Le prince Jaime de Bourbon-Parme, comte de Bardi pose sur la Place Saint Pierre à Rome après la présentation de ses lettres de créance au Pape François. Le prince est ambassadeur des Pays-Bas auprès du Saint-Siège. (Copyright photo : www.ppe-agency.com)
Caroline
22 décembre 2014 @ 08:12
Ce prince habite-il en Italie avec sa femme et sa petite fille?
JAusten
22 décembre 2014 @ 10:18
En fait quel est le boulot d’un ambassadeur auprès du Saint-Siège ?
aubert
22 décembre 2014 @ 12:43
Il assiste à la messe c’est pour cela que le job convient mieux à un Bourbon catholique qu’à un Orange protestant.
Plus sérieusement le boulot est celui d’un ambassadeur quel que soit le lieu où il est accrédité. L’activité diplomatique est intense au Saint-Siège, l’actuel Président des Etats-Unis vient encore de le rappeler comme l’avait fait un de ses prédécesseurs à propos de la fin de l’URSS. Cela se comprend aisément quand on admet que l’Eglise catholique est présente dans le monde entier et que ses représentants, les nonces, les évêques et les fidèles gardent de l’influence y compris dans un petit laïc. D’accord ou pas, vous avez certainement remarqué que c’est bien l’épiscopat qui a été à l’origine de la descente de centaines de milliers de personnes dans la rue encore récemment en France.
aubert
22 décembre 2014 @ 12:45
dans un « pays » laïc.
Gérard
23 décembre 2014 @ 12:01
Cher Aubert,
Dans l’affaire du mariage pour tous l’épiscopat n’était pas à l’origine des manifestations populaires même si quelques rares évêques les ont rejointes ou au moins approuvées officiellement. La plupart étaient opposés à la nouvelle loi mais ont été discrets.
En revanche en ce qui concerne la GPA et la révision de la loi Léonetti l’épiscopat est forcément plus en avant puisqu’il s’agit de problème vitaux.
Gérard
22 décembre 2014 @ 18:51
Ce sont toutes les activités ordinaires des ambassadeurs sauf que le côté économique est évidemment plus restreint mais il existe d’une certaine manière puisque les ambassades sont sollicitées à l’occasion des pèlerinages, des béatifications et canonisations des consistoires, des synodes et pour tout ce qui concerne les relations bilatérales avec la présence de nombreux chrétiens venant à Rome en pèlerins, avec aussi naturellement les relations culturelles bilatérales, la préparation des visites des chefs d’État et le cas échéant sur tel ou tel point comment on l’a vu récemment dans les relations americano-cubaines des rencontres plus approfondies où la diplomatie vaticane joua un grand rôle. Et puis naturellement il y a les relations bilatérales entre le Saint-Siège et les États et les inquiétudes qui peuvent être celles du Saint-Siège à propos de certains textes de loi, de situation d’injustice, de discrimination à l’égard des Chrétiens ou d’autres parties de la population d’un pays, de non-respect des droits de l’homme etc.
Il reste que d’une manière générale en effet le poste d’ambassadeur surtout d’un pays chrétien près le Saint-Siège est très envié, très honorifique et très agréable même s’il est très prenant. Et c’est pourquoi dans tous les pays il n’a pas toujours été donné à des ambassadeurs de métier comme d’ailleurs le poste d’ambassadeur en Italie. Néanmoins en ce qui concerne le prince Jaime, il a une grande expérience des relations internationales. Il travaille déjà depuis plusieurs années pour le ministère néerlandais des affaires étrangères. Il a été premier secrétaire d’ambassade à Bagdad où la tâche n’était pas si agréable, il a participé également comme conseiller politique à une mission de paix en Afghanistan dans le nord-est du pays. Il a également travaillé au cabinet d’un commissaire européen. Avant d’être nommé ambassadeur il était envoyé spécial du ministre des affaires étrangères néerlandais pour les ressources naturelles.
Jaime a étudié les relations internationales à l’Université Brown à Providence (Rhode Island), l’une des huit plus anciennes et plus prestigieuses universités privées américaines, en complétant ses études avec une maîtrise de troisième cycle en économie internationale et de gestion des conflits à l’Université Johns Hopkins à Baltimore, et cette université est particulièrement réputée pour les relations internationales. Pendant ses études, il fit des stages au WWF et à la Croix-Rouge. Il a aussi beaucoup étudié en Afrique et a été conseiller de plusieurs gouvernements africains. Il aura pu parler avec le Saint-Père peut-être et en espagnol à coup sûr des questions de pauvreté et d’exploitation en Afrique qu’il connaît très bien.
JAusten
23 décembre 2014 @ 11:59
ok messieurs merci infiniment pour ces précisions. Mes questions suivantes vous paraitront peut-être ridicules, mais je les pose quand même : le Vatican est un état donc j’imagine que tous les pays du monde sont représentés ? Faut-il être catholique pour cela ou être de prime abord un « humaniste » dans le sens orthodoxe franc maçon (liberté totale de l’individu) ?
(by the way, le prince Jaime a un très beau parcours)
Gérard
24 décembre 2014 @ 16:20
Tout d’abord JAusten observons que si le Vatican est bien un État les ambassadeurs sont accrédités non pas auprès de cet État mais auprès du Saint-Siège c’est dire qu’il y avait toujours des ambassadeurs avant les accords de Latran et alors que le pape avait été privé de ses États. Ce qui est important évidemment ce sont essentiellement les relations entre les États et l’Église catholique. Vos questions ne sont pas du tout stupides évidemment.
Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec 180 pays semble-t-il aujourd’hui et n’en entretient pas avec 15 États pour des raisons diverses : l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, le Bhoutan, Brunei, la Chine, les Comores, la Corée du Nord, le Laos, les Maldives, la Mauritanie, le Myanmar (Birmanie), l’Oman, la Somalie, les Tuvalu et le Vietnam.
En ce qui concerne la Chine des discussions sont formellement en cours et en attendant une régularisation la représentation du Saint-Siège à Taiwan a été réduite. En outre une représentation diplomatique réside de manière permanente à Hong Kong bien qu’elle dépende de la nonciature aux Philippines. De plus des délégués apostoliques, qui représentent le Saint-Père auprès des communautés catholiques locales mais pas auprès des gouvernements, sont présents aux Comores, en Mauritanie et en Somalie, au Brunei, au Laos et au Myanmar tandis que des tractations sont formellement en cours avec le Vietnam et à cet égard un représentant non résident à Hanoï a été nommé en 2011.
Le Saint-Siège a également des liens diplomatiques avec l’Union Européenne, l’Ordre souverain de Malte et il a des observateurs permanents auprès des principales organisations internationales gouvernementales comme l’ONU à New York et à Genève, le Conseil de l’Europe à Strasbourg, la FAO à Rome, l’Unesco à Paris, l’Organisation Mondiale du Commerce à Genève. Il entretient des relations avec la Ligue des États Arabes et l’Organisation de l’Unité Africaine et il est un membre fondateur de l’OSCE à Vienne. En 2011 un nonce a été accrédité auprès de l’ASEAN sui est l’Association des pays du Sud-Est asiatique, etc.
Les représentants des États auprès du Saint-Siège ne sont pas forcément catholiques bien entendu et ils viennent de pays où parfois les Catholiques sont très peu nombreux ou même les Chrétiens. Néanmoins on concevra qu’il vaut mieux en principe nommer des représentants qui puissent avoir l’oreille du pays dans lequel ils vont et ne pas trop le heurter d’une manière générale.
JAusten
26 décembre 2014 @ 13:43
avec un peu de retard dû à quelques festivités intempestives qui souvent excusent l’absence de certains d’entre nous …. :) …. je vous remercie Gérard pour le temps que vous prenez à nous instruire en général et en l’occurrence à m’instruire en particulier sur les activités du Saint-Siège. Cela dit, ses représentants m’ont l’air effectivement partout, sauf à quelques endroits que l’on pourrait comprendre : malgré tout, avec les évènements récents -les « persécutions, doux euphémisme, que subissent certaines populations à au moins deux endroits connus du globe où le St-S entretiens des relations diplomatiques et où leurs actions semblent être nulles, je continue de m’interroger sur l’efficacité de celles-ci sur le terrain.
Gérard encore merci
JAY
22 décembre 2014 @ 12:06
Très honorifique tout cela …… et dire que certains diplomatiques « professionnels » rêveraient de ce poste ….
Palatine
22 décembre 2014 @ 13:47
Vous ne croyez pas si bien dire. Le job doit être très agréable, parce qu’un diplomate français me raconta il y a déjà pas mal d’années qu’un ancien ambassadeur français au Vatican était tellement déprimé de ne plus être ambassadeur là-bas, qu’il se suicida à son retour en France.
Guyard
22 décembre 2014 @ 13:51
En quoi y a-t-il besoin de professionnels pour être ambassadeur ? Je pense à Ruffin au Sénégal. Le prince n’a-t-il pas fait des études et entamé une carrière de diplomate ? Il est prince de Parme, catholique, cousin du roi ce qui en fait un candidat plus que convaincant pour l’ambassade du royaume auprès du Saint-Siège.
Laure-Marie Sabre
22 décembre 2014 @ 18:35
Le boulot est le même que pour n’importe quel ambassadeur auprès de n’importe quel pays mais en plus important : les relations des Etats avec le Saint-Siège sont souvent fondamentales. Jaime est un diplomate professionnel, ce n’est pas juste le cousin germain du roi et il fallait un catholique, marié. Plusieurs ambassadeurs français ont été refusés parce qu’ils étaient homosexuels ou athées.
Zeugma
22 décembre 2014 @ 14:09
J’ai connu un ambassadeur de France au Saint Siège – un poste de fin de carrière, en général – qui racontait qu’il devait notamment assister à un grand nombre de cérémonies liturgiques souvent très très longues (et très ennuyeuses.)
Dès le moyen-âge et la constitution progressive des Etats, les seuls diplomates accrédités d’une manière permanente étaient ceux qui assuraient les relations avec le pape.
Les ambassadeurs entre souverains étaient chargés de missions ponctuelles et seul le saint siège faisait l’objet de relations diplomatiques constantes et quelquefois houleuses.
Les postes diplomatiques permanents ne se mettent en place progressivement qu’au début du seizième siècle, le pape ayant longtemps considéré qu’il était au dessus des souverains ; ce qui donna lieu aux querelles entre ultramontains et gallicans.
Le pape resta à la tête d’un Etat important entre Charlemagne et 1870, d’un Etat beaucoup plus petit aujourd’hui.
L’église, qu’on le regrette ou non, exerce encore une influence qu’on ne peut négliger. On vient de la vérifier encore puisqu’elle a facilité le rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis, ce qui n’est pas rien.
Le saint siège essaie également d’empêcher l’adoption de lois sociétales qui ne lui plaisent pas : divorce, avortement, euthanasie, mariage homosexuel etc.
Bref, il faut être présent au Vatican pour observer et analyser ce qui s’y passe.
Le boulot d’ambassadeur au saint siège est donc un vrai boulot, à plein temps, et peut-être pas si rigolo que ça.
Cela dit, les Bourbon Parme ont toujours été proches du trône se saint Pierre.
Maguelone
22 décembre 2014 @ 14:10
Placé à ce poste par la grâce de son cousin le roi des Pays Bas. Bien au chaud …..
Gérard
23 décembre 2014 @ 12:06
Le fait pour un citoyen néerlandais d’être cousin du roi n’est pas non plus forcément un handicap et en tout cas ne doit pas être un handicap à sa carrière alors au
surplus qu’il n’est en aucune manière successible au trône des Pays-Bas. Il a de réelles compétences et une assez grande expérience malgré son jeune âge.
laure2
23 décembre 2014 @ 21:28
Il n’est pas là pour faire de la figuration .
jo de st vic
22 décembre 2014 @ 14:34
Pourquoi alors qu il dispose des diplomes necessaires, qu il a déjà ete en poste dans des ambassades devrait il sous pretexte qu il appartient a la famille royale se tourner les pouces chez lui et vivre d une rente? il a le droit de travailler tout comme notre ambassadeur aupres du saint siége Bruno Joubert diplomate.
COLETTE C.
22 décembre 2014 @ 14:55
Je pense qu’il habite en effet à Rome, la règle ne doit pas être différente de celle qui régit le statut de tout ambassadeur.
Gérard
23 décembre 2014 @ 12:09
Oui un ambassadeur en principe habite dans le pays où il est accrédité. Certains sont accrédités dans plusieurs pays à la fois et donc ils habitent dans l’un de ces, généralement celui qui est considéré comme le plus important. Un ambassadeur près le Saint-Siège en règle générale n’est ambassadeur que près le Saint-Siège et quelquefois en même temps auprès de l’Ordre de Malte. Bien sûr il n’est jamais représentant de son pays auprès de la République italienne.
jo de st vic
23 décembre 2014 @ 12:12
Maguelone il est diplomate de carriére mais d apres vous il n a pas droit d exercer au pretexte qu il est cousin du roi ?
Anne-Cécile
23 décembre 2014 @ 19:57
Il n’y a pas que les messes au Vatican qui soient ennuyeuses pour un diplomates foule de manifestations leur coûtent en temps alors qu’il y a quantité de travail à faire et analyses à rendre. Mais cela fait partie du job.
Au XIX émet une grande partie de l’éducation d’une princesse débutante en société consistait à lui apprendre ….. à s’ennuyer avec grâce!
Palatine
24 décembre 2014 @ 10:22
il a les compétences nécessaires pour occuper ce poste. Et le choix est judicieux, il vaut mieux envoyer un catholique qu’un protestant comme ambassadeur. Mais ce prénom de Jaime est ridicule, car c’est un reliquat des rêves de gloire espagnole de son père. Si celui-ci avait imaginé que toute la fratrie se rabattrait sur les rêves de gloire parmesane, faute de mieux, il aurait appelé son second fils Giacomo et pas Jaime. Je l’ai déjà dit ici, les Italiens ne savent pas comment prononcer Jaime. Ils disent » Yaïmè » qui rime avec « ahimè » (qui veut dire « hélas » en italien). Finalement, le prénom n’était peut-être pas si mal…
kalistéa
4 janvier 2015 @ 22:50
Votre commentaire m’a bien amusée Palatine! Je crois que c’est »ohimé! » mais tout de même très amusant surtout que ces Bourbon-Pareme qui se croient nés pour régner quelque part, on souvent eu l’occasion de s’écrier: »ohimé.poveretto di me! »
Gérard
24 décembre 2014 @ 18:38
Oui ces prétentions qu’on maintient sont émouvantes et doivent combler les tantes des princes si dévouées aux peuples d’Espagne mais pourquoi ces prénoms à l’espagnole quand on ne descend que très lointainement des rois d’Espagne ou même des prétendants carlistes ? Pourquoi ces titres quand on est des princes un peu italiens, un peu français et beaucoup néerlandais ? Certes le prince leur père était très attachant mais…