La cathédrale Saint Knud d’Odense

L’actuelle cathédrale d’Odense date du XIIIe siècle. Elle est bâtie sur les fondations d’une précédente église en bois qui fut construite en 1095 mais brûla en 1247 lors d’une guerre civile. Ses fondations sont encore visibles dans le sous-sol de la cathédrale. Elle a été agrandie aux XIVe et XVe siècle et consacrée le 30 avril 1499.

C’est une cathédrale en briques rouges d’architecture gothique, l’une des plus belles et la plus vaste du Danemark. Construite selon le plan de la croix latine avec 3 nefs, elle fait 62 mètres de longueur et 22 mètres de largeur. Les murs intérieurs sont blanchis à la chaux.

Le retable en bois doré est somptueux, il date de 1521. C’est un triptyque de 5 mètres de hauteur, richement décoré, réalisé par le sculpteur sur bois allemand Claude Berg. Il a fallu 10 ans pour y sculpter 300 figures remarquablement expressives et recouvertes de feuilles d’or de 23 carats. C’était une commande de la reine Christine de Saxe pour l’église des frères Saint Franscicains d’Odense, où était enterré son mari le roi Hans de Danemark depuis 1513.

En 1807, cette église fut détruite et le retable transporté dans la cathédrale d’Odense. Il a survécu à la Réforme et sa ferveur iconoclaste pour son lien avec les enterrements royaux.

Les reliques du roi Knud et de son frère Benoît sont conservées dans une crypte de la cathédrale.Il y a également une nécropole royale où sont inhumés huit rois et reines danois.

La cathédrale porte le nom du roi Knud IV, considéré par les historiens comme le dernier roi des vikings. Il est le premier Saint catholique danois.

Le roi Knud IV a été roi du Danemark entre 1080 et 1086. On connait son histoire à travers les récits du moine anglais Aelnoth.

Le roi danois avait le projet d’envahir l’Angleterre et de prendre le trône du vieux roi Guillaume le Conquérant. Le roi Knud IV fit rassembler 1000 bateaux danois et 60 norvégiens dans le Nord du Jutland. Il instaura alors une taxe pour financer son projet, ses sujets devaient payer 10 pour cent de leur production à l’église. Les paysans et les Nobles étaient en colère. Olaf, le demi-frère de Knud protesta, il fut alors exilé en Flandre et emprisonné par le beau-père de Knut, Robert 1er, Comte de Flandre.

En raison des troubles, le roi Knud IV tarda à rejoindre les bateaux dans le Nord du Jutland. Quand il arriva, un large partie de la flotte, découragée par la famine et l’attente, était repartie.

Le roi Knud IV se sentit trahi. Il dut renoncer à son projet mais il donna l’ordre d’instaurer de très fortes amendes aux danois qui l’avaient trahi. Le peuple se révolta, des bâtiments royaux furent brûlés et des officiels royaux tués dans le Nord du Jutland.

Knud et son frère Benoit s’enfuirent dans le Sud du Jutland, puis sur l’île de Fionie. et ils arrivèrent à Odense.Les paysans et les rebelles les pourchassèrent jusque dans l’église en bois Saint Alban d’Odense.

Ils refusèrent de respecter le sanctuaire religieux et tuèrent le roi Knud, son frère Benoit et leurs 17 compagnons, le 10 juillet 1086.

Peu après son enterrement, des miracles de guérison auraient eu lieu à l’endroit de sa tombe. Les restes du roi Knud et de son frère Benoit furent alors transférés dans la crypte de la cathédrale encore en construction.

Lors d’une visite à Rome, le roi Eric 1er de Danemark obtint du pape Pascal II la canonisation de son frère Knut IV, en 1101 (ce qui était contraire aux volontés de son prédécesseur Olaf 1er de Danemark, le successeur de Kund IV).

Une récente étude détaillé du squelette de Saint Knud a montré une lésion mortelle à l’arrière pelvien, ce qui renforcerait les récits selon lesquels le roi fut tué alors qu’il priait à genoux devant l’autel.

Le 2 mars 1124, le fils de Knud IV et d’Adèle de Flandre, Charles 1er de Flandre, connut le même sort que son père. Il fut assassiné devant l’autel de la chapelle Saint-Donatien du château de Bruges par des marchands mécontents de sa politique de prix du blé favorable aux pauvres.

Il devint un bienheureux, surnommé à titre posthume Charles le Bon ou Charles le danois. (Merci à Agnès pour ce reportage – sources : wikipedia.org, odense-domkirke.dk, danishnet.com, kulturarv.dk)