C’est à la « Vor Frue Kirke » que le prince héritier Frederik de Danemark a épousé Mary Donaldson le 14 mai 2004. D’aspect massif et tristounet de l’extérieur, elle émerveille quand on la regarde du haut clocher de la Mairie de Copenhague.
Imposante, grandiose, surprenante, elle jaillit des toits de la capitale et semble protéger la paisible Copenhague. Située au coeur historique de la capitale, près du principal bâtiment de l’Université, l’église luthérienne fut consacrée en 1829.
Frederik VI avait posé la première pierre en 1817 sur ce lieu témoin de l’histoire mouvementée de Copenhague.
C’est en 1191 qu’une première église fut bâtie à cet endroit précis par l’évêque Absalon. Frère adoptif de Valdemar le Grand, il était l’évèque de Roskilde, alors la capitale du Danemark.
Absalon avait étudié 8 ans à Paris, dans un monastère cistercien de la montagne Sainte Geneviève, site de la future Sorbonne. Il fut influencé par le nouveau style gothique des cathédrales de Picardie et d’Ile de France, notamment Notre Dame de Paris construite en 1163. Absalon fit construire la cathédrale de Roskilde en 1176, soit 13 ans après, avec l’utilisation des briques rouges qui ensuite symboliseront les constructions danoises.
Copenhague était un petit port de pêche encore surnommé « Havn ». Absalon y fit construire des églises, des monastères, le premier château où se trouve actuellement Christiansborg, et a fondé la ville de Copenhague (« Kobenhavn », soit « port de marchands ») comme une ville portuaire de la Baltique.
L’église fut reconstruite après de nombreux incendies dont le plus ravageur en 1314 . Une église médievale de style gothique fut alors reconstruite. Elle était considérée comme « l’église soeur » de l’actuelle église Saint Pierre de Malmö, en Suède, construite vers 1300, car les 2 églises se ressemblaient. Celle de Malmö est encore là.
De 1448 à 1660, cette église était le lieu de couronnement de tous les rois danois, notamment le roi bâtisseur Christian IV.
Sous le règne de Frederik 1er (1523-1533), la prédication luthérienne se développa mais il faudra attendre 1536 pour l’adoption officielle de la « confession d’Augsbourg » comme profession de foi du Danemark par Christian III.
Le roi étant le chef de l’Eglise danoise, il nomma alors les surintendants qui remplacèrent les anciens évêques. Mais l’église garda le nom de « Notre Dame ».
En 1728, le feu fit rage à Copenhague, pour des raisons jamais élucidées. Il détruisit presque la moitié de la ville et la totalite de l’église, ainsi que 4 autres églises de la ville.Une nouvelle église de style baroque fut consacrée en 1738.
En 1744, fut ajoutée une tour de 120 mètres, la plus haute de Copenhague, puis un carillon. Pour rembourser ces fastes dépenses, une large contribution était demandée pour le faire sonner à l’occasion des enterrements, mariages ou baptêmes.
Les étudiants de l’Université voisine subissaient et se plaignaient ces réguliers tintements et carillons.
Le 2 avril 1801, eut lieu la première des « guerres anglaises » dans le cadre des « guerres napoléoniennes » : une attaque anglaise de plusieurs bateaux danois et norvégiens à Copenhague.
En 1807, ce fut la seconde « bataille de Copenhague ». Le Ministre des affaires étrangères anglais Canning voulait saisir la flotte danoise de peur qu’elle ne tombe aux mains de Napoléon car il se basait sur de faux renseignements.
Le Danemark était neutre vis à vis de la France et sa neutralité était garantie par le Tsar Alexandre de Russie. Le pays n´était pas préparé à cette attaque des Anglais, qualifiée par les historiens de « lâche » et « inique ».
L’assaut anglais a commencé le 16 août 1807 avec 31 000 anglais, dont Wellesle qui sera anobli sous le nom de Wellington.
Les danois refusaient de céder leur flotte militaire car elle était le garant de leur flotte marchande. Le 2 septembre l’amiral Gambier donna l’ordre de bombarder Copenhague, qui subit durant quatre jours des bombardements, causant 2000 victimes civiles et détruisant 20% de la ville.
C’était la première fois que des fusées Congreve étaient employées contre des cibles civiles, le premier exemple de l’histoire moderne de bombardement de terreur utilisé contre une grand ville européenne. C’était une véritable invasion, le plus grand débarquement de troupes que le monde avait vu à l’époque.
Au cours de cet affrontement historique avec les anglais, la tour de l’église fut prise pour cible par les canons, et son effondrement causa l’incendie de l’église et du quartier.
La défaite fut humiliante pour le Danemark, qui dut céder la totalité de sa flotte, marchande et militaire aux Anglais.
Les danois furent alors obligés de faire alliance avec Napoléon I et s’engager dans 7 ans de « Guerre des canonnières », ce que justement les Anglais voulaient éviter, attestant ainsi l’incompétence de Canning.
Quatre années plus tard, le roi ordonna la reconstruction de l’église Notre-Dame. C’est le prince héritier, le futur roi Frederik VI, qui imposa le réputé architecte danois Fredik Hansen. Celui ci choisit son thème de prédilection, le néoclassicisme.
Le Danemark était en état de faillite à cause des guerres napoléoniennes. Aussi, par manque de budget, ils gardèrent les murs restants, ne mirent pas toutes les décorations prévues et utilisèrent des matériaux moins coûteux tels que le grès de l’île danoise Bornholm, des briques et du bois bon marché occultés par du plâtrage….
Une imposante colonnade soutient le portique à la facon d’un temple grec. Le monument fait 83 mètres de de long et 33 de large.
Normalement, dans le style neoclassique il n’y a pas de tour, mais ce fut un point de discorde avec les citoyens qui exigèrent une tour du même modèle que la précédente tour. Finalement ce fut un clocher de forme carrée, sur la base de celui détruit par le feu allumé par les Anglais.
La tour actuelle fait 60 mètres de haut, elle est dotée de 4 cloches, dont la plus lourde cloche du pays qui pèse près de 4 tonnes et la plus petite cloche de la tour qui date de 1490.
L’intérieur développe le même style neoclassique, l’impression qui se dégage est celle d’un espace simple, mais grandiose.
La nef est longue de 60 mètres, elle est ouverte sur les bas côtés par une série d’arcades et se termine par une abside semi-circulaire. Une série de colonnes, ainsi que la voûte à caisson qui surplombe l’ensemble à 25 mètres de hauteur participe à accroître la monumentalité de cet espace.
Les sculptures de l’intérieur furent fabriquées à Rome par le sculpteur danois de renommée internationale Bertel Thorvaldsen. Il est connu notamment pour son tombeau du pape Pie VII dans la basilique Saint Pierre de Rome. Il passa 40 années à Rome, à l’époque où l’antiquité gréco-romaine était le canon du beau.
Il réalisa les 12 apôtres de la nef et la célèbre statue du Christ ouvrant les bras et tendant les mains à tous ceux vers qui il dirige son regard. Cette originale représentation du Christ eut un large succès, en effet le Christ de Thorvaldsen a été largement reproduit au 19ème siècle, et on trouve des copies dans de nombreux endroits, en Europe et aux Etats-Unis.
Thorvaldsen fit don à de la statue de l’ange qui tient lieu de front baptismal, placée dans le choeur devant l’autel et le Christ.Le scuplteur est également l’auteur des frises scupltées qui ornent à l’extérieur le fronton sur le devant du porche.
Il fut enterré dans cette église en 1844, l’archidiacre eut l’humour de dire que « Thorvaldesen était un grand homme mais il lui manquait seulement une chose : la religion chrétienne », car ce « défaut » de religiosité n’avait pas entravé la réalisation réussie de cette commande religieuse.
Ce n’est qu’en 1924, lorsque le disocèse du Zeeland fut divisé en 2 entre Roskilde et Copenhague que l’église devint une cathédrale, la cathédrale nationale du Danemark. et le siège du diocèse de la ville.
L’intérieur a été rénové en 1977-79 et le grand orgue central date de 1995. Il est signé de l’entreprise danoise Mercussen et Son, société pionnière dans la construction d’orgues. (Un grand merci à Agnès pour ses photos et la rédaction de cet article – sources : domikirken.dk, narthex.fr, napoleonicsociety.org, wikipedia)
Francky
4 novembre 2013 @ 11:54
Un grand merci Agnès, pour votre brillant reportage sur la cathédrale de Copenhague !
Je me suis toujours demandé si l’on pouvait monter au sommet de la tour: la vue sur le centre historique doit y être très belle…
agnes
4 novembre 2013 @ 21:08
je ne sais pas.
On peut monter en haut de la tour ronde juste à côté, et que l’on voit sur la 1ère photo.
Le mieux est de monter le clocher de la Mairie car c’est le plus élevé de la ville.
Accessible que 2 fois par jour : 11h et 14h (samedi :11h).
C’est de ce clocher que j’ai eu le coup de coeur pour cette somptueuse cathédrale, si morne quand on la voit d’en bas, de l’extérieur.
Francky
4 novembre 2013 @ 22:07
Oui, je vous l’accorde: elle m’avait laissé de marbre lorsque je l’avais visitée…
Mais en prenant de la hauteur, cela change tout ! ;)
Caroline
4 novembre 2013 @ 11:57
Agnès,toujours un grand merci de ma part!
Quel plaisir d’avoir lu les détails sur l’histoire de cette cathédrale!
La reine Margarethe de Danemark a parfaitement supervisé la décoration en rouge et en rose à l’intérieur de l’édifice religieux au mariage de son fils,le prince héritier Frederik de Danemark avec sa ravissante Mary!
Sylvie-Laure
4 novembre 2013 @ 12:03
Excellent reportage, et photos magnifiques. Bravo Agnès, je vous félicite bien.
Pierre-Yves
4 novembre 2013 @ 12:57
Grâce à vous, Agnes, à votre curiosité et à l’enthousiasme que vous mettez à nous faire partager vos découvertes, Copenhague nous deviendra bientôt presque aussi familières que nos villes françaises (et belges).
Un des charmes de la série Borgen, outre la personnalité plus qu’intéressante de Brigitte Nyborg, est qu’elle nous en apprenait sur le fonctionnement des institutions danoises et les relations entre le pouvoir politique et médiatique. C’est aussi bien sûr ce qu’on entrevoyait de Copenhague.
Avec ou sans Porky Porky collé à vos basques, vous méritez largement vos galons de reporter- historienne !
Dame Tartine
4 novembre 2013 @ 16:20
Depuis les aventures de Porky Porky et d’Agnès, je m’intéresse vraiment au Danemark.
Jul a raté le coche…
agnes
4 novembre 2013 @ 18:00
Je viens juste de commencer les dvd de la saison 1.
Plein de scénes se passent près de chez moi, bien envie de faire des reportages dessus car rapport avec les rois : château de Frederiksberg, église de Carlsberg à Valby….
ad adriana
4 novembre 2013 @ 13:16
merci agnès…….. pour ce reportage photos……..; bonne journée à tous
Danielle
4 novembre 2013 @ 13:30
Excellent reportage, merci Agnès.
Elisabeth
4 novembre 2013 @ 13:42
Merci pour ce reportage sur la cathédrale de Copenhague, Agnès. Vous êtes en train de parfaire nos connaissances sur ce beau pays qu’est la Danemark.
Elisabeth
Lorenz
4 novembre 2013 @ 13:56
Merci, Agnès, moi aussi j’apprécie beaucoup votre engagement à nous faire découvrir le Danemark. Voici un autre article complet et intéressant (je ne connaissais pas l’histoire du bombardement de Copenhague) avec de belles photos.
Les statues sont belles, mais l’église reste laide à l’extérieur comme à l’intérieur.
Le pape Pie VII avait donc choisi un luthérien pour la construction de son tombeau?
Martine Rose
4 novembre 2013 @ 14:59
Reportage très intéressant et qui me donne envie de retourner visiter Copenhague, merci beaucoup Agnès.
Bonne journée à tous.
Julie de Mtl
4 novembre 2013 @ 15:04
Merci Agnès, grâce à vous j’approfondi mes connaissances sur ce pays nordique
Palatine
4 novembre 2013 @ 16:21
Moi aussi. Quand le professeur est bon, la matière intéresse.
Florestan
4 novembre 2013 @ 16:26
Bravo Madame Agnès pour cet article et ces photos qui nous donnent une idée parfaite des lieux. Je ne savais pas que les Anglais avaient précédé l’infâme et inique bombardement de Dresde par celui de Copenhague au siècle précédent ! et cela sur un pays neutre ! Tsssss
Je trouve regrettable qu’ils aient conservé le nom de « Notre-Dame » pour laquelle la luthéranie ne manifeste pourtant aucune dévotion : donc aucune statue, aucune image, aucune référence au personnage que devrait normalement consacrer ce bâtiment. Ca fait quand même bizzare.
Et puis qu’un luthérien (accessoirement non-croyant ou agnostique) sculpte le tombeau d’un pape ! Ahah, c’est savoureux
agnes
4 novembre 2013 @ 17:35
Merci pour vos mercis, je le répète, c’est le fait de partager avec des passionnés qui aiguise ma propre curiosité et me donne envie de creuser ce que je savais très vaguement.
Merci à Ole, un danois passionné de l’histoire de son pays qui m’a relu et m’a donné des détails importants que je n’avais pas trouvés d’emblée dans mes recherches.
Moi aussi, j’ai été intriguée qu’une cathédrale luthérienne s’appelle « Notre Dame » mais c’est son nom d’origine.
Malgré l’adoption de le religion luthérienne en 1536 et malgré les incendies, les danois gardèrent ce nom. La force des coutumes, la force de l’histoire !
Je n’avais pas réalisé non plus les ravages des incendies.
Copenhague a subi 3 incendies majeurs en moins de 100 ans.
1728, le plus gros, il est parti près de la Mairie de Copenhague et a duré 60 heures du 20 au 23 octobre, détruisant plus du quart dela ville (et non 50% dans mon texte, une coquille).
On n’en connut jamais l’origine mais on trouva un bouc émissaire : un jeune mineur qu’on accusa d’avoir mis le feu sous les toits de sa maison.
1795 : autre incendie accidentel
1807 : les bombardements anglais.
Ces 3 incendies ont détruit 95% de la ville.
Dans les 5%, il reste la Tour Ronde, l’ancienne Bourse, le château de Rosenborg…..ces 3 monuments furent bâtis par Christian IV et portent sur leur fronton le C4 en lettres d’or.
C’est peut-être ce C4 en or qui les a protégés (c’est juste mon interprétation à moi…)
Corsica
6 novembre 2013 @ 00:26
Agnès, merci encore une fois pour ce reportage très intéressant . J’avoue ne pas être très sensible à l’architecture intérieure et extérieure de cette cathédrale mais c’est vrai que, vu de haut, elle est très belle . Est-ce que les nombreux incendies qui ont frappé Copenhague ont été favorisés par le fait que les bâtiments étaient en brique ( souvent la brique est utilisée comme parement alors que la structure est en bois), sans compter qu’avec le climat nordique les habitants devaient pousser au maximum leurs différents moyens de chauffage ?
agnes
7 novembre 2013 @ 20:50
Oui beaucoup de bois dans les constructions.
En effet, l’incendie de 1728 aurait été causé par un enfant qvec sa chandelle sous les combles (c’est le bouc émissaire, en fait on ne sait pas).
agnes
4 novembre 2013 @ 17:52
Thorvaldsen le scuplteur est mort en 1844, il a légué sa collection personnelle ainsi que les modèles de ses oeuvres pour l’édification d’un musée.
Son Musée est juste derrière la chapelle royale de Christiansborg, son corps repose dans la cour de ce musée.
Il a eu une influence mondiale sur la sculpture.
flabemont8
4 novembre 2013 @ 18:18
Merci beaucoup, beaucoup , Agnès, pour les photos toujours belles et les commentaires intéressants . Comme vous, j’avais été interpellée par le nom de l’église .
Bonjour à Porky Porky si vous le voyez !
Corsica
6 novembre 2013 @ 17:15
Ah oui, c’est vrai où est passé Porky Porky ? Est-ce que Palatine a fait un troisième épisode hilarant, il ne me semble pas l’avoir vu passé ?
Palatine
7 novembre 2013 @ 14:43
le troisieme épisode est passé sur la rubrique de la dernière demeure de l’imperatrice Maria F. à Hvidore. Et aussi un post scriptum N°1
c etait le lendemain matin, après une nuit très mouvementées
Le premier episode etait sur Inaki et Cristina qui allaient à un mariage
Mélusine.
4 novembre 2013 @ 19:11
J’aime l’intérieur au style épuré de cet édifice religieux.
Merci Agnès pour l’historique de Kobenhavn, si joliment illustré.
corentine
4 novembre 2013 @ 20:10
merci Agnès
Athena
4 novembre 2013 @ 21:28
Clap clap clap Agnès !
Une nouvelle leçon d’histoire danoise parfaitement réussie, après celle sur l’ancienne bourse …
Cette cathédrale est dépouillée, quasi-austère mais pourtant très lumineuse à l’intérieur ; l’extérieur est à l’opposé …
Vivement un nouveau chapitre et une nouvelle leçon d’histoire …
Merci
HRC
4 novembre 2013 @ 22:43
merci Agnès
je ne poste pas toujours, mais je ne rate pas vos reportages et les infos en complément.
Francine du Canada
5 novembre 2013 @ 03:36
Merci Régine et Agnès pour ce très beau reportage. À prime abord, je n’ai pas été impressionnée par l’extérieur de la cathédrale; n’étant pas spontanément attirée par le style néoclassique mais… sachant que vous alliez nous en dire plus, j’avais hâte de voir l’intérieur.
Magnifiques vos photos Agnès : L’éclairage, le dôme, les sculptures de Bertel Thorvaldsen, plus particulièrement le Christ et l’ange (fonts baptismaux); j’ai adoré.
J’ai bien aimé aussi l’histoire des incendies de Copenhague; vous avez fait un travail colossal et j’ai eu grand plaisir à vous lire. Merci! Amitiés, FdC
agnes
5 novembre 2013 @ 08:37
« La guerre des canonnières », extraits de wikipedia :
La Guerre des canonnières est un conflit naval qui se déroula de 1807 à 1814 entre le Royaume du Danemark et de Norvège et la Royal Navy pendant les Guerres napoléoniennes. Son nom vient de la tactique militaire danoise qui consistait à utiliser de petits navires de guerre, c’est-à-dire à l’époque des canonnières, contre les gros vaisseaux de ligne de la Royal Navy. En Scandinavie, ce conflit est vu comme l’ultime phase des Guerres anglaises, dont le commencement remonte à la bataille de Copenhague en 1801.
Ces navires, à savoir les canonnières, furent à l’origine conçues par un suédois nommé Frédéric Henry de Chapman. L’avantage stratégique des canonnières réside dans le fait qu’elles peuvent être construites rapidement et à bas coût dans l’ensemble du royaume. Les avantages tactiques quant à eux étaient les suivants : elles étaient très maniables, tout particulièrement sur les eaux calmes et peu profondes et se présentaient comme de petites cibles difficile à atteindre pour les navires ennemis. Cependant, elles étaient tout de même vulnérables, coulant souvent après avoir été touché une seule fois. Par ailleurs, elles ne pouvaient être utilisées par mer houleuse et étaient bien moins efficaces contre les gros navires de guerre britanniques. Plus de deux cents exemplaires furent finalement produits en deux modèles : les chaloupes avec un équipage de 76 hommes, deux canons de 18 ou 24 livres, l’un situé à la proue, l’autre à la poupe ; un type de petite barge avec 24 marins, armé d’un seul canon de 24 livres.
Pendant les trois premières années de la Guerre des canonnières, ces bateaux réussirent à plusieurs reprises à capturer des cargos britanniques faisant partie de convois et à chasser les bricks du Royaume Uni, mais ils n’étaient pas de taille à affronter les frégates et autres navires de ligne britanniques. Ces derniers détinrent le contrôle des eaux danoises de 1807 à 1814, durant toute la guerre, et quand la saison le permettait, la Royal Navy escortait régulièrement les grands convois de navires marchands en dehors d’Øresund et du Grand Belt. Le 22 mars 1808, le dernier bateau danois de l’escadre Prins Christian Frederik, commandée par le capitaine C.W. Jessen, fut détruit par deux vaisseaux de ligne britanniques à la bataille de Seeland. Le 27 février 1811, des canonnières danoises occupées par près de mille hommes incluant des fantassins, tentèrent de reprendre possession de l’île d’Anholt à la bataille d’Anholt, mais durent finalement se retirer sur le Jutland avec de lourdes pertes. Le dernier affrontement majeur entre Danois et Britanniques eut lieu le 6 juillet 1812, quand la marine britannique détruisit la frégate danoise Najaden à la bataille de Lyngør sur la côte norvégienne.
Le traité de Kiel mit fin à la guerre des canonnières le 15 janvier 1814. Le royaume du Danemark et de Norvège devait céder au Royaume Uni la petite mais stratégique île d’Heligoland ainsi que l’ensemble de la Norvège au roi de Suède.
agnes
5 novembre 2013 @ 08:44
Certains hangars où étaient construites les canonnières existent encore, derrière l’Opéra moderne dans le quartier qui était exclusivement réservé aux militaires il y a encore 25 ans.
Depuis, une zone militaire subsiste mais de nombreuses habitations privées ont été construites.
agnes
5 novembre 2013 @ 08:46
En 1807, n’ayant plus de flotte car confisquée par les anglais, les danois trouvèrent cette solution de construction rapide de cannonnières pour rebondir.
HRC
5 novembre 2013 @ 19:13
l’envers du décor des aventures de Horatio Hornblower, marin de sa Majesté…
agnes
5 novembre 2013 @ 13:30
Les funérailles de Thorvaldesen ont eu lieu dans cette église mais sa tombe est dans le jardin de son musée.
marielouise
5 novembre 2013 @ 17:26
Merci agnes,très intéressant!
agnes
7 novembre 2013 @ 20:53
L’histoire n’est pas une science exacte.
Je viens de parler à mon ami historien qui me dit qu’une étude est encore en cours mais elle arriverait à la conclusion que les bombardements anglais ont fait beaucoup moins de morts que les 2000 annoncés (moins de ma moitié).
Autre précision, ce qui gênait aussi les anglais est que le Danemark laissait les bateaux francais passer dans ses eaux territoriales, c’etait le gagne-pain du Danemark, qui était neutre en plus.
Lubanda Nkumbo Michel
30 décembre 2014 @ 15:34
Dans la vie les souvenirs sont nombreux, et chaque fois quand je me souviens d’une personne et surtout pendant un bon jour comme celui-ci, je n’adresse obligatoirement que trois mots, car c’est un jour célébre au trinitas. Alors, je veux dire: bonne fete de nouvel an, que l’année 2015 soit une année heureuse pour vous et que la bénédiction de notre Dieu vous accompagne toujours.
Merci, surtout bonne Journée chez vous!
Michel Lubanda Nkumbo.