Comment la commune de La Branche du Pont de Saint Maur devient Joinville le Pont en 1831 ? Peu de gens connaissent l’origine du nom de la commune de Joinville le Pont, située dans le département du Val de Marne en région Île de France, connue pour ses guinguettes installées le long de la Marne pour divertir les Parisiens le dimanche.
C’est Laurent-Nicolas Pinson, Maire de La Branche du Pont de Saint Maur qui obtient en 1831 du Roi Louis-Philippe que sa commune soit désormais appelée Joinville afin de rendre hommage au Prince François d’Orléans, Prince de Joinville (1818-1900), troisième fils du Roi des Français. Une ordonnance royale du 19 août 1831 autorise le changement de nom, il fut toutefois décidé d’ajouter le Pont pour éviter la confusion avec la ville de Joinville en Haute-Marne. (Merci à Charles – Copyright photo : DR)
clementine1
3 janvier 2017 @ 02:41
Etonnante histoire. Le Prince était vraiment bel homme.
Denis
3 janvier 2017 @ 20:05
Oui, mais ça n’a pas duré … dès la maturité il est devenu chauve et surtout , comme sa soeur Clémentine , frappé de surdité…
Antoine
4 janvier 2017 @ 17:59
Lorsque j’étais ado, j’étais régulièrement mis en garde contre certaines pratiques qui conduisaient à la surdité…
Damien B.
3 janvier 2017 @ 07:30
En voyant ce matin ce superbe Winterhalter, j’ai de suite songé que cette communication avait été rédigée par notre ami Charles.
Ce tableau a probablement été exécuté en 1844 et semble être passé en vente assez récemment.
Charles
3 janvier 2017 @ 17:18
Merci Damien pour votre mot aimable, j’apprécie en effet beaucoup les portraits des descendants Louis-Philippe par Winterhalter et ils sont très nombreux, d’autant que les élèves du peintre les reproduisaient afin de répondre aux nombreuses commandes de la famille royale et des administrations.
Bien à vous
Charles
framboiz 07
3 janvier 2017 @ 08:31
Y avait-il une raison spéciale, en 1831 , le Prince a 13 ans …
Charles, pas de carte de vœux des Princes de Dreux ? Une jolie photo familiale ?
Charles
3 janvier 2017 @ 17:22
Je ne pense pas qu’il y avait une raison spéciale au choix du nom à part honorer un membre de la famille de Louis-Philippe.
Merci pour vos idées..
Bien à vous,
Charles
framboiz 07
5 janvier 2017 @ 01:07
Je crois qu’une photo des Princes en famille ferait plaisir à beaucoup de monde ou au moins les ferait connaître à ceux , qui ne les connaissent pas .C’est si simple …
Regardez , Kate fait bien elle -même ses photos .Les photographes sont aussi une profession à soutenir , par ailleurs .
Bonne année à Vous, Charles. Merci pour ce que Vous apportez à ce site .
Amitiés de Reims, où le Prince Jean fit ses études .Son frère aussi, sans doute …
Charles
5 janvier 2017 @ 11:18
Merci pour votre message.
Saviez-vous que Prince Gaston a célébré son 7ème anniversaire à Reims ? Le matin du 19 novembre le Duc de Vendôme a conduit toute sa famille pour une visite de la cathédrale, un beau souvenir pour un petit Prince de sept ans héritier de la tradition Royale.
Ghislaine
3 janvier 2017 @ 09:40
Ces princes d’Orléans sont très beaux .
Kalistéa
3 janvier 2017 @ 09:53
Il n’empêche que , s’il y a des Français qui connaissent le prince de Joinville au moins de nom, c’est à cause de napoléon! C’est en effet à son fils officier de marine ,que Louis-Philippe, grand roi unificateur, confia la mission d’aller à Sainte-Hélène chercher le corps de l’Empereur enfin rendu par l’Angleterre, afin d’être inhumé avec les honneurs « sur les bords de la Seine, au milieu du peuple Français. »(selon les mots du testament de Napoléon)
Goélette
3 janvier 2017 @ 09:56
« A Joiville-le-pont, pon pon !
Tous deux nous irons , ron ron !
regarder guincher ché ché !
Chez gégèène!… »
Laurent F
3 janvier 2017 @ 11:05
Il y a aussi un Joinville au sud du Brésil dans l’état de Santa-Catarina, fondée en 1851 en l’honneur du prince de Joinville et de son épouse Francisca de Bragance qui était l’héritière de son frère dom Pedro II au moment de son mariage en 1843. Un palais royal (o palacio dos principes) y fut même construit en 1870 pour le couple qui n’y est jamais venu ! C’est aujourd’hui le musée national de l’immigration et de la colonisation
Claude-Patricia
3 janvier 2017 @ 12:13
Merci Charles!!
Pierre-Yves
3 janvier 2017 @ 14:50
Bel homme. Et beau titre que celui de Prince de Joinville.
Que je sache, un de ses frères porta (brièvement car il est mort jeune) celui de duc de Penthièvre, inusité depuis. On pourrait le réhabiliter. De même que celui de duc d’Alençon. Ils sonnent mieux que celui de comte de Mortain.
Laurent F
4 janvier 2017 @ 10:45
Son fils Pierre d’Orléans 1845-1919 fut duc de Penthièvre. Il avait eu une fille illégitime Jeanne Lebesgue (1879-????), qui épouse, en 1903, le marquis Jean de Gouy d’Arsy, fils du comte Antonin de Gouy d’Arsy et de Wilhelmine « Mina » de Löwenthal et lorsqu’on félicitait le comte de Gouy d’Arsy pour le mariage de son fils avec une demoiselle d’Orléans, il répondait « Oh des Aubrais tout au plus ! »
Pour ceux qui ne savent pas Les Aubrais, c’est la banlieue d’Orléans, plus connue pour sa gare qu’autre chose d’ailleurs !
Cheveyre
4 janvier 2017 @ 21:01
le titre de duc de Penthièvre n’aurait jamais porté bonheur … donc, c’est pour cette raison qu’il ne serait plus porté …
Caroline
3 janvier 2017 @ 22:20
Avant d’avoir lu des détails intéressants sur ‘ Joinville le Pont ‘, j’ai vite pensé à la gare de Joinville-le-Pont [ lignes de bus et RER] !
Gérard
6 janvier 2017 @ 09:41
En réalité Joinville fut choisi par les habitants de la localité parce qu’il était déjà à ce moment-là populaire en France alors qu’il venait de s’embarquer pour une longue croisière loin des siens dans la Marine royale.
Le roi avait pris la décision, pour mettre la vocation maritime de Joinville à l’épreuve, de l’embarquer comme pilotin volontaire sur un bâtiment de guerre partant en croisière afin de juger de la solidité de cette vocation au retour. Dans les instructions qui étaient données par le ministre au capitaine de vaisseau Latreyte qui commandait la frégate Artémise et qui était un aide de camp du roi, il était notamment précisé : « Son Altesse royale sera reçue à bord, une fois seulement, la première, avec les honneurs ; puis S. A. R. ne sera plus considérée que comme élève de Marine ».
Le prince embarquait avec Maurice d’Argoult fils du ministre du Commerce et son compagnon de jeu.
Joinville n’avait pas encore treize ans en ce printemps 1831 où il se dirigeait vers le port de Toulon, acclamé partout sur son passage, afin de mettre son sac à bord de l’Artémise le 22 mai 1831. Joinville était accompagné de son valet de chambre également et de trois domestiques et il avait une cabine avec sabord près de celles de son précepteur et de Maurice d’Argoult.
Dans ses Vieux souvenirs il écrit du printemps 1831, « Comme je n’y [au collège] faisait rien de bon, on se décida de m’en retirer ; mon goût pour la carrière navale allant toujours croissant, mon père résolut de faire de moi un marin. Seulement il voulut avant d’embrasser sérieusement la profession, que je suive une campagne en mer. On m’envoya donc à Toulon, pour être embarqué comme pilotin volontaire sur la frégate l’Arthémise, commandant Latreyte. Je n’avais pas treize ans, c’était le bon moment pour commencer.
« Après les adieux les plus tendres à ma mère, mon père, ma tante, mes frères et sœurs, que je n’avais jamais quitté, on m’emballa dans une chaise de poste avec M. Trognon, et, en route ! » Plus loin il écrit : « À Marseille la garde nationale bordait les allées de Meillan, chaque garde national ayant, dans le canon de son fusil, un bouquet qu’il ôtait pour le loger dans la calèche où je me trouvais avec le général Gazan [de la Peyrière], si bien que je fus bientôt complètement enseveli, ma tête seule émergeant, pendant que la foule criait à tue-tête : « Vivé lé Prinnche ! » et que j’entendais des voix de femmes ajouter : « Qué sis poulid ! »
Le prince devait suivre une brillante carrière qui tenait non seulement à sa qualité de fils du souverain mais à une valeur que personne ne contesta jamais.
L’Ordonnance du Roi qui autorise la commune de la Branche du Pont de Saint-Maur, arrondissement de Sceaux, département de la Seine, à prendre le nom de Joinville-le-Pont (Paris, 19 août 1831) est prise sur la demande de ses habitants représentés par leur maire Laurent-Nicolas Pinson (1788-1867), marchand de bois.
Initialement Joinville était rattachée à Saint-Maur. À partir de la construction du pont sur la Marne au début du XIIIe siècle un hameau se constitue qui sera appelé le Pont des Fossés ou le Pont de Saint-Maur. Au XVIIe siècle le lieu est appelé la Branche du Pont de Saint-Maur. En 1790 les habitants proclament l’indépendance de leur commune de celle de Saint-Maur puisqu’elle possède son propre lieu de culte, Saint-Léonard. Elle est donc officiellement constituée sous le nom de La Branche du Pont de Saint-Maur. La commune souhaitait conserver une référence à ce pont auquel elle doit son existence et voulait se distinguer en effet de la commune champenoise qui est à l’origine de la principauté de Joinville.
La commune porte donc les armes suivantes dont le premier quartier est constitué de celles du prince : au premier d’azur aux trois fleurs de lys d’or surmontées d’un lambel d’argent, au second de gueules au pont de trois arches d’argent maçonné de sable, posé sur des ondes aussi d’argent mouvant de la pointe.
Gérard
6 janvier 2017 @ 14:44
Les armoiries de la ville de Joinville dans l’État de Santa Catarina au Brésil sont constituées d’un écartelé au premier de l’empire du Brésil, au deuxième du prince de Joinville, au troisième de la croix helvétique et du lion de Norvège sur champ de gueules, au quatrième de l’aigle de Prusse (les petites armes du royaume de Prusse) et de la croix d’Oldenbourg sur champ d’argent, avec sur le tout un écu bleu céleste à la constellation de la Croix du Sud d’or, le tout soutenu de branches de canne à sucre et de riz au naturel reliées par une roue dentée d’argent, et posé sous une couronne murale à cinq tours d’argent. La devise peut se traduire par Ma grandeur s’identifie à celle du Brésil (Mea Auten Brasiliae Magnitudo, en lettres capitales d’argent sur un listel de gueules). La couronne murale porte sur la tour centrale un écu de gueules chargée de ?… Ces armoiries ont été dessinées par Afonso d’Escragnolle Taunay (1876-1958).
Naturellement beaucoup d’immigrants venaient de Suisse, de Norvège, de Prusse et d’Oldenbourg.
Lorsque la princesse Françoise du Brésil épousa le prince de Joinville elle reçut en dot (loi numéro 166 du 29 septembre 1840) 25 lieues carrées de forêts atlantiques entre deux cours d’eau côtiers le Pirabeiraba et l’Itapocu près de la baie de San Francisco pour ce qui devait être la colonie Dona Francisca. À l’époque cette terre était vierge et pratiquement inoccupée sauf par quelque résidents en front de mer ou sur le plateau de Campo Alegre, le lieutenant-colonel Jerome Francisco Coelho délimita le domaine qui faisait 155 812 ha. Après la chute du régime de Louis-Philippe le prince et la princesse de Joinville qui s’étaient réfugiés en Angleterre envisagèrent d’organiser la colonie avec le sénateur Christian Mathias Schroeder banquier de Hambourg notamment et c’est en 1852 qu’il fut décidé que la colonie devenue une ville prendrait le nom de Joinville en l’honneur du prince. Leurs altesses royales étaient représentées par un citoyen français Louis François Léonce Aubé, vice-consul à Santa Catarina. Le domaine commença à rapporter. La Compagnie Hambourgeoise défricha les 12 000 ha qui lui furent confiés. Après Aubé le directeur de la colonie fut M. de Frankenburg.
Le palais qui y est édifié et qu’on appelle donc le palais du prince ne devait pas servir de résidence au prince et à la princesse mais était destiné à l’administration de la colonie.
La grande maison fut construite entre 1867 et 1870 sur les plans de Frederick Bruestlein, représentant du prince de Joinville et du duc d’Aumale (lequel avait en effet acquis 2000 ha) depuis 1865. La maison a ensuite été habitée par les familles des représentants des héritiers du prince. C’est en 1957 que les héritiers du prince et de la princesse de Joinville cédèrent le palais à la préfecture de Joinville et il fut transformé en musée en 1961. C’est un bâtiment de style colonial et néoclassique de plus de 850 m². Aujourd’hui Joinville est une ville de 500 000 habitants, la plus grande de l’État.