Le prince Antoine, Marie, Philippe, Louis d’Orléans, 6ème fils et dernier enfant du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie, est né à Neuilly sur Seine le 31 juillet 1824. Il porte le titre de duc de Montpensier et est lieutenant dans l’armée. Le 10 octobre 1846, il épouse l’infante d’Espagne Louise Ferdinande de Bourbon, fille du roi Ferdinand VII et de la princesse Marie-Christine de Bourbon Deux-Siciles et sœur de la reine Isabelle II . Il devient alors infant d’Espagne et duc de Galliera. (Merci à Corentine)
De son mariage naîtront neuf enfants :
-Isabelle (1848) qui épousera son cousin Louis-Philippe, duc d’Orléans et comte de Paris
-Marie-Amélie (1851)
-Marie-Christine (1852)
-Marie de la Règle (1856)
-Ferdinand (1859)
-Marie de las Mercedes (1860) mariée avec le roi Alphonse XII d’Espagne et décédée à l’âge de 18 ans.
-Philippe (1862)
-Antoine (1866) marié avec sa cousine l’infante Eulalie d’Espagne, fille de la reine Isabelle II
-Louis (1867)
Outre Isabelle, comtesse de Paris, seul Antoine aura une descendance.
Antoine, Marie, Louis, Philippe, Jean, Florent d’Orléans, né à Seville le 23 février 1866, sera infant d’Espagne et le second duc de Galliera. Il épouse en 1886 sa cousine Eulalie de Bourbon. Le couple aura trois enfants :
1-Alphonse (1886) marié à la princesse Beatrice de Grande Bretagne, fille du duc d’Edimbourg
2-Louis-Ferdinand (1888) marié avec Marie Say, sans descendance
3-Roberte née et décédée en 1890
1-Alphonse d’Orléans né à Madrid le 12 novembre 1886, infant d’Espagne et troisième duc de Galliera, épouse en 1909 à Cobourg la princesse Beatrice de Grande Bretagne. Ils auront trois fils :
-Alvaro (1910-1997), 4ème duc de Galliera sera le seul à se marier et à avoir une descendance
-Alonso (1912-1936)
-Ataulfo (1913-1974)
Alvaro d’Orléans, 4ème duc de Galliera, né à Cobourg le 20 avril 1910, épouse en 1937 à Rome Carla Parodi Delfino. Le couple aura 4 enfants :
1-Geralda (1939) mariée en premières noces à Henry Freeman Saint et en secondes noces avec Ignacio Romero, marquis de Marchelina. Elle a deux enfants de son premier mariage :
a-Carla (1967) mariée en premières noces avec John Stephen Lilly, divorcés, et remariée avec Nicolas de Haro d’où trois enfants : Nicolas (2001), Sofia (2004), Mateo (2007)
b-Marc (1969) marié en premières noces avec Dorothée Horps, divorcés, et en secondes noces avec Amparo Baron. Il n’a pas d’enfants de ces deux mariages, mais d’une relation avec Teresa Capogna, il a un fils Christopher (1990)
2-Alonso (1941-1975) marié avec Emilia Ferrara Pignatelli, d’où deux fils :
a-Alfonso (1968), 5ème duc de Galliera marié à Veronique Goeders d’où un fils Alonso (1994)
b-Alvaro (1969) marié avec Alica Acosta d’où un fils Aiden (2009)
3-Beatrix (1943) mariée avec Tomaso Farini d’où deux enfants :
a-Gerardo (1967) marié avec Delia Mittempergher d’où deux filles Luisa et Alessandra
b-Elena (1969) mariée avec Joaquim de Haro d’où Claudia (2000) et Tomas (2003). Joaquim est le frère de Nicolas, l’époux de la cousine d’Elena
4-Alvaro Jaime (1947) marié en premières noces avec Giovanna San Martino (fille du marquis di San Germano et de Maria-Christina Ruffo di Calabria et nièce de la reine Paola de Belgique) . Le frère de Giovanna, Nicolo était le premier mari de la princesse Catherine Napoléon. Le couple a eu trois enfants, puis ils ont divorcé. En secondes noces, Alvaro d’Orleans a épousé Antonella Radina avec qui il a eu une fille.
a-Maria del Pilar (1975) mariée avec Nicholas Henderson Stewart d’où six enfants Félix (2007), Louis (2008), Daria (2009), Xenia (2011), un enfant (2012) et un fils (2014)
b-Andres (1976) marié à Anne-Laure van Exter d’où Ines (2010), Eugenia (2011)
c-Alois (1979) marié avec Guadelupe Solis Jabon d’où un fils Alonso (2010)
d-Eulalia (2006) (du second mariage). On voit souvent la petite fille en photo avec son cousin le prince Gaston de France
Anne-Cécile
20 avril 2017 @ 03:05
Un époux qui prit la qualité de son épouse. Déjà au 19ème s. :)
gone
20 avril 2017 @ 12:28
un spécialiste tranchera.
Le prince est-il devenu infant en épousant l’infante ou a-t-il reçu personnellement cette qualité du souverain espagnol ?
Margaux ?
23 avril 2017 @ 11:32
Il est devenu infant par son mariage. ?
Jean Pierre
20 avril 2017 @ 15:26
En Espagne le ventre anoblit.
L’expression n’est pas heureuse mais je crois qu’elle est de Molière.
Suzanne
20 avril 2017 @ 07:45
Lire à ce sujet le livre très intéressant de Ricardo Mateos paru récemment en français (Ed.Riveneuve, Paris, 2016) et intitulé » le duc de Montpensier ou la descendance espagnole du dernier roi des Français ».
JAY
20 avril 2017 @ 07:50
9 enfants et que 2 enfants avec une descendance ! incroyable
COLETTE C.
20 avril 2017 @ 11:02
Merci pour cette généalogie descendante très complète. Je crois qu’un livre a été récemment consacré à ce prince.
Charles
20 avril 2017 @ 12:04
Grand merci Corentine pour cette généalogie des Orléans-Galliera.
AnneLise
20 avril 2017 @ 12:56
Merci !
Je vais peut-être l’imprimer pour le lire à tête reposée.
plume
20 avril 2017 @ 13:37
Eulalia née en 2006 serait cousin de Gaston de France. De quelle manière ? Est-ce un lien récent ou de l’époque d’Isabelle (1848) ?
Charles
21 avril 2017 @ 08:32
Le Prince Gaston de France et Dona Eulalia d’Orleans-Bourbon sont cousins puisqu’ils descendant tous les deux du Prince Antoine, Duc de Montpensier, fils cadet de Louis-Philippe.
Mayg
20 avril 2017 @ 13:56
Un Orléans qui a une descendance espagnole…
Anna Claudia
20 avril 2017 @ 17:20
Belle descendance pour ce prince qui brilla par son absence totale de courage le jour de l’insurrection de 1848. C’est lui qui supplia son père d’abdiquer de crainte d’être tué, et s’enfuit des Tuilerie si précipitamment qu’il en oublia sa femme !
Robespierre
21 avril 2017 @ 14:08
C’était après ou avant lui avoir fait 9 enfants ? Parce que, question mariage de raison, neuf enfants, c est impressionnant. Ferdinande devait avoir des arguments et ça me fait penser à une chanson de Brassens. Fernande ou Ferdinande, c est presque pareil.
lorraine 1
20 avril 2017 @ 18:51
Et il tua le duc de Séville en duel ……
Robespierre
21 avril 2017 @ 14:10
Pourquoi ?
quel était le sujet de discorde ?
Gérard
23 avril 2017 @ 08:24
Le duel avait été provoqué par les pamphlets que multipliait en 1869 et 1870 le duc de Séville dans la presse républicaine espagnole à l’encontre du beau-frère de son frère et ancien camarade au lycée à Paris. Apparemment la conduite des deux fut honorable sur le pré.
À propos de Montpensier de son attitude en 1848 Charles de Rémusat qui était présent écrit :
« Il croyait ce que nous croyions tous, que l’insurrection était à la porte, et il n’imaginait pas qu’elle pût être arrêtée si l’on ne jetait pas la couronne à ses pieds. »
Il ne partit pas en même temps des Tuileries que son épouse qui enceinte fut confiée aux soins de Jules de Lasteyrie et lui accompagna ses parents.
Robespierre
24 avril 2017 @ 12:14
Merci.
Lady Chatturlante
20 avril 2017 @ 20:00
Quel bel uniforme d’empereur. Il est vrai que Napoléon III s’est marié avec une Espagnole.
Laure-Marie Sabre
20 avril 2017 @ 20:55
Pour compléter la descendance de Maria del Pilar (1975), autrefois promise au prince Philippe de Belgique et qui semble avoir confirmé par ses nombreuses maternités sa vocation très chrétienne :
– James Henderson-Stewart (né en 2012)
– Pedro Henderson-Stewart (né en 2014)
Le mari de Pilar, Nicholas Henderson Stewart, est le fils d’Anne de Pahlen, sœur du 2ème époux de Margherita Agnelli, la fille de Gianni Agnelli, et le père de ses 5 plus jeunes enfants. Anne de Pahlen possède une école maternelle privée à Paris.
Caroline
20 avril 2017 @ 20:58
Corentine, merci pour votre article généalogique !
Alinéas
20 avril 2017 @ 21:41
Quelle descendance ! Je vais essayer de trouver le livre qui lui est consacrée.
Gérard
21 avril 2017 @ 14:38
Le duc de Montpensier fut fait infant d’Espagne à cause de son mariage, mais bien plus tard, par la reine Isabelle II, sa belle-sœur, le 10 octobre 1859 où il fut en effet autorisé « à jouir des prérogatives d’infant d’Espagne ».
Montpensier ne fut pas le plus sympathique des fils de Louis-Philippe. En ce qui concerne sa conduite lors de la révolution de février 1848 on se souvient que le roi hésitait à abdiquer malgré notamment l’insistance d’Émile de Girardin le directeur de la Presse qui lui disait que se séparer de Guizot n’était pas suffisant et qu’il fallait une abdication. « Le roi hésite, le duc de Montpensier, qui craint pour les jours de son père, se joint aux conseillers de désespoir et de ruine. Louis-Philippe, après un instant de silence, répond : ‘ J’ai toujours été un roi pacifique, j’abdique. ‘ Dans cette cohue de donneurs d’avis pusillanimes, la reine, revenue de son erreur de la veille, le maréchal Bugeaud et M. Piscatory gardent seuls leur sang-froid [Théobald Piscatory, 1800-1870, pair de France, ambassadeur à Madrid]. ‘ N’abdiquez pas, Sire, s’écrie M. Pescatory, votre abdication c’est la république dans une heure ! ‘ Le maréchal Bugeaud frémit de colère et supplie le roi de s’arrêter : un tel acte achèverait la démoralisation des troupes, on entend les coups de fusil, il n’y a plus qu’à combattre. Le roi pose la plume, le duc de Montpensier, plusieurs autres personnes le pressent de tenir sa parole […] » (Victor du Bled, Histoire de la monarchie de juillet de 1830 à 1848 avec une introduction sur le droit constitutionnel aux États-Unis, en Suisse, en Angleterre et en Belgique, Paris 1877).
Dans ses Notes et souvenirs sur cette période Thiers de son côté évoque le retour aux Tuileries de son collaborateur M. de Rheims qui donne à entendre que l’abdication pourrait laisser la porte ouverte à l’avènement du comte de Paris sous une régence. Le duc de Nemours interroge Thiers qui n’ose se prononcer. « Le duc de Nemours prit le bras du duc de Montpensier, et tous deux s’approchèrent du roi. Louis-Philippe seul était resté calme. ‘ On nous affirme, sire, dit le duc de Nemours, qu’un terrible sacrifice est nécessaire. – Est-ce mon abdication ? Je suis tout prêt à te passer le gouvernement. – Je crains, dit le duc de Nemours, que ce sacrifice ne suffise pas. Je suis plus impopulaire que Votre Majesté. C’est la duchesse d’Orléans qui doit être régente. – Et toi aussi ! répliqua le roi, puis se tournant vers moi [Thiers] il ajouta : cher ami, que dites-vous ? – Je ne peux pas, en vérité, je ne peux pas parler… ‘ Le roi entre au salon de la reine, et la ramène avec les princesses ; il est indécis, irrésolu. ‘ À ce moment, l’abdication pouvait être une mesure prudente, mais je ne me résignais pas à la voir imposée au roi par la foule. Je suis absolu de ma nature ; j’ai peine à supporter l’opposition de mes collègues, mais de toutes choses, celle que je supporte le moins, ce sont les exigences de la foule. Je redescendis dans la cour des Tuileries pour faire diversion à ma colère et à mes angoisses, contemplant la bataille qui allait probablement se livrer en cet endroit. »
Le roi devait dire : « Il faut un peu de temps même pour abdiquer. »
Dans Histoire des conspirations et des exécutions politiques en France, en Angleterre, en Russie et en Espagne depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours […] et terminée par un précis de la révolution de février et des événements de juin 1848 par Émile Marco de Saint-Hilaire, Paris 1849, on peut lire que, alors que la foule déjà s’avançait vers les Tuileries, « […] malgré les supplications de la reine, Louis-Philippe, ému, s’assit, prit une plume et écrivit ces trois lignes :
‘ Je dépose la couronne que le vœu de la nation m’avait donnée en juillet 1830. J’abdique en faveur de mon petit-fils bien-aimé, le comte de Paris ! ’
Ces quelques mots tracés d’une main ferme, le roi se leva, en donna lecture, et, remettant à un des assistants le papier :
– Que l’on porte cela aux Chambres, dit-il froidement.
– Sire ! S’écria la reine, vous cédez à une émeute : on vous fait peur ! ’
La duchesse d’Orléans avec ses fils et Nemours se rendit à la Chambre trop tardivement. Crémieux prit position pour la république. Montpensier était parti avec sa belle-sœur mais il n’alla pas à la Chambre et retourna auprès de ses parents pour lesquels il s’inquiétait.
Victor Hugo écrit dans Choses vues : « Ce fut M. Crémieux qui dit au roi Louis-Philippe ces tristes paroles : – Sire, il faut partir.
Le roi déjà avait abdiqué. Cette signature fatale était donnée. Il regarda M. Crémieux fixement.
On entendait au-dehors la vive fusillade de la place du Palais-Royal, c’était le moment où les gardes municipaux du Château-d’Eau luttaient contre les deux barricades de la rue de Valois et de la rue Saint-Honoré.
Par moment d’immenses clameurs montaient et couvrait la mousqueterie. Il est évident que le peuple arrivait. Du Palais-Royal aux Tuileries, c’est à peine une enjambée pour ce géant qu’on appelle l’émeute.
M. Crémieux étendit la main vers ce bruit sinistre qui venait du dehors et répéta :
– Sire, il faut partir.
Le roi, sans répondre une parole, et sans quitter M. Crémieux de son regard fixe, ôta son chapeau de général qu’il tendit à quelqu’un au hasard près de lui, puis il ôta son cordon rouge, puis il ôta son uniforme à grosses épaulettes d’argent, et dit, sans se lever du large fauteuil où il était comme affaissé depuis plusieurs heures :
– Un chapeau rond ! Une redingote ! »
Le roi était particulièrement démoralisé de cette fin à la Charles X.
Le texte exact de l’acte d’abdication (le roi l’écrivit en double) est le suivant :
« J’abdique cette Couronne que la voix nationale m’avait appelée (sic) à porter, en faveur de mon petit-fils le Comte de Paris. Puisse-t-il réussir dans la grande tâche qui lui échoit aujourd’hui.
Louis Philippe
24 Févr 1848 »
Le texte en est conservé aux Archives nationales de France évidemment.