Poissy, nichée entre Seine et forêt est une ville riche en histoire et en activités culturelles, naturelles et touristiques. Ancienne cité royale, elle vit naître les rois de France Philippe III et Louis IX, futur saint Louis.
Haut lieu de l’histoire de France, la Collégiale Notre-Dame de Poissy, église du XIIe siècle est un rare témoin dans la région de la transition du roman vers le gothique. C’est ici que Saint Louis fut baptisé en 1214, évènement qui fait la célébrité de l’église.
L’édifice a beaucoup souffert au cours de l’histoire : guerre de Cent Ans, Guerres de Religion, Fronde…
La Collégiale a subi de nombreuses transformations et restaurations avec le temps notamment au XIXe siècle avec la campagne de restauration de Viollet-le-Duc. Elle a été classée monument historique en 1840.
La Collégiale Notre-Dame de Poissy fut construite au début du XIIème siècle, le chœur au XIVème, les chapelles latérales, au XVème et le porche royal à décoration renaissance a subi une restauration au XIXème.
Les particularités de la Collégiale Notre-Dame de Poissy sont principalement l’emplacement des deux clochers romans de forme octogonale, la tour occidentale est inspirée de plusieurs clochers des environs tels Orgeval, Feucherolles, Epône…, le clocher central est un modèle d’équilibre et d’harmonie.
La rupture de l’axe de la nef (en direction du soleil levant) et son titre de collégiale. Elle fut confiée du XIIIe siècle à la Révolution à un collège de chanoines qui devait chanter les offices religieux et qui, tour à tour, jusqu’en 1790 exerçait les services paroissiaux. Les chanoines officiaient dans le chœur de la collégiale et les paroissiens disposaient de la nef et des bas-côtés avec leur propre autel.
On peut observer le bestiaire fantastique des gargouilles qui domine le porche du XVe siècle. Les tympans représentent des putti chevauchant des monstres marins mais aussi l’Annonciation. L’iconographie des chapiteaux est typiquement romane.
L’entrée actuelle de la collégiale se fait par un porche datant du début XVIe siècle. Le tympan de droite représente des putti (nourrisson joufflu et moqueur) chevauchant des monstres marins. Celui de gauche est une évocation symbolique de l’Annonciation. Des rayons descendent du Ciel, accompagnés d’une colombe et d’un vase avec trois fleurs de lys rappelant la virginité de Marie.
La voûte s’élève à 17 mètres au dessus du sol. Elle fait penser à la coque d’un bateau renversé, référence à l’arche de Noé ou à la voute céleste.
Le chœur lui, qui n’est pas dans l’axe de la nef, est orienté dans la direction du soleil levant le 15 août, jour de la dédicace de l’église à Notre-Dame de l’Assomption.
A l’intérieur, la collégiale contient 25 statues, tant en marbre, calcaire ou en chêne. Certaines sont en couleur.
On peut admirer la statue d’ Isabelle de France, fille de saint Louis (1300) provenant de la priorale, est l’œuvre des sculpteurs de Philippe le Bel ; un saint Jean-Baptiste imposant désignant l’agneau dans un cercle, symbole d’éternité (XIVème) ; une sainte Barbe joliment hanchée qui a conservé sa polychromie (XVème).
Notre-Dame de Poissy inspirée du sceau des chanoines de la collégiale est due au ciseau de la duchesse d’Uzès (1892) ; un saint Louis adolescent, œuvre du sculpteur Félix Févola (1939).
Sont exposés les fonts baptismaux où Saint Louis reçu le baptême – aujourd’hui protégés par une grille car les fidèles ont longtemps grattés la pierre pour en garder le souvenir –des pierres tombales originales, une chapelle ornée de splendides boiseries début XVIIIème , la chaire à roulettes du couvent des Ursulines ou encore un orgue Cavaillé-Coll-Mutin.
Dans la travée nord, sur les chapiteaux un crapaud sculpté. Et bien ce crapaud était, semble-t-il, déjà là dans la précédente église et serait un rappel du baptême de Clovis, roi des Francs dont il était l’emblème… selon la légende, Dieu a demandé à Clovis via sa femme de se convertir. Clotilde prend conseil auprès d’un ermite, qui lui donne une fleur de lys. Cette plante remplacera le crapaud comme symbole du royaume franc.
Les vitraux, aussi nombreux que magnifiques, racontent encore et toujours des histoires en images; Plusieurs méritent de s’y arrêter quelques instants. Celui de Saint Eloi, saint patron des forgerons, atteste de la présence de métaux à Poissy. Celui de Jeanne d’Arc, retraçant la bataille qu’elle a livrée dans la ville. Enfin, celui de Saint Louis retraçant la vie du roi. (merci à Guizmo)
Celia72
28 mai 2020 @ 06:46
Merci Guizmo. C est passionnant.
Valérie R.
28 mai 2020 @ 07:38
Merci pour ce bel article découverte :-)
Charlotte (de Brie)
28 mai 2020 @ 08:02
Superbe reportage comme d’habitude ! merci Guizmo.
L’histoire de cette collégiale et de Poissy en général est un peu méconnue, peut être la proximité de Saint Germain en Laye lieu de naissance de Louis XIV éclipse t elle celui de la naissance de Saint Louis ?
En outre l’environnement du monument est agréable, proximité de la forêt, ville bien tenue malgré la proximité d’autres, disons, moins bien fréquentées…
Ayant des amis à Andrésy, juste de l’autre côté de la Seine, nous avons souvent eu l’occasion d’admirer cette collégiale et aussi le Musée du Jouet ainsi que celui de l’automobile, Poissy ayant été longtemps le lieu de fabrication de marques aujourd’hui oubliées : Simca, Talbot…
Dans un autre registre on peut aussi visiter la distillerie du Noyau de Poissy qui nous ramène à Saint Louis, pardonnez l’audace du rapprochement, mais leur meilleure liqueur est frappée du sceau royal !
Pimont
28 mai 2020 @ 08:31
Il s’agit d »Un bel édifice mais dont les restaurations du XIX ième siècle ont été d’une ampleur telle que les vrais amateurs d »architecture ne se bousculent pas pour la visiter.
Kardaillac
28 mai 2020 @ 08:45
Les Ponts & Chaussées ont tracé il y a longtemps une route très fréquentée par les poids-lourds qui remontent vers l’autoroute de l’ouest ; son emprise passe carrément sur les fondations de l’édifice et le met en péril. A part la revendication perpétuelle d’un déportement de la voie, rien ne se passe et le bâtiment est ébranlé.
Ghislaine-Perry
28 mai 2020 @ 08:54
Beau reportage Guizmo
EN 2013 , je me souviens d’un article de NR sur la collégiale de Poissy , il était indiqué qu’
Une statue du roi de France Louis IX, connu sous le nom de Saint Louis depuis sa canonisation par l’église catholique en 1297 a été érigée devant la collégiale de Poissy en 1951 en remplacement de la statue de Meissonier fondue par les Allemands en 1941.
Le comte de Paris y avait déposé une gerbe .
J’ai pour Poissy la même impression que pour la basilique de St Denis .
aggie
28 mai 2020 @ 08:59
Très intéressant merci Guizmo ; en effet Poissy n’a pas la renommée qu’elle mérite ; Habitant pas très loin, j’y ai fugitivement mis les pieds l’an passé à l’invitation du Président du club local de Questions pour un Champion ; promis je vais retourner visiter cette fois. A noter que Louise-Marguerite d’Orléans, fille du Comte de Paris est née à Poissy en hommage à son ancêtre Saint Louis.
Antoine
28 mai 2020 @ 09:37
Article très intéressant qui donne envie de découvrir cette église dont j’ignorais tout… A ma grande honte, j’ai même du chercher sur une carte où se trouvait Poissy.
ciboulette
28 mai 2020 @ 12:07
Très beau reportage , merci Guizmo !
ciboulette
28 mai 2020 @ 17:04
J’ajoute que saint Louis disait : Louis de Poissy , pour parler de lui-même , tellement il était attaché à son lieu de baptême .
Jean Pierre
28 mai 2020 @ 12:26
J’aurai appris que la duchesse d’Uzès était aussi sculptrice.
HélèneA
28 mai 2020 @ 13:07
Je vis à Poissy depuis 10 ans, dans le centre ville, et je m’y sens bien. Je vais souvent à la collégiale à 10 minutes à pieds. Quelques enterrements de temps en temps, peu de mariages en vérité. Cela est assez triste . Par contre à la mairie (pas cette année) cela y va.
La collégiale étant immense, il est difficile de la remplir, avec une poignée de personnes.
Danielle
28 mai 2020 @ 14:31
Intéressant reportage qui donne envie de découvrir cette collégiale ; merci Guizmo.