Une coupe semblable fut présentée par Froment-Meurice lors de l’exposition des produits de l’industrie française de 1844 et y connut un grand succès.
La coupe ovale en agate jaune est soutenue par une monture en argent doré constituée par un cep de vigne qui semble naître d’une base trilobée ornée d’émail champlevé opaque. Sur la base sont assis des personnages évoquant les différentes formes d’ivresse : le poète Anacréon symbolise l’ivresse poétique, Loth et une de ses filles, l’ivresse amoureuse, tandis que Noé personnifie l’ivresse bacchique.
Entre eux s’élève le cep, entremêlé de sarments, de feuilles de vignes et de grappes de raisin composées de perles. Il se prolonge pour former l’anse à laquelle grimpent cinq amours, autour de la Raison allongée, alanguie par l’ivresse. Dans la partie inférieure de l’anse, une scène dramatique se joue : un nid de quatre oisillons est attaqué par un lézard, thème à la mode à l’époque romantique.
Pour la composition de cette coupe, François-Désiré Froment-Meurice fit appel à Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, un des sculpteurs collaborant avec lui, qui s’inspira de l’orfèvrerie allemande du XVIe siècle. L’influence de la Renaissance ne s’arrête pas à la forme et au choix d’une monture d’orfèvrerie pour parer un récipient de pierre dure, elle réside également dans les techniques employées.
La ciselure sur argent doré a été confiée aux ciseleurs Antoine Vechte et Louis-Augustin Mulleret qui ont réalisé un travail extraordinaire de finesse et de précision. Le recours à l’émail, translucide sur les feuilles de vigne, champlevé et opaque sur le pied, évoque également le XVIe siècle et marque le retour à une orfèvrerie polychrome abandonnée pendant le XVIIIe siècle.
Cette oeuvre fait partie des collections du musée du Louvre à Paris. (Source et © Musée du Louvre / M.Beck-Coppola)
nini
1 août 2020 @ 04:21
De la technique.
De la patience.
Laurent
1 août 2020 @ 05:40
Autant les œuvres de la Renaissance étaient belles ,autant à peu près tout ce qui a été créé ou pastiché sous la Monarchie de Juillet est affligeant de laideur de manque de raffinement
Seul a mes yeux les services de tables et les services spéciaux de la manufacture de Sèvres sont beaux .
A part çà je n’aime rien de cette période et surtout pas son souverain
Pierre-Yves
1 août 2020 @ 07:39
Assez d’accord avec vous pour l’art décoratif bien morne et assez pauvre de ce moment du XIXéme.
Celia72
1 août 2020 @ 06:02
Quel beau travail d artisans artistes. Merci Dame Regine
Baboula
1 août 2020 @ 06:05
La vue d’ensemble est magnifique d’harmonie, les détails eux sont d’un grand romantisme un peu niais mêlant les bébés moches de la Renaissance à la femme alanguie et déjà le souci d’écologie. 😉
Muscate-Valeska de Lisabé
1 août 2020 @ 08:47
Gracieux et étonnant.
Nivolet
1 août 2020 @ 09:27
Les Froment-Meurice font partie de ces dynasties de Maitre Orfèvres que l’ on retrouve au cours des siècles comme les Thomas-Germain, Les Samson, les Buchet, les Tramblay etc . L’œuvre de François-Désiré Froment-Meurice est parfaitement ancré dans son siècle dans la mesure où nous sommes dans le « néo », sa virtuosité est grande mais ce n’est pas Benvenuto Cellini…
Menthe
1 août 2020 @ 09:51
Je n’ai jamais vu aucun des petits lézards qui vivent au jardin s’attaquer à des oisillons, je crois que ce serait plutôt l’inverse ! Je sais qu’il s’agit d’une allégorie sur cette coupe, mais le lézard aurait pû être remplacé par un chat, très friand lui des oiseaux.
Ode
1 août 2020 @ 10:04
La coupe de l’ivresse, ou se mélangent poésie et volupté.
Danielle
1 août 2020 @ 12:51
Une oeuvre bien travaillée.
Cecicela
2 août 2020 @ 18:53
Un régal pour les yeux…Ah, les petites fesses potelées de l’angelot au bord de la coupe!
Ode
3 août 2020 @ 13:27
Nous voyons tous le même objet et pourtant chacun avec un œil différent
Certains analysent les détails, d’autres ont une vue d’ensemble, d’autres encore se documentent sur l’auteur
Et puis il y a notre cher grognon de service pour qui décidément aucun mobilier ou objet ne trouve grâce à ses yeux qu’elle qu’en soit l’époque.
Amusant de voir les différentes sensibilités.