En ce début du XX° siècle, le Cap Ferrat, près de Nice est une presqu’île à la végétation enchanteresse aux pinèdes odorantes plongeant dans une mer d’huile. Ce cadre convient bien aux hivernants richissimes qui souhaitent profiter de ce climat idyllique et d’un anonymat apprécié. Ici, la baronne Beatrice de Rothschild, Madame Maurice Ephrussi (1864-1934).
Le Cap-Ferrat
Léopold II, roi des Belges s’est fait construire une demeure majestueuse dans un parc aux essences rares, une autre villa la borde et le soir on voit le vieux roi aller jusqu’au fond des jardins rendre visite à la belle baronne de Vaughan, peu lui importe les ragots.
La Villa de Léopold II – “Les Cèdres”
C’est à proximité de ce voisinage royal que s’agite une multitude d’ouvriers, la plupart venant du Piémont, les cris et les chants fusent, le contremaître attend avec angoisse la venue de la propriétaire. Un galop de cheval annonce son arrivée.
Dans un nuage de poussière, le landau s’arrête en haut de la colline qui domine la Baie des fourmis. Il ne voit d’abord que deux pieds délicatement chaussés de bottines roses dont il aperçoit les boutons de satin. Une silhouette rose, elle aussi, descend avec rapidité du marche- pied.
Béatrice Ephrussi de Rothschild tapote sa longue jupe étroite pour lui redonner cet aplomb qui lui a coûté une véritable fortune. La toilette est une de ses passions. Monochromes passions, elle aime être en bleu ou en rose de la tête au pied, l’ombrelle assortie, un petit mouchoir de dentelle de la même couleur aux doigts gantés d ‘une peau d’agneau glacé du même ton.
La trentaine assurée, ses cheveux qu’elle a blancs depuis sa vingtième année, la vieillissent sans qu’elle y porte une grande attention
Mariée depuis plus de dix ans à Maurice Ephrussi, ils n’ont pas d’enfants. Ce fut un mariage arrangé, elle, petite fille du fondateur de la branche française des Rothschild, et fille de Leonora de Rothschild descendante de la branche anglaise. La nature fantasque de Charlotte-Béatrice avait ravi ses parents puis les avait inquiétés : il fallait marier l’indocile héritière.
Baron Alphonse de Rothschild (1827-1905) son père
Baronne Leonora de Rothschild (1837-1911), sa mère en 1859
Ce ne pouvait être qu’affaire de finances et de milieu juif. Ce fut Maurice Ephrussi, les quinze ans qui les séparaient étaient pour ses parents, gage de stabilité. Marchand de blé entre la Russie et le Portugal, entre autres, de confession juive et très riche, il avait été agréé par la famille que trop de mariages entre cousins germains commençaient à inquiéter.
Palais Ephrussi à Vienne
Palais Ephrussi Vienne 1973
La nature de Béatrice avait resurgi après quelques mois de vie conjugales, et d’un commun accord, chacun respectait les goûts de l’autre. Maurice ne vivait, en dehors de ses affaires entre Odessa, Vienne et Lisbonne, que pour ses chevaux. Ses haras rivalisaient avec ceux des Rothschild jusqu’à ce que ses jockeys courent sous leur couleur. L’art ne lui était pas étranger, son cousin Charles Ephrussi dirigeait un journal, la Gazette des Beaux-Arts, et il fit sur ses conseils quelques achats de peintres impressionnistes.
Maurice Ephrussi (1849-1916)
La mort du père de Béatrice en 1905 la rendit milliardaire. Son originalité trouva là les moyens de concrétiser quelques rêves de pierre. Elle s’inscrivait dans la lignée des constructeurs que comptait sa famille. Elle avait vécu enfant les fastes de Ferrières, elle avait acquis un sens de la décoration théâtrale qui marquait le style Rothschild. Le luxe et les antiquités étaient son environnement favori.
Château de Ferrières
Un hôtel particulier Avenue Foch à Paris
La maison familiale 2 rue St Florentin à Paris
La mode était à la villégiature hivernale, la Riviera attirait rois et banquiers. Son cousin par les Ephrussi Théodore Reinach avait acheté un terrain en bord de mer et rêvait de construire une véritable villa grecque, la “Villa Kérylos”.
Il était devenu un érudit émérite en matière d’art grec et d’antiquités. Il avait dressé les plans lui- même de sa nouvelle propriété sous l’air indifférent à sa folie de reconstitution des pêcheurs berlugans.
La Villa Kérylos, une folie grecque à St Jean-Cap-Ferrat
Sa cousine Betty de Rothschild avait élu domicile à Cannes, ville très “british” . Elle venait d’acquérir un domaine sur la route de Fréjus, nouveau quartier qu’aristocrates et gens bien nés investissaient en ce début de siècle. Elle passait là un hiver douillet, sa nombreuse famille venait la visiter , elle recevait avec faste , changeant jusqu’à trois fois les services de table au cours du même repas. Trente cinq serviteurs rendaient le train de vie possible.
Après un voyage en train dans ses fameux « trains du plaisir », de la compagnie PLM, que sa famille finançait depuis l’apparition des chemins de fer, Charlotte- Béatrice s’était endormie à la sortie de Paris et réveillée au bord de la Méditerranée. Le bleu de la mer rejoignait celui du ciel que Théodore décrétait d « attique ».
Le port de St Jean-Cap-Ferrat en 1906
Sa décision fut prise. C’est dans ce cadre qu’elle voulait construire la vitrine de ses collections. Le bâtiment sera entouré de grands jardins où ses précieux oiseaux pourront vivre heureux sans connaître les rigueurs du climat parisien ou londonien.
Plans de la Villa « Ile de France »
Plan du jardin de la villa
Elle souriait en pensant à ses autres compagnons, ses singes agiles et voleurs. L’heure du thé les voyait s’approcher en marchant de biais , d’un geste prompt ils vidaient l’assiette de ses douceurs. Ses visiteurs étaient partagés entre le désir de plaire à la maîtresse de maison en leur donnant quelques gâteaux assortis de mots qui se voulaient charmeurs et la crainte, justifiée, de se faire mordre. Pour elle, ils étaient de vrais jouets vivants et tout leur était pardonné au grand désespoir de sa femme de chambre qui trouvait parfois quelque toilette maculée ou déchirée.
Un animal de compagnie pour la baronne
Les singes partageaient l’affection de leur maîtresse avec deux petits bichons, au blanc laineux, qu’elle prenait négligemment dans ses bras tout en tenant tasse et sous tasse, il fallait attendre la fin des jappements de joie, de colère, d’impatience ou de tout autre motif avant que Béatrice daigne jetait un regard au visiteur.
Le choix de son domaine devait tenir compte de plusieurs paramètres. Elle voulait une vue sur la mer, dominante, de grands espaces de verdure et être proche d’une gare de chemin de fer et d’une grande ville. Il fallait aussi être sûr que des personnes de qualité seraient ses nouveaux voisins.
Une vue idyllique
Elle se trouva vite en compétition avec le roi des Belges qui achetait plusieurs domaines sur la Côte d’Azur. Léopold II avait acheté à Antibes, à Saint- Raphaël, sur les corniches de Nice à Monaco, enfin il avait repéré un immense domaine, les pieds dans l’eau, sur une petite plage de sable fin. Il voulait l’agrandir de la colline qui dominait à la fois la rade de Villefranche et la ville de Beaulieu. Béatrice fut la plus rapide, usant de sa bourse inépuisable.
Le propriétaire était étonné du prix de la transaction elle dépassait de cent fois son estimation première.
D’un pas ferme elle s’approche de la longue table couverte de plans sous une tente blanche spécialement aménagée pour la circonstance. Elle a usé de nombreux architectes, refaisant sans cesse les plans, démolissant à l’occasion un mois de travail pour rectifier un recul, agrandir un salon.
Trois grand prix de Rome avaient été renvoyés sans autre forme de procès. Son mari la laissait agir à sa guise s’amusant plutôt de ses toquades. L’architecte finalement retenu, Messiah, avait déjà construit sur la Riviera de nombreuses maisons. Ces ennemis rappelant son caractère local, lui répondait que ses clients étaient l’élite internationale. Sa docilité fut sans doute la qualité qui retint l’attention de Béatrice.
Elle avait visité l’Italie et s’était enthousiasmée pour l’art de la Renaissance. Elle avait griffonné au cours de ses voyages quelque porte ou fenêtre qui lui convenait. Elle avait ainsi mille petits détails en tête et cherchait l’homme de l’art qui permettrait la synthèse. Rien ne devait s’opposer à ses idées.
Maquette de l’élévation de la façade sud en 1908 par Jacques-Marcel Aubertin
Les premiers travaux commencés en 1905 furent vite stopper, le sommet de la colline devait être aplani pour recevoir l’assise de l’immense maison choisie. Elle se tenait au courant de toutes les nouveautés et elle recommanda l’utilisation de l’invention de Monsieur Nobel, la dynamite. La colline fut généreusement arasée. L’édification de « Ile de France » pouvait commencer.
Les ouvriers craignaient ses visites de chantier. Bravant la boue et la poussière, dans ses tenues pastels des plus grands couturiers , elle refaisait sans cesse telle ou telle pièce : pour mieux juger de l’effet d’un retour ou d’une modénature, elle demandait « un échantillon » et les ouvriers allaient au fond du domaine construire une miniature qui permettrait à l’excentrique propriétaire de mieux se décider.
Les travaux commencent
Les travaux avancent
Parallèlement à la construction qui devait déjà accueillir ses collections, plus de cinq mille objets, elle continuait d’acheter. Sa passion des meubles du XVIIIème siècle était partagée par de nombreux amateurs d’art. La mode aimait le Louis XV et le Louis XVI, la nouvelle république avait la nostalgie de ses rois, la fin de Marie-Antoinette attendrissait les cœurs sentimentaux.
Béatrice choisissait de très belles pièces quel qu’en soit le prix mais elle savait se laisser charmer par un petit objet lié à une jolie histoire, d’amour de préférence. Elle se laissa aller à un penchant effréné pour les boiseries. Elle courait les ventes de château où les aristocrates appauvris par la révolution industrielle tentaient de garder leur château en vendant les meubles. Elle dut faire refaire sa propre chambre qui venait à peine d’être édifiée pour mettre en valeur ses nouveaux achats au grand désespoir de l’architecte et des ouvriers.
L’aile nord commençait à prendre corps, elle hésitait encore pour la façade qu’elle voulait italienne. Malgré son expérience elle ne se représentait pas assez bien les reculs et la balustrade. Elle fit dresser une immense bâche, de la hauteur de la maison, peinte en trompe l’œil , pour qu’elle puisse juger du résultat final. Ce ne fut pas la dernière fois qu’elle utilisa ce procédé. Toutefois le haut de la colline était venté et quelque jour de tramontane l’édifice s’écroula manquant de la blesser !
Les travaux sont achevés
Elle ne délaissait le chantier que pour courir à Monaco. Les sensations de la roulette et du tapis vert était son autre passion. Elle jouait sans compter, gagner plus souvent qu’à son tour, elle riait comme une petite fille, reprenait le train et allait tyranniser son architecte excédé et pourtant si fier d’être à la tête d’un tel chantier.
Telle que nous la voyons aujourd’hui
La maison comprenait cinquante pièces. Béatrice qui avait vécu à Ferrières connaissait l’intérêt des commodités modernes. Un ascenseur avait été installé, le chauffage était à air pulsé. Les persiennes avaient fait l’objet de longues interrogations, à l’italienne ou à la parisienne ? Finalement elle avait opté pour l’addition des deux, permettant une lumière tamisée l’été et une obscurité totale le soir.
Façade d’entrée
Elle n’avait pas négligé les communs. Elle ne sait que trop que la réussite d’une « party »tient à l’efficacité du service : cuisines et offices sont à hauteur du sol, cachés par les perrons qui permettent d’atteindre les salles de réception , vastes et bien aérés. Les salles de bains agrémentent les chambres. Béatrice construit une maison moderne pour abriter les trésors des siècles passés.
Le salon Louis XVI
Toute son attention se porte sur la mise en scène de ses collections. La sensualité du XVIII° ne lui est pas étrangère. Loin de l’atmosphère victorienne qui régit de nombreuses maisons bourgeoises de l’époque, Béatrice affiche son goût pour les nus presque coquins de Boucher et la grâce libertine de Fragonard.
Une fresque de Tiepolo orne le plafond du grand salon
Sa personnalité affranchie de toute contrainte, elle n’a rien à prouver et se moque de l’avis de ses contemporains, s’affirme dans la composition de cette réalisation que peu à peu elle conçoit comme une œuvre à part entière.. Porcelaines d’oiseaux ou de chiens, peintures de singes, ses choix sont toujours guidés par ses passions. La recherche de l’objet rare est sous tendue par l’éventail de ses inclinations.
Commode de Francesco Bogié – Turin 1780
Les singes musiciens en Meissen du XVIIIe
Une collection de porcelaine du XVIIIe exceptionnelle
Sans oublier la Renaissance italienne
Le Patio
L’autre grande entreprise va être l’édification des jardins. Les propriétés environnantes sont déjà des chefs d’œuvre de botanistes en particulier la villa Les Cèdres que Léopold II a dotée de bosquets exotiques aux essences tropicales.
La Villa Paquebot
“Ile de France” qu’elle conçoit comme un grand paquebot est exposée à tous les vents, les grands cyprès qu’elle a fait venir de Florence nécessitant un convoi spécial car ils ont déjà la taille adulte permettent d’abriter le centre de la propriété.
Son sens de la mise en scène est encore sollicité : elle double les replats de la façade de glaces de Saint-Gobain qui reflètent à l’infini les haies de cyprès encadrant le lever du soleil du côté de la petite ville de Beaulieu ou du coucher du côté de Villefranche, le temple de l’amour qui trône au bout du jardin à la française semble grâce à ce jeu de miroirs flotter au milieu de la mer.
Jardin à la Française
Elle acheta de nouvelles parcelles pour édifier les murs de soutènement nécessaires à la création des différents jardins détournant à l’occasion un chemin de muletier ancestral, la municipalité s’inclina devant la générosité des dons faits aux pauvres de la commune.
Un air d’Alhambra
Elle aimait changer les atmosphères, les plantes en pot étaient nombreuses, faisant des allées retour entre l’intérieur du hall, la terrasse et le début des jardins : plus que tout, idée très moderne, elle voulait que l’on ne distingue pas le passage entre la maison et l’extérieur.
Sa « création » mobilisa son énergie pendant dix ans, puis la mort de son mari et la grande guerre eurent raison de sa passion. Amoureuse de la Riviera, elle entreprit alors l’édification de deux villas à Monaco, aux proportions bien modestes à l’aune d’Ile de France. Toutefois elle souhaita que ses collections soient conservées dans leur écrin et légua le tout à l’Institut de France pour pérenniser son invention.
A quoi pouvait rêver une jeune baronne en 1890 ?
Ce portrait est extrait du livre “Impératrices, artistes et cocottes” par Martine Gasquet avec l’aimable collaboration de Patrick Germain pour les illustrations.
Régine ⋅ Actualité 2021, Châteaux, France, Portraits, Rothschild 43 Comments
miloumilou
12 avril 2021 @ 06:28
Joliment divertissant ce matin!
Merci!
Beatrice avait beaucoup de bon goût!
La région était encore belle et attirante, ce n’est plus le cas maintenant!
Gatienne
12 avril 2021 @ 10:16
Peut-être devriez-vous venir à d’autres périodes que lors des habituelles transhumances estivales ?
J’y vis toute l’année et je peux vous dire que la région est encore fort belle, qu’il existe de multiples endroits (bords de mer et intérieur des terres) où l’on a la possibilité (car il peut y faire beau à tout moment de l’année) admirer de magnifiques paysages et des panoramas sauvages, sans y rencontrer des hordes de touristes.
Une visite à la villa Euphrusi de Rothschild se programme hors saison où lors des nocturnes musicales où l’affluence est contrôlée.
En journée, actuellement ou à l’automne, un tour sur le chemin des douaniers devrait vous inciter à réviser votre jugement.
miloumilou
12 avril 2021 @ 11:17
Oh chère Gatienne, je n’y mets jamais les pieds lors « des transhumances estivales « ce serait insupportable mais malgré tout, l’urbanisation de la côte d’Azur me déplaît fortement… oui ma préférence va encore aux côtes méditerranéennes de l’Italie ou du Cap Ferret!
Ludovina
12 avril 2021 @ 12:06
Tout à fait Gatienne.
Amitiés.
Jean Pierre
12 avril 2021 @ 08:22
Cette maison est un vrai balcon sur la Méditerranée.
J’y suis allé quelque fois et j’y ai toujours ressenti non pas le manque de goût mais le manque d’âme. Peut-être le fait que la villa n’ait jamais été réellement habitée.
Cosmo
12 avril 2021 @ 09:59
Cela a toujours été mon ressenti. Comme si cette maison et la Villa Kérylos avaient été construites en vue d’être ce qu’elles sont, des musées.
aubépine
12 avril 2021 @ 08:22
Magnifique reportage !
Bambou
12 avril 2021 @ 08:31
Quel décalage quand même entre les fortunés et le peuple…..un peu d’indescence ?
Naucratis
12 avril 2021 @ 09:54
Ce décalage social n’a pas changé. Ce qui a changé en revanche, c’est que les plus fortunés avaient assez de goût pour faire construire des merveilles et assez d’esprit pour les léguer à des institutions publiques. Grâce à eux nous pouvons les visiter.
Arielle de T
13 avril 2021 @ 01:15
Vous oubliez que « les plus fortunés » n’étaient à l’époque pas spoliés comme ils le sont aujourd’hui par un état géré par des gens qui ne savent pas compter et dont l’obsession est de taxer.
Trianon
13 avril 2021 @ 23:21
Absolument Arielle !
Cosmo
12 avril 2021 @ 09:58
Cela n’a pas vraiment changé.
Trianon
13 avril 2021 @ 23:23
Non , en effet Cosmo, ce qui a changé c’est que ce n’est plus le même profil de « riches «
Baboula
12 avril 2021 @ 10:25
Que de personnes ont pu avoir un travail grâce à ce luxe . Ce genre d’investissement manque ,il y a de la restauration mais plus de construction d’œuvres .La baronne Béatrice était une sorte de mécène .
Laurent
12 avril 2021 @ 13:11
Heureusement qu’il y a eu des gens fortunés et qu’il y en a encore
Le jour où il n’y aura plus de gens riches nous serons comme en Union Soviétique
Tous pauvres sauf une toute petite élite politique
Arielle de T
13 avril 2021 @ 01:20
Indécence de naitre ?
Indécence de vivre ?
Indécence de mourir (Naucratis) ?
Naucratis
13 avril 2021 @ 11:22
Je crois que vous vous êtes trompée de destinataire.
Naucratis
12 avril 2021 @ 09:51
Cette villa est magnifique. J’ai eu plaisir à la visiter, ses jardins odoriférants sont une merveille au printemps.
Comme la villa Kerylos (qui est à Beaulieu et non à Saint-Jean comme indiqué dans l’article), l’hôtel de Camondo et bien d’autres, la villa Éphrussi témoigne d’une époque où l’élite financière disposait d’une culture proche de l’érudition et avait, c’est sans doute lié, énormément de goût !
C’était il y a un peu plus d’un siècle, cela paraît désormais tellement lointain.
luigi
12 avril 2021 @ 10:01
Merci pour ce magnifique reportage !
PATRICIA
12 avril 2021 @ 10:44
Magnifique reportage pour une villa de rêves, des propriétés à couper le souffle, une famille richissime, dans un monde au dessus de tout sans commune mesure avec 99.99 % du reste du monde.
isabelle
12 avril 2021 @ 11:05
Ce reportage me donne bien envie d’un nouveau séjour là-bas. Arrivant en avril j’ai été éblouie par la région – la lumière surtout, une luminosité que nous ne pouvons pas imaginer en Bretagne – une belle région pourtant. Je vivrais avec passion à la villa Kérylos – tellement élégant, sobre et léger, cette avancée sur l’eau qui permet d’oublier que l’époque moderne règne en arrière. Les familles qui s’y sont succédé en vacances ont du y vivre comme au paradis. Mais la villa Ephrussi est à coté un ramassis de style qui ne s’accordent pas. La vue est très belle, pour le reste non; pas d’âme, pas d’harmonie… Cette femme a du être assez malheureuse finalement – un mariage sans amour ni enfants.
Pascal
12 avril 2021 @ 11:06
J’ai beaucoup apprécié cet article riche en images et en détails , j’aimerais bien savoir quels étaient ces » précieux oiseaux » !
Je ne suis pas très fan de la villa de la baronne ni de ses collections mais il en faut pour tous les goûts , en revanche je suis un admirateur inconditionnel de la villa Kerylos et je ne parle pas de la villa « les Cèdres » au temps de sa splendeur Lapostolienne …
Trianon
12 avril 2021 @ 12:36
Merci infiniment, c’est tellement agréable et distrayant, les photos font envie ..la vue est magnifique ,le jardin splendide,son goût était très sûr !
JAY
12 avril 2021 @ 12:51
Tout est magnifique mais ressemble plus à un musée qu’à une maison particulière.
J ai eu le plaisir d assister à un mariage et la soirée dans le jardin fut un enchantement .
Robespierre
12 avril 2021 @ 12:53
Cette dame avec sa folie bâtisseuse a-t-elle fait construire un établissement pour vieillards, ou un orphelinat ? Donné de l’argent pour encourager la recherche médicale ? J’ai toujours entendu dire que les Rothschild étaient des philanthropes et finançaient bon nombre d’oeuvres charitables. Sa vie finalement parait bien creuse. Le comte de Camondo, lui, a donné son palais à la France pour qu’il serve de musée du 18e Siècle.
Finalement, on ne s’enrichit que de ce que l’on donne.
Cosmo
12 avril 2021 @ 18:26
Elle a aussi donné ses collections à la France, la villa est propriété de l’Institut. Ce n’est pas vraiment une charité mais plutôt une reconnaissance. Le duc d’Aumale en avait fait autant.
Corsica
12 avril 2021 @ 23:11
Robespierre, pourquoi vous en prenez-vous à la baronne, elle n’a pas agi différemment de Moïse de Camondo ? Ce dernier a légué son hotel particulier et ses collections au musée des Arts Décoratifs tandis que Madame Ephrussi, tout comme le couple Jacquemard-André, a légué sa propriété et l’intégralité de toutes ses collections à l’Institut de France. Les trois ont fait ces donations afin que leurs maisons deviennent des musées abritant leurs œuvres d’art, je ne comprends donc pas pourquoi votre commentaire fait passer cette femme pour une égoïste incapable de donner ?
Corsica
12 avril 2021 @ 23:13
Hôtel particulier.
Arielle de T
13 avril 2021 @ 01:38
Probablement qu’elle donnait mais qu’elle n’allait pas le crier sur les toits.
Une vie creuse qui en comblerait plus d’un.
Le Comte de Camondo aurait mieux fait de vendre son palais au plus offrant…
Car pour le remercier de son présent, la France a envoyé sa fille et ses petits-enfants se faire exterminer. Sans compter qu’il avait aussi donné son fils Nissim à la France.
L’État ne mérite pas d’être enrichi.
Robespierre
14 avril 2021 @ 08:25
Quand on entre dans le musée, une plaque de marbre, à gauche explique ce que vous dites ci-dessus. J’ai été choqué. Mais sans ce don généreux je n’aurais pu voir les magnifiques collections.
marie francois
13 avril 2021 @ 07:51
Robespierre, puisqu’on vous dit qu’elle a donné la villa à L’Institut.
Robespierre
14 avril 2021 @ 08:26
Eh bien je retire ce que j’ai dit. J’ai eu tort, voilà !
plume
12 avril 2021 @ 13:56
J’ai eu la chance de séjourner quelques jours sur cette presqu’île en mai 2019 dont j’ai apprécié la promenade des douaniers. J’ai levé le nez en l’air pour apercevoir les belles villas entourées de hauts murs ou de végétation. J’ai visité la villa ainsi quez les jardins. Je rejoins les propos de Jean Pierre et de Cosmo. Le paraître de l’époque transpire à plein nez. Malgré la vue exceptionnelle sur Villefranche, e n’est pas le meilleur souvenir des bâtisses exceptionnelles que j’ai eu la chance de visiter dans ma vie. Deviendrais-je blaser ?
Ciboulette
12 avril 2021 @ 19:06
Une belle maison , de beaux jardins , une femme très riche . . .heureusement , nous pouvons encore voir les jardins et , peut-être , la maison .
Merci à Mme Gasquet et à notre cher Patrick Germain !
Mayg
12 avril 2021 @ 18:06
Merci pour ce beau reportage.
Par contre on en apprend plus sur la construction de la villa, que sur la vie de la baronne elle même.
Si je comprends bien, le couple vivait chacun de son côté ? Est ce pour cela qu’ils n’ont pas eu d’enfant ? Et à la mort du mari puis de Béatrice de Rothschild, qu’est devenue leur immense fortune ?
Cosmo
13 avril 2021 @ 12:11
En effet Mayg, l’article est plus sur la villa que sur sa propriétaire qui l’a rapidement abandonnée.
Je ne sais pas s’il y a grand chose à dire sur la vie de Béatrice de Rothschild. Elle jouait à Monte Carlo, se divertissait avec ses amies et probablement rien d’autre. Sa fortune est certainement allée à ses cousins car on peut imaginer qu’elle était essentiellement composée d’avoirs sur la banque.
La villa Île de France permet de se souvenir de celle qui l’a faite construire. Sans elle, Béatrice serait aux oubliettes des grandes mondaines dont on parlait dans le Gaulois mais bien disparues aujourd’hui. La comtesse Greffulhe ne survit que grâce à Marcel Proust. Ce n’est déjà pas si mal.
Mayg
13 avril 2021 @ 16:18
Merci Cosmo.
marie francois
14 avril 2021 @ 08:00
L’hotel particulier de l’avenue Foch a été légué à son frere le baron Edouard . Sa veuve y a habité jusqu’à sa mort en 1975.
Le manoir de Reux en Normandie a été donné à son neveu le baron Guy. Il appartient actuellement au fils de ce dernier, David.
Cecicela
12 avril 2021 @ 22:14
Il a été question ici d’un livre sur Catherine II de Russie, dans lequel son époux était présenté comme fils de l’impératrice Elisabeth (il était son neveu). Aujourd’hui, on a droit à des extraits d’un autre bouquin, dans lesquels j’ai relevé plusieurs fautes d’orthographe (particulièrement des infinitifs mis à la place de participes passés). Dans un cas comme dans l’autre, j’ai déjà du mal avec des erreurs pareilles lorsqu’elles apparaissent sur un blog dont l’accès est gratuit mais si cela se passe dans un ouvrage pour lequel j’ai délié les cordons de ma bourse, je trouve que c’est inexcusable. Pierre III, dont les plus proches ascendants sont parfaitement identifiés, n’est quand même pas né à la préhistoire pour qu’on confonde sa tante avec sa mère; quant à l’orthographe, les maisons d’édition emploient des personnes dont le boulot est justement de la corriger si nécessaire.
marie francois
13 avril 2021 @ 07:50
Parfaitement documenté comme toujours , cher Cosmo !
Baboula
13 avril 2021 @ 09:30
J’espère que ce rendez-vous va durer longtemps car c’est un grand plaisir . Merci à Martine Gasquet et à Patrick Germain .
Danielle
13 avril 2021 @ 16:11
Quel beau reportage avec de jolies photos !
Cette femme avait le goût des belles choses et aimait bâtir et acquérir, la villa et les jardins sont superbes.
Merci à Patrick Germain et Mme Gasquet.
Francois
13 avril 2021 @ 22:30
Villa construite comme un musée
Tout y est extrêmement étudié
La baronne avait faire une toile peinte et tendue pour avoir
L’effet exact de la villa
Coût un million
Elle ne profita guère de cette folie comme la plupart des
Personnes construisant de cette façon excessive et un peu obsessionnelle.
Mais quel legs pour les autres !!
Cet endroit est enchanteur bien que sans vécu, on n’y ressent aucune vie
aucune intimité.