La couronne a échappé à la désastreuse vente de 1887 car elle avait été rendue en 1875 à l’impératrice avec 8 émeraudes de la couronne de Napoléon III (peut-être les fameuses émeraudes cachées dans l’étui de l’éventail de Victoria-Eugénie !!!) car les pierres avaient été achetées sur la cassette privée de l’Empereur. L’impératrice à sa mort la légua à la princesse Clotilde puis fut vendue à Roberto Polo. A l’issue d’une rocambolesque affaire dont je n’ai plus souvenir elle a attéri au Louvre
Chère Baboula , un temps j »ai eu l’impression qu’il s’agissait de celle de « l’ Impératrice Catherine », or il ne semble pas, mais peut être est-ce vrai, auquel cas l’on nous cacherait des choses… (lol) Amitiés, Philippe
Philippe,notre érudit de l’Ecole des Chartes nous révèle tout sur cette couronne . Sont-ce les aigles (unicéphales )qui vous ont fait penser à la Sainte Russie?
École des Charmes et non des Cartes, désolé de vous décevoir, snif, snif. Pour le reste, je pensais à Catherine, éphémère impératrice de Centrafrique… Comme quoi éclectisme n’est pas toujours bon conseiller.
Là, c’est vous qui « charriez »! Bref,buvez donc un petit petit coup à la santé de l’ancienne impératrice. Un Bangui ou un Banga ? Perso, une Bière,vu que mon bock n’est bon qu’à çà… A vous, Philippe
« Vanité des vanités » etc… dit l’Ecclésiaste. Sentence bien affirmée quand on voit comment tout cela a fini ! Je pense qu’au paradis les joyaux n’auront pas leur place, ce qui en décevra plus d’un(e)…
Jamais portée, elle avait été prévue pour le couronnement qui finalement n’eut jamais lieu. Elle a échappé à la fonderie contrairement à celle de Napoléon III.
De mémoire, la couronne était la propriété personnelle de la Princesse Clotilde, Comtesse Serge de Witt (1912 – 1996) pour l’avoir reçu en legs personnel, ainsi que deux immeubles à Paris, de sa marraine l’impératrice Eugénie. Cette couronne ne faisait donc pas parti des collections du Prince Victor Napoléon qui furent en indivision entre la Princesse Clotilde et le Prince Louis et dont une partie fit l’objet d’un accord avec l’Etat français afin d’éviter une dispersion lors des procédures successorales de la génération suivante (8 héritiers chez Clotilde et 4 chez Louis).
La couronne fut vendu ensuite par les enfants de Witt à Roberto Polo (de mémoire je crois que la dernière née de la fratrie, Anne Robert de Rancher, travaillait à l’époque pour Polo). Celui-ci, si mes souvenirs sont bons, en fit don presque aussitôt au Louvre (certainement dans le cadre d’une dation, procédure qui permet de s’acquitter d’impôts, taxes ou droits de succession par le don d’une oeuvre d’art).
Je pense que l’impératrice n’a jamais porté cette couronne, je suppose qu’elle l’a essayée pour qu’elle soit à sa taille. Comme on le sait Napoléon III et Eugénie n’ont pas été sacrés mais cela avait été envisagé.
Sous l’Empire il semble que la couronne de l’impératrice ait été présentée au public à l’occasion.
Mais surtout ce fut le cas pour l’Exposition universelle de 1855 et c’est précisément en vue de cette exposition que l’empereur avait commandé à Alexandre-Gabriel Lemonnier, joaillier (né à Rouen le 14 mai 1808 et mort à Paris le 16 juillet 1884), une couronne pour lui et une couronne pour l’impératrice.
La couronne de l’impératrice est en or et comporte plus de 1354 brillants dont 102 venant des bijoux de la Couronne, et 56 émeraudes payées sur la cassette impériale.
Le coffret de la couronne est recouvert de velours rouge.
Il avait également été exécuté en 1853 une première couronne, celle de l’empereur, avec des pierres de celle de Charles X et c’est la couronne que l’on voit sur les portraits officiels, avant qu’elle ne soit remplacée en 1855 par une couronne plus simple.
La couronne de l’impératrice était plus petite et plus légère que celle de l’empereur.
Ces couronnes de 1855 furent livrées en août de cette année-là et valurent une médaille d’argent à Lemonnier à l’Exposition universelle. Il avait déjà reçu la Légion d’honneur et une médaille du Conseil lorsqu’il avait été nommé bijoutier du prince-président à la suite de la grande exposition de Londres en 1851.
Pour la couronne de l’impératrice il travailla avec le joaillier J.P. Maheu qui eut également la médaille d’argent pour la structure globale de la couronne. Les aigles sont dues aux frères Auguste et Joseph Fannière, Auguste était le sculpteur (1818-1900) et Joseph (1820-1897) le ciseleur ou graveur.
En août 1870 les diamants de la Couronne furent transportés à Brest où ils restèrent après la chute de l’Empire jusqu’en 1872 puis ils furent rapatriés à Paris et conservés dans les caves du ministère des Finances.
Ils furent présentés à l’Exposition universelle de 1878 puis montrés encore une fois en 1884 au Louvre, mais le 11 janvier 1887 la loi d’aliénation des diamants de la Couronne fut publiée et la vente suivit au mois de mai.
Les pièces les plus prestigieuses n’entraient pas dans la vente mais ce fut quand même une catastrophe et c’est ainsi que disparut la couronne de Napoléon III.
La couronne de l’impératrice fut cependant rendue à celle-ci après 1875 et l’impératrice Eugénie devait en faire don à la princesse Clotilde et c’est cette couronne qui a donc été vendue en 1988 et offerte au musée du Louvre par les acquéreurs Monsieur et Madame Roberto Polo.
On y conserve également le coffret destiné à contenir la couronne de l’impératrice.
La couronne de l’impératrice inspira directement le bijou de dames de la Maison de l’impératrice qui fut créé à cette époque là et ce fut le seul bijou des dames de la maison d’une impératrice ou d’une reine de France. La France en effet jusque-là avait résisté à la mode venue des autres cours royales ou impériales.
La Maison de l’impératrice était dirigée par la princesse d’Essling grande maîtresse, assistée par la duchesse de Bassano, dame d’honneur, et après le décès de celle-ci en 1867 par la comtesse Waleswka. Ensuite il y avait les dames du palais en charge du service d’honneur quotidien de l’impératrice et sept d’entre elles furent nommées en 1853 : la comtesse de Montebello, la comtesse de Lezay-Marnesia, qui fut ensuite dame honoraire après sa démission, la baronne de Pierres, la baronne de Malaret, la marquise de las Marismas, la marquise de Latour-Maubourg et, jusqu’en 1855, la comtesse de Feray, née Hélène-Éléonore Bugeaud de La Piconnerie, fille du maréchal Bugeaud marquis de La Piconnerie et duc d’Isly. En 1855 six nouvelles dames furent nommées, la baronne de Sancy de Parabère, la comtesse de La Bédoyère et sa sœur la comtesse de La Poëze, la comtesse de Lourmel, la comtesse de Rayneval et Madame de Saulcy et elle furent rejointes en 1861 par la baronne de Viry-Cohendier et en 1866 par Madame Carette ancienne lectrice de l’impératrice.
Laurent F
9 janvier 2020 @ 10:41
La couronne a échappé à la désastreuse vente de 1887 car elle avait été rendue en 1875 à l’impératrice avec 8 émeraudes de la couronne de Napoléon III (peut-être les fameuses émeraudes cachées dans l’étui de l’éventail de Victoria-Eugénie !!!) car les pierres avaient été achetées sur la cassette privée de l’Empereur. L’impératrice à sa mort la légua à la princesse Clotilde puis fut vendue à Roberto Polo. A l’issue d’une rocambolesque affaire dont je n’ai plus souvenir elle a attéri au Louvre
COLETTE C.
9 janvier 2020 @ 10:58
Couleurs délicates pour cette couronne.
Claudia
9 janvier 2020 @ 11:03
Je me demande combien elle pèse cette couronne, ça doit être assez pénible d’avoir ça sur la tête.
Laurent F
9 janvier 2020 @ 13:54
Elle n’est pas si imposante que cela, son diamètre est de 15 cm et sa hauteur de 13 !
Baboula
9 janvier 2020 @ 17:39
La couronne est minuscule. Prévue pour un sacre qui n’a jamais eu lieu, la couronne ne fût pas portée par l’impératrice Eugenie .
Muscate-Valeska de Lisabé
10 janvier 2020 @ 19:03
Ah ben c’est juste une couronnette…alors Eugénie n’était qu’une petite tête ?😉
Philippe Gain d'Enquin
11 janvier 2020 @ 14:32
Chère Baboula , un temps j »ai eu l’impression qu’il s’agissait de celle de « l’ Impératrice Catherine », or il ne semble pas, mais peut être est-ce vrai, auquel cas l’on nous cacherait des choses… (lol) Amitiés, Philippe
Baboula
12 janvier 2020 @ 15:43
Philippe,notre érudit de l’Ecole des Chartes nous révèle tout sur cette couronne . Sont-ce les aigles (unicéphales )qui vous ont fait penser à la Sainte Russie?
Philippe Gain d'Enquin
13 janvier 2020 @ 12:42
École des Charmes et non des Cartes, désolé de vous décevoir, snif, snif. Pour le reste, je pensais à Catherine, éphémère impératrice de Centrafrique… Comme quoi éclectisme n’est pas toujours bon conseiller.
Baboula
13 janvier 2020 @ 21:26
La pauvre ,l’Oubangui -Chari même les impératrices.
Philippe Gain d'Enquin
14 janvier 2020 @ 12:33
Là, c’est vous qui « charriez »! Bref,buvez donc un petit petit coup à la santé de l’ancienne impératrice. Un Bangui ou un Banga ? Perso, une Bière,vu que mon bock n’est bon qu’à çà… A vous, Philippe
Baboula
14 janvier 2020 @ 13:47
🍺 ma belle ambrée quotidienne !
Antoine
9 janvier 2020 @ 11:09
« Vanité des vanités » etc… dit l’Ecclésiaste. Sentence bien affirmée quand on voit comment tout cela a fini ! Je pense qu’au paradis les joyaux n’auront pas leur place, ce qui en décevra plus d’un(e)…
Muscate-Valeska de Lisabé
10 janvier 2020 @ 19:04
Le joyaux existe bel et bien,quant au Paradis,on n’en sait rien…un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.
aubepine
9 janvier 2020 @ 11:31
Quand l’impératrice porta-t-elle cette couronne ? elle a toujours été représentée en diadème …..
Laurent F
9 janvier 2020 @ 13:52
Jamais portée, elle avait été prévue pour le couronnement qui finalement n’eut jamais lieu. Elle a échappé à la fonderie contrairement à celle de Napoléon III.
Nico
10 janvier 2020 @ 14:08
Elle n’a pas été prévue pour un couronnement mais pour figurer comme Regalia à l’Exposition universelle de 1855.
LPJ
9 janvier 2020 @ 15:13
De mémoire, la couronne était la propriété personnelle de la Princesse Clotilde, Comtesse Serge de Witt (1912 – 1996) pour l’avoir reçu en legs personnel, ainsi que deux immeubles à Paris, de sa marraine l’impératrice Eugénie. Cette couronne ne faisait donc pas parti des collections du Prince Victor Napoléon qui furent en indivision entre la Princesse Clotilde et le Prince Louis et dont une partie fit l’objet d’un accord avec l’Etat français afin d’éviter une dispersion lors des procédures successorales de la génération suivante (8 héritiers chez Clotilde et 4 chez Louis).
La couronne fut vendu ensuite par les enfants de Witt à Roberto Polo (de mémoire je crois que la dernière née de la fratrie, Anne Robert de Rancher, travaillait à l’époque pour Polo). Celui-ci, si mes souvenirs sont bons, en fit don presque aussitôt au Louvre (certainement dans le cadre d’une dation, procédure qui permet de s’acquitter d’impôts, taxes ou droits de succession par le don d’une oeuvre d’art).
Quentin
9 janvier 2020 @ 17:27
Catégorie france également
Muscate-Valeska de Lisabé
9 janvier 2020 @ 19:09
Dommage que l’Epiphanie soit passée.
Philippe Gain d'Enquin
11 janvier 2020 @ 20:19
Rien ne dit que vous auriez eu la fève…
Danielle
9 janvier 2020 @ 19:18
Un joyau à admirer.
Gérard
10 janvier 2020 @ 11:35
Je pense que l’impératrice n’a jamais porté cette couronne, je suppose qu’elle l’a essayée pour qu’elle soit à sa taille. Comme on le sait Napoléon III et Eugénie n’ont pas été sacrés mais cela avait été envisagé.
Sous l’Empire il semble que la couronne de l’impératrice ait été présentée au public à l’occasion.
Mais surtout ce fut le cas pour l’Exposition universelle de 1855 et c’est précisément en vue de cette exposition que l’empereur avait commandé à Alexandre-Gabriel Lemonnier, joaillier (né à Rouen le 14 mai 1808 et mort à Paris le 16 juillet 1884), une couronne pour lui et une couronne pour l’impératrice.
La couronne de l’impératrice est en or et comporte plus de 1354 brillants dont 102 venant des bijoux de la Couronne, et 56 émeraudes payées sur la cassette impériale.
Le coffret de la couronne est recouvert de velours rouge.
Il avait également été exécuté en 1853 une première couronne, celle de l’empereur, avec des pierres de celle de Charles X et c’est la couronne que l’on voit sur les portraits officiels, avant qu’elle ne soit remplacée en 1855 par une couronne plus simple.
La couronne de l’impératrice était plus petite et plus légère que celle de l’empereur.
Ces couronnes de 1855 furent livrées en août de cette année-là et valurent une médaille d’argent à Lemonnier à l’Exposition universelle. Il avait déjà reçu la Légion d’honneur et une médaille du Conseil lorsqu’il avait été nommé bijoutier du prince-président à la suite de la grande exposition de Londres en 1851.
Pour la couronne de l’impératrice il travailla avec le joaillier J.P. Maheu qui eut également la médaille d’argent pour la structure globale de la couronne. Les aigles sont dues aux frères Auguste et Joseph Fannière, Auguste était le sculpteur (1818-1900) et Joseph (1820-1897) le ciseleur ou graveur.
En août 1870 les diamants de la Couronne furent transportés à Brest où ils restèrent après la chute de l’Empire jusqu’en 1872 puis ils furent rapatriés à Paris et conservés dans les caves du ministère des Finances.
Ils furent présentés à l’Exposition universelle de 1878 puis montrés encore une fois en 1884 au Louvre, mais le 11 janvier 1887 la loi d’aliénation des diamants de la Couronne fut publiée et la vente suivit au mois de mai.
Les pièces les plus prestigieuses n’entraient pas dans la vente mais ce fut quand même une catastrophe et c’est ainsi que disparut la couronne de Napoléon III.
La couronne de l’impératrice fut cependant rendue à celle-ci après 1875 et l’impératrice Eugénie devait en faire don à la princesse Clotilde et c’est cette couronne qui a donc été vendue en 1988 et offerte au musée du Louvre par les acquéreurs Monsieur et Madame Roberto Polo.
On y conserve également le coffret destiné à contenir la couronne de l’impératrice.
La couronne de l’impératrice inspira directement le bijou de dames de la Maison de l’impératrice qui fut créé à cette époque là et ce fut le seul bijou des dames de la maison d’une impératrice ou d’une reine de France. La France en effet jusque-là avait résisté à la mode venue des autres cours royales ou impériales.
La Maison de l’impératrice était dirigée par la princesse d’Essling grande maîtresse, assistée par la duchesse de Bassano, dame d’honneur, et après le décès de celle-ci en 1867 par la comtesse Waleswka. Ensuite il y avait les dames du palais en charge du service d’honneur quotidien de l’impératrice et sept d’entre elles furent nommées en 1853 : la comtesse de Montebello, la comtesse de Lezay-Marnesia, qui fut ensuite dame honoraire après sa démission, la baronne de Pierres, la baronne de Malaret, la marquise de las Marismas, la marquise de Latour-Maubourg et, jusqu’en 1855, la comtesse de Feray, née Hélène-Éléonore Bugeaud de La Piconnerie, fille du maréchal Bugeaud marquis de La Piconnerie et duc d’Isly. En 1855 six nouvelles dames furent nommées, la baronne de Sancy de Parabère, la comtesse de La Bédoyère et sa sœur la comtesse de La Poëze, la comtesse de Lourmel, la comtesse de Rayneval et Madame de Saulcy et elle furent rejointes en 1861 par la baronne de Viry-Cohendier et en 1866 par Madame Carette ancienne lectrice de l’impératrice.