Un important incendie s’est dèclaré au milieu de la nuit de mardi à mercredi dans la toiture de l’hôtel Lambert, le célébre hôtel particulier du XVIIe siècle, oeuvre de l’architecte Le Vau. Les pompiers arrivés sur place vers 1 h 30 du matin, sont parvenus à circonscrire l’incendie vers 7 h 30 du matin. Cette demeure, située sur l’île Saint-Louis au coeur de Paris fut la demeure des princes Czartoryski, du baron Guy de Rothschild avant d’être vendu au frère de l’émir du Qatar en 2007. Les fiançailles du Comte et de la Comtesse de Paris défunts furent célébrées les 14 et 15 mars 1931 dans les salons de l’hôtel Lambert.
L’incendie, qui n’a fait aucune victime, s’est propagé assez rapidement car le bâtiment vide est en pleine rénovation. Il faudra désormais faire le bilan de l’état du bâtiment et de l’état des décors intérieurs historiques. (Merci à Charles pour cet article – Merci aussi à Val – Copyright photo : The Guardian)
Actarus
10 juillet 2013 @ 12:38
Encore une Qatar-strophe ! :(
marielouise
10 juillet 2013 @ 18:47
Excellent Actarus!
Gérard
11 juillet 2013 @ 15:24
Un sourire au milieu d’une tragédie.
Quel gâchis ! Cependant après tout l’argent dépensé pour cette restauration – peut-être excessive, voir l’article du Monde daté du 11 juillet – notamment pour les peintures, on imagine mal que cet incendie ait pu être volontaire. En revanche on sait que dès qu’il y a des travaux de restauration il y a risque d’incendie et on l’a vu en France, en Angleterre et ailleurs, à de multiples reprises.
Évidemment ces princes pourront refaire à l’identique le cabinet des bains détruit puisqu’on avait déjà l’impression qu’ils avaient mis du neuf à la place du vieux tant tout était rutilant et qu’ils avaient même ajouté des pots à feu sur le toit. Mais ça ne sera que du pastiche. Cependant on est quand même satisfait de retrouver rebâti éventuellement Lunéville et le Parlement de Bretagne, Hampton Court ou Windsor.
Juliette
10 juillet 2013 @ 13:21
Quelle tristesse! Quel gâchis! C’est notre patrimoine qui part ainsi en fumée.
*gustave de montréal
10 juillet 2013 @ 16:42
comme l’historique Académie Impériale/Nationae de Musique, rue Le Peletier, en 1873.
Caroline
10 juillet 2013 @ 13:33
Hélas,c’est déja écrit ‘L’Hotel Lambert ravagé par les flammes’ avec une mini-vidéo dans le Figaro d’aujourd’hui!
noelie
10 juillet 2013 @ 13:57
ma niece habite l ile ST Louis, mais n a entendue que les pompiers,,dur dur qd on dort
Danielle
10 juillet 2013 @ 19:23
Noélie, à quelle hauteur de l’Ile St Louis habite votre nièce ? une cousine de ma grand mère habitait en face de l’église et chaque fois que je me promène dans le quartier, je me remémore beaucoup de souvenirs !
Bien triste pour cet hôtel qui est en rénovation.
Yannick
10 juillet 2013 @ 13:57
Le prince qatari voulait sans doute rénover l’hôtel avec des matériaux modernes dans un style high tech design et aux vue des normes françaises de protection du patrimoine, a préféré déclenché un « accident » pour se débarasser de toutes ces dorures, tentures, parquets gênants.
Il ne faut pas oublier que les nouveaux riches du monde entier (Russie, Chine, Moyen Orient) ne viennent acheter que le prestige de la façade d’un hôtel particulier parisien. Ce genre de personne fait parler d’elle en dénaturant des batiments historiques français pour y mettre des garages pour leurs porsche.
marielouise
10 juillet 2013 @ 14:15
Exact Yannick,triste,navrant et décevant mais vrai!
MILENA
10 juillet 2013 @ 14:46
Si notre gouvernement actuel ne crachait pas sur les français qui travaillent et qui ont de l’argent, peut être que notre patrimoine resterait à la France… mais les Français ont voulu des socialistes car ils n’aiment pas les riches, eh bien maintenant nous avons ce que nous avons !!! il ne faut pas se plaindre. Tant pis la prochaine fois il faudra voter autrement et ne pas oublier que ce sont les gens qui ont de l’argent qui font tourner l’économie et non l’inverse.
marielouise
10 juillet 2013 @ 18:49
C’est assez vrai ce que vous dites MILENA…..j’ai un peu l’âme à gauche mais je suis d’accord avec vos propos!
marie claude
10 juillet 2013 @ 18:50
cette hôtel a été vendu en 2007 au Prince, je ne crois pas que le président à cette époque était socialiste.
Philippe
10 juillet 2013 @ 19:06
Calmez vous ! Et surtout, restez juste ! …
Les socialistes étaient encore dans l’opposition
quand l’Hotel Lambert est tombé dans l’escarcelle qatarie. Et le gouvernement d’alors, malgré les plaintes de beaucoup de défenseurs du patrimoine, n’a rien fait pour l’empêcher.
Rose
10 juillet 2013 @ 19:57
C’est le président Sarkozy qui a facilité l’acquisition de cette très belle demeure par le frère de l’émir.
Relisez la presse de l’époque, cela avait fait du bruit.
Et puis, ne faut-il pas se réjouir de voir des capitaux étrangers rénover des splendeurs françaises si nous en sommes plus en mesure de le faire?
Les princes Czartoryski n’étaient pas français non plus…
bianca
10 juillet 2013 @ 20:12
Complètement de votre avis Milena, bien à vous !
Françoise 2
10 juillet 2013 @ 22:15
il faut quand être réaliste cet hôtel a été acheté en 2007 et il me semble qu’à l’époque c’était la droite au pouvoir !! faites des recherches avant d’écrire n’importe quoi et si un français avait l’argent pourquoi ne l’a t-il pas acheté? peut être par contre cet incendie a détruit ce que les qataris voulaient refaire .. en particulier un parking en sous sol !! qui a été refusé bien évidemment mais restez prudent dans vos affirmations
Yannick
11 juillet 2013 @ 01:07
Les qataris sont exemptés d’impots sur les biens immobiliers acquis en France. A la revente, ils peuvent donc faire des plus-value exceptionnelles qui ne sont pas du tout taxées par l’Etat français.
Au contraire, un Français qui achète un bien en France paye taxe après taxe, on marche sur la tête !!
Clémentine1
11 juillet 2013 @ 08:19
Vous avez raison Yannick, on marche sur la tête et cela me rend malade !
agnes
10 juillet 2013 @ 17:09
J’ai pensé comme vous.
On leur a interdit de mettre des ascenceurs, hop une allumette et ils pourront mettre des ascenceurs en or massif maintenant.
Ce n’est même pas une arnaque à l’assurance dans leur cas car l’argent coule à flot.
Vassili
10 juillet 2013 @ 18:20
Je suis d’accord avec vous Yannick, triste histoire.
qiou
10 juillet 2013 @ 18:46
Absolument et la faute à qui? Ne pas oublier que ce royal bédouin voulait ou à fait un ascenseur pour ses voitures…
James Waldorf
11 juillet 2013 @ 04:05
je n’y avais pas songer, naïf que je fait ! effectivement, le prince avait déjà fait du grabuge en voulant le réaménager de manière contemporaine … Il a là une solution parfaite !
marielouise
10 juillet 2013 @ 14:15
Magnifique endroit………!
lilipassion
10 juillet 2013 @ 14:20
Il va maintenant pouvoir faire son Spa…..vu qu’on lui avait interdit un ascenseur à voitures.
Philippe gain d'enquin
10 juillet 2013 @ 14:21
Ce qui pourra rendre. les propriétaires encore plus antipathiques à ceux qui ne les aiment pas…
sonia
10 juillet 2013 @ 14:21
cet hôtel particulier est classé monument historique il se trouve à l’intérieur des peintures murales de valeur….
Laurent F
10 juillet 2013 @ 14:56
L’hôtel appartenait depuis le XIXème siècle au richissime prince Adam Jerzy Czartoryski, fils du prince Adam Casimir Czartoryski, chef d’une des premières familles polonaises. Il dut quitter la Pologne après l’insurrection de novembre 1830 au tout début de la Grande Émigration polonaise
Marguerite d’Orléans, fille aînée du duc de Nemours, par son mariage le 15 janvier 1872, avec le prince Wladyslawv (Ladislas) Czaroryski, veuf et propriétaire, entre autres immenses biens, du palais familial de Cracovie, devenu un des plus riches musées européens occupa l’hôtel Lambert où le prince Adam donna des fêtes somptueuses.
L’hôtel devint un foyer culturel polonais où l’on rencontrait George Sand et Frédéric Chopin, Delacroix, Zygmunt Krasiński, Alphonse de Lamartine, Honoré de Balzac , Hector Berlioz, Franz Liszt, et le poète Adam Mickiewicz.
C’est pour le grand bal annuel que Chopin composa nombre de ses polonaises et lors de celui du Carnaval de 1846 – où se pressèrent 3500 personnes, dit-on – que George Sand amena sa fille Solange Dudevant et sa petite cousine et protégée Augustine Brault, qui furent « fort jolies et très remarquées », entre autres peut-être par son futur gendre, le sculpteur Clesinger.
Patriote polonais, le prince Czartoryski participa activement à maintenir vivante la « question polonaise » dans les chancelleries européennes. Le « Parti de l’Hôtel Lambert » rassembla ainsi la fraction libéral-aristocratique de l’émigration polonaise. Czartoryski créa de nombreuses institutions, telles que la Librairie Polonaise, la Société Historique de Pologne, un institut pour les jeunes filles polonaise et une école pour les jeunes gens polonais.
Si je ne me trompe pas c’est dans l’hôtel Lambert que se déroulèrent les fiançailles de Madame et du comte de Paris en 1931.
Zeugma
10 juillet 2013 @ 18:55
L’hôtel Lambert est également associé au souvenir des bals et des grands dîners organisés par Guy et Marie-Hélène de Rothschild ou Alexis de Rédé qui réunissaient un Tout Paris qui n’existe plus.
.Cet incendie a moins de conséquences que ceux de la bibliothèque d’Alexandrie mais il symbolise quand même la fin d’une époque, la fin d’un monde et, notre propre fin.
flabemont8
11 juillet 2013 @ 15:47
La fin d’un monde, oui certes, Zeugma ! Mais notre propre fin…pas tout de suite ! Vous n’avez pas cent ans, tout de même ?
bianca
10 juillet 2013 @ 20:15
Merci Laurent F pour ces précieuses informations combien sont importants les souvenirs, les merveilles que renfermaient ces murs !
Philibert
11 juillet 2013 @ 21:06
Comme dit l’article ci-dessus : « Les fiançailles du Comte et de la Comtesse de Paris défunts furent célébrées les 14 et 15 mars 1931 dans les salons de l’hôtel Lambert ».
Une fête de fiançailles qui dure deux jours, ce n’est pas banal, convenons-en !
limaya
10 juillet 2013 @ 16:14
Gâchis beaucoup plus grand de partir chez un émir …………
Zeugma
10 juillet 2013 @ 16:24
J’étais à l’école du Louvre ce matin qaund le professeur nous a annoncé la catastrophe puisque l’hôtel Lambert contient les plus beaux décors privés du XVIIe siècle à Paris.
A la reprise du cours à 11h30, il nous a précisé que la galerie d’Apollon, qui venait juste d’être restaurée, ne s’est pas effondrée alors qu’elle est sous le toit qui a pris feu.
La presse nous donnera plus de détails demain.
C’est triste.
Cacouszka
10 juillet 2013 @ 20:48
D’après ce que j’ai pu lire, Zeugma, c’est le cabinet des Bains, peint par Eustache Le Sueur, qui serait perdu… Le plafond se serait effondré et les fresques et peintures murales seraient entièrement détruites… Tout ça pour un ascenseur à voitures !!!!
Cosmo
10 juillet 2013 @ 16:50
Il faut espérer que la famille royale du Qatar saura faire restaurer à l’identique ce joyau de l’architecture classique française.
Numérobis.
10 juillet 2013 @ 20:27
Hummmm…
qiou
11 juillet 2013 @ 09:40
Certaines toiles et autres objets d’Art ont été totalement détruits, alors la restauration à l’identique….. Je crois que je préfère (hélas) encore les décombres de notre patrimoine à une restauration émanant de ces gens à coup de dorure.
HONTE à ceux qui nous gouvernent et qui nous ont gouvernés. Gangrènent inculte qui brade notre Histoire contre des pétrodollars qui d’ailleurs n’améliorent en rien la condition matérielle des Français mais qui permettent à des gens qui nous méprisent de tout se permettre chez nous.
Il y a des jours où je me pose cette question: Qui sont les plus coupables, ceux qui laissent faire au nom d’une liberté sonnante et trébuchante (qui s’applique toujours aux mêmes) ou ce qui font, se sachant protéger par la « dite » Loi?
Régine J’assume totalement ce que je viens d’écrire.
Bien à vous
qiou
11 juillet 2013 @ 09:45
Oups, je voulais dire liberté, mais Loi pourquoi pas, en rajoutant: » celle du plus riche ».
Philibert
11 juillet 2013 @ 21:09
Évidemment, l’espoir fait vivre, mon cher Cosmo…
jonca Françoise
10 juillet 2013 @ 18:20
que c’est triste
marie.françois
10 juillet 2013 @ 19:36
Il est à noter que c’est toujours à l’occasion de travaux de restauration que des incendies de grande ampleur ont lieu : les lieux sont pleins de produits inflammables comme de bombones de gaz.
Cela a été le cas à Windsor, à Luneville, au parlement de Rennes …
aramis
11 juillet 2013 @ 07:02
Le petit racisme ordinaire, la jalousie, le mepris d autres peuples etc. peuvent se donner libre cours sous le couvert de déplorer la destruction partielle de l’hôtel Lambert… on peut toutefois constater que les trois monuments cites a juste titre par Marie Francois n’avaient pas été achetes par les qataris, ni par personne d’ailleurs, et ont pourtant brule…. et puis nous autres Français savons très bien détruire nous meme, et volontairement cette fois, ce que nous avons construit auparavant : Tuileries, Hotel de ville de Paris sous la Commune, nombreuses églises de Reims, parmi d’autres, sous la Révolution, la magnifique abbaye de Cluny, entièrement détruite par un marchand de pierres, et ce en dehors de toute révolution… J ai été très ému par l incendie de l hôtel de Lambert, mais de grace, ironiser sur un « bedoin » me parait déplace …. et traduit au surplus une incapacité a comprendre que le monde change et que la France, dont il importe de rappeler a certains qu’elle n’est plus une monarchie ou un empire depuis 143 ans, n’en est plus le centre, depuis longtemps d ailleurs, a supposer qu elle l ait jamais été…
qiou
11 juillet 2013 @ 10:02
Vous avez raison, je suis obtuse, je ne comprends pas que le monde change puisque vous le dites… Jalousie que nenni, simple constatation. Faire l’inventaire du triste tribu qu’a payé notre Patrimoine à l’Histoire me semble superflu encore que ce soit la Notre Mais si cela peut permettre à un petit historien ordinaire donneur de leçon s’exprimer, Vous m’en voyez ravie.
PS
Dans votre calamiteux et restreint inventaire, vous avez oublié les Lois somptuaires….
qiou
11 juillet 2013 @ 10:06
(De s’exprimer)
Cosmo
11 juillet 2013 @ 10:30
Cher Aramis,
Je partage votre avis sur les attaques à caractère raciste contre la famille royale du Qatar.
Cela dit, les extravagantes demandes du propriétaire quant aux aménagements souhaités ne le rendent pas sympathique. Pourquoi vouloir installer dans un des hôtels les plus prestigieux de Paris des éléments qui n’ont pas lieu d’être ? Il ne manque pas d’immeubles superbes qui peuvent supporter de telles transformations.
Mais rien ne prouve que l’incendie soit lié à ces travaux inutiles. Peut-être tout simplement de la négligence, comme dans les autres incendies cités !
Cordialement
Cosmo
Gabrielle
11 juillet 2013 @ 13:10
« Racisme » tout de suite les grands mots vous faites partie d’une association ? il n’y a rien de raciste dans les propos.
J’avais trouvé l’attitude du gouvernement français de l’époque parfaitement irresponsable il n’aurait jamais dû vendre un tel fleuron de notre patrimoine à qui que ce soit
on en voit le résultat…
qiou
11 juillet 2013 @ 18:16
Mille mercis Gabrielle
aramis
12 juillet 2013 @ 07:31
Il est vrai que j avais lu d abord les reactions des lecteurs sur les sites du monde et du figaro. Par comparaison, les plus virulentes parmi celles de N et R sont effectivement presque doucatres,… neanmoins…
flabemont8
10 juillet 2013 @ 19:53
Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre !
James Waldorf
11 juillet 2013 @ 04:08
Mon Dieu … Alexis de Rédé a dut ce retourner dans sa tombe lors de la vente et lors de cet incendie ! C’est abominable …
Actarus
11 juillet 2013 @ 12:58
Voici ce qui a disparu dans l’incendie : http://www.latribunedelart.com/cabinet-des-bains-de-l-hotel-lambert-voila-ce-que-nous-ne-verrons-plus
Quels que le soient le chef de l’État et le gouvernement en place, ce sont des républicains qui bradent le patrimoine national et c’est à cause de ces gens-là que la France, bien au-delà de cet hôtel incendié, est un pays ruiné.
Zeugma
11 juillet 2013 @ 18:20
Cet hôtel n’a pas été « bradé » par l’Etat.car il n’a jamais appartenu à l’Etat.
qiou
11 juillet 2013 @ 20:57
Attention cher Actarus vous faites du racisme « secondaire » ….. Car en dénonçant nos magnifiques dirigeants bradant notre patrimoine, vous allez vous attirer les foudres de notre petit mousquetaire…
J’ai le plus grand respect pour les personnes étrangères qui nous aident à garder nos joyaux. Que serait Versailles sans elles? Nos campagnes sans des investisseurs qui retapent avec amour les vielles bâtisses.
Mais certains choses me heurtent au plus au point
Alors je dis; « si tu n’ en es pas digne de le comprendre, NE TOUCHE PAS A MON PATRIMOINE!! Après tout je respecte le tien ».
qiou
11 juillet 2013 @ 21:08
Oups, (si tu n’es et au plus haut point) sorry. Merci à Laurent F pour toutes ces précisions.
Quant au feu personne n’a dit qu’il était volontaire.
Actarus
12 juillet 2013 @ 13:44
Je n’ai pas dit que l’incendie était criminel. Si j’avais été le propriétaire, il est évident que je n’aurais pas mis le feu…
Vous avez tout à fait raison, cher ami, quant à l’apport des riches étrangers (sous réserve qu’ils ne ne fassent pas comme cette milliardaire japonaise qui, il y a une vingtaine d’années, a complètement vidé un château pour n’en laisser que la carcasses désolée) à la préservation de notre patrimoine.
Je suis navré de m’être mal exprimé, en l’occurrence, est-ce l’émotion de voir ces chefs-d’oeuvre disparus ? Certes, l’hôtel n’a jamais appartenu à l’État, lequel, par ailleurs, brade le patrimoine national qui lui appartient et manque à tous ses devoirs.
On vend les bijoux de famille, à Paris ou en province : hôtels particuliers, châteaux, casernes militaires…
De plus en plus, dans des villes et des villages, on démolit de vieilles églises qu’on ne veut plus entretenir.
La faillite économique et la faillite morale de la République française vont de paire. C’est elle que je stigmatise, et non les propriétaires du lieu alors il est inutile de m’accuser de racisme secondaire. ;)
À cet égard, je me permets de reproduire ici un commentaire, d’un sieur Jacques Hébert, publié sur Facebook, auquel j’adhère totalement :
« L’incendie qui a gravement endommagé l’Hôtel Lambert, la nuit dernière à Paris, relance une assez pénible polémique. Avant même d’en connaître l’origine, l’étendue réelle des dégâts causés, accusations et invectives fusent sur les réseaux sociaux, voire dans la presse, à l’encontre de ses propriétaires.
C’est vrai qu’ils ont le tort d’être à la fois riches, étrangers et ambitieux.
Avant de criailler, nos détracteurs ont-il songé à l’immense fortune qu’il faut désormais posséder pour acquérir, restaurer et entretenir une pareille demeure ? Même nos Rothschild n’ont su y faire face… À une période où l’État vit au régime sec, que n’aurait-on dit si les pouvoirs publics en avaient décidé la dispendieuse acquisition ? Or, il était urgent de sauver l’Hôtel, fragilisé par le temps jusque dans ses structures mêmes.
Alors, c’est vrai que les Al-Thani, actuels possesseurs, ne présentent pas un pedigree bien franchouillard. À ce compte-là, n’aurait-on pas dû empêcher l’ambassadeur du Portugal, le polonais Adam Czartoryski ou le Chilien Arturo Lopez-Willshaw d’en occuper les salons… ?
Me semble au contraire que les défenseurs de la soit-disant « âme aristocratique » des lieux devraient s’en réjouir : une famille princière ne représente-t-elle pas mieux le Gotha que le spéculateur immobilier qui fit construire l’Hôtel, les juge et fermier prévaricateurs, le marchand de guano qui s’y succédèrent ?
Quant aux aménagements, quel propriétaire n’en fit pas ? Dans le passé, les uns et les autres ne s’embarrassaient guère de scrupules pour y apporter, qui une touche personnelle, qui une amélioration technique : des reprises furent effectuées sur les décors de Le Sueur et de Le Brun, leurs œuvres parfois même décrochées, une bibliothèque créée, des appartements percés, l’Hôtel Le Vau y fut abouché, des équipements progressivement installés… Imagine-t-on que les récents locataires de l’Hôtel, Alexis de Redé, Michèle Morgan ou Mona Bismarck, y vécurent comme au XVIIe. siècle, sans électricité, sans téléphone, sans chauffage, sans eau chaude, sans toilettes ni salle de bain ?
Au contraire, le projet des Al-Thani prévoyait d’en retrouver la configuration originelle. Or, ceux-là même qui applaudirent par exemple à la splendide reconstitution des cours royales de Versailles, avec marbres et dorures à pléthore, leur reprochent aujourd’hui jusqu’au retour des pots à feu sur la toiture ou la restauration des ferronneries. Sans doute pensent-ils qu’autrefois, on construisait d’emblée vieux, patiné et dégradé pour satisfaire au goût poussiéreux de l’homme du vingt-et-unième siècle…
Certes, l’Hôtel Lambert représente aujourd’hui un legs très précieux : rarissime grande demeure parisienne du XVIIe. siècle à nous être parvenue presque intacte… puisqu’elle survécut même au séjour de matelassières militaires qu’un propriétaire y avait installées dans les années 1830-1840 !
C’est pourquoi la médiation des associations, de la Mairie de Paris, du ministère de la Culture et des Tribunaux s’est avérée fort utile voire indispensable : avec les propriétaires, ils définirent un programme de travaux alliant la préservation de cet inestimable patrimoine aux légitimes innovations. L’histoire de l’Hôtel Lambert pouvait donc se poursuivre. L’incendie d’hier en constituera dès demain une nouvelle péripétie avant que de nouveaux travaux n’ouvrent de nouveaux épisodes. C’est ainsi et pas autrement que s’écrit peu à peu la vie d’un illustre bâtiment.
Les historiens de l’art, les conservateurs, les esthètes connaissent bien cet éternel dilemme, ce continuel arbitrage : conserver ou laisser vivre ?
Songeons tout de même qu’à tout figer dans un chimérique « état d’origine », nous ne posséderions qu’un assez pauvre patrimoine architectural : à Versailles, par exemple, on ne visiterait aujourd’hui qu’un piètre pavillon de chasse planté au bord d’un marécage…»
Mélusine
12 juillet 2013 @ 14:23
Ce Jacques Hébert est plein de bon sens.
Merci de nous avoir fait partager sa réflexion, Actarus.
Gérard
12 juillet 2013 @ 16:03
Et oui Actarus il y a beaucoup de vrai dans tout cela. Pour ce qui concerne les pôts à feu je ne savais pas qu’ils avaient déjà existé sur cet hôtel ou peut-être était-ce resté à l’état de projet. Je ne sais pas si vous en savez plus.
Pour ce qui concerne par ailleurs les châteaux dépecés par une société japonaise il me semble bien qu’il y en avait plusieurs. Effectivement ce n’est pas le même cas de figure.
Mais ce qui me paraît surprenant tout de même quand on voit combien il y a d’incendies dans des monuments historiques en cours de restauration et combien ces incendies sont épouvantables par le feu et par l’eau qui suit, c’est qu’on ne prenne pas plus de précautions, qu’on ne laisse pas des veilleurs de nuit, des alarmes incendie etc., surtout dans des immeubles classés monument historiques, quand on voit toutes les contraintes qu’on impose aux hôteliers par exemple lorsqu’il y a le moindre soupçon de péril d’incendie.
Sur les monuments historiques il y aurait en effet beaucoup à dire. En France on ne veut jamais de pastiche, on crie au scandale lorsqu’on parle de refaire les Tuileries ou Saint-Cloud mais à Versailles on a beaucoup refait du neuf, on a même recréé un grand escalier. Il n’y a pas si longtemps on a laissé détruire le palais rose au prétexte qu’il était un pastiche…
Yannick
12 juillet 2013 @ 14:01
Le même genre de « braderie » qui a fait vendre les Joyaux de la Couronne pour des bouchées de pain …
Mélusine
13 juillet 2013 @ 15:44
Tout comme, Yannick, lorsque vous affirmez plus haut que « le prince qatari….a préféré déclencher un « accident » pour se débarasser de toutes ces dorures…. »
Vous prenez des libertés avec la réalité d’évènements graves. Sans même attendre le résultat de l’enquête !
Ce qui en dit long sur la fiabilité de vos commentaires.
Mélusine
11 juillet 2013 @ 13:18
Merci à Laurent F pour son historique.
D’après la presse de ce jour, l’incendie n’est certainement pas d’origine criminelle, mais les dégâts sont irréversibles.
Gérard
13 juillet 2013 @ 18:40
La Tribune de l’art en 2012 et 2011 avait évoqué des inquiétudes lors de la restauration : d’abord sous un plafond plus récent on avait retrouvé des poutres peintes du XVIIe qui furent finalement recouvertes avec l’aval des Monuments historiques et malgré l’amour du XVIIe affirmé par le propriétaire mais entretemps le responsable des travaux qui était le fils du proprieta
Gérard
13 juillet 2013 @ 18:49
La Tribune de l’art en 2012 et 2011 avait évoqué des inquiétudes lors de la restauration : d’abord sous un plafond plus récent on avait retrouvé des poutres peintes du XVIIe qui furent finalement recouvertes avec l’aval des Monuments historiques et malgré l’amour du XVIIe affirmé par le propriétaire mais entretemps le responsable des travaux qui était le fils du propriétaire avait été évincé par son père le frère de l’émir. En 2012 les pots à feu du toit furent replacés mais il n’étaient connus que par une gravure dont on connaissait le caractère approximatif. Or les pots à feu sculptés pour les MH sont différents de ceux de la gravure, plus hauts, plus complets, et peu en harmonie avec la façade.
Répondre ↓
Mélusine
14 juillet 2013 @ 17:16
Si, à chaque restauration, les choses évoluent de manière aussi chaotique, il y a de quoi effectivement se faire du souci.
Les Monuments Historiques qui ont, d’après certains témoignages, la réputation d’être tâtillons ne devraient pas, par ailleurs, autoriser ou laisser passer certains abus.