La Bibliothèque-Musée de l’Opéra National de Paris est une bibliothèque et un musée. Elle est située dans le 9ème arrondissement de Paris au n°8 rue Scribe. Elle n’est plus gérée par l’Opéra.
Rattachée à la Bibliothèque nationale en 1935, dépositaire du patrimoine de l’Opéra de Paris et de l’Opéra-comique, la Bibliothèque Musée de l’Opéra est l’une des premières bibliothèques musicales et théâtrales au monde par la richesse et la variété des documents qu’elle conserve.
La première académie royale de musique et de danse créée en 1669 par Louis XIV comprenait un bureau de copie qui composait les partitions pour les musiciens de l’orchestre. Elle constituait une véritable bibliothèque musicale, dont une partie a été perdue par la suite.
Le librettiste Charles Nuitter obtient la création officielle de la bibliothèque de l’Opéra par décret du 16 mai 1866 afin d’assurer l’organisation et la conservation des documents patrimoniaux et administratifs en possession de l’Opéra depuis la création en 1669. Nommé archiviste de l’Opéra, il contribue à la classification et au catalogage des documents, mais aussi à l’enrichissement du fonds, notamment en recevant des ouvrages du dépôt.
La bibliothèque-musée est installée dans le palais Garnier, dans la Rotonde de l’Empereur, un pavillon situé à l’ouest du théâtre, conçu à l’origine pour être l’entrée privée de l’empereur Napoléon III.
Ainsi, l’Empereur pourrait directement entrer dans le bâtiment et éviter toute tentative d’assassinat. La bibliothèque est située à l’intersection de la rue Scribe et de la rue Auber, des rues qui portent les noms du librettiste Eugène Scribe et du compositeur Daniel Auber, qui avaient tous deux fait exécuter des œuvres par l’Opéra de Paris.
Après la chute de l’Empire, les locaux ne furent jamais achevés. Après la mort de l’empereur en 1873 et la proclamation de la Troisième République française, le président Mac-Mahon refusa d’utiliser ce pavillon comme un espace privé pour le chef de l’État.
Le Musée de la Bibliothèque-musée de l’Opéra est né à la suite de l’exposition théâtrale de l’Exposition Universelle de 1878 imaginée par Charles Nuitter et qui avait permis à ce dernier d’accroître le fonds iconographique de la bibliothèque.
Charles Nuitter a réussi à convaincre Charles Garnier de transformer le pavillon en un espace de conservation des livres et des archives de l’Opéra. Inauguré le 24 octobre 1881 lors de l’entracte de la représentation de l’opéra, Hamlet, il s’installe dans l’ancien fumoir des appartements initialement dévolus à l’empereur et reçoit une existence légale par un arrêté du 10 décembre 1881.
Toutefois, le Musée demeure relativement modeste à ses débuts et ce n’est que sous la direction de Charles Malherbe qu’il prend de l’ampleur. Celui-ci organise ainsi une exposition d’autographes musicaux au palais Garnier à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 et fait réaliser des travaux d’embellissements destinés à permettre l’ouverture du Musée à un plus large public en 1903. Il fait ainsi remplacer le papier argenté qui recouvrait les murs de la galerie par une peinture claire mettant davantage en valeur les objets et y expose, à travers différentes vitrines, tant des affiches de l’Opéra, que des costumes, des décors, mais également des objets de curiosités tels que l’encrier de Spontini, l’archet de Paganini ou les bombes d’Orsini.
Les espaces du Musée de l’Opéra en revanche évoluent peu. Il faut attendre l’apport financier du ministère de la Culture et l’intervention d’un mécénat privé en 1992 pour qu’ils prennent l’aspect qu’ils ont aujourd’hui : les locaux réservés à la bibliothèque sont isolés du reste des espaces « afin d’offrir tout le calme nécessaire aux lecteurs », la salle de lecture est dotée d’un mobilier nouveau, les espaces de magasins situés dans la partie publique du théâtre et la « galerie des guignols », dessinés par Charles Garnier, sont maintenus dans leur état du XIXe siècle alors qu’une galerie d’exposition permanente aux cimaises de verre et d’acier dessinées par Richard Peduzzi et un espace d’expositions temporaires sont créés. Le pavillon a conservé ses magnifiques décors d’époque et offre trois espaces à part entière : le salon qui fait office de salle de lecture, l’ancien fumoir dans lesquelles ont été installées les collections permanente, et enfin la rotonde basse consacrée aux expositions temporaires.
Aujourd’hui, la bibliothèque conserve environ 600 000 documents liés à l’histoire de l’Opéra et de l’Opéra-comique, dont environ 100 000 livres, 250 000 lettres autographes, 16 000 partitions, 30 000 livrets, 100 000 photographies et 30 000 impressions.
Le musée moderne dispose de cinq salles. La galerie du musée présente en permanence trois siècles d’histoire de l’Opéra de Paris à travers des peintures, des costumes, des dessins de paysages et des maquettes de décors. Au total, le musée conserve 8 500 objets dont les anciens bijoux de scène de l’Opéra national de Paris, essentiellement réalisés entre 1860 et 1930. Des expositions temporaires comme planifiée initialement du 24 octobre au 2 février 2020, une exposition intitulée « Le Grand Opéra 1828-1867. Le spectacle de l’Histoire« .
Au sommet des marches qui mènent au musée se trouve un bronze du sculpteur Jacques Gestalder, qui représente le danseur Alexandre Kalioujny en plein bond lors d’une performance du ballet de Michel Fokine
L’accès à la salle de lecture, installée dans la rotonde du empereur, est réservée aux chercheurs.
La bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris est ouverte sur rendez-vous, un droit d’entrée est facturé. (Merci à Guizmo)
Bambou
5 novembre 2020 @ 06:24
Quel patrimoine extraordinaire…!
bételgeuse70
5 novembre 2020 @ 08:48
Ma-gni-fi-que. Et sans doute aussi, beaucoup trop méconnue. Une erreur à réparer dès que possible.
Vitabel
5 novembre 2020 @ 10:11
Lieu vraiment magnifique, merci Guizmo.
Phil de Sarthe
5 novembre 2020 @ 10:18
Vos articles font du bien dans cette grisaille….Merci Guizmo!
framboiz07
6 novembre 2020 @ 00:28
Merci, Guizmo , ça nous détend ,on s’évade sans remplir d’autorisations de sortie ! Vraiment , encore merci , Très intéressant , à programmer , après …
Pierre-Yves
5 novembre 2020 @ 11:59
Comment Guizmo trouve t-il la possibilité d’effectuer tant de reportages et aussi complets que variés, alors que 1) on ne peut guère sortir, ou alors tout près de chez soi, 2) ce sont des lieux dont l’accès est forcément limité, y compris en temps normal. En tout cas, bravo, car c’est toujours intéressant de mettre nos pas dans les siens.
Guizmo
5 novembre 2020 @ 13:44
Bonjour Pierre-Yves, c’est un endroit insolite dont j’ignorais l’existence et que j’ai eu la chance de visiter dans le cadre du cycle sur le second empire que j’ai suivi à l’université . Par ailleurs j’ai aussi suivi un cours sur l’histoire de Paris et c’est ainsi que j’ai découvert des sites insolites toujours existants. Mais, je vous rassure, c’était avant….le confinement que nous vivons actuellement. Prenez bien soin de vous.
ciboulette
5 novembre 2020 @ 15:01
Des reportages prêts depuis un certain temps ? En tout cas , toujours très intéressants et distrayants , au bon sens du terme . Merci de tout coeur , Guizmo .
Jean Pierre
5 novembre 2020 @ 13:35
Je ne connaissais pas. Il existe des trésors cachés.
Leonor
5 novembre 2020 @ 17:39
J’en connaissais l’existence, mais sans plus. Merci, Guizmo.
Robespierre
8 novembre 2020 @ 19:29
Ou, c’est là que crèche le Fantôme de l’Opera.
Robespierre
8 novembre 2020 @ 19:30
je voulais » oui, c’est là que… »
Danielle
5 novembre 2020 @ 16:14
J’ai déjà visité ce lieu mais n’en connaissais pas toute l’histoire, merci Guizmo.
Baboula
5 novembre 2020 @ 19:28
Si c’est de la transmission de votre culture c’est encore mieux . Merci infiniment
Teresa2424
5 novembre 2020 @ 20:19
Gracias Guizmo soy fan de las bibliotecas y esta es maravillosa por su variado contenido
Carolus
7 novembre 2020 @ 09:10
Très intéressant, merci Guizmo.
Albane
7 novembre 2020 @ 22:40
Très intéressant, merci Guizmo !