Paradoxe du destin alors que Napoléon I divorce de Joséphine de Beauharnais qui ne lui donne pas l’héritier mâle tant espéré, c’est par la descendance de Joséphine (ses enfants Hortense et Eugène ont été adoptés par l’empereur) que se fera (dans un premier temps en ligne directe) la continuité de la dynastie et les alliances avec les familles royales d’Europe.
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Actarus Maximus
30 décembre 2020 @ 04:23
Avec le mariage d’Hortense de Beauharnois, Napoléon est devenu le beau-père de son propre frère ! ;-)
Bref, c’était « Les Feux de l’Amour » avant les sagas télévisées.
Cosmo
30 décembre 2020 @ 15:31
L’archiduchesse Sophie était bien la sœur de sa belle-mère…
Bon 2021, cher Maximus.
Benoite
30 décembre 2020 @ 06:37
si je puis me permettre, Régine, petite erreur de date pour August (dates….) époux de la reine Maria II du Portugal,
en effet, très paradoxal, les destins des enfants de Josephine.. Adoptés, ils sont les branches des dynasties européennes qui règnèrent sur l’Europe et le Brésil. Joséphie devait sourire. Pas d’enfants avec Napoléon, hormis ceux ci « adoptés » et le petit roi de Rome par la suite.
Artistocrate
30 décembre 2020 @ 08:05
Que du beau monde!
PATRICIA
30 décembre 2020 @ 10:16
belle descendance mariée dans toute l’Europe. Le prince Eugène était visiblement discret et apprécié si je ne me trompe.
Robespierre
30 décembre 2020 @ 10:49
Y a-t-il encore un duc de Leuchtenberg actuellement ?
tristan
30 décembre 2020 @ 13:33
un peu compliqué, mais, si Régine permet, je vous indique le site angelfire.com Theroff files, puis an Online gotha, puis suivez pour trouver la famille qui vous intéresse….
Robespierre
30 décembre 2020 @ 16:00
merci Tristan. Quant à Regine, pourquoi croyez-vous qu’elle a créé ce site ? Pour diffuser les connaissances et la culture tous azimuts.
Mario
31 décembre 2020 @ 01:56
Le titre sans l’apanage servirait à bien peu de chose.
Luc Bélanger
30 décembre 2020 @ 12:41
Du côté du titre russe, il y aurait encore Nicolas IV, duc depuis 1937 et du côté bavarois le dernier que j’ai serait le duc Serge décédé en 1974.
LPJ
30 décembre 2020 @ 12:51
De mémoire, le titre ducal éteint (avec le Duc Serge en 1974) a été repris par une branche morganatique.
BEQUE
30 décembre 2020 @ 13:49
Ce qui est étonnant c’est qu’en 1795, Napoléon était fiancé à Désirée Clary quand il annonça son mariage avec Joséphine de Beauharnais. Et, plus tard, la petite-fille de celle-ci, Joséphine de Leuchtenberg, épousait Oscar, le fils de sa rivale devenue reine de Suède et de Norvège par son mariage avec Bernadotte.
Cosmo
30 décembre 2020 @ 13:57
Bis repetita
Le prince Eugène avait été mis dans l’obligation d’épouser la fille du nouveau roi de Bavière. Le 31 décembre 1805, il avait reçu de Napoléon Ier le billet suivant : « Mon cousin, je suis arrivé à Munich. J’ai arrangé votre mariage avec la princesse Augusta. Il a été publié. Ce matin, cette princesse m’a fait une visite et le l’ai entretenue fort longuement. Elle est très jolie. Vous trouverez ci-joint son portrait sur une tasse, mais elle est beaucoup mieux. ». Il n’avait qu’à s’incliner. Et le 14 février 1806, en présence des familles de Bavière et de France, leur mariage avait été célébré.
La reine de Bavière, contrairement à son mari et à ses enfants, n’avait jamais aimé son gendre. Elle n’avait rien d’autre à lui reprocher que d’être le beau-fils de Napoléon et bien qu’Eugène fut de vieille et bonne noblesse française, cela ne pouvait justifier en rien une union avec une princesse de Bavière. Pour elle, seule la volonté du “tyran français” avait imposé ce mariage.
Mais l’honnêteté devait faire reconnaître les qualités personnelles d’Eugène et la reine de Bavière ne pouvait qu’en rendre hommage à son gendre.
Peu de jours avaient suffi à Eugène pour conquérir le cœur d’Augusta. Et leur union avait été heureuse, comme en témoigne cette lettre écrite de Vienne le 30 décembre 1814 : “Ma Chère Auguste, nous voici à la veille d’une nouvelle année ; s’il est pénible d’être séparés dans un semblable moment, quand on s’aime, il est consolant de penser toutefois à notre union et à notre bonheur. Je dis avec orgueil et avec bonheur qu’il m’est impossible d’être plus heureux que je ne le suis par toi depuis 8 ans, il en sera de même les années suivantes, aussi n’ai-je pas à redouter le passage d’une année à l’autre. Nos petits enfants grandissent, ils nous rendent heureux, jouissent d’une bonne santé : que de motifs pour rendre grâce à Dieu de tout ce bonheur qui nous est tombé en partage. » ( Albert PULITZER – Le roman du Prince Eugène – Librairie Firmin-Didot Paris 1894)
A sa mort le 21 février 1824, le chagrin d’Auguste et de ses enfants était partagé par tous. Le jeune vicomte de Beauharnais, vice-roi d’Italie, par la volonté de
Napoléon, avait été accueilli à Munich comme un fils et comme un frère. A la chute de l’Empire, le Congrès de Vienne, à la demande expresse de Maximilien-Joseph, son beau-père, accepta que lui fussent reconnus les titres de duc de Leuchtenberg et prince d’Eichstaett. Leuchtenberg était un ancien landgraviat de Bavière, dont le titulaire avait comme prince de l’Empire, siège et voix à l’ancienne diète. Il était passé par héritage dans la maison de Bavière. Il fut décidé que la famille d’Eugène aurait le premier rang après la famille royale, et qu’en cas d’extinction de la ligne mâle dans celle-ci les princes d’Eichstaett arriveraient à la couronne par la ligne féminine. Eugène lui-même reçut pour lui et ses successeurs par ordre de primogéniture, le titre d’Altesse Royale, et ses autres enfants, celui d’Altesse Sérénissime.
Eugène, désormais membre de la famille royale de Bavière, n’en avait pas moins conservé toute son affection à Napoléon, dont il n’avait cessé de se proclamer « le fils reconnaissant ». Cette fidélité avait plu au peuple de Bavière et ne lui avait en rien enlevé l’estime de sa nouvelle famille, bien au contraire. Maximilien Joseph savait, lui aussi, tout ce qu’il devait à Napoléon.
A la disparition du Saint Empire, en 1806, seule son alliance avec l’Empereur des Français lui avait valu de devenir le premier roi de Bavière. Certes, l’antiquité de sa maison – les Wittelsbach devinrent ducs de Bavière en 1180 – et l’illustration de leurs alliances, en faisaient l’égale des Bourbons, des Habsbourg, les premières des dynasties européennes. L’étendue de leurs territoires leur donnait la primauté sur les autres souverains allemands, Wurtemberg ou Hanovre. Mais le titre royal, celui qui donnait seul le droit à être appelé « Majesté », c’est à Napoléon qu’il le devait. Maximilien- Joseph et ses enfants vouaient un véritable culte à son souvenir. La future archiduchesse Sophie n’échappait pas à l’admiration familiale. Elle n’avait pas non plus échappé à leur chagrin à tous lors de la mort d’Eugène.
Un an auparavant, le 30 mars 1823, lors d’une messe à laquelle assistait la famille Royale, entourée de la Cour, Eugène avait été pris d’un malaise. Quelques jours après, son état avait empiré, jetant dans l’inquiétude, non seulement sa famille, mais aussi l’aristocratie et tout le peuple de Bavière. Quand, rétabli, le 22 mai, il avait pu assister au mariage de sa fille aînée, avec le prince héritier de Suède1, et chacun se prit alors à espérer que ce n’était qu’une fausse alerte. Mais à l’approche de Noël, son état empira, il fut à demi paralysé.
Le deuil fut général dans toute la Monarchie. La noblesse, la population entière de Munich et de ses environs, suivirent sa dépouille avec un grand recueillement. La décence interdisant à une jeune princesse de trop montrer ses sentiments, même en ces temps romantiques, Sophie, Marie et Louise durent garder en elles leur chagrin, du moins en public. Il n’en fut pas de même pour leur frère, le prince Charles de Bavière. Il pleurait à chaudes larmes, non seulement le beau-frère, mais celui dont il avait été l’ami, dès son arrivée à Munich en 1806.
La descendance d’Eugène de Beauharnais et d’Augusta de Bavière fit de brillantes alliances.
– Joséphine Maximilienne Eugénie Napoléone, princesse de Bologne, née le 14 mars 1807, épouse le 19 juin 1823, Oscar Ier de Suède, veuve le 8 juillet 1859- descendance dans l’actuelle famille royale de Suède.
– Eugénie, née le 23 décembre 1808, mariée le 22 mai 1826 à Frédéric prince régnant de Hohenzollern-Hechingen, décédée le 1er septembre 1847.
– Auguste Charles Eugène Napoléon de Beauharnais, né le 9 décembre 1810 épousa le 26 janvier 1835 Dona maria de Gloria, reine de Portugal, mourut le 28 mars suivant.
– Amélie Auguste Eugénie Napoléone née le 31 juillet 1812, épouse le 17 octobre 1829 Don Pedro, Empereur du Brésil.
– Théolinde Louise Eugénie Auguste Napoléone, née le 13 avril 1814 épouse le 8 février 1841 le comte Guillaume de Wurtemberg, décédée le 1er avril 1857.
– Maximilien-Joseph Auguste Eugène Napoléon, né le 2 octobre 1817 et décédé le 20 octobre 1852 épousa le 2 (14) juillet 1849 la grande-duchesse Marie de Russie, fille du Tsar Nicolas Ier. Ses descendants furent membres de la Famille Impériale de Russie, avec le titre de Prince Romanewsly, branche éteinte en 1974.
Robespierre
30 décembre 2020 @ 16:03
Eh bien, cher ami, le beau nom de Beauharnais a été bien dilué dans l’histoire s’il est devenu Romanewsky, même prince.
Votre exposé est clair et complet, merci.
Debora12345
30 décembre 2020 @ 19:09
@Cosmo, merci, c’était très intéressant à lire.
Ciboulette
30 décembre 2020 @ 19:15
Merci infiniment , Cosmo !
Gérard
31 décembre 2020 @ 18:16
Merci cher Cosmo.
Montferrat
30 décembre 2020 @ 18:52
Outre la Suède, les descendants d’Eugène règnent aujourd’hui au Danemark, en Norvège, en Belgique et au Luxembourg.
Benoite
31 décembre 2020 @ 06:58
Merci Cosmo de vos précisions ci dessus.