On peut se demander les raisons qui ont guidé le choix de Saint-Maximin pour célébrer le mariage religieux de Félix et Claire .

Outre les liens privilégiés que semblent entretenir l’évêque et les grands-ducs, très croyants, on peut penser que la famille de Nassau a ainsi voulu symboliser son attachement fort à la terre varoise (elle se rend chaque été dans sa résidence de la Tour Sarrasine qui jouxte le Fort de Brégançon sur la commune de Bormes-les-Mimosas) et en choisir le haut lieu de la chrétienté qu’est Saint-Maximin.

La famille de Claire possède également une propriété dans le Var, le « Château des Crostes », un hôtel au sein d’une propriété viticole à 20 kilomètres de Draguignan .

Ces deux propriétés serviront peut être de « base arrière » pour les deux familles , qui pourront (peut-être) profiter de la douce arrière saison de fin d’été sur la côte d’Azur.

C’est au 13e siècle, alors que la Provence passe par mariage aux Comtes de Barcelone qui mettront en place une administration cohérente, que Raimond Bérenger 1er donne à la cité des armoiries et érige Saint-Maximin en cité royale.

Le 4ème Comte catalan lègue, à sa mort, la Provence à sa fille cadette Béatrix de Provence qui épouse Charles 1er d’Anjou, frère de Saint Louis. C’est leur fils, Charles II d’Anjou, qui découvre en 1279 les reliques de Sainte Marie Madeleine, cachées en 716 dans la crainte des Sarrasins qui dévastaient la région.

Selon la tradition, Marie-Madeleine, après avoir passé de longues années de pénitence dans la grotte de la Sainte Baume (‘Baume’ est l’équivalent provençal de grotte), aurait été ensevelie dans la crypte de Saint Maximin.

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A la suite de cette découverte, il décide de faire élever des édifices en l’honneur de Sainte Marie-Madeleine et va accorder aux habitants de Saint-Maximin, ainsi qu’aux étrangers venant s’y installer, le privilège de ne pas payer d’impôts afin d’accroître la population de la ville. De ce fait, de nombreuses familles s’installent dans la cité, renforcées à la fin du XIIIème siècle, par les ouvriers venus travailler à la construction de la basilique.

De nombreux bâtiments et vestiges témoignent encore aujourd’hui de ce passé médiéval faste. Situé à la fois sur l’antique Via Aurelia, sur la route de Saint-Jacques de Compostelle et sur le chemin emprunté par les papes entre Rome et Avignon, Saint-Maximin a été depuis une terre d’accueil pour l’église romaine..

La basilique ,aujourd’hui classée Monument Historique, fut bâtie sur l’emplacement d’une église mérovingienne qui abritait le tombeau de sainte Marie-Madeleine et devint un haut lieu de pèlerinage. Il s’agit du grand édifice gothique du sud-est de la France. Pour sa construction , Charles II choisit un architecte français spécialisé dans l’art gothique, Maître Pierre, qui en fera les plans et commencera la construction.

Elle fut érigée en plusieurs campagnes de travaux entre le XIIIème siècle et le XVIème siècle mais elle est restée inachevée, faute d’argent, comme en témoigne sa façade principale.

Elle renferme un spendide mobilier : autel de marbre sculpté par Joseph Liétaud, choeur de 94 stalles et 22 médaillons, chaire monumentale en noyer et retable de la Passion (1520) en 16 médaillons regroupés autour d’un grand tableau de la Crucifixion, peint sur bois par Antoine Ronzen, artiste vénitien d’origine flamande.

L’orgue monumental, classé Monument Historique, est l’oeuvre du frère Jean Esprit Isnard. Il fut construit en 1773. Il fut sauvé pendant la révolution par Lucien Bonaparte, qui eut l’idée d’y faire jouer la Marseillaise au moment où Barras pénétrait dans la Basilique alors transformée en dépôt d’armes et de nourriture.

Sa crypte renferme les reliques de Marie-Madeleine aux côtés des sarcophages d’autres saints provençaux comme Maximin, évêque d’Aix, Sidoine, Marcelle et Suzanne.

L’édifice mesure 73 m de long et 37 m de large ; la nef voûtée sur croisées d’ogives a 29 m de haut. C’est le plus important vaisseau gothique de la Provence

A partir du 14e siècle ,la présence de moines Dominicains, approuvée par le pape Boniface VIII, fit qu’y fut construit un couvent d’études dont ils firent aussi un haut lieu de culture et un lieu saint toujours protégé des invasions et des sièges par la tradition religieuse qui en interdisait l’entrée à toute personne en armes ou ayant des idées belliqueuses. En 1957 les Dominicains quittèrent le couvent.

Aujourd’hui devenu « l’hôtellerie du Couvent Royal » , l’édifice abrite aujourd’hui un hôtel 3 étoiles et un restaurant réputé. Le lieu est très prisé dans la Région pour l’organisation de réceptions de mariages et de séminaires.

Au centre , se trouve un cloître dont les proportions s’harmonisent parfaitement avec les édifices qui l’entourent au centre duquel on trouve un jardin bordé de haies et de cèdres. (Merci à Caroline Vm pour cet article – Copyright photos : DR)

Demain : Les détails de la cérémonie religieuse