Contrairement à la tradition habsbourgeoise des mariages de convenance, François-Joseph fait un mariage d’amour. Au lendemain de ses fiançailles, il écrit à sa mère dubitative : « j’aime Sissi chaque jour davantage et je ne cesse de me persuader qu’aucune autre femme ne saurait mieux me convenir ».
Le mariage est prévu pour le 24 avril. Le 20 avril, il accueille officiellement sa fiancée à Linz, première ville autrichienne où débutent les festivités du mariage. Ensuite, c’est en bateau que Sissi descend le Danube jusqu’à Vienne où un deuxième accueil lui est réservé par l’empereur et les autorités de la ville.
Le 23 avril, Sissi fait son entrée officielle dans la capitale impériale. Pour rejoindre le palais de la Hofburg, François-Joseph a mis à sa disposition le carrosse du couronnement milanais dans lequel elle a pris place avec sa mère.
Construit par Napoléon pour son couronnement comme roi d’Italie et ramené à Vienne en 1816, ce carrosse est utilisé traditionnellement lors des mariages impériaux.
La cérémonie nuptiale est célébrée le lendemain, 24 avril, dans l’église des Augustins. C’est dans cette église de la Cour que sont célébrés tous les mariages des Habsbourg : avant eux, Marie-Antoinette et Marie-Louise y ont épousé Louis XVI et Napoléon par procuration, avant un mariage solennel en France en présence des deux époux.
Pour l’occasion, l’intérieur fut décoré de précieuses tapisseries des Gobelins ornées de versets des Saintes Écritures et illuminé de 15 000 cierges.
Plusieurs portraits ou dessins de Sissi en mariée ont été réalisés. Cependant, la robe qu’ils représentent est à chaque fois différente. Selon un témoignage d’époque « la robe de couleur blanche, taillée dans un lourd tissu de soie, était ornée de broderies d’or et d’argent. Un manteau de cour avec une longue traîne également brodée d’or complétait l’ensemble ».
Ces témoignages divergeants ne permettent pas de reconstituer avec exactitude la robe nuptiale de Sissi. En revanche, on sait aujourd’hui que les broderies au fil d’or et d’argent furent exécutées à Vienne dans l’atelier de Rudolf Ianscha ce qui a permis d’obtenir une interprétation de sa traîne. François-Joseph était quant à lui sanglé dans son uniforme de général en chef de l’armée impériale.
La mariée était parée d’une somptueuse parure d’or dont elle fit don ensuite au lieu de pèlerinage bavarois d’Altötting, un lieu cher à sa famille. Dès les consentements prononcés, des coups de canon annoncèrent à la population que l’Empire avait une nouvelle souveraine. Après avoir été aspergés d’eau bénite par l’Archevêque, les nouveaux mariés quittèrent l’église et retournèrent à la Hofburg où la soirée se termina par un dîner de gala.
Les nouveaux mariés n’eurent pas la possibilité de partir en lune de miel avant le 11 mai car les fêtes se succédaient : audiences, théâtre, bals.
Le couple prend ensuite ses quartiers au château de Laxenbourg, aux environs de la capitale. Mais Élisabeth se sent perdue et surveillée par sa belle-mère.
Le jeune empereur, tout heureux qu’il est de ses amours, ne lui sacrifie pas pour autant ses devoirs de souverain. Les problèmes politiques et les crises internationales lui laissent peu de temps pour s’occuper de sa jeune épouse.
François-Joseph et Sissi avec leurs deux filles, Sophie et Gisèle
Sissi est rapidement enceinte et donnera naissance à quatre enfants : la petite Sophie naît en 1855, suivie un an plus tard de Gisèle, puis de Rodolphe en 1858. En 1868 enfin, la petite dernière, Marie-Valérie vient au monde.
L’archiduchesse Sophie, trouvant que sa nièce de 17 ans était quelque peu immature, décida de prendre en charge l’éducation des trois premiers enfants du couple ; cela entraîna des conflits à répétition. De plus, la mort de Sophie, la première fille du couple, marqua profondément sa mère. La naissance difficile de Rodolphe par la suite et la culpabilité qui la rongeait n’ont rien arrangé entre elle et François-Joseph, ni avec sa belle-mère.
Le couple impérial avec ses filles et l’archiduc François-Charles et sa femme Sophie.
Le mariage n’est pas heureux pour Sissi qui souffre de la pesante étiquette habsbourgeoise tout comme de l’influence qu’exerce sa belle-mère sur son époux. Si celui-ci adore sa femme, ses obligations le tiennent éloigné d’elle comme tout monarque de l’époque.
Pour se faire pardonner, il réalise les moindres désirs qu’il devine en elle avec un empressement touchant. Lorsqu’en 1859, le devoir l’appelle sur le front italien, il lui écrit tous les jours des lettres remplies de témoignages d’amour : « tu me manques et je n’ai pas besoin de te répéter combien je t’aime. Je me réjouis du merveilleux instant qui nous réunira ».
Les jeunes époux ont en fait peu de choses en commun : ils se différencient par leur tempérament, leur éducation et même leurs goûts. Tandis que l’empereur, soucieux de ses devoirs et des règles du protocole, fait passer la raison d’état avant toute autre considération, l’impératrice éprouve de plus en plus d’aversion pour les cérémonies officielles et la vie de cour.
Les rigueurs de Vienne, de la cour et du protocole ont tôt fait d’ébranler la santé de la jeune épouse. Les médecins lui préconisent un séjour à Madère comme thérapie.
Et François-Joseph va commencer une correspondance des plus assidues dans laquelle il continue de lui déclamer son amour. Il avait acheté une grande carte de Madère et en étudiait les détails afin de situer exactement la villa où habitait sa femme et pouvoir suivre les excursions qu’elle faisait.
Dès cette époque commence la longue solitude dans laquelle François-Joseph va se trouver plongé. Au retour de Madère, c’est Corfou qui est conseillé à l’impératrice pour passer l’hiver loin des rigueurs de Vienne. Au total, durant près de deux années, de novembre 1960 à août 1962, le pauvre époux se trouve privé de vie conjugale.
Au retour de sa femme, François-Joseph fait part de sa joie à sa mère : « comme je suis heureux de retrouver Sissi à mes côtés et après une aussi longue privation, d’avoir un foyer ».
Mais la rose de Bavière, cultivée sans contrainte à la campagne, n’était pas taillée pour la vie à la cour. Si ces premiers voyages ont eu des raisons médicales, ils vont servir de prétexte à Élisabeth pour se tenir éloignée de Vienne aussi souvent que possible. Il faudra y voir dans la plupart des cas une fuite devant les obligations impériales, le carcan de l’étiquette et les ardeurs amoureuses de son fringant époux.
En 1864, pour satisfaire sa soif d’inconnu, François-Joseph lui achète un yacht personnel, le Miramar. Mal lui en prit : il lui donne ainsi l’occasion de fuir davantage la cour de Vienne qu’elle déteste…
Et l’empereur devra se contenter à l’avenir de la présence du tableau de sa femme peint par Winterhalter, qu’il a fait placer dans son bureau. Son valet de chambre le trouve souvent en contemplation devant le portrait de cette femme adorable qui, durant toute sa vie, lui a en quelque sorte échappé.
Le nombre de lettres dans lesquelles François-Joseph lui écrit sa solitude en dit long sur les absences répétées de l’impératrice : « je compte tristement les jours qui nous séparent de notre prochaine rencontre »…
Même au lendemain de la défaite de Sadowa, François-Joseph est abandonné à son désespoir par une épouse qui, partie se réfugier à Budapest devant l’avancée prussienne, trouve l’air de Vienne trop « malsain » pour y revenir. A cette occasion il lui écrit : « je supporterai avec patience cette solitude à laquelle je suis depuis longtemps habitué ».
Couronnement de François-Joseph et Élisabeth roi et reine de Hongrie le 8 juin 1867
La seule fois où Élisabeth s’intéresse à la politique est lors du compromis austro-hongrois où elle insiste auprès de son époux pour que les leader hongrois, parmi lesquels Andrassy, soient reçus au palais. Véritable médiatrice entre les différents protagonistes, elle influence l’empereur qui n’hésite pas à aller contre l’avis des ministres et de sa mère et prête une oreille attentive aux revendications hongroises.
Et en juin 1867, elle est couronnée reine de Hongrie à Budapest, en même temps que son époux.
François-Joseph recevant le roi Alexandre de Serbie
En 1873, lors de l’exposition universelle de Vienne, l’empereur continue d’exercer seul ses obligations, l’impératrice se trouvant trop fatiguée.
Mais l’affaire se complique quand le shah de Perse qui a entendu parler de l’extraordinaire beauté d’Élisabeth, décide tout simplement d’attendre son retour. C’est la seule fois, à cette occasion, que l’empereur demande à son épouse de rentrer.
Dîner de gala en l’honneur du tsar Nicolas II et en présence d’Élisabeth
Lorsqu’en 1879, le couple fête ses noces d’argent, une boutade circule dans Vienne proclamant qu’ « ils ne célèbrent pas 25 ans de ménage mais 25 ans de manège… ». Et Sissi de multiplier les escapades : les séjours en Hongrie, en Grèce, les croisières en Méditerranée, les chasses en Angleterre…
On ne peut qu’être étonné par la patience et la sollicitude dont François-Joseph fait preuve à son égard. Élisabeth n’est pas la femme avec laquelle il peut partager des joies simples pour pallier à la lourdeur de sa tâche. « Pense à ton tout petit qui est si seul et qui t’aime infiniment » lui écrit-il un jour. La solitude devient donc sa seule compagne.
Loin de rapprocher les époux, la mort prématurée de Rodolphe accroît l’instabilité de l’impératrice et donc la solitude du souverain. En effet, les deux conjoints ne s’évadent pas dans la même direction : tandis que l’empereur trouve dans le travail un dérivatif à sa douleur, Sissi ne parvient à apaiser son âme que dans des pérégrinations lointaines. Toujours en quête de nouveaux horizons, elle ne passera plus à Vienne que quelques jours dans l’année. François-Joseph est délaissé pour son anniversaire et même pour les fêtes de Noël.
Lassé de guetter son retour, il passe désormais sa vie à attendre le télégramme lui annonçant que son épouse est bien arrivée « quelque part »… !
Élisabeth qui se rend compte malgré tout de la solitude dans laquelle est plongée son époux, se fait un devoir de lui trouver une compagne en la personne de Katharina Schratt, une actrice du Burgtheater qui semble avoir attiré l’attention de l’auguste monarque. Ainsi donc, c’est par l’entremise de son épouse que la rencontre a lieu car François-Joseph, imprégné de convictions religieuses profondes, n’aurait pas risqué de faillir au serment prêté le jour de son mariage.
Plutôt qu’une maîtresse, Katharina Schratt devient une confidente, une amie, une « dame de compagnie » pourrait-on dire. Elle lui procure des joies simples que l’impératrice est incapable de lui donner.
Il semblerait que la belle Katharina, de 23 ans sa cadette, lui ait proposé de devenir sa maîtresse. Mais la réponse du souverain ne laisse aucun doute sur la nature de cette relation : « Mon adoration pour vous, vous la connaissez… Mais nous devons nous en tenir là si nous voulons que nos relations durent. Vous dites que vous saurez vous dominer, je le saurai aussi. J’aime ma femme et je n’abuserai jamais de la confiance qu’elle vous témoigne. Permettez-moi d’être votre ami paternel… ».
François-Joseph vouera jusqu’au bout, un amour sincère et une profonde reconnaissance à sa « Providence » comme il a coutume d’appeler Sissi. Bien qu’elle manque à tous ses devoirs de souveraine, d’épouse et de mère, cela n’ébranle pas la force des sentiments qu’il continue de lui porter. Jour après jour, inlassablement, il l’aime un peu plus davantage…
La lettre qu’il lui écrit le 31 août 1898 et qui sera l’une des dernière, au lendemain de son ultime départ pour la Suisse, résume toute son existence : « tu me manques infiniment, mes pensées sont près de toi et je souffre à l’idée de cette longue, si longue absence… ». Là-bas, à Genève, sur les bords du lac Léman, Lucheni son assassin l’attend. Mais jusqu’au dernier jour, François-Joseph continuera d’adorer sa belle « Providence ».
Il pourra compter sur le soutien discret de Katharina Schratt dans les pires moments de son existence : elle accourt auprès de lui le 30 janvier 1889, à l’annonce du décès de Rodolphe. Elle est là aussi le 10 septembre 1898, jour de l’assassinat de l’impératrice ; toujours présente le 28 juin 1914 lors de l’attentat de Sarajevo.
Autant de dates symboliques des malheurs qui accablèrent le souverain au cours de sa longue vie. Et Katharina sera là une dernière fois, le 21 novembre 1916, pour lui dire un dernier adieu. (Merci à Francky pour cet article)
DEB
8 septembre 2016 @ 05:51
Francky,
Votre phrase résume bien la situation.
La rose de Bavière n’était pas taillée pour la vie à la cour.
Vie de renoncement pour lui, fuites successives pour elle.
Quelle tristesse !
Merci pour ce récit.
cisca1
8 septembre 2016 @ 06:23
François-Joseph eut aussi des maitresses dont on ne parle pas mais la cour de Vienne avait recours aux comtesses « hygièniques » tant pour les jeunes archiducs que pour les empereurs délaissés. Sissi a juste choisi sa remplaçante officielle qui fut d’une discrétion exemplaire jusqu’au bout.
Mayg
8 septembre 2016 @ 13:29
Des comtesses « hygièniques » ?
Marie de Cessy
8 septembre 2016 @ 21:46
C’est pas très flatteur comme terme…
Cosmo
9 septembre 2016 @ 07:36
C’était le terme employé à l’époque, y compris par l’archiduchesse Sophie, qui avait un sens pragmatique de la vie.
Pascal
8 septembre 2016 @ 17:22
Les comtesses hygièniques sont en effet citées dans la biographie que j’ai lue mais c’était AVANT son marriage et c’est sa mère l’archiduchesse Sophie qui semble t’il les lui « choisissait » moins pour épancher ses ardeurs viriles que par souci que celles ci ne le fassent tomber sous la coupe d’une intrigante.
Patricia
8 septembre 2016 @ 17:45
Wahou, pas très romantique tout cela !
Sila
9 septembre 2016 @ 14:12
Oui, mais déjà rien que le début du sujet, écrire a sa mère : « Je ne cesse de me persuader que….. la femme de ma vie » Il se persuade que….
Cosmo
8 septembre 2016 @ 06:30
Merci à Francky pour cette très belle évocation d’un si grand amour..hélas non partagé.
Je tiens de l’archiduc Rodolphe, dernier fils de l’empereur Charles, que la famille impériale ne pensait pas que Katharina Schratt ait été la maîtresse de François-Joseph. Et il donnait pour preuve de ses dires que lorsque le nouvel empereur apprit que Katharina Schratt était dans un salon près de la chambre mortuaire, il est allé la chercher pour l’emmener près du corps du défunt. Et elle s’est agenouillée, entourée par le nouveau couple impérial. Il a ajouté » Jamais mes parents n’auraient fait un tel geste, s’ils avaient pensé qu’elle avait été sa maîtresse. »
Mais comme pour Marie-Antoinette et Fersen, l’énigme demeure entière.
Damien B.
8 septembre 2016 @ 11:53
Cosmo, je pense également que la relation entre François-Joseph et Katharina Schratt était platonique.
L’empereur avait ses plaisirs ailleurs et ne s’affichait pas avec les protagonistes de ses aventures passagères.
Cosmo
8 septembre 2016 @ 17:24
Cher Damien,
La seule chose qui pourrait laisser supposer qu’il y a eu autre chose a été la réserve de Katharina Schratt sur ses relations avec l’empereur, bien après la mort de celui-ci. Cette réserve l’honore mais je ne crois pas qu’elle ait dit ni oui, ni non en réponse à la question.
Cela dit, ce fut leur vie privée et ils n’ont nui à personne dans leur grande amitié.
Amicalement
Cosmo
Anne-Cécile
10 septembre 2016 @ 04:03
En effet l’empereur eut des relations extra-conjugales puisque son épouse attrapât une maladie sexuellement transmissible quelques années après son mariage.
Après l’expérience traumatisante pour Elisabeth que fut le devoir conjugal après son mariage, cela marquera définitivement son dégoût du sexe.
Augustine
8 septembre 2016 @ 07:34
Merci pour ce très bon reportage.
clement
8 septembre 2016 @ 08:24
Très beau récit de la vie de ce couple extraordinaire ; si les sentiments de l’Empereur étaient profonds et sincères ,on se demande s’il en était de même chez sa femme .Ils souffraient tous les deux de manières différentes : lui d’abandon ,elle de manque de liberté ,en fait ,ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre car ils ne se ressemblaient pas !
Très belle iconographie également .
Laurent F
8 septembre 2016 @ 08:44
Pauvre Franz !
Hyppo
12 juillet 2023 @ 14:52
Je trouve ces mots très déplacés étant donné que la plus grande victime dans cette histoire est Sissi. Je tiens à rappeler que son mariage s’est déroulé, tout juste, à ses 16 ans !
Ensuite, sa virginité « offerte à l’empire », prise par son soit-distant prince charmant, le tout organisé par sa belle-mère, qui les mis elle même au lit. Oui c’était le protocole, oui c’était comme cela à l’époque, mais, à cette époque, les vivants étaient comme nous, des êtres humains. Imaginez-vous à la place de Sissi, 16 ans à peine, obligée d’avoir un rapport sexuelle avec un cousin de 7 ans son aîné, exigé et sous les regards de la mère de celui-ci, ainsi que l’Autriche entière.
Je ne suis pas subjectif en affirmant que c’était un viol organisé ! Il faut appeler un chat, un chat.
Évidemment qu’elle fuit alors toute sa vie son mari.
Nuit de noces de Sissi = viol
Viol = traumatisme
Traumatisme = choc corporel et/ou émotionnel très violent = troubles mentaux
Troubles du stress post-traumatique = comportement d’évitement de tout ce qui rappelle au souffrant le traumatisme.
Imaginez-vous, vous vivre cela, ou votre sœur, cousine, fille, mère,… Vous comprendriez mieux Sissi et respecterez sa mémoire.
Pensez humain. Les personnages d’histoire étaient avant tout des humains, avec des émotions, comme nous, des tourments, des tristes, etc.
Sissi est un exemple de plus de la maltraitance faite aux femmes depuis bien trop longtemps. Comme Lady Di d’ailleurs.
Imaginez-vous, vous voir retirer vos enfants.
L’empereur aurait pu faire quelque chose, s’il aimait tant sa femme et si il savait ce qu’elle ressentais…
Robespierre
8 septembre 2016 @ 09:14
J’ai lu quelque part que François Joseph avait pas mal enrichi Madame Schratt. Il se peut qu’il lui ait écrit la lettre « sage » ci-dessus, mais rien ne dit qu’il n’ait pas succombé par la suite.
corentine
8 septembre 2016 @ 10:38
un grand merci Francky pour cet article
COLETTE C.
8 septembre 2016 @ 11:01
Merci, FRANCKY, moi qui suis passionnée par l’histoire des Habsbourg, je suis comblée !
beji
8 septembre 2016 @ 11:07
c’est dommage qu’on n’ait pas de certitude en ce qui concerne la robe de mariée de
Sissi ,c’est la peste d’Ersi qui a hérité de son voile.Sissi n’était peut-être pas faite pour être impératrice mais si François-Joseph dès leur mariage avait su s’affranchir de
l’influence de sa mère qui régentait tout et de son intrusion dans sa vie de couple l’impératrice n’aurait peut-être pas fuit Vienne comme elle l’a fait mais l’empereur
n’avait pas le courage d’affronter sa mère.
Claude MARON
8 septembre 2016 @ 12:13
Si je comprends bien, le manteau de cour brodé d’or présenté comme celui porté par Sissi le jour de son mariage n’est qu’une copie ?
Francky
8 septembre 2016 @ 19:09
Le manteau de cour brodé d’or est une interprétation d’après les témoignages de l’époque. On ne connaît pas avec certitude les motifs qui la décoraient, pas plus que les détails de sa robe. Si c’est sa petit-fille Stéphanie qui en a hérité, on peut comprendre pourquoi…!
Seule sa robe du bal d’adieu à Munich a été conservé et une copie a été présentée dans un précédent article.
Pierre-Yves
8 septembre 2016 @ 11:09
Un couple en somme incompatible. Leur parcours conjugal ressemble à la dérive des continents, dont il a le côté inexorable.
Mais ce qu’Elisabeth fuyait, c’était sans doute moins la personne de François-Joseph que ce qu’il représentait. Elle se voulait électron libre, prisonnière de rien, ni d’une fonction, ni d’un état conjugal.
Je ne sais pas si c’est le summum de l’égoïsme ou si c’est un goût indomptable, et respectable, pour la liberté.
Damien B.
8 septembre 2016 @ 11:55
Pierre-Yves, j’ajouterai qu’Elisabeth se fuyait probablement elle-même …
Claude MARON
8 septembre 2016 @ 12:16
Mais il faut aussi ajouter que Sissi, si elle n’assumait pas son rôle de souveraine, a quand même bien profité de sa position d’impératrice pour voyager à gauche et à droite à grands frais avec suite nombreuse et tout le tralala…
Damien B.
8 septembre 2016 @ 16:29
Je suis parfaitement d’accord avec vous Claude Maron.
emy
8 septembre 2016 @ 13:03
Est-ce qu’Elisabeth aurait fui la cour de Vienne si on l’avait laissée, tout simplement, s’occuper elle-même de ses 3 aînés ? Comment aurait-elle eu du coeur à rester près d’un mari qui, n’osant s’opposer aux décisions de sa propre mère, ne permettait pas à sa femme d’élever leurs enfants ? Vraiment, je comprends qu’elle soit devenue indifférente à l’amour qu’il lui portait, dans ces conditions.
Cosmo
8 septembre 2016 @ 17:21
Emy,
La situation était bien plus complexe. L’archiduchesse Sophie pensait bien faire en s’occupant de ses petits-enfants, laissant à l’impératrice la première place dans la vie publique. Elisabeth pouvait voir ses enfants quand elle le souhaitait. La mort de la petite Sophie a joué un rôle important. L’enfant n’était pas bien portante et sa mère a voulu l’emmener avec elle à Budapest, malgré l’avis de sa belle-mère, où l’enfant a succombé, d’où reproches et remords.
Elisabeth était fantasque et refusait d’assumer les devoirs de sa position. Les enfants n’ont été qu’un prétexte. D’ailleurs à l’époque et dans leur monde quelle mère s’occupait elle-même de ses enfants ?
François-Joseph pensait que sa mère avait raison.
Cordialement
Cosmo
Patricia
8 septembre 2016 @ 17:44
Vous n’avez pas tord. Le départ précoce de la petite Sophie a été le début de la fin, peut-être, le désarroi, l’indifférence, la vengeance, ???
HéléneA
9 septembre 2016 @ 10:37
Vous avez raison. Elle avait réussi à emmener ses filles en Hongrie, contre l’avis de l’archiduchesse Sophie.Le décès de la petite Sophie en Hongrie, l’ a tellement culpabilisé, qu’elle à négligé Gisèle, qui avait été malade aussi avant sa soeur. Au fond d’elle même, elle n’a pas pardonné à Gisèle d’avoir passé la maladie à Sophie, beaucoup plus fragile.
Francky
8 septembre 2016 @ 19:14
L’archiduchesse Sophie a certes contribué au désamour de Sissi envers la Cour de Vienne, mais il ne faut pas oublier que même après le décès de sa belle-mère en 1872, elle a poursuivi sa fuite en avant.
Même lorsque François-Joseph séjournait à Ischl, loin des pesanteurs de l’étiquette, et dans un cadre campagnard qui lui rappelait son pays natal, elle était tout aussi absente…
Ghislaine
8 septembre 2016 @ 13:30
Je suis curieuse de savoir si en revanche Sissi n’a pas succombé au très beau Andrassy .
Son cousin fuyait dans les délires musicaux , l’impératrice fuyait l’atmosphère poussiéreuse de la cour autrichienne. Ersi fuyait la réalité s’accaparant des chimères .Les Wittelsbach étaient assez originaux . Ils me semblent s’être trompés de siècle.
De ce que j’ai pu approcher de mes différentes visites en Autriche , Sissi aurait eu sa place entièrement dans notre monde moderne . Bobo avant l’heure , adepte de régimes effarants, soucieuse de son aspect physique , sportive de haut niveau .Plus cultivée que la moyenne des femmes de cette époque , c’était une curieuse née adepte parfois d’expériences limites , comme celle de s’attacher au mât de son bateau par gros temps pour y trouver des émotions fortes .
Merci Franky pour ce récit passionnant .
Mayg
8 septembre 2016 @ 13:33
Merci à Francky pour ce très bel article.
Je trouve Sissi quelque peu égoïste. Même si le protocole de la cour était pesant, elle avait quand même des devoirs d’épouse, de mère à assumer.
Véronick
8 septembre 2016 @ 15:41
Merci Francky,
Pour ce magnifique reportage concernant Frantz et Sissi……..!
Ils se sont aimés, mais la mère de l’Empereur, l’archiduchesse Sophie ( qui était la tante de Sissi, une sœur à sa maman ( l’archiduchesse Ludovica) ) était toujours LÀ….!
Elle a réussi à leur empoissonner la vie.
Déjà que vivre à la Cour des Habsbourg était compliqué, sachant que l’étiquette ( héritage de Charles Quint…..) était très stricte…..!
l’Impératrice Élisabeth avait besoin de liberté et ne supportait pas d’être enfermée dans l’austère Palais de La Hofburg. ……!
Telle une mouette, elle avait besoin de liberté.
Sissi est née un siècle trop tôt, aujourd’hui, elle serait comprise……!
Merci de nous avoir fait revivre, en quelques mots et photos, la vie de ce couple impérial
Cordialement.
Véronick.
Actarus
8 septembre 2016 @ 15:57
Mariage d’amour, certes, ou d’inclination, mais la nuit de noces fut tout de même un viol.
L’empereur-soldat y est allé, si je puis dire, « à la hussarde », et cela ne l’a pas aidé à apprivoiser l’animal sauvage épris de liberté qu’était sa femme.
Patricia
8 septembre 2016 @ 17:41
Vous connaissez bien des choses intimes sur leur vie de couple ?!
Actarus
8 septembre 2016 @ 21:15
Ce détail figure dans les biographies de l’impératrice. Pour voyager dans le temps, il suffit de savoir lire.
Muscate
9 septembre 2016 @ 13:49
Je m’en souviens aussi, Actarus.
Sissi étant totalement déséquilibrée, même sa vie intime en a été perturbée.
Étrange comme on peut aimer une femme de façon déraisonnable quand elle n’a rien d’aimable.
Patricia
9 septembre 2016 @ 16:25
Rassurez-vous, je sais lire ! Mais même après avoir lu une biographie de l’Impératrice Elisabeth (et bien d’autres !!!) ce détail m’a échappé.
Actarus
9 septembre 2016 @ 19:09
Peut-être que certains biographes omettent d’en faire mention par excès de pudeur. ;-)
lilou
10 septembre 2016 @ 11:52
Oui enfin si je me souviens bien l’empereur a reçus des refus de Sissi pendant 3 nuits de suite avant d’y aller à la hussarde comme vous dites. Cité moi un homme amoureux qui a l’époque aurai tranquillement attendu l’accord de sa femme. Sachant que derrière toute la cour discutaillé du fait que ce n’étais pas encore fait.
Certe le traumatisme est le même pour Sissi mais vis a vis de l’époque je trouve que l’attente de Francois Joseph en dit long sur sa personne.
Lady Chatturlante
8 septembre 2016 @ 15:58
Quelle belle robe de mariée. Je ne m’en lasserai jamais.
ciboulette
8 septembre 2016 @ 16:23
Deux vies gâchées …Pourquoi l’empereur s’est-il entiché de cette tête folle ? Et pourquoi lui a-t- elle dit oui ? Elle se doutait bien , quand même , qu’elle n’aurait plus sa pleine liberté ?
De plus , je ne peux oublier ses méchancetés envers sa belle -fille Stéphanie .
Francky , merci pour vos articles toujours très intéressants , si agréables à lire !
Danielle
8 septembre 2016 @ 17:24
Francky, merci pour ce beau et intéressant récit qui m’a passionnée.
Pascal
8 septembre 2016 @ 17:29
C’est un très bel article mais assez triste .
Si l’amour de l’empereur était tel et c’est bien ce qui semble ( » on ne saura jamais combien nous nous sommes aimés » ) cet homme , quoiqu’empereur-roi d’Autriche Hongrie fut bien malheureux!
Patricia
8 septembre 2016 @ 17:40
Extraordinaire Amour de la part de l’empereur.pour cette fuyante Sissi. Mais qu’est devenue la petite Gisèle qui accourt pour accueillir sa Maman de retour de voyage (dans le film) ? On parle de marie- Valérie, de Rodophe, de la petite Sophie partie si jeune, mais rarement de la petite Gisèle. Pourquoi ?
Cosmo
8 septembre 2016 @ 23:02
Gisèle est devenue princesse de Bavière en épousant son cousin Léopold, frère du roi Louis III. Le couple a eu quatre enfants et a été très heureux.
Patricia
9 septembre 2016 @ 16:22
Cela me rassure. C’est bizarre mais cette petite fille me semblait oubliée.
Francky
8 septembre 2016 @ 23:18
Il y aura une suite au mariage…
Patience, et vous en saurez un peu plus sur Gisèle, Rodolphe et Marie-Valérie…
Patricia
9 septembre 2016 @ 16:22
Je m’en réjouis d’avance. Merci beaucoup Franky pour cette belle rétrospective.
Margot
8 septembre 2016 @ 18:00
The emperor is known to have had two children with a long-time mistress. Their daughter later married the Austrian composer Alban Berg. Unfortunately I do not have here the book (in German) which was about the marriages between the Habsburgs and the Wittelsbachs to give you the name of this woman who did not belong to the nobility birth and who lived near Schönbrunn. She also had a husband for whom a job was arranged far away from Vienna.
Dominique Charenton
9 septembre 2016 @ 14:02
Bonjour Margot
Dans l’ouvrage « Der Kaiser, Franz Joseph I. Bilder und Dokumente » de Georg Markus avec une préface d’Otto de Habsburg, il est évoqué la liaison de l’empereur François Joseph (1830-1916) avec Anna Nahowski (1860-1931) qui dura de 1875 à 1889 . De cette liaison sont nés deux enfants : Hélène Nahowski (1885-1976) qui épousa en 1911 le compositeur autrichien Alban Berg (1885-1935); &
Franz-Joseph Nahowski qui le 18 08 1930 pour le 100ème anniversaire de son père se coupa un doigt pour le mettre sur le tombeau de son père.
Bien cordialement
Robespierre
9 septembre 2016 @ 18:57
Quand on a une liaison avec une madame Nahowski, on peut tout aussi bien en avoir une avec une madame Schratt. Vertueux avec l’une et égrillard avec l’autre ? Je ne marche pas.
Francky
9 septembre 2016 @ 19:48
Merci Dominique pour cette info.
Je n’en est jamais entendu parler avant de lire vos messages ici.
Savez-vous s’il existe une traduction française de ce livre ?
Si Otto de Habsbourg l’a préfacé, cela atteste de l’authenticité des informations qu’il contient…
Corsica
8 septembre 2016 @ 21:13
Merci Francky pour ce récit bien illustré et documenté mais je suis toujours mal à l’aise devant cette douloureuse et interminable résignation de l’empereur. Chaque fois que l’on me parle d’amour avec cette histoire, je pense à la chanson de Boris Vian » Johnny, Johnny fait moi mal » ! Il faut être sacrément amoureux ou sacrément maso pour supporter autant d’absences et d’excentricités d’une épouse qui en plus choisit elle-même la personne qui pourra pallier à ses manques ! Un peu comme si elle choisissait un promeneuse de chien pour son gentil toutou qui jamais n’aboie ou ne montre les crocs ! En d’autres termes, elle a eu beaucoup de chance, surtout quand on pense à son statut et au contexte de l’époque. Lui, malheureusement beaucoup moins.
Entre les récits de Pateick Germain et de Francky, on peut constater que la vie à la cour d’Autriche n’était vraiment pas à une partie de plaisir et ce, à tous les sens du terme.
Cosmo
9 septembre 2016 @ 07:26
Corsica,
François-Joseph n’en pouvait mais. Elisabeth n’en faisait qu’à sa tête. Il aurait fallu qu’il l’attache au trône pour l’empêcher de partir ou donne son signalement à tous les postes frontière…avec ordre de la ramener.
Bien au contraire, il payait tout et la « républicaine » Elisabeth dépensait sans compter pour satisfaire ses caprices de voyage, de chasse à courre, de palais grec etc…On comprend mieux de qui tenait son extravagante petite-fille.
On accuse souvent le sang Wittelsbach. A tort selon moi, car sa soeur Hélène était la raison même, son frère Théodore également, sa nièce Elisabeth, reine des Belges fut un modèle. Ses soeurs, Sophie, Marie et Mathilde, mariées par raison, n’eurent pas sa chance. Ses filles Gisèle et Marie-Valérie étaient aussi aimables et satisfaites de leur sort. Seul Rodolphe et Elisabeth-Marie lui ressemblaient. C’était plus une question de caractère que d’hérédité.
Si elle est devenue une icône pour beaucoup, elle ne bénéficie d’aucune sympathie au sein de la famille impériale, même parmi ses descendants.
Amicalement
Cosmo
Corsica
9 septembre 2016 @ 14:03
Cosmo,
L’empereur aurait pu lui couper les vivres ou en réduire les montants des sommes allouées mais probablement qu’il ne voulait pas se retrouver coincé avec une Sissi frustrée. La tranquillité parfois n’a pas de prix. Cet homme de routine et de devoir avait probablement compris, consciemment ou non, que cette forme d’amour à distance était préférable car elle ne dérangeait en rien son quotidien.
Cordialement
Corsica
Claire
11 septembre 2016 @ 13:34
Je me demande si l’icône n’était pas…Romy Schneider ! et pas Sissi !
Limaya
9 septembre 2016 @ 09:00
Eprise de liberté Sissi ,oui on peut l’admettre, amour tiède ou refroidie envers son époux surement et guère de temps après leur union aussi , mais un grand égoïsme de sa part doublé d’une instabilité flagrante (elle aurait fait le bonheur d’un psy ) Merci pour ce récit Francky
Yom
8 septembre 2016 @ 21:26
La pauvre Sissi était complètement cinglée comme beaucoup de gens de sa famille,ses cousins entre autres,son fils plus tard,il faut bien le dire,c’était une famille de dégénérés,tout cela du surtout à la consanguinité,c’était des mariages égaux mais les ravages engendrés étaient terrifiants et celui des générations à venir n’ont pas été épargnées
Je me suis toujours demandé si tous ces gens savaient ce qu’ils risquaient en favorisant de tels mariages ,je pense que oui mais ils passaient outre avec ou sans l’accord du pape.
Cosmo
9 septembre 2016 @ 07:31
Yom,
Je viens de répondre à Corsica sur le sujet. La folie des Wittelsbach est une légende car Elisabeth, Louis II ou Rodolphe sont des exceptions au sein de la famille de Bavière qui a compté d’éminentes personnalités. Il en est de même chez les Habsbourg. A Elisabeth, on peut opposer Hélène et Théodore, A Rodolphe on peut opposer Gisèle et Marie-Valérie.
Il faut bien réaliser que la consanguinité était la règle dans beaucoup de famille royales ou princières. Le nombre d’individus présentant des anomalies n’était pas plus élevé que dans le reste de la population. On reste dans un pourcentage normal.
Cordialement
Cosmo
Ghislaine
9 septembre 2016 @ 08:57
Margot what a new ! Thks a lot . I never heard it before your message .
Gratefully.
Dominique Charenton
9 septembre 2016 @ 19:35
Bonjour Ghislaine
Une critique d’un d’es ouvrages consacrés à cette longue liaison de l’empereur :
03.11.1986
„Er zog mich mit Gewalt nach meinem Bett“
SPIEGEL-Reporter Fritz Rumler über die „Aufzeichnungen“ des „Kaiserliebchens“ von Franz Joseph I. *
Die Apostolische Majestät kam wie ein Dieb in der Nacht. Noch ehe der erste Hahn gekräht, frühmorgens um halb fünf, klopfte Kaiser Franz Joseph I. verstohlen an die Pforte des süßen Mädels und begehrte Menschliches.
Anna, eine blonde, mollige Wienerin, hielt Milchkaffee und Kipferln bereit, auch die unerläßliche Virginia-Zigarre fürs Apres. Beim Ankleiden, Anna hilft ihm, ist der Herrscher einmal sehr geniert: « Sehen Sie nur die Kleider nicht viel an », sagt er, « ist alles abgeschabt und alt. » Er trage sie 20 Jahre lang.
Szene aus dem vertrottelten k. u. k. Schwank « Kaiser Joseph und die Bahnwärterstochter » von Herzmanovsky-Orlando? Bizarre Episode aus Schnitzlers « Reigen »? Vitriol-Vedute aus den « Letzten Tagen der Menschheit » von Karl Kraus? Schöner und trauriger: eine wahre Begebenheit.
Fast 14 Jahre, von 1875 bis Ende 1888, währte die heimliche Liebschaft zwischen dem allmächtigen Habsburger und dem Kind aus dem Volke. Anna war 15 und schon Ehefrau, der Kaiser 45 und schon Großvater, als sie einander begegneten. Am Ende bekam sie 200000 Gulden (zwei Millionen Mark) – Abfindung und Schweigegeld.
Ein Jahrhundert lang lag der Staubmantel der Diskretion und des Vergessens über dieser seltsamen, tragikomischen Affäre. Anna, in zweiter Ehe verheiratet mit einem Eisenbahner namens Nahowski, hatte ihre Kaiser-Jahre in Sütterlinschrift dem Papier anvertraut und versiegelt; jetzt liegen ihre intimen « Aufzeichnungen » vor, als Buch _(« Anna Nahowski und Kaiser Franz ) _(Joseph ». Aufzeichnungen. Erstmalig ) _(herausgegeben und kommentiert von ) _(Friedrich Saathen. Böhlau Verlag, Wien; ) _(152 Seiten; 29,80 Mark. )
.
Es ist ein kulturhistorisches Dokument von pikantem Reiz, ein bewegender Blick hinter die Fassaden einer heraldischen, pompösen Epoche – auf ihre Schwächen und Nöte, auf den Kampf ums kleine Glück; ein Kampf, der einen sakrosankten Potentaten und eine kleine Unbekannte auf der einzig gemeinsamen Walstatt zusammenführt, im Bett.
Kaiser Franz Joseph, Herr über einen gärenden Vielvölkerstaat, Gatte der hysterisch-narzißtischen « Sisi », hat das süße, blonde Annerl sicher vor allem als sexuellen Entsorgungspark benutzt; getreu dem klassischen Modell: niedere Triebe am Personaleingang, Hohe Minne unter Gleichgestellten.
Anna, aus gutbürgerlichem, aber vom Schicksal gebeutelten Hause, war mit 15 Jahren an einen Flaneur und Trunkenbold verheiratet worden. « Er drängt mich », schreibt sie über ihren Gatten, « daß ich mich zerstreue, damit ich ihm keine Vorwürfe machen kann. » Sie verlustiert sich im Park von Schönbrunn, der kaiserlichen Sommerresidenz.
Am 8. Mai 1875, morgens um sechs Uhr, begegnet ihr dort ein « Offizier », der « verwundert auf mich starrte und sich nicht sattsehen konnte ». Er verfolgt sie, schlägt Haken, um ihr immer wieder entgegenzukommen. « Mein Dienstmädchen sagte mir », schreibt Anna, « dies sei der Kaiser. »
Mehrere Wochen lang schleicht ihr der Graubart beim Spazierengehen nach, am 24. Juni (Anna: « Mein glücklichster Tag! ») faßt er sich ein Herz: « Sie gehen aber fleißig spazieren », sagt die Majestät, salutierend. Anna hat seine « blauen Augen » gesehen und « sie gefallen mir! »
Anna gerät freilich an einen Liehhaber, der eine Reihe majestätischer Macken hat. Beispielsweise ist der Kaiser ein notorischer Frühaufsteher; in seinen reiferen Jahren läßt er sich schon um halb vier Uhr wecken und in einer Gummibadewanne abseifen. Den Tag verbringt er am Schreibtisch und futtert Würstel.
Ordnung ist sein ganzes Leben, ein Korsett aus Beamtenpflicht und Hofprotokoll hält ihn zusammen. Als einmal der flugs herbeigerufene Arzt einem atemraubenden Hustenanfall beistehen soll, röchelt Majestät abwehrend aus blauen Backen: « Frack! Frack! »; der Mediziner war, gegen alle Etikette, im gewöhnlichen Rock zu Hilfe geeilt.
Patriarch, Pedant, ein höflicher Philister – dem Monument des alten Österreich setzt Anna eine beherzte Zielstrebigkeit entgegen; vor allem solange sie der Kaiser, wie ein Student ohne sturmfreie
Bude, im Grünen umbalzt. Sie erklärt sich zur Verschlußsache.
Denn als er in einem « abgeschlossenen Teil des Parks » zur Sache kommen will, wehrt ihn Anna « mit aufgehobenen Händen » ab. Der Entflammte gibt nach, « mit einem Seufzer », und ist brav, « wobei Er mir mein Kleid am Rücken wieder schloß ».
Ein Deal im Stil der Zeit schafft Remedur – Anna müßte halt « vollkommen gesichert » und « unabhängig » sein. Bald hat sie das eine oder andere « Kuvert mit Geld » zugesteckt bekommen und eine Wohnung nahe Schönbrunn. Nun kündigt er sich « zwischen vier und fünf Uhr früh » an und wünscht sich was: « Wenn ich komme, werden Sie das lästige Mieder nicht haben. » Noch einfacher: « Wenn Sie mich liebhaben, erwarten Sie mich im Bett. »
Im Frühjahr 1885, zehn Jahre nach dem ersten Rencontre, besitzt Anna eine luxuriöse Liebesvilla bei Schönbrunn, mit einer versteckten « geheimen Tür »; Schlupfloch für den Kaiser. Anna, vom Trunkenbold geschieden, besitzt auch einen neuen Gatten. Der Kaiser wünschte die Heirat, der Neue spielt mit.
Biedermeier zieht ein ins Lehen des « Kaiserliebchens ». Der Hohe Herr erscheint, wenn ihn nicht Manöver, die Jagd oder das Regieren abhalten, jede Woche oder alle 14 Tage; Milchkaffee, Kipferln, die Virginia stehen bereit, Anna flickt ihm auch ein zerfleddertes « Wollunterleibchen », von dem Majestät sich nicht trennen können. Es sei « in der ganzen Welt kein zweites zu bekommen ».
Anna hängt mit « Leib und Seele an dem Kaiser » – ob er sie denn auch liebe, fragt sie ihn: « Er schwieg eine Weile, dann sagte Er: Das kann und darf ich Ihnen nicht sagen. Ich darf Sie ja nicht lieben. » Schließlich war der Mann verheiratet, wenn auch schlecht.
Franz Joseph hatte, mit feschen 23, die 16jährige Bayernprinzessin Elisabeth (« Sisi ») heim ins Habsburgerreich geholt, eine Liebesheirat. Doch der Wechsel vom fidelen Bayern-Hof in die starre, zeremonielle Traditionsgruft Wien nagte rasch an der Jungmädchenblüte. Sisi, die unentwegt dichtete, schrieb: « Ich bin erwacht in einem Kerker,/ und Fesseln sind an meiner Hand. »
Die Ehe war erst in der dritten Nacht vollzogen worden, der Degout gegen Sex blieb und floß in Reime: « Für mich keine Liebe,/ für mich keinen Wein;/ die eine macht übel,/ der andere macht spei »n. » Sisi ging bald eigene Wege, kutschierte in der Welt umher, nach der Geburt des vierten Kindes schloß sie den Ehehafen. Der Kaiser kratzte nächtens vergeblich an ihrem Boudoir.
Ihrer Schönheit weihte sie fortan ihr Lehen. Sie hungerte sich schlank, ritt wie ein Hunne, focht wie d »Artagnan, turnte wie Jane Fonda, und das Waschen ihres fersenlangen Haares währte einen ganzen Tag. Ihrem Gatten widmete sie Sarkasmus-Lyrik (sein « graues Haupt » gemahnte sie an einen « Esel »), er unterschrieb Briefe an sie mit « Dein einsames Männchen ».
Anna hat im Körbchen zu bleiben, wenn die Kaiserin im Lande ist. « Diesmal mußte sich die Kaiserin sehr behaglich fühlen », notiert Anna einmal bitter, « denn sie blieb sechs Wochen in Schönbrunn. »
Aber Anna hält sich allzeit bereit; manchmal klopft der Kaiser schon um halb vier.
Auch in Szenen rührender Intimität (« Er kniet zu meinen Füßen, gräbt sein Gesicht in meinen Schoß ») heißt ihn Anna « Majestät », im Tagebuch schreibt sie « Er » immer groß. In den Besenkammern der Geschichte wird am Purpur nicht gezaust.
Anna wird älter, sie beobachtet schärfer. Der Kaiser, auch schon in den Fünfzigern, bleibt im spitzen Liebesdurst nicht immer gravitätisch. « Er zog mich mit Gewalt nach meinem Bett », vermerkt sie; selbst im Schneesturm bläst er zur Attacke. Erfolg: « Habe mir einen heftigen Schnupfen geholt. »
Aber das Ende der Affäre naht, Anna registriert die Indizien: « Er klagt mir, daß Er schon alt werde und nicht mehr so häufig kommen werde. » Alarmierende Begleiterscheinung allerdings: « Ich finde, daß der Kaiser anfängt, etwas eitel zu werden. » Er ließ sich nämlich « eine Talggeschwulst an der Stirne wegnehmen und gleichzeitig die Warzen beim Auge und am Nasenflügel ».
Der alte Kaiser hat ein neues Liebchen, die Burg-Schauspielerin Katharina Schratt. Sie ist 25 Jahre jünger als Franz Joseph, auch mollig, und zu ihren weiteren Vorzügen zählt: Der Kaiser braucht sie nicht zu verstecken, denn Sisi sieht den alten Herrn gern in ihren Händen.
Für Anna bricht die Welt zusammen, zumindest ihre kleine. Der Kaiser warnt sie, ihm nachzuspionieren. Anna schreibt: « Also das ist mein Lohn, Grobheit einstecken von einem Menschen, für den ich mein Leben geopfert hätte. » Sie hatte ihn mit der Schratt gesehen: unvorstellbar: « Daß der Mann mit einer Schauspielerin öffentlich spazieren geht. »
Den Dank des Hauses Habsburg zahlt ihr der Freiherr von Mayr aus, Generaldirektor des habsburgischen Familien-Fonds. Anna wird in die Hofburg bestellt, zu einer « amtlichen Besprechung ». Sie bittet um Versorgung ihrer drei Kinder, denn « mein Mann hat wegen mir seinen Dienst verloren ». Von den fünf Fehlgeburten, die sie erlitt, spricht sie nicht.
« Jedes Kind 50, macht 150000 Gulden », sagt der Freiherr. Mit « Ekel » im Gesicht ersucht Anna: « Machen Sie die zweiten Hunderttausend voll. » Ihrem Mann übergibt sie 150000 Gulden, 50000 behält sie für sich, in der Gewißheit: « Du siehst und bekommst nie mehr etwas, behalte dir einen Notpfennig. »
Die Kinder wachsen im Wohlstand heran – Kaiser-Kinder? Nur beim Mädchen Helene deutet Anna vage an, es sähe ihrem Ehemann nicht ähnlich. Dafür erinnern Helene-Photos stark an Konterfeis des jungen Kaisers. Diese Helene hat dann den Komponisten Alban Berg geheiratet und im vertrauten Kreise gern enthüllt, daß sie eine Kaisertochter sei. Sie starb 1976, in ihrem Nachlaß fanden sich die versiegelten Anna-Memoiren, laut Testament nun zur Veröffentlichung frei.
In kaisertreuen Kreisen Wiens hat die Enthüllung starke Unruhe ausgelöst. Das sakrale Standbild der allerheiligsten Monarchie – und ein schlampertes Verhältnis? Traut man dem Tratsch, der nun brandet, war der Kaiser molligen Landeskindern häufig zugeneigt.
Es ging nur schneller als bei der blonden Anna. Tradiert wird etwa das Erlebnis einer ungarischen Schauspielerin. Sie war erstaunt, daß Majestät zum Akt nicht einmal den Degen abzuschnallen geruhten.
« Anna Nahowski und Kaiser Franz Joseph ». Aufzeichnungen. Erstmalig herausgegeben und kommentiert von Friedrich Saathen. Böhlau Verlag, Wien; 152 Seiten; 29,80 Mark.
in http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-13520215.html
Yom
9 septembre 2016 @ 12:19
Cosmo,je nesuispas de votre avis,vous oubliez le frère de Louis de Bavière,Othon qui était encore plus malade,il se prenait pour un chien à la fin de sa vie et combien d’autres dans cet famille,cela n’empêche pas que d’autres étaient sains,c’est ça la malédiction de l’hérédité
J’ai tes bien connu une famille,le père brillant.la maman sûrement intelligente,c’a n’a rien à voir mais completement dérangée , sa sœur et sa mere ne l’était pas moins,et bien ce couple à eu huit enfants,quatre équilibrés,brillants et les quatre autres completement a l’ouest.
L’hémophilie véhiculée dans toutes les cours d’Europe et d’ailleurs par la reine Victoria,c’est quoi si ce n’est pas de l’hérédité.
Et tous ces mariages consanguins ont été une catastrophe et ont eu pour conséquence même si certains s’ent sont bien sortis
Cordialement cher Cosmo.
Cosmo
10 septembre 2016 @ 07:55
Yom,
Je ne crois pas que l’hémophilie soit liée à la consanguinité, même si elle est héréditaire.
La consanguinité n’est pas un facteur aggravant en soi, mais un facteur développant. C’est à dire que si un individu est atteint d’une tare, la consanguinité multiplie les effets de la tare. Elle diminue aussi les défenses naturelles du corps.
Cela dit, aucun mariage consanguin n’est recommandé aujourd’hui et l’Eglise s’y est toujours opposée, même si elle délivrait les dispenses facilement.
Chez les Wittelsbach, il y eut des originaux, comme Louis Ier ou le duc Max en Bavière et d’autres, des névrosés comme Louis II, un dément comme Othon, mais que d’individus normaux comme l’archiduchesse Sophie et toutes ses soeurs, ou tous les Bavière actuels, qui sont on ne peut plus conventionnels.
Je crois que le sujet mériterait une étude approfondie si elle n’a déjà été faite.
Cordialement
Cosmo
Yom
9 septembre 2016 @ 12:21
Ne l’étaient
Ont eu pour conséquence bien des dégénérés
Ghislaine
10 septembre 2016 @ 08:08
Dominique Charenton
Danke sehr !
J’ai ressorti mon dictionnaire d’allemand , merci vous me redonnez mes 15 ans .
ML
10 septembre 2016 @ 10:36
L’empereur aurait dû suivre les directives maternelles et épouser Hélène !
Ghislaine
10 septembre 2016 @ 11:05
Dominique Charenton j’ai pris connaissance de l’article .
45 ans et 15 ans …
Que de non-dits , de cachotteries , de rumeurs . Cette période de l’histoire autrichienne est glauque et nous, nous avons rêvé à une histoire romantique à souhait !
J’ai lu également que l’Impératrice Sissi avait un penchant pour les amitiés féminines.
J’ai noté il y a longtemps une réserve de l’Impératrice Zita sur le « suicide » de Mayerling
En tous les cas c’est passionnant et je vous suis reconnaissante d’avoir bien voulu mettre à mon intention cet article du Spiegel de 1986. .
JAusten
10 septembre 2016 @ 20:31
Merci Francky.
c’est l’histoire d’amour qui m’avait toujours fascinée lorsque j’étais jeune et fraîche et pleine de rêves. Avec le temps, et le reste, surtout le Savoir, je me suis désaliénée mais cela reste une grande histoire d’amour.
Francky
11 septembre 2016 @ 09:42
JAusten
Cela reste une grande histoire d’amour au singulier car je ne pense pas qu’Élisabeth ait laissé Franz souffrir ainsi de ses absences interminables si l’amour avait été réciproque… Surtout à une époque où les moyens de se parler restaient épistolaires…
Mais François-Joseph nous fait une superbe démonstration que l’amour peut être aveugle…
JAusten
11 septembre 2016 @ 16:28
oui c’est tout à fait ça ! d’où ma descente sur Terre :)))