Elle apparait une première fois dans le trésor de Marguerite de Foix vers 1480, sa fille Anne, duchesse de Bretagne en hérite à son décès et la lègue à son tour à sa fille Claude de France. Lorsque cette dernière épouse François 1er, il en devient le propriétaire et la verse au Trésor de la Couronne en 1530. C’est la pierre la plus ancienne des diamants de la Couronne. Retaillée en forme de dragon, ce qui fit passer son poids de 206 carats à 105, pour orner la grande Toison d’Or de Louis XV avec le grand diamant bleu de Louis XIV (devenu le Hope) elle fut volée avec les autres joyaux de la Couronne en 1792, puis réapparut dès 1796 avant de réintégrer les diamants de la Couronne à une date inconnue (Elle aurait été rachetée par Louis XVIII alors en exil). Lors de la vente de 1887, considérée comme une pierre sans importance, elle aurait du être reléguée au Museum d’Histoire naturelle mais finalement elle fut attribuée au Louvre où elle est desormais exposée au milieu des autres joyaux
(info sur l’histoire de la pierre tirées de l' »Histoire des joyaux de la Couronne de France » par Germain BAPST 1887)
Merci beaucoup Laurent pour ces informations qui répondent à toutes les questions que je me posais. C’est toujours très agréable de lire des contributeurs qui partagent leurs connaissances sur un sujet.
Il me semble que cette pierre représente un dragon ?
Je ne suis pas autrement étonnée qu’elle ait appartenu à la Duchesse en sabots car elle est censée protéger efficacement contre les coups du sort .
Elle ne jouera pas son rôle, toutefois, dans la vie difficile de notre Duchesse pourtant si convoitée par tant de soupirants . Elle se sacrifiera toujours pour la Bretagne qu’elle a aimée au-delà d’elle-même .
Elle laisse dans l’imaginaire des bretons une marque indélébile faite d’un curieux mélange , amour , gloire , force de caractère .
Oui la Blanche Hermine n’est pas une figure historique qui s’éteindra facilement dans ce qui reste son Duché .
La couleur est magnifique,même si cette pierre ressemble à … du jelly anglais !
Par contre, les pierres précieuses sculptées ou gravées,comme les émeraudes en pays d’Islam, on aime ou on n’aime pas. A mon sens, ces interventions altèrent la beauté des pierres, enraient leur éclat, nient leur beauté.
La pierre au départ n’avait rien de spectaculaire , voyez le « rubis du prince noir ‘ , c’est une spinelle aussi.
Si on a décidé de le sculpter sous Louis XV il devait y avoir de bonnes raisons et je trouve le résultat assez plaisant ; je ne pense pas que nous puissions donner des leçons aux orientaux en matière d’amour des pierres précieuses.
Les spinelles proches parentes des rubis sont les « rubis balais » des vieilles histoires , les vrais rubis étaient appelés « rubis d’Orient » .
Mais d’où vient ce nom « côte » de Bretagne ?
Merci,Laurent pour toutes ces precisions sur le parcours de cette pierre….
Mais d ou vient elle?
Quand elle apparait en 1480 de quel pays vient elle?
Le sait on?
Le coin du rosiériste : vous connaissez tous certainement la rose » Papa Meilland » , pourpre , veloutée , au parfum exceptionnel .Elle a été créée en 1963 et c’est l’une de mes roses préférées , comme beaucoup de roses Meilland d’ailleurs , même si je reconnais la beauté des créations d’autres obtenteurs .Il vous faut connaître son nom d’obtenteur : Meicésar .
De même , la rose Pierre de Ronsard , dont nous avons parlé récemment , a pour nom d’obtenteur Meiviolin .
Dedans Paris , ville jolie , D’honnêteté elle est saisie
Un jour passant mélancolie , Et crois , selon ma fantaisie ,
Je pris alliance nouvelle Qu’il n’en est guère de plus belle
A la plus gaie demoiselle
Qui fut d’ici en Italie .
Dedans Paris .
Je ne vous la nommerai point ,
Sinon qu’elle est ma grand amie
Car l’alliance se fit telle
Par un doux baiser que j’eus d’elle ,
Sans penser aucune infamie
Dedans Paris !
A la plus gaie demoiselle
Qui soit d’ici en Italie.
Mon ordinateur me joue des tours et je n’arrive pas à détruire ce qui est à la mauvaise place .Veuilles m’excuser et me faire la grâce de lire ce beau poème du XVI siècle , époque de François ier :
Dedans Paris
Dedans Paris , ville jolie
Un jour passant mélancolie
Je pris alliance nouvelle
A la plus gaie demoiselle
Qui soit d’ici en Italie .
D’honnêteté elle est saisie ,
Et crois , selon ma fantaisie
Qu’il n’en est guère de plus belle
Dedans Paris .
Je ne vous la nommerai mie ;
Sinon qu’elle est ma grand amie
Car l’alliance se fit telle ,
Par un doux baiser que j’eus d’elle
Dedans paris .
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si moribonds sont les rois en ripaille
Si leurs prisons sont des cages sans fond
Viennent l’heure des évasions
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si mille soleils de métal prennent voile
Dix mille soleils de cristal font merveille
Viennent des lueurs de vermeil
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si mille brigands à l’encan font partage
Dix mille enfants des torrents font argent
Viennent des fleurs de safran
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si mort a mors » est un poème breton anonyme, écrit à l’occasion des funérailles de la Duchesse Anne de Bretagne,
Si mort a mors par ſon aſpre poincture
Le noble eſpoir de mainte créature;
Si mort a mors ſi haulte mageſté,
Le lys & fleur de toute chreſtienté,
Si mort a mors le confort de nobleſſe,
Maints haults vouloirs ſont actains de ſoibleſſe.
Si mort a mors des poures la ſubſtance,
Le bon conſeil, des vices réſiſtance,
Si mort a mors des vertueux le memoire,
L’onneur de paix, le rayon debonnaire;
Si mort a mors des triſtes le confort,
De joye l’accord, l’ayde du foible au fort;
Si mort a mors de gloire le merite
La doctrine des Dames deshérite.
Si mort a mors de l’Égliſe la mere,
Pluſieurs en ont affliction amere,
Si mort a mors le guidon de jeuneſſe,
Et l’eſtandart de tout femenyn ſexe;
Si mort a mors le leze de Juſtice,
Je tiens vacant de maint homme l’office.
Si mort a mors des Bretons la Princeſſe,
Et des Françoys leur regret n’a prins ceſſe;
Si mort a mors le cueur de ſi grant Dame,
Prions à Dieu qu’il en vueille avoir l’ame.
Merci , Ghislaine , pour le magnifique poème , pour l’interprétation de Tri Yann , et pour m’avoir offert quelques vers d’ancien français dans lequel je me replonge avec délectation !
Comme je vous sais éclectique et que vous êtes aussi intéressée par mon far ouest je vais vous conter un épisode que j’ignorais sur l’histoire de la Bretagne . L’une de mes nièces encore plus passionnée que sa tante sur le sujet (je ne pensais pas que cela fût possible) vient de découvrir qu’il y a eu avant le célèbre Cadoudal , un breton , royaliste , qui a fait sa révolution avant la chouannerie .
C’était un simple paysan de la région de Fouesnant (célèbre pour son cidre et pour la venue en vacances de Monsieur et Madame Georges Pompidou ) Alain Nédellec qui se révolta contre le gouvernement révolutionnaire de l’Assemblée législative.
Ceci se passait le 10 Juillet 1792 .
Nedelec est élu juge de paix dans son canton. Cependant il refuse de siéger pour n’avoir pas reçu une nomination signée de la main du roi, comme en avaient reçu les juges des districts. Il proclamait par là que toute autorité légitime émanait du roi et entendait ainsi s’opposer aux patriotes de l’administration de Quimper.
Evidemment , cela n’allait pas se passer tranquillement , au départ une dizaine depaysans viennent lui prêter main-forte quand les gardes nationaux viennent pour l’arrêter dans sa ferme . ils reculent mais promettent de revenir , ce qu’ils feront avec un plus de gardes .
Mais il y a là également un peu plus de paysans une centaines .
Une troisième fois ils réitèrent et il y a mille paysans venus de tout le finistère défendre leur collègue .
Cela sent l’affrontement armé et ça l’est car Nedelec a stocké des armes dans une chapelle non loin de sa ferme et équipe ses troupes .
Les gardes nationaux cette fois arrivent en nombre et c’est un combat d’une rare violence , il y a des morts et des blessés de chaque côté .
Les amis et famille de Nedelec son arrêtés , lui a réussi à s’enfuir , il sera pris 5 mois après , arrêté et guillotiné sur la place de la cathédrale de Quimper , il est le premier guillotiné sur cette place qui, hélas en verra d’autres.
Le temps a passé sur cette bataille dont on ne parle que très peu mais elle était en quelque sorte l’avant-garde de ce que sera la Chouannerie dans le Morbihan .
Paradoxalement , peut être à cause de cet épisode les finistériens ne suivront pas Cadoudal .
De même que la révolte des Bonnets Rouges sera le déclencheur d’une révolution qui mettra sous Louis XIV la Bretagne a feu et à sang pour un timbre !! la bataille rangée de Fouesnant sera le premier épisode d’un affrontement entre royalistes et gardes nationaux sanglant .
Des toiles de peintres , très belles d’ailleurs, montrent les belligérants …. en sabots de bois et Nedelec , comme Cadoudal est une belle figure de la Bretagne . Même si l’on n’est pas d’accord avec ses opinions , l’Homme était respectable .
Moi j’ai de la sympathie pour ses opinions qui étaient une magnifique réfutation de l’arrogance de ces messieurs des parlements.
Merci pour cette histoire .
Selon mes sources personnelles les Pompidou séjournaient à Sainte Marine en face de Benodet , donc un peu à côté de Fouesnant.
Pendant quelques dizaines d’années j’ai passé mes vacances dans le Finistère, peu ou prou à Penmarc’h , je révère ce « pays ».
La toison d’or était gardée par un dragon , cette pierre devait être insérée dans la toison d’or de la parure de couleur du roi Louis XV , cqfd ; les historiens du site nous dirons ce que le fait qu’un roi de France reçoive cet ordre pouvait signifier et s’il y avait lieu d’en faire ostentation.
Plaisir de vous voir là Pascal , je ne m’y attendais pas .
Oui pour les Pompidou mes sources étant journalistiques de l’époque , vous avez surement raison , ils devaient être dans une propriété plus éloignée directement du centre de Fouesnant .C’est un plaisir renouvelé (que j’aime bien partager ) d’avoir le temps d’explorer la Bretagne et son histoire si riche .
Merci à vous .
En fait les Montfort ont du batailler (et le terme est exact ) pour emporter la succession de la Bretagne .
Dans mon adolescence j’avais été intéressée par cet épisode de notre histoire qui s’était passé sur la terre Morbihannaise non loin de Josselin .
LE COMBAT DES TRENTE ;
Trente ? mais trente quoi ? Trente chevaliers d’un côté Montfort , trente chevaliers d’un autre côté Blois qui vont s’affronter en un combat singulier, à la manière des Chevaliers de la Table Ronde mais d’une violence inouie (Les blésistes veulent prendre Ploermel )
, un baron de la Bretagne, nommé Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, eut l’occasion de reprocher aux Anglais leur conduite odieuse et de s’écrier en s’adressant à Brembo, gouverneur de Ploërmel, place forte anglaise « Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel camp est le droit .
Et c’était parti , de nombreux jeunes chevaliers de part et d’autres vont mourir sur le champ clos délimité des par des épées et d’autres mourront de leurs blessures .
Je ne suis pas historienne et je ne fais pas un cours surtout pas sur cet épisode que je trouve complètement dément .
De grands noms de la noblesse bretonne tombent .
sur les 62 champions du combat de la Mie-Voie,( lieu-dit où se déroula se combat ) choisis dans trois nations différentes, 35 appartenaient à la Bretagne, 21 à l’Angleterre et 6 à l’Allemagne ou au Brabant.
Il reste peu de descendants des bretons impliqués dans ce combat mais ceux qui restent considèrent comme un honneur de descendre de ces chevaliers.
Alors qui l’emporta ?
Finalement, c’est le camp des Montfort qui l’emporte avec le fils de Jean de Montfort, Jean IV.
Merci Ghislaine pour ces évocations des héros bretons, c’est passionnant !
Je connaissais le combat des Trente à cause de la réplique lancée par un chevalier à Beaumanoir,qui se plaignait de la soif : » Bois ton sang, Beaumanoir, la soif te passera ! »
Pauvres chevaliers !
Aussi incroyable que cela puisse l’être , il y a encore des gwerz (complaintes traditionnelles) sur cet épisode qui a donné lieu en son temps à des poèmes récités par des trouvères .
Laurent F
9 juillet 2020 @ 08:33
Elle apparait une première fois dans le trésor de Marguerite de Foix vers 1480, sa fille Anne, duchesse de Bretagne en hérite à son décès et la lègue à son tour à sa fille Claude de France. Lorsque cette dernière épouse François 1er, il en devient le propriétaire et la verse au Trésor de la Couronne en 1530. C’est la pierre la plus ancienne des diamants de la Couronne. Retaillée en forme de dragon, ce qui fit passer son poids de 206 carats à 105, pour orner la grande Toison d’Or de Louis XV avec le grand diamant bleu de Louis XIV (devenu le Hope) elle fut volée avec les autres joyaux de la Couronne en 1792, puis réapparut dès 1796 avant de réintégrer les diamants de la Couronne à une date inconnue (Elle aurait été rachetée par Louis XVIII alors en exil). Lors de la vente de 1887, considérée comme une pierre sans importance, elle aurait du être reléguée au Museum d’Histoire naturelle mais finalement elle fut attribuée au Louvre où elle est desormais exposée au milieu des autres joyaux
(info sur l’histoire de la pierre tirées de l' »Histoire des joyaux de la Couronne de France » par Germain BAPST 1887)
Pastelin
9 juillet 2020 @ 11:49
Merci beaucoup Laurent pour ces informations qui répondent à toutes les questions que je me posais. C’est toujours très agréable de lire des contributeurs qui partagent leurs connaissances sur un sujet.
Leonor
9 juillet 2020 @ 21:34
Merci,Laurent F, des informations que vous donnez.
Menthe
9 juillet 2020 @ 09:44
Que représente-t-elle ? un korrigan ? je crois que c’est un chien, mais je préfère croire aux légendes.
Menthe
9 juillet 2020 @ 13:00
Donc un dragon 🐲😉
ciboulette
9 juillet 2020 @ 13:54
J’y vois un dragon !
Mary
9 juillet 2020 @ 09:50
Une tête de dragon a une seule patte ?
ciboulette
9 juillet 2020 @ 21:10
Il a de l’arthrose et préfère garder sa patte sous lui !
Ghislaine-Perry
9 juillet 2020 @ 10:04
Il me semble que cette pierre représente un dragon ?
Je ne suis pas autrement étonnée qu’elle ait appartenu à la Duchesse en sabots car elle est censée protéger efficacement contre les coups du sort .
Elle ne jouera pas son rôle, toutefois, dans la vie difficile de notre Duchesse pourtant si convoitée par tant de soupirants . Elle se sacrifiera toujours pour la Bretagne qu’elle a aimée au-delà d’elle-même .
Elle laisse dans l’imaginaire des bretons une marque indélébile faite d’un curieux mélange , amour , gloire , force de caractère .
Oui la Blanche Hermine n’est pas une figure historique qui s’éteindra facilement dans ce qui reste son Duché .
Anne de Bretagne
9 juillet 2020 @ 10:14
Ma Doué benniguet , mon bijou, mais sans regrets, je ne le trouve pas très joli.
Ghislaine-Perry
9 juillet 2020 @ 16:18
Anne de Bretagne ne parlait pas breton , à Nantes il n’était pas pratiqué .(sourire)
Instal
10 juillet 2020 @ 12:26
Si, il était pratiqué. Dans les quartiers de Chantenay et du Bouffay.
Ghislaine-Perry
13 juillet 2020 @ 13:16
le breton ou le gallo ?
Leonor
9 juillet 2020 @ 10:22
La couleur est magnifique,même si cette pierre ressemble à … du jelly anglais !
Par contre, les pierres précieuses sculptées ou gravées,comme les émeraudes en pays d’Islam, on aime ou on n’aime pas. A mon sens, ces interventions altèrent la beauté des pierres, enraient leur éclat, nient leur beauté.
Muscate-Valeska de Lisabé
9 juillet 2020 @ 17:33
Une pierre sculptée,effectivement,c’est une aberration et une altération,Léo.
Pascal🍄
13 juillet 2020 @ 13:01
La pierre au départ n’avait rien de spectaculaire , voyez le « rubis du prince noir ‘ , c’est une spinelle aussi.
Si on a décidé de le sculpter sous Louis XV il devait y avoir de bonnes raisons et je trouve le résultat assez plaisant ; je ne pense pas que nous puissions donner des leçons aux orientaux en matière d’amour des pierres précieuses.
Les spinelles proches parentes des rubis sont les « rubis balais » des vieilles histoires , les vrais rubis étaient appelés « rubis d’Orient » .
Mais d’où vient ce nom « côte » de Bretagne ?
Mer déchaînée 🌊
9 juillet 2020 @ 12:03
Moi pas aimer !
Le dragon paraît super méchant.
Aggie
11 juillet 2020 @ 06:37
et moi je vois…. un singe
Nivolet
12 juillet 2020 @ 05:43
Moi aussi Aggie
Caroline
9 juillet 2020 @ 14:00
Je n’ aime pas ce bijou ‘ sanguinaire ‘ !
Annmaule
9 juillet 2020 @ 17:18
Merci,Laurent pour toutes ces precisions sur le parcours de cette pierre….
Mais d ou vient elle?
Quand elle apparait en 1480 de quel pays vient elle?
Le sait on?
ciboulette
9 juillet 2020 @ 20:50
Le coin du rosiériste : vous connaissez tous certainement la rose » Papa Meilland » , pourpre , veloutée , au parfum exceptionnel .Elle a été créée en 1963 et c’est l’une de mes roses préférées , comme beaucoup de roses Meilland d’ailleurs , même si je reconnais la beauté des créations d’autres obtenteurs .Il vous faut connaître son nom d’obtenteur : Meicésar .
De même , la rose Pierre de Ronsard , dont nous avons parlé récemment , a pour nom d’obtenteur Meiviolin .
ciboulette
9 juillet 2020 @ 21:09
Le coin du poète
DEDANS PARIS
Dedans Paris , ville jolie , D’honnêteté elle est saisie
Un jour passant mélancolie , Et crois , selon ma fantaisie ,
Je pris alliance nouvelle Qu’il n’en est guère de plus belle
A la plus gaie demoiselle
Qui fut d’ici en Italie .
Dedans Paris .
Je ne vous la nommerai point ,
Sinon qu’elle est ma grand amie
Car l’alliance se fit telle
Par un doux baiser que j’eus d’elle ,
Sans penser aucune infamie
Dedans Paris !
A la plus gaie demoiselle
Qui soit d’ici en Italie.
Clément Marot , » la Grand Amye » vers 1540
ciboulette
9 juillet 2020 @ 21:32
Mon ordinateur me joue des tours et je n’arrive pas à détruire ce qui est à la mauvaise place .Veuilles m’excuser et me faire la grâce de lire ce beau poème du XVI siècle , époque de François ier :
Dedans Paris
Dedans Paris , ville jolie
Un jour passant mélancolie
Je pris alliance nouvelle
A la plus gaie demoiselle
Qui soit d’ici en Italie .
D’honnêteté elle est saisie ,
Et crois , selon ma fantaisie
Qu’il n’en est guère de plus belle
Dedans Paris .
Je ne vous la nommerai mie ;
Sinon qu’elle est ma grand amie
Car l’alliance se fit telle ,
Par un doux baiser que j’eus d’elle
Dedans paris .
Clément MAROT La grand AMYE
Teresa2424
9 juillet 2020 @ 23:11
La piedra y su color es hermosa,en la talla admiro al artesano
Ghislaine-Perry
10 juillet 2020 @ 13:12
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si moribonds sont les rois en ripaille
Si leurs prisons sont des cages sans fond
Viennent l’heure des évasions
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si mille soleils de métal prennent voile
Dix mille soleils de cristal font merveille
Viennent des lueurs de vermeil
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
Si mille brigands à l’encan font partage
Dix mille enfants des torrents font argent
Viennent des fleurs de safran
Reviennent des siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore
Si mort à mors duchesse, noble Dame
S’il n’en sera plus que poudre de corps
Dorme son cœur bordé d’or
Reviendront les siècles d’or cent fois mille et mille aurores encore.
chanson interprétée par les Tri Yann
https://www.google.com/search?q=si+mors+%C3%A0+mort+tri+yann
Si mort a mors » est un poème breton anonyme, écrit à l’occasion des funérailles de la Duchesse Anne de Bretagne,
Si mort a mors par ſon aſpre poincture
Le noble eſpoir de mainte créature;
Si mort a mors ſi haulte mageſté,
Le lys & fleur de toute chreſtienté,
Si mort a mors le confort de nobleſſe,
Maints haults vouloirs ſont actains de ſoibleſſe.
Si mort a mors des poures la ſubſtance,
Le bon conſeil, des vices réſiſtance,
Si mort a mors des vertueux le memoire,
L’onneur de paix, le rayon debonnaire;
Si mort a mors des triſtes le confort,
De joye l’accord, l’ayde du foible au fort;
Si mort a mors de gloire le merite
La doctrine des Dames deshérite.
Si mort a mors de l’Égliſe la mere,
Pluſieurs en ont affliction amere,
Si mort a mors le guidon de jeuneſſe,
Et l’eſtandart de tout femenyn ſexe;
Si mort a mors le leze de Juſtice,
Je tiens vacant de maint homme l’office.
Si mort a mors des Bretons la Princeſſe,
Et des Françoys leur regret n’a prins ceſſe;
Si mort a mors le cueur de ſi grant Dame,
Prions à Dieu qu’il en vueille avoir l’ame.
— anonyme, xve siècle
:
ciboulette
11 juillet 2020 @ 19:22
Merci , Ghislaine , pour le magnifique poème , pour l’interprétation de Tri Yann , et pour m’avoir offert quelques vers d’ancien français dans lequel je me replonge avec délectation !
Ghislaine-Perry
12 juillet 2020 @ 09:26
je m’en doutais chère Ciboulette !
Bon Dimanche
Mary
12 juillet 2020 @ 11:53
Superbe ! Merci Ghislaine…
Ghislaine-Perry
13 juillet 2020 @ 13:15
Mary ravie que cela vous ait plu
Ghislaine-Perry
12 juillet 2020 @ 11:05
Comme je vous sais éclectique et que vous êtes aussi intéressée par mon far ouest je vais vous conter un épisode que j’ignorais sur l’histoire de la Bretagne . L’une de mes nièces encore plus passionnée que sa tante sur le sujet (je ne pensais pas que cela fût possible) vient de découvrir qu’il y a eu avant le célèbre Cadoudal , un breton , royaliste , qui a fait sa révolution avant la chouannerie .
C’était un simple paysan de la région de Fouesnant (célèbre pour son cidre et pour la venue en vacances de Monsieur et Madame Georges Pompidou ) Alain Nédellec qui se révolta contre le gouvernement révolutionnaire de l’Assemblée législative.
Ceci se passait le 10 Juillet 1792 .
Nedelec est élu juge de paix dans son canton. Cependant il refuse de siéger pour n’avoir pas reçu une nomination signée de la main du roi, comme en avaient reçu les juges des districts. Il proclamait par là que toute autorité légitime émanait du roi et entendait ainsi s’opposer aux patriotes de l’administration de Quimper.
Evidemment , cela n’allait pas se passer tranquillement , au départ une dizaine depaysans viennent lui prêter main-forte quand les gardes nationaux viennent pour l’arrêter dans sa ferme . ils reculent mais promettent de revenir , ce qu’ils feront avec un plus de gardes .
Mais il y a là également un peu plus de paysans une centaines .
Une troisième fois ils réitèrent et il y a mille paysans venus de tout le finistère défendre leur collègue .
Cela sent l’affrontement armé et ça l’est car Nedelec a stocké des armes dans une chapelle non loin de sa ferme et équipe ses troupes .
Les gardes nationaux cette fois arrivent en nombre et c’est un combat d’une rare violence , il y a des morts et des blessés de chaque côté .
Les amis et famille de Nedelec son arrêtés , lui a réussi à s’enfuir , il sera pris 5 mois après , arrêté et guillotiné sur la place de la cathédrale de Quimper , il est le premier guillotiné sur cette place qui, hélas en verra d’autres.
Le temps a passé sur cette bataille dont on ne parle que très peu mais elle était en quelque sorte l’avant-garde de ce que sera la Chouannerie dans le Morbihan .
Paradoxalement , peut être à cause de cet épisode les finistériens ne suivront pas Cadoudal .
De même que la révolte des Bonnets Rouges sera le déclencheur d’une révolution qui mettra sous Louis XIV la Bretagne a feu et à sang pour un timbre !! la bataille rangée de Fouesnant sera le premier épisode d’un affrontement entre royalistes et gardes nationaux sanglant .
Des toiles de peintres , très belles d’ailleurs, montrent les belligérants …. en sabots de bois et Nedelec , comme Cadoudal est une belle figure de la Bretagne . Même si l’on n’est pas d’accord avec ses opinions , l’Homme était respectable .
Pascal🍄
13 juillet 2020 @ 12:53
Moi j’ai de la sympathie pour ses opinions qui étaient une magnifique réfutation de l’arrogance de ces messieurs des parlements.
Merci pour cette histoire .
Selon mes sources personnelles les Pompidou séjournaient à Sainte Marine en face de Benodet , donc un peu à côté de Fouesnant.
Pendant quelques dizaines d’années j’ai passé mes vacances dans le Finistère, peu ou prou à Penmarc’h , je révère ce « pays ».
Pascal🍄
13 juillet 2020 @ 13:10
La toison d’or était gardée par un dragon , cette pierre devait être insérée dans la toison d’or de la parure de couleur du roi Louis XV , cqfd ; les historiens du site nous dirons ce que le fait qu’un roi de France reçoive cet ordre pouvait signifier et s’il y avait lieu d’en faire ostentation.
Ghislaine-Perry
14 juillet 2020 @ 17:26
Plaisir de vous voir là Pascal , je ne m’y attendais pas .
Oui pour les Pompidou mes sources étant journalistiques de l’époque , vous avez surement raison , ils devaient être dans une propriété plus éloignée directement du centre de Fouesnant .C’est un plaisir renouvelé (que j’aime bien partager ) d’avoir le temps d’explorer la Bretagne et son histoire si riche .
Merci à vous .
Ghislaine-Perry
15 juillet 2020 @ 16:21
En fait les Montfort ont du batailler (et le terme est exact ) pour emporter la succession de la Bretagne .
Dans mon adolescence j’avais été intéressée par cet épisode de notre histoire qui s’était passé sur la terre Morbihannaise non loin de Josselin .
LE COMBAT DES TRENTE ;
Trente ? mais trente quoi ? Trente chevaliers d’un côté Montfort , trente chevaliers d’un autre côté Blois qui vont s’affronter en un combat singulier, à la manière des Chevaliers de la Table Ronde mais d’une violence inouie (Les blésistes veulent prendre Ploermel )
, un baron de la Bretagne, nommé Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, eut l’occasion de reprocher aux Anglais leur conduite odieuse et de s’écrier en s’adressant à Brembo, gouverneur de Ploërmel, place forte anglaise « Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel camp est le droit .
Et c’était parti , de nombreux jeunes chevaliers de part et d’autres vont mourir sur le champ clos délimité des par des épées et d’autres mourront de leurs blessures .
Je ne suis pas historienne et je ne fais pas un cours surtout pas sur cet épisode que je trouve complètement dément .
De grands noms de la noblesse bretonne tombent .
sur les 62 champions du combat de la Mie-Voie,( lieu-dit où se déroula se combat ) choisis dans trois nations différentes, 35 appartenaient à la Bretagne, 21 à l’Angleterre et 6 à l’Allemagne ou au Brabant.
Il reste peu de descendants des bretons impliqués dans ce combat mais ceux qui restent considèrent comme un honneur de descendre de ces chevaliers.
Alors qui l’emporta ?
Finalement, c’est le camp des Montfort qui l’emporte avec le fils de Jean de Montfort, Jean IV.
Mary
19 juillet 2020 @ 14:07
Merci Ghislaine pour ces évocations des héros bretons, c’est passionnant !
Je connaissais le combat des Trente à cause de la réplique lancée par un chevalier à Beaumanoir,qui se plaignait de la soif : » Bois ton sang, Beaumanoir, la soif te passera ! »
Pauvres chevaliers !
Ghislaine-Perry
15 juillet 2020 @ 16:30
Aussi incroyable que cela puisse l’être , il y a encore des gwerz (complaintes traditionnelles) sur cet épisode qui a donné lieu en son temps à des poèmes récités par des trouvères .