Sur la Bolshaya Lubyanka se trouve une des plus belles demeures de la ville de Moscou. Au début du XVIème siècle, l’endroit appartenait au prince Dimitri Pojarski, sauveur de Moscou pendant le Temps des Troubles.
Au XVIIIème siècle, le prince Michel Volkonsky fit construire une nouvelle maison en faisant notamment appel au célèbre sculpteur italien Kamporezi.
En 1811, le comte Rostopchine, Gouverneur de Moscou, en devint le nouveau propriétaire et s’y installa avec sa famille, dont sa fille la future Comtesse de Segur. C’est dans la cour de cette maison que se sont déroulés les événements tragiques décrits dans le roman de Tolstoï ‘Guerre et Paix’. Rostopchine aurait encouragé une foule à massacrer le fils d’un marchand, Vereshchagin, rendu coupable de trahison pour avoir traduit l’article anti-russe de Napoleon dans un journal étranger.
Au cours de l’invasion napoléonienne de 1812, le général Henri François Delaborde, qui commandait une division dans le corps du maréchal Mortier, s’installa dans la demeure désertée par les Rostopchine.
En 1843, la propriété a été vendue au héro de la guerre de 1812, le comte Orlov. Des dépendances ont été rajoutées sur les deux côtés de la maison principale en 1860, ainsi que les pylônes de l’entrée. Depuis 1884 et avant 1917, le bâtiment abritait une compagnie d’assurance.
Le monument, longtemps abandonné, semble être actuellement en cours de rénovation. (Merci à Agnès pour ce reportage à Moscou – sources : http://um.mos.ru/houses/palaty_pozharskikh_osobnyak_rastopchina/ )
Palatine
9 février 2015 @ 09:56
Cet hôtel particulier, je croyais qu’il avait été incendié par le comte Rostopchine, mais il se peut qu’on ait pu le récupérer. C’est très intéressant à voir cette architecture, bien qu’il n’y ait pas de fronton triangulaire, on voit une influence italienne et même palladienne. Dommage qu’il y ai un bâtiment à droite sur la photo qui gâche l’aspect général.
Quand on voit des résidences pareilles, et qu’on sait qui les a habitées, on est toujours très intéressé. Moi, personnellement, je suis fan de l’archtecture du 18e dans toutes ses déclinaisons. Merci Agnès, vos photos m’ont bien intéressée.
Quentin
9 février 2015 @ 15:24
Une influence, Palatine ? Mais presque tous ces palais, à cette époque, que ce soit à Pétersbourg ou à Moscou, ont été réalisés par des architectes italiens (quand ils n’étaient pas hollandais ou allemands).
Palatine
11 février 2015 @ 11:27
Ai-je dit le contraire ?
Quentin
11 février 2015 @ 12:29
Oui. Moi, je n’appelle pas cela seulement « une influence ».
En toute cordialité cependant.
Francky
9 février 2015 @ 09:59
Merci Agnès ! Il me tarde de voir une photo du palais restauré…!
Lorenz
9 février 2015 @ 10:00
Dommage pour les bâtiments modernes et surtout laides qui entourent cette belle maison!
Zeugma
9 février 2015 @ 10:07
Je connaissais les côtelettes Pojarski.
Ce reportage nous fait découvrir la famille princière qui a donné son nom à un des plats emblématiques de la cuisine russe et – par la même occasion – ce beau palais à l’histoire agitée.
Danielle
9 février 2015 @ 10:16
Une grande demeure qui réveille de tristes évènements, mise à part la comtesse de Ségur.
francesca
9 février 2015 @ 10:18
Ces ballades à travers Moscou sont un plaisir. Merci beaucoup Agnès.
HRC
9 février 2015 @ 10:21
l’avenue Loubianka (ou quartier ?) est aussi célèbre pour un autre bâtiment très dangereux….
agnes
9 février 2015 @ 10:52
c’est juste à côté de la place Loubianka, avec les batiments dont vous parlez et qui servent encore pour le FSB.
Pendant la période soviétique, celui qui allait dans l’immeuble de la place Loubianka voyait déjà la Siberie.
flabemont8
9 février 2015 @ 11:50
Ou entrait là pour ne plus en sortir …
Merci, Agnès , pour la découverte de ces palais, j’espère que celui-ci sera rénové !
1315jeann
9 février 2015 @ 11:11
Hélas. Horriblement dangereux et de très sinistre mémoire !
JAY
9 février 2015 @ 11:47
sur le coté droit un immeuble « moderne » a été construit … dommage …
la cours semble tres moche aussi …
Cosmo
9 février 2015 @ 12:02
Merci, Agnès, pour ce reportage intéressant !
Quentin
9 février 2015 @ 15:12
Pauvre palais perdu dans un environnement aussi lugubre… L’hypothétique restauration en pourra améliorer l’aspect (destruction de la partie récente de l’aile droite, aménagement de la cour…) Il reste cependant que l’on ne peut faire des miracles. L’arrière-plan du corps principale n’invite guère à la rêverie. Les deux pylônes flanquant l’entrée de la grille sont inappropriés et très lourds.
Enfin soyons content que tout ne soit pas disparu comme c’est le cas dans bien des endroits de la ville. Personnellement, ce quartier est loin d’être mon préféré de la capitale.
Francine du Canada
10 février 2015 @ 14:12
Je partage votre commentaire Quentin; bien que la bâtisse soit belle en soi, il m’apparaît impossible de faire quelque chose de beau de ce palais enclavé et flanqué de bâtisses toutes aussi laides les unes que les autres. Il n’y a pas d’espace pour un jardin bien aménagé et les énormes pylônes de l’entrée… il faudrait tripler l’espace entre eux pour que ce soit approprié. Bonne journée, FdC
Caroline
9 février 2015 @ 22:51
Vu la couleur bleu clair de la façade de cette maison,on dirait un mini-musée de l’Hermitage à St Petersbourg!
Pourrait-on installer un musée d’enfants en hommage à la comtesse de Ségur dans la demeure du comte de Rostopchine?J’ignore si ses livres sont traduits en russe!
Agnès,merci pour votre beau article!
Pauline
10 février 2015 @ 07:12
Merci pour toutes vos diverses informations. Rénové ce palais sera à voir tant l’architecture est représentative de cette ville magnifique, tels que l’Hermitage, église Saint-Marin ou plus loin Sarkoë Selo, etc. Dommage que certains souvenirs soient aussi sombres, mais la réhabilitation est plutôt bienvenue.
Quentin
10 février 2015 @ 11:10
Oui Pauline mais ici nous sommes à Moscou…