C’est une assemblée hors du commun au parfum de britishness éternelle. Le décor nous est familier car chaque année la reine y ouvre la session parlementaire. On y croise Lord Albermarle, lord MacIntosh, Lady Elles, lord Adonis, Lord Hesketh... « Leurs vénérables seigneuries » sont au nombre de 792. Le chiffre est cependant trompeur. Il y a environ 800 pairs héréditaires dont plusieurs qui n’ont pas fait valoir leur droit de siéger à la Chambre haute. On ne peut d’ailleurs siéger aux « lords » qu’à partir de l’âge de 21 ans.
Même si Tony Blair a essayé d’en démocratiser l’aspect élitiste et d’en moderniser l’esprit (on trouve en effet à la Chambre un grand nombre de femmes, de gens de couleur et même des syndicalistes), la majorité des titres héréditaires date de moins d’un siècle. Depuis 1958, quatre cents pairs environ ont été nommés à vie par la reine Elizabeth sur proposition du Premier ministre. Ces lords sont seulement barons et ne peuvent transmettre leur titre à leurs descendants. Tous ceux qui siègent au Parlement sont appelés « working peers » parce qu’ils proposent des lois ou participent à leur élaboration. De ce fait, ils questionnent le gouvernement. The « Lord speaker » est actuellement lord Fowler.
Deux archevêques et 24 évêques anglicans constituent les pairs spirituels. A chaque début de séance, le matin, une prière est dite dans l’assemblée. Ceux qui suivent les débats remarquent louent l’esprit libéral anglo-saxon qui y règne. C’est un climat particulier fait de conservatisme et de tolérance avec un grand souci de la tradition panaché d’un brin d’humour. Le public peut visiter le Parlement tous les samedis ou avoir accès au salon de thé qui surplombe la Tamise. Il y a même une petite boutique de souvenirs. (Merci à Bertrand Meyer)
Claude
27 février 2018 @ 09:07
So British!
JAusten
27 février 2018 @ 09:18
Et dans les pays anciennement colonisé, les chambres des députés ont exactement la même disposition, les couleurs des tissus changent, et ce ne sont pas des lords.
Gérard
27 février 2018 @ 14:26
Les Lords constituent la chambre haute ce qui peut s’assimiler par exemple en France au Sénat. Mais certains pays sont monocaméralistes et n’ont donc qu’une seule chambre au Parlement.
JAusten
27 février 2018 @ 15:06
oui tout à fait
Régine
28 février 2018 @ 12:59
Le livre de John Wells « House of Lords » est toujours d interêt pour ceux qui veulent apprendre d avantage sur le sujet. (de la part d’Alberto)
Gérard St-Louis
27 février 2018 @ 15:17
Au parlement canadien, nous avons encore deux chambres. La Chambre des Communes est de couleur verte comme à Londres. Il n’y a pas de banquettes comme à Westminster mais des pupitres. Les députés sont au nombre de 308. Quant à la Chambre haute, appelé Sénat, elle est de couleur rouge en l’honneur du souverain, il sont 105 non-élus, désignés par le premier ministre. Il siègent jusqu’à l’âge de 75 ans. Fait à noter, il n’y a plus de caucus de parti au Sénat. On tente de la dépolitiser progressivement en maintenant un ratio de sénateurs par province.
Neoclassique
27 février 2018 @ 10:00
Article fort bien écrit, instructif et avec une pointe d humour.
Des articles comme on les aime.
Bravo et merci
aubert
27 février 2018 @ 10:18
Un peu étonné par ce texte. Je ne suis pas assez bien informé pour prétendre mieux connaître le sujet que son rédacteur. C’est d’ailleurs pour cela que je ne m’avise pas de me transformer en rédacteur.
Je croyais que depuis la réforme de Tony Blair il ne restait que 90 pairs héréditaires à la Chambre des Lords auxquels s’ajoutent les 2 titulaires des dignités du royaume, le duc de Norfolk et le marquis de Chalmondeley.
aubert
27 février 2018 @ 10:19
Cholmondeley
Gérard
28 février 2018 @ 02:02
En effet ne siègent plus en ce qui concerne les Lords héréditaires que 92 d’entre eux élus par les Lords de leur parti ou par l’ensemble de la Chambre, dans des conditions assez complexes, les autres membres de la Chambre étant les Lords à vie et les Lords spirituels outre les deux Lords ex officio.
aubert
28 février 2018 @ 13:26
Gérard, comment se fait le remplacement des 90 pairs héréditaires ? pas par une transmission au fils du titulaire défunt ce qui serait contraire à l’esprit de la réforme. Le vicomte Linley ne semble pas avoir succédé au comte Snowdon.
Procède-t-on à une nouvelle élection ? si oui selon quelle procédure ?
Merci.
Gérard
1 mars 2018 @ 22:16
Non Aubert en effet il faut une élection partielle. J’en dis un mot plus bas.
Robespierre
27 février 2018 @ 11:28
j’ai toujours trouvé bizarre que les parlementaires soient assis sur un banc sans tablette devant eux pour déposer leurs documents. Pour les consulter ou le lire, parfois à voix haute. Mais on dit que les Anglais font toujours tout autrement, et ici cela se confirme.
Antoine
28 février 2018 @ 00:45
Cher Robespierre, ces pauvres lords sont déjà serrés comme harengs en caque, quasi sur les genoux les uns des autres, alors s’il avait fallu en plus ajouter des tablettes…
Actarus
27 février 2018 @ 12:16
Lord Adonis ? ^^
Francess
27 février 2018 @ 13:33
Moins tributaire de la discipline qu’impose les parties, on aura vu et entendu de tous les genres dans cette majestueuse salle.
framboiz 07
27 février 2018 @ 13:42
Lord Adonis et sa rose et sa myrte ? Lord Mac Intosh et son ordi ?
En fait , des messieurs et rien que des messieurs , ça ne doit pas aider les femmes, pour les lois …
Gérard
27 février 2018 @ 14:29
Il y a maintenant beaucoup de femmes qui sont baronnes à vie par exemple et qui siègent donc à la Chambre des lords en dehors de quelques titrées écossaises.
Émilie 09
27 février 2018 @ 14:07
Houlala! Combien de carats pour ce trône?
Danielle.
27 février 2018 @ 14:48
Un article intéressant, merci Bertrand Meyer.
Auberi
27 février 2018 @ 15:36
Merci bp pour cet article. Partant à Londres demain pour quelques jours, je vais tenter d’y voir samedi prochain le Parlement que je ne connais pas ne pensant pas à le visiter, et y boire un thé en admirant la Tamise ;))
framboiz 07
27 février 2018 @ 16:04
N ‘y a t-il pas des travaux , en ce moment ,à Westminster ?
Cosmo
27 février 2018 @ 16:15
Les pairs héréditaires siégeant, au nombre de soixante douze, doivent être élus par leurs…pairs. Les autres n’ont pas le choix. ils ne peuvent plus siéger à la chambre mais conservent leurs titres, auquel désormais, fort peu de privilèges sont attachés. En effet, la Chambre des Lords est une véritable chambre de réflexion. la tenue des débats est élevée et leurs avis des pairs souvent circonstanciés.
Teresa 2424
27 février 2018 @ 16:49
Yo la visité y compré recuerdos, vista en la realidad no es muy luminosa,
Pascal
27 février 2018 @ 17:55
Cela a un air indéniablement plus cossu et aéré que la chambre des communes.
Finalement Blair n’aurait pas pu mener à terme son projet de quasi démembrement ?
Gérard
28 février 2018 @ 14:04
Ce fut tout de même une révolution.
claudie
27 février 2018 @ 19:31
Il y a X années par des amis anglais j’ai été invitée à une réception en présence du prince Philippe. pour une de ses associations. Vue magnifique sur la Tamise, des salles de réception de toutes beautés mais le champagne et les petits fours n’étaient pas bon du tout
Gérard
28 février 2018 @ 20:12
Sur les 90 pairs héréditaires qui siègent à la Chambre des lords, 15 sont élus par toute la Chambre, et 75 sont choisis par d’autres pairs héréditaires membres de la Chambre regroupés par parti. Un pair héréditaire qui recevrait une pairie à vie serait de toute façon reçu à la Chambre des lords du fait de sa pairie à vie et sans élection. Le nombre de pairs à choisir par un groupe politique dépend de la proportion de pairs héréditaires membres de ce groupe.
Quand un pair héréditaire élu meurt il y a une élection partielle. Si ce pair avait été élu par toute la Chambre son remplaçant l’est aussi, sinon il est élu par un groupe politique spécifique.
Parmi les particularités notons que le marquis de Lothian est un pair héréditaire qui précisément siège à la Chambre en vertu de sa pairie à vie de baron Kerr of Monteviot.
Michael Andrew Foster Jude Kerr, 13e marquis de Lothian, né en 1945, est un vieux routier de la politique dans le Parti conservateur, avant d’hériter du marquisat en 2014 il était connu comme comte d’Ancram ou plus simplement Michael Ancram, il a occupé de nombreuses fonctions, a été député, membre du cabinet fantôme, et il est devenu baron à vie le 22 novembre 2010 sous le titre de baron Kerr de Monteviot, de Monteviot dans le Roxburghshire, mais il avait hérité du marquisat le 11 octobre 2004 à la mort de son père.
Il est le seul marquis actuellement à la Chambre des lords, dans laquelle il est appelé le marquis de Lothian par courtoisie, y compris au Hansard qui est en quelque sorte le Journal des débats. Il est avocat et membre du Conseil privé de la reine. Il a épousé Lady Jane Fitzalan-Howard, quatrième fille du 16e duc de Norfolk, et actuellement depuis le 7 avril 2017 17e dame Herries de Terregles. Tous deux sont catholiques. Ils ont trois filles. L’héritier du titre de marquis est donc le frère de l’actuel marquis, lord Ralph Kerr. La fille aînée cependant héritera de sa mère et sera la 18e dame Herries de Terregles. Lord Lothian est aussi l’un des cinq co-héritiers de la baronnie de Butler, dormante depuis 1905. Les co-héritiers de la baronnie sont les descendants des sœurs du troisième baron : Ralph Matthew Palmer, 12e baron Lucas de Crudwell, pour un sixième, l’honorable Sarah Nan Loch, pour un sixième, Julian John William Salmond, Esq., pour un sixième, Nicolas Gage, 8e vicomte Gage, pour un sixième, et le marquis lui-même pour un tiers ou deux sixièmes qui après son décès seront divisés en trois entre ses filles. C’est ce que l’on appelle une pairie en abeyance ou dormante, qui n’est pas suspendue, qui n’est pas éteinte, mais qui est représentée par plusieurs cohéritiers à la fois et ne peut être réclamée par aucun de ses membres jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul garçon ou une seule fille, sauf si la couronne intervenait en faveur d’un des cohéritiers mais elle ne peut jamais en priver les héritiers qui représentent le premier pair, le premier titulaire.
Seuls deux ducs sont actuellement à la Chambre, le duc de Montrose et le duc de Somerset.
Depuis le début de l’année sont décédés deux membres de la Chambre, le 15 janvier 2018 la baronne Nicol et le 29 janvier lord Sutherland of Houndwood.