Ce mercredi 10 novembre 2021, Sotheby’s met en vente le majestueux portrait de la comtesse Duchâtel (1817–1878) et de son fils le vicomte Charles Tanneguy Duchâtel (1838 – 1907) par François-Xavier Winterhalter.
Églé Paulée, fille d’un important acquéreur de biens nationaux, aurait pu rester dans l’anonymat si elle n’avait épousé Tanneguy Duchâtel, homme politique notable de la Monarchie de Juillet, qui fut successivement ministre du Commerce, des Finances et de l’Intérieur.
De ce mariage naissent deux enfants sur lesquels la comtesse Duchâtel fonde les plus hautes ambitions. L’aîné, Charles Tanneguy, est le dernier représentant masculin de sa famille. Il épouse en 1874 Marie d’Harcourt. L’union reste stérile hélas et le nom des Duchâtel s’éteindra en 1907.
Le mariage de Marguerite, la cadette, avec le 9educ de La Trémoïlle consacre l’ascension sociale des Duchâtel. Eglé a de quoi se montrer satisfaite, elle deviendra la « grand-mère » de l’aristocratie belge et française : les princes de Ligne la Trémoïlle, les ducs de Blacas, de La Force, de La Roche-Guyon, de Mortemart et d’Ursel descendent tous du comte et de la comtesse Duchâtel ! (merci à Benoît Henri)
Cosmo
10 novembre 2021 @ 07:05
Comme quoi, l’aristocratie a su fumer ses terres avec l’argent de ceux qui avaient spolié leurs ancêtres. Ce fut le retour du balancier.
Jean Pierre
10 novembre 2021 @ 12:20
Disons des spectateurs !
HRC
10 novembre 2021 @ 07:23
Second sourire du matin, après Sarah Ferguson.
Les héritières ont toujours été recherchées et les descendants de Fouché sont ducs.
Rien de scandaleux, c’est seulement drôle, et je suis sincère. Faire vivre un nom prestigieux n’est pas si facile.
Ouf, je n’ai pas eu ce problème. 😊
Agnese
10 novembre 2021 @ 07:48
Comme c’est curieux de lire le prénom
d’Eglé! Je n’avais pas entendu prononcer ce prénom depuis 40 ans et personne ne connaissait. Une amie d’enfance de Maman s’appelait ainsi mais je n’ai jamais connu l’origine.
Leonor
10 novembre 2021 @ 10:35
Les » biens nationaux » : une vaste entreprise de spoliation.
Les spoliés : l’Eglise et l’aristocratie .
Les acheteurs de ces biens : des nantis non titrés et non clercs , qui sautèrent sur l’occasion, et devinrent la nouvelle caste au pouvoir, à savoir la bourgeoisie .
La somptuosité de la robe de velours rouge de Madame Truc dit tout. Avec la présence de lla fillette en onéreux col de dentelle : une nouvelle dynastie .
Ce ne fut donc qu’un transfert de richesse et de pouvoir.
Résumé caricatural ? Si vous voulez. Mais réaliste quand même .
Les vrais floués sont toujours les mêmes.
A part ça, Winterhalter est un génie du rendu des tissus .
Jean Pierre
10 novembre 2021 @ 12:24
Comme à Cosmo je dirais que c’était plutôt des spéculateurs et cette vieille famille jonzacaise n’était pas en reste.
La revanche des protestants du vignoble.
Caroline
10 novembre 2021 @ 10:36
Intéressant !
Ce beau portrait serait- il acquis par un musée belge ?
Kalistéa
10 novembre 2021 @ 11:19
Tanneguy du Châtel… ça me dit quelque chose : Descendait-il(ou le prétendait-il !)de ce Tanneguy , un Breton qui ôta la vie à Jean- sans- Peur au pont de Montereau ?
Nos chercheurs habituel , vont sûrement nous renseigner là dessus .
Beque
10 novembre 2021 @ 12:37
Kalistea, Tanneguy III du Chastel est, probablement, plus connu que Tanneguy 1er mais j’ai parlé de celui-ci pour des raisons familiales.
Teddy
11 novembre 2021 @ 21:12
Proche des rois Valois
Erato deux
10 novembre 2021 @ 11:21
Ce portrait est majestueux ! Le rouge profond du velour de la robe rendu par le peintre avec une véracité saisissante.
Magnifique.
Merci pour l’ histoire de cette famille que je ne connaissait pas vraiment.
Bambou
11 novembre 2021 @ 07:20
Winterhalter est vraiment un peintre extraordinaire. Tous ses tableaux sont absolument magnifiques et criant de vérité. Dans celui ci, le velours de la robe admirablement sublime. Un de mes peintres portraitistes préfèré avec Elisabeth Vigée-Lebrun.
Beque
10 novembre 2021 @ 11:53
Charles Tanneguy Duchatel (1803-1867) fut, tour à tour Conseiller d’État de 1830 à 1834, Député de la Charente-Inférieure en 1833, Ministre de l’Agriculture et du Commerce de 1834 à 1836, Ministre des Finances de 1836 à 1837, Ministre de l’Intérieur de mai 1839 à mars 1840 et d’octobre 1840 à 1848. Il avait été élu membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques (au fauteuil d’Alexandre de Laborde) et de l’Académie des Beaux-Arts. À la Chambre, Duchâtel déposa et défendit un projet de monument à Molière, des projets sur l’organisation des archives publiques, sur l’entrée des livres étrangers, sur l’acquisition de l’hôtel de Cluny, sur les expériences de télégraphie de nuit, sur la translation des cendres de Napoléon 1er, sur la construction des grandes lignes de chemin de fer, etc. À sa mort, sa veuve et ses enfants donnèrent au Louvre cinq tableaux de premier plan dont deux Ingres : Œdipe et le sphinx et La Source (une salle du musée porte son nom).
Beque
10 novembre 2021 @ 11:54
En Bretagne, nous connaissons surtout Tanneguy du Chastel (Tanneguy étant un prénom) qui joua un rôle important dans la guerre de Succession de Bretagne qui dura de 1341 à 1364 entre les deux prétendants au duché de Bretagne, Jeanne de Penthièvre et Jean de Montfort (frère de Jean III de Bretagne soutenu par les Anglais) et impliquant dans le différend leurs conjoints respectifs, Charles de Blois et Jeanne de Flandre (Flandre-Rethel). Le Donjon de Trémazan, érigé par la famille du Chastel, est un monument emblématique de la côte léonarde et ses ruines attirent toujours l’attention des promeneurs.
LPJ
10 novembre 2021 @ 12:57
Le titre comtal porté par la famille était d’Empire. Il fut décerné EN 1808 par Napoléon 1er au beau-père de la Comtesse représentée sur ce tableau.
Mayg
10 novembre 2021 @ 13:17
Merci à Benoit Henri pour ces informations sur cette comtesse que je ne connaissais pas.
Guizmo
10 novembre 2021 @ 19:25
Étonnant destin que celui de cette dame
Beque
10 novembre 2021 @ 21:11
Louis-Charles de La Trémoïlle était également duc de Thouars, prince de Tarente et de Talmont, Membre de l’Institut. Parmi les témoins de son mariage, le 1er juillet 1862, avec Marguerite Duchatel, Eugène, prince de Ligne et l’oncle paternel de Marguerite, Napoléon Duchatel (1804-1884). Celui-ci pourrait être un fils de Napoléon qui, dit-on, n’aurait aimé que trois femmes, Joséphine, Madame Walewska et Madame Duchatel (née Adèle Papin, 1782-1860). Il avait rencontré celle-ci, en 1804, dans le salon du duc de Bassano. Elle était Dame du Palais de l’Impératrice Joséphine, puis de l’Impératrice Marie-Louise. Le parrain et la marraine de Napoléon Duchatel furent Napoléon et Joséphine.