le domaine d’Heiligenberg à Jugenheim (12 kms de Darmstadt) qu’elle finira par acquérir
Le père des 4 derniers enfants de la grande duchesse de Hesse et du Rhin, née princesse Wilhelmine de Bade (1788-1836), deux filles mortes jeunes, Alexandre (1823-1888) père des Battenberg et Marie (1824-1880) épouse du tsar Alexandre est le baron August Ludwig de Senarclens de Grancy, né le 19 08 1794 à Etoy et décédé le 03 10 1871 à Jugenheim. Il était général major à la suite de l’armée grand ducale, grand maître des écuries du grand duc, chevalier d’honneur de l’ordre de Malte.
A ce sujet lire l’ouvrage de Lord Lambton, The Mountbattens, 1989, qui est une bonne synthèse.
L’ambassadeur Maurice Paléologue en poste en Russie pendant la 1ère guerre mondiale évoqua aussi ce problème, de même que le chancelier Bülow dans ses mémoires, dans lesquels il indique par exemple que la grande duchesse Waldimir lui dit que son époux n’était pas le petit-fils du grand duc Louis II de Hesse,mais de Senarclens de Grancy
Il y a aussi des auteurs comme le comte Corti qui ont travaillé sur les « papiers Battenberg » , ou également Ficquelemont, l’ambassadeur autrichien à St Pétersbourg dans sa correspondance avec Metternich .Par exemple courrier du 14/26 04 1839 dans lequel il précise que lors d’une discussion avec Nicolas Ier, celui lui indiqua qu’il savait bien ce qu’il était dit sur l’irrégularité de la naissance de la princesse Marie… ou celui du 22 04 / 04 05 1841 où il évoque Mme de Grancy, une dame de la cour de Darmstadt, formellement connectée à la grande duchesse Marie Alexandrovna …
La reine Victoria aussi, qui dans une lettre à sa fille aînée, suite à l’horreur manifestée par l’impératrice Augusta au sujet du mariage de la princesse Béatrix avec le prince Henri de Battenberg :
« … I was very audacious and answered the last letter of the empress full of hints and insinuations about the origin of the family which she supposed I did not know and that I did Know and that the character of the young man and his brother and sister which was so excellent was what I considered first,and then I could not understand how she could object so much to the family when she remembered that the father of her own son-in-law and his brothers and sisters were the children of a Fraulein Geyersberg, avery bad woman, and that they had been acknowledged by the whole of Europe as Princes of Baden »
et Lettre du 10 02 1862 de la reine Sophie des Pays-Bas à son cousin Plon Plon
“…Le prince de Darmstadt épousa plus tard une princesse de Bade, devint le père du grand-duc actuel, et se crut le père de l’impératrice régnante de Russie ! “
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Après le décès de la grande duchesse, le baron se maria avec Luise Wilhelmine comtesse von Otting und Fünfstetten ( 1810-1876) dont il eut postérité. Le beau père du baron, Carl Friedrich Stephan (1767-1834) créé baron von Schönfeld en 1813 puis comte von Otting und Fünfstetten en 1817 était le fils naturel de Frédéric Michel comte palatin de Deux Ponts Birkenfeld (1724-1767), père du roi Maximilien Ier de Bavière (1756-1825).
La belle mère du baron était la fille de Louise von Seldeneck, fille morganatique de Guillaume-Louis, margrave de Bade (+1788), frère cadet du grand duc Charles Frédéric de Bade.
La famille de Senarclens est suivie depuis Henri, vivant en 1250 Elle a pour armes : » D’or à la bande d’azur, chargée de trois molettes d’éperon d’or » Cimier : une tête et col de cygne d’argent. Devise : Sans décliner . Adage : Vaillance de Senarclens.
Sources principales :
– Europaïsche Stammtafeln volume III/2, 1983, tables 225 et 269 : Otting, Seldeneck
– Almanach généalogique Susse, année 1933 : Senarclens
– GHdA FrH B Band I 1954 : Senarclens-Grancy
– Lettres de Sophie, reine des Pays-Bas au prince Napoléon 1839-1877
– L’ouvrage de Michel Sementéry, La descendance des Battenberg-Mountbatten, 2009 ne se recommande pas trop d’approximations, d’erreurs , d’insuffisances …
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On peut noter qu’Alexandre (1823-1888) , le frère aîné de Maria Alexandrovna épousa morganatiquement Julie comtesse Haucke (1825-1895) qui reçut d’abord collation du titre de comtesse von Battenberg avec le prédicat d’ « Erlaucht » à Darmstadt le 05 11 1851, puis de princesse von Battenberg avec le prédicat de « Durchlaucht » à Darmstadt le 26 12 1858, Parmi leurs descendants le prince Philip, duc d’Edimbourg et les rois Juan-Carlos et Felipe VI d’Espagne
Julie comtesse Haucke avait une soeur Emilie comtesse Haucke ( 1821-1890),dont l’arrière petite fille : Nina baronne von Lerchenfeld (1913-2006) était l’épouse du comte Claus Schenk von Stauffenberg (1907-1944) était l’épouse de l’auteur de l’attentat du 20 07 1944 contre Hitler
Les deux sœurs cousinaient avec l’illustre sculpteur Frédéric Auguste BARTHOLDI (1834-1904), leur quartier 84 est le frère d’Hans Caspar Boell (1645-1711) quartier 34 du sculpteur
Anaïs
22 février 2021 @ 18:17
Merci beaucoup pour votre article.
luigi
22 février 2021 @ 18:37
Merci pour ce très bel article ! Je profite pour dire que le blog de Patrick Germain est passionnant, si vous avez l’occasion de le lire….😉
Danielle
22 février 2021 @ 19:03
Cette femme n’a pas été épargnée par la vie ! un récit intéressant et poignant ; merci aux auteurs.
Carolus
23 février 2021 @ 03:19
Très intéressant, merci.
La photo 10 (?) me fait un peu de peine.
Les enfants, Maria et Serge, n’ont pas des regards d’enfants.
Ils semblent anxieux…particulièrement le petit Serge.
Anne-Cécile
23 février 2021 @ 03:38
L’anarchiste nihiliste russe, le prince Pierre Kropotkine, qui servit à la Cour, laisse une portrait flatteur de l’intelligence et des qualités de coeur de l’Impératrice. Alors que son époux le libéral Alexandre II fait l’objet d’un portrait négatif, le Prince illustrant le décalage entre les idées du tsar et ses personnalité et qualités morales.
Arielle
23 février 2021 @ 09:31
Très intéressant, merci.
framboiz07
23 février 2021 @ 14:39
La vie des femmes, avant la pilule et les antibiotiques ….
FloV
23 février 2021 @ 15:18
Un livre très intéressant va sortir en avril au sujet d’une autre villa de la région niçoise, la villa Nellcote. Son histoire est intimement liée au domaine Bermond de Nice et à d’autres monuments encore visibles dans cette ville. Le livre s’appellera Les Rolling Stones et Nellcote, pour ceux que ça pourrait intéresser.
mousseline
23 février 2021 @ 17:24
un bel article. merci beaucoup
D MATSEDONSKIY
24 février 2021 @ 20:18
Maria Alexandrovna en 1875 -> Marie-Thérèse reine des Deux-Siciles en 1866