La famille de Hesse et du Rhin dont la branche est aujourd’hui éteinte a vu son histoire familiale touchée par plusieurs tragédies qui ont frappé ses membres ou leur descendance. Le grand-duc Ludwig IV de Hesse et du Rhin épouse le 1 juillet 1862 à Osborne House sur l’île de Wight la princesse Alice, fille de la reine Victoria et du défunt prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha.
Le mariage est décrit par la reine Victoria, elle-même, comme ressemblant davantage à une veillée funèbre. La souveraine porte le deuil de son époux décédé 6 mois auparavant et ne tolère plus aucune réjouissance à la Cour. C’est dans cette ambiance plombée et bien sombre que va s’écrire la dernière page de l’histoire de la famille de Hesse.
Le grand-duc Ludwig, qui succède à son oncle le grand-duc Ludwig III en 1877, et la princesse Alice ont sept enfant : Victoria (1863-1950) qui épousera le prince Louis de Battenberg. Elle est la mère de la princesse Alice (mère du duc d’Edimbourg) et de lord Mountbatten of Burma; Elisabeth (1864-1918) qui épousera le grand-duc Serge de Russie, Irène (1866-1953) qui épousera le prince Heinrich de Prusse, Ernst Ludwig (1868-1937) qui épouse en premières noces la princesse Victoria Melita de Grande-Bretagne puis la princesse Eleonore de Solms-Hohensolms-Lich, Friedriech (1870-1873), Victoria dite Alix ( 1872-1918) qui épousera le tsar Nicolas II de Russie et Marie (1874-1878).
Le couple perd un fils le prince Friedrich en mai 1873 à l’âge de 2 ans et demi. Le petit prince est tombé au travers d’une fenêtre. La princesse Alice est porteuse du gêne de l’hémophilie qu’elle a transmis à son fils. L’enfant meurt d’une hémoragie. Cette disparition sera très douloureusement ressentie par la princesse Alice.
En 1878, la diphtérie frappe la famille de Hesse. Les princesses Alix, Marie et Irène ainsi que leur frère Ernst Ludwig sont gravement malades. Le grand-duc Ludwig est également touché par la maladie mais parvient à la surmonter. La princesse Alice reste au chevet de ses enfants tout au long de la maladie.
Le 16 novembre 1878, la princesse Marie succombe à l’âge de 4 ans. Sa mère la grande-duchesse Alice décède à son tour le 14 décembre 1878, soit 17 ans après son père le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. La reine Victoria, encore en vie, perd ainsi son premier enfant. On la voit ci-dessus avec ses petits-enfants Hesse après la mort de leur mère.
Les princesses Elisabeth et Alix de Hesse intègrent par mariage la famille impériale de Russie. Alix devenue impératrice Alexandra Feodorovna a transmis le gêne de l’hémophilie. Son fils le tsarévitch Alexeï en souffre. Lors de la révolution russe, le tsar et la tsarine, née princesse de Hesse ainsi que leurs enfants sont assassinés en 1918.
La princesse Elisabeth de Hesse devenue grande-duchesse Serge de Russie, décède dans d’horribles circonstances dans une fosse à Alapaievsk le 17 juillet 1918. Son époux avait été assassiné en 1905.
Veuf de la princesse Alice, le grand-duc Ludwig IV de Hesse décède en 1892. Son fils Ernst Ludwig lui succède. Il a épousé en premières noces sa cousine Victoria Melita de Grande-Bretagne. Le grand-duc est décrit comme un personage très violent. Appuyée par la reine Victoria, Victoria Melita obtient le divorce. Le couple avait eu une fille Elisabeth qui décède à l’âge de 8 ans. Le grand-duc se remarie avec la princesse Eleobore de Solms avec qui il a deux fils : Georg Donatus et Ludwig.
Le 9 novembre 1918, le grand-duc dont les soeurs les princesses Alix et Elisabeth ont été assasinées la même année, perd son trône, conséquence de la Première Guerre Mondiale.
La famille de Hesse panse ses plaies au cours des années qui suivent. En 1931, le grand-duc héritier Georg Donatus épouse la princesse Cecilie de Grèce, fille du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg. Ils auront trois enfants : Ludwig né en 1931, Alexander né en 1933 et Johanna née en 1936.
Le grand-duc Ernst Ludwig décède le 9 octobre 1937. C’est le début de la fin pour la famille de Hesse. Son fils cadet le prince Ludwig va épouser à Londres l’Honorable Margaret Campbell Geddes. Son frère Georg Donatus et la famille prennent place dans un avion de la Sabena en direction de l’Angleterre. Sont à bord : Georg Donatus, son épouse la princesse Cecile de Grèce (photo ci-dessus) enceinte de leur quatrième enfant, leurs fils les princes Ludwig et Alexandre et la princesse Eleonore de Solms, veuve du grand-duc Ernst Ludwig et mère du futur marié. L’avion s’écrase près d’Ostende en Belgique le 16 novembre 1937. Tous les occupants sont tués.
Le mariage du prince Ludwig a lieu le lendemain. Il est désormais l’héritier de la branche de Hesse-Darmstadt. Avec son épouse Margaret, il prend en charge sa nièce la princesse Johanna qui était restée à Darmstadt. La petite décède en 1939 des suites d’une méningite.
La Deuxième Guerre Mondiale n’épargnera pas Darmstadt mais la princesse Margaret mettra tout en oeuvre pour tenter de sauver au maximum ce qui peut l’être du patrimoine de la famille de Hesse. Le prince Ludwig s’est éteint en 1968, la princesse Margaret en 1997. Ils n’ont pas eu de descendance. Avec eux la page de la famille de Hesse et du Rhin, également appelée Hesse-Darmstadt s’est refermée à jamais. (Copyright photos : DR et Marc S. – Armoiries : kgberger)
jul
10 janvier 2013 @ 06:55
Toute cette histoire est tellement triste !
Philibert
10 janvier 2013 @ 16:36
C’est vrai, jul, sortons nos mouchoirs…
novie
10 janvier 2013 @ 09:04
Ce site est vraiment de plus en plus interressant,et nous apprend beaucoup de choses sur les différentes dynasties.De plus il est très varié,et ne manque pas de nous parler des expositions ou livres.J’aime aussi les petits retour en arrière sur les mariées du gotha….Félicitations donc pour ce site…..
Damien B.
10 janvier 2013 @ 09:07
Merci Régine de cette évocation fort intéressante.
Je n’avais jamais entendu dire que le grand-duc Ernst Ludwig de Hesse fût violent …
Son divorce avec la princesse Victoria Melita a été motivé par la bisexualité du prince assortie d’une incompatibilité d’humeur.
mia
10 janvier 2013 @ 09:28
bravo pour toutes ces histoires qui sont celles de notre pays « l’europe »..moi, j’adore…malgré les tragédies
Serar
10 janvier 2013 @ 09:33
Une malediction frappa cette dynastie,comme celle d’Onassis.
Damien B.
10 janvier 2013 @ 13:37
Voyons Serar ne mettez tout de même pas sur le même pied les Hesse-Darmstadt et les Onassis :)
Pierre-Yves
10 janvier 2013 @ 09:54
On pourrait presque croire que cette famille a été maudite.
Cette succession de malheurs est tout de même assez singulière. Je crois volontiers qu’il existe des gens marqués par le destin, inaptes au bonheur et qui accumulent dans leur vie épreuves et déboires.
Mais quand cela s’étend sur des générations, on se demande vraiment si la dynastie n’a pas été touchée par un sort funeste d’une essence surnaturelle.
Valerie U.
11 janvier 2013 @ 01:51
Je partage entièrement votre point de vue!
Rien a rajouter.
neoclassique
10 janvier 2013 @ 10:03
pasionnante et tragique destinée!
remarquable article!
quel dommage que n’y figure pas le nom de l’auteur que je félicite pour cette très intéressante investigation historique
Clémentine1
10 janvier 2013 @ 10:20
En se réveillant le jeudi, on sait d’avance qu’il ya aura de la bonne lecture sur N & R. Même si l’on connaît l’histoire de cette Famille, sa tragédie émeut toujours.
l' Alsacienne
10 janvier 2013 @ 10:21
L’histoire de cette famille est tragique.
Merci pour ces reportages si bien documentés.
Comme quoi, il n’y a pas que la longueur des robes, le choix des accessoires, l’allure des personnages qui sont évoqués sur ce site, mais les frivolités en font également partie.
Vincent
10 janvier 2013 @ 10:44
Ce qui était d’autant plus terrible est que les descendants de la reine Victoria étaient pratiquement tous porteur de la forme la plus grave de l’hémophilie, la forme hémorragique (plus connu sous le nom de maladie de Christmas).
aggie
10 janvier 2013 @ 11:04
l’ange gardien de cette famille était très distrait ; quelle invraisemblable suite de catastrophes qui a aboutit à l’extinction totale de la lignée.
corentine
10 janvier 2013 @ 11:17
merci Régine, pour cet article très interressant et si triste
si vous le permettez, un petit complément extrait du livre « le sang des rois »
extraits des mémoires de la princesse Callixta de Prusse, belle-fille de la princesse Irène de Hesse »
(Callixta était l’épouse du prince Waldemar, l’un des fils hémophile de la princesse Irène).
« En novembre 1878, la diphtérie s’abattit sr la Cour deDarmstadt. Vous savez que la diphtérie était alors une maladie vis à vis de laquelle on était désarmé. Ce fut Victoria qui tomba malade la première, ses soeurs Alix et Maria suivirent, puis Ernest-Louis et enfin le grand-duc. La seule qui resta épargnée fut tout d’abord la princesse Alice. Elle soigna son mari et ses enfants. La petite Maria mourut au bout de huit jours. Puis Ernest-Louis que l’on appelait Ernie fut mourant. Alice écrivit à sa mère en Angleterre : « Non, pas Ernie en plus. Je ne pourrais pas le supporter, cela me tuerait ! ». Ernie se remit. Mais le 8 décembre, Alice s’alita. Elle avait été contaminée et mourut au bout de huit jours. Ce fut une tragédie qui remua Darmstadt et toute la Hesse. »
Serar
10 janvier 2013 @ 21:29
corentine
Un grand merci!
J’aime lire des documents comme celui-ci meme si je me sens triste pour cette famille maudite.
Clémentine1
11 janvier 2013 @ 11:17
Merci Corentine de partager vos lectures et recherches avec nous.
Dominique LAVOREL
11 janvier 2013 @ 21:26
Bonsoir Corentine,
Votre commentaire est très intéressant.
Pourriez-vous me communiquer les références du livre auquel vous faites allusion, relatif au sang des rois ?
Merci d’avance.
Bien cordialement,.
Jean Pierre
10 janvier 2013 @ 11:21
Je connaissais un peu cette succession d’événements tragiques sur une si courte période.
Ce qui est frappant également c’est le nombre (effarant) de mariage entre parents si proches.
Aristophane
11 janvier 2013 @ 15:49
effarant est bien le mot qui convient et sans parler qu’ils portaient tous le même prénom ! C’est amusant de constater que la morale évolue au cours des siècles. A cette époque, l’homosexualité était taboue et aujourd’hui le mariage quasi systématique entre cousins poserait beaucoup plus problème !
MoniqueDN
10 janvier 2013 @ 11:47
Un destin vraiment épouvantable pour les membres de cette malheureuse dynastie !
COLETTE C.
10 janvier 2013 @ 12:01
Une succession de malheurs dans cette famille !
Retrospective très intéressante.Merci.
Marie JFB
10 janvier 2013 @ 12:13
Histoire très triste mais intéressante.
Qu’est-il advenu du patrimoine familial ? Transmit à de la famille éloignée ou confisqué ?
bl-r
11 janvier 2013 @ 00:44
Je crois que le heritier de la princesse von Hesse-Darmstadt etait son cousin le landgraf Moritz von Hessen-Kassel
Mayg
10 janvier 2013 @ 14:18
Merci pour ce beau reportage.
Masha
10 janvier 2013 @ 14:33
Quels tragiques destins pour tous les membres de cette famille! MERCI pour cet article fort intéressant et en général pour tous vos articles de fond.
*gustave de montréal
10 janvier 2013 @ 14:56
Nonobstant les lois de succession, je reconnais George, 4è Marquis de Milford-Haven, né en 1961, comme représentant de la maison de Hesse & du Rhin, arrière petit-fils de Louis Battenberg et de Victoria de Hesse & du Rhin.
Philibert
11 janvier 2013 @ 21:09
Gustave, vous nous dites reconnaître George, 4è Marquis de Milford-Haven, comme représentant de la maison de Hesse & du Rhin.
Mais qui êtes vous donc pour opérer une telle reconnaissance ?
Et puis, quel intérêt y a-t-il à reconnaître quelqu’un comme représentant d’une famille qui n’esiste plus ?
*gustave de montréal
12 janvier 2013 @ 15:20
Oh là, ne prenons pas la mouche! Les Milford-Haven sont néanmoins descendants directs des grands-ducs Ludwig II et Ludwig IV formant ainsi une branche des Hesse & du Rhin. Fantaisie personnelle. On ne peut nier leurs origines.
jay
10 janvier 2013 @ 19:29
je connais bien cette histoire et me suis toujours demandé comme le pere avait pu prendre la vion avec son fils ainé .?
de nos jours les familles reignantes ne le font JAMAIS! au cas ou !
Maria Edite
10 janvier 2013 @ 19:47
Merci beaucoup pour ces « histoires » que je ne connaissais pas. Et ce que j’aime les vieilles photos…
Sylvie-Laure
10 janvier 2013 @ 22:02
La fille de la reine Victoria, Alice était un peu en froid avec sa mère. Deux étés de suite, la famille de Hesse interdite de vacances familiales à Osborne ou Balmoral, a loué pour les enfants, une grande villa à Estbourne, face à Osborne. Alice est Grande Duchesse de Hesse et assure personnellement les soins aux malades, de son Duché. Elle visite les hopitaux, préside des manifestations de bienfaisance, secourre les hospices, aide les infirmières de son mieux. Elle y use sa santé, et sa mère en la retrouvant, enfin en 1878, est stupéfaite de son visage émacié, et de son état de fatigue permanent.
Le 8/11/1878, la jeune Victoria de Hesse a la diphtérie. Le 12 C’est Alicky (Alix), puis le bébé May (Maria ou Marie), Irène, et Ernie, le seul fils restant de la famille. Puis enfin, le duc lui même, Louis, et Ella. Alice court d’une chambre à l’autre. Au vu des télégrammes de détresse, la reine dépêche d’urgence, son médecin personnel, le Docteur Jenner.
La petite May meurt le 16/11 (4 jours après la déclaration de la maladie) Ernie son frère est au plus mal, le 22/11. Sa mère en lui disant la mort de sa petite soeur, l’embrasse pour le réconforter, et attrape le virus, qui va l’emporter.
Le 7 décembre, Louis de Hesse télégraphie à la reine, pour l’en informer. La reine est angoissée, et ne cesse de repêter « Ce n’est pas possible, Elle n’aura jamais la force de le supporter ». (vu sa grande fatigue).
La reine Victoria prie pour sa fille bien aimée, et appréhende, l’approche de la date du 14 Décembre, date du décès du prince Albert.
La princesse Alice rejoint en effet, son père ce jour là, et meurt en murmurant « Dear Papa ».
17 ans jour pour jour, la coïncidence est tragique, pour la famille de Hesse, et celle de la reine. Lenchen (Héléna) soeur d’Alice est bouleversée. Bertie (Prince de Galles) sanglote « c’était ma soeur préférée » il part avec son beau frère Christian (mari de Lenchen) pour Darmstadt. Le Duc Louis a recouvert, le cercueil de son épouse du drapeau britannique, la princesse lui avait dit « Je veux m’en aller avec les couleurs Anglaises ».
A noter que l’Empereur de Prusse avait interdit à son fils Fritz et Victoria de Prusse de se rendre à Darmstadt, par peur de la contagion. Victoria était soeur d’Alice.
La reine Victoria commande à Boehm, une statue de sa fille pour une des chapelles du Mausolée d’Albert. Quand Elle découvre l’esquisse de la silhouette de sa fille, la Reine fait rajouter la petite May, dans les bras de sa mère.
La princesse Alice est le premier enfant de la reine et du prince Albert à mourir, et la reine écoute et réécoute, à l’Office le psaume favori de sa fille « Que ta volonté soit faite »
Deux mois plus tard, la reine Victoria réunit enfin chez Elle, son gendre et ses enfants très éprouvés.
Ceux qui ont lu les résumés de la vie d’Alix de Hesse,future Tsarine de Russie, ont toujours dit, que la malice et la gaieté qui brillaient dans les yeux de la petite Alix, avaient disparu pour toujours, et qu’elle était devenue une écorchée vive de souffrance.
Ces commentaires sur la princesse Alice sont donnés dans le livre « La dernière Reine » édition Robert Laffont.
Orphelines de mère, les filles d’Alice bénéficient plus que les autres de la tendresse de la Reine. Elles ont une gouvernante Anglaise, à qui la reine demande un compte rendu journalier, des progrès des jeunes princesses. Victoria est la préférée de sa grand mère, elle est brillante, racée, affichant clairement des idées républicaines.
A son mariage, avec Louis de Battenberg, la reine découvre que son gendre Louis, a refait sa vie, avec une ravissante comtesse Polonaise, Alexandrine agée de 30 ans. Les enfants de Hesse l’adorent, mais comment faire passer la nouvelle à la reine Victoria. dont les colères violentes, presqu’enragées, sont fort célèbres. C’est Vicky, l’ainée de la reine qui informe son frère, le prince de Galles et la dame d’honneur Lady Ely, seule personne à pouvoir parler à sa royale maitresse. La colère n’est pas que Royale, elle est aussi princière. Le prince de Galles et sa mère exigent et font signer à Alexandrine, un certificat de nullité de mariage, en contre partie d’une somme de 5000 marks, réglés par la reine, secrètement. Le mariage est dissous, et la reine pardonne à son gendre, qu’Elle ramène en Angleterre.
Finalement, sa Majesté était une Femme qui régimentait en quelque sorte, sa famille, même si ses filles, plus rebelles, que les fils ne se laissaient pas diriger, comme la reine le voulait. Elle foudroyait de son regard bleu, implacable, ses détracteurs, ceux qui s’opposaient à Elle, comme Wellington, Peel et Palmerston.. Ses colères sont légendaires, « le fameux tempérament Hanovrien » qu’on lui reproche si souvent.
Ces commentaires, sont longs, mais je pense qu’ils complètent l’article de Régine, et lui donnent des détails très interessants à lire.
corentine
12 janvier 2013 @ 23:57
merci beaucoup Sylvie-Laure
Aristophane
11 janvier 2013 @ 01:36
On peut penser que le destin s’acharne sur cette famille mais en 1860, la diphtérie ne se soignait pas et il y eu beaucoup de morts à cause de cette maladie et la probabilité de survivre à un acccident d’avion est très minime. Triste destinée que celle de la famille de Hesse.
*gustave de montréal
11 janvier 2013 @ 20:07
surtout que le Junkers de la Sabena s’était désintégré en frappant une cheminée d’usine à l’Aéroport de Stene-Ostend. Cet aéroport a été fermé après la guerre.
Anne-Cécile
11 janvier 2013 @ 02:30
Certains petits-fils et arrières petits-fils tel le Tsarévitch de Victoria furent touchés de la forme la plus aïgue de l’hémophilie . La plupart des garçons atteints durent leur mort précoce (mais pas durant leur minorité contrairement au premier) à la science basculciante.
D’autres furent atteints de l’autre malédiction de l’hérédité royale : la porphyrie et se suicidèrent.
D’autres furent psychiatriquement fragiles telle la Tsarine (le médecin fidèle qui mourra aux côtés des Romanov ne considérait pas la Tsarine comme « normale »).
Pour en revenir aux Hesse, je n’ai jamais entendu dire que le grand-duc Ernst était violent mais plutôt totalement indifférent à sa première épouse qui demandait à être le centre constant de l’attention et ne pouvait se résoudre à être seulement de Hesse (et sans la fortune de l’autre branche Hesse). A cela s’ajoutait le fait de ne pas être amoureuse d’un mari notoirement homosexuel qui ne l’aimait pas, et cela demeure la seule raison psychologiquement et humainement fondamental de son divorce (sa belle-soeur et cousine la Tsarine refusa totalement ce dernier motif d’homosexualité de son frère, qui a cependant emporté malgré le scandale l‘oubli de la famille qui savait en son for intérieur qu’ue telle union est ridiculement destinée au fiasco). La seconde épouse d’Ernst se révéla bien plus sympathique à son époux et tout à fait indifférente aux amitiés particulières de son mari. L’union fut harmonieuse.
Le grand amour d’Ernst fut sa fille, bien plus attachée à son père qu’à sa mère.
Les Hesse Darmstadt n’eurent pas l’avenir qu’ils méritaient alors mêm que d’autres dynasties allemandes paradent en ayant très esthétiquement effacés leurs ascendants, qui furent non des militaires obéissant aux ordres pour leur survie , mais des nazis convaincus paradant à la tête d’escadrons se livrant à des massacres de populations civiles en Europe.
Rose
12 janvier 2013 @ 11:52
Effectivement, parmi les caractéristiques des membres de la famille on retrouve souvent un certain déséquilibre psychologique qui prend des formes différentes : la tsarine était notoirement névrosée, sa soeur Ella offrait la vision d’un mysticisme exacerbé que l’on retrouve aussi chez Alice, la mère du duc d’Edimbourg, la fille de la reine Victoria, Alice, avait un penchant pour les mourants et les malades au delà du simple dévouement. Par ailleurs, et sans que cela soit forcément un signe de déséquilibre, les hommes avaient des vies privées peu conventionnelles pour l’époque : le cas de Ernie est évoqué, mais ses neveux le marquis de Mildford-Haven et Lord Mountbatten ont savent défrayé la chronique. En résumé, des personnalités souvent brillantes mais pas toujours très stables.
Merci infiniment pour l’article, très intéressant.
Clémentine1
11 janvier 2013 @ 11:23
Merci à tous pour ces commentaires intéressants et instructifs.
Sylvie-Laure
12 janvier 2013 @ 10:15
La princesse Victoria, fille ainée d’Alice et de Louis de Hesse, eurent 3 enfants : Alice future princesse André de Grèce, (mère de Philip, et de Cécilie dont on parle ici dans cet article. ensuite Louise , future reine de Suède, 2e épouse de Gustav VI,(union sans postérité) et Louis Grand Amiral, Lord Mountbatten, oncle préféré de Philip, et de la reine Elisabeth II
Finalement, Cécilie épouse Georges-Donatus de Hesse, petit-fils d’Alice et de Louis, son cousin finalement.
On n’allait pas chercher bien loin, à l’époque, et Lord Louis Mountbatten né en 1900 souhaitait lui épouser une des 4 filles d’Alix et de Nicolas Tsars de Russie. Dont l’ainée Olga était un peu plus agée que lui. Les tristes évènements de Russie, n’ont pu réaliser les prévisions matrimoniales du seul fils de Victoria et de Louis de Battenberg.
Ces histoires de famille, leurs drames, sont ici tellement sources d’informations et de commentaires bien nourris, que l’on pourrait y passer de grands moments.
corentine
13 janvier 2013 @ 00:11
La princesse Victoria et Louis de Hesse eurent 4 enfants :
-Alice née en 1885, princesse André de Grèce = 5 enfants
-Louise, (1889), reine de Suède = une fille morte à la naissance
-George (1892), marquis de Milfort Haven, marié à la comtesse Nadege de Torby (fille du grand duc Michel de Russie) d’où deux enfants : Tatiana et David (seul le fils a eu une descendance)
-Louis (1900) (Lord Mountbatten) marié à Edwina Asley d’où deux filles Patricia et Pamela (d’où descendance)
*gustave de montréal
14 janvier 2013 @ 00:10
si vous permettez, il faut lire 4 enfants. Vous oubliez le frère ainé de Mountbatten, George,2è marquis de Milford-Haven (1892-1938) qui épousa Nadejda Michaïlovena, petite-fille du tsar Nicolas Ier.
marie-antoine
12 janvier 2013 @ 15:11
On oublie souvent le fait que le grand-duc Ernst-Ludwig fut un formidable mecene. Il fit construire a ses depends la colonie d’artistes „Mathildenhöhe“ par l’architecte viennois Joseph-Maria Olbrich et soutint un grand nombre de peintres, architectes et ecrivains. Son ouverture d’esprit lui vennait de son education tres liberale pour son temps et de l’influence de sa mere la princesse Alice qui fut elle-meme tres engagee socialement.
Sylvie-Laure
15 janvier 2013 @ 07:22
Corentine et Gustave de Montréal, merci de vos rectifications, très précieuses, en effet un enfant de plus.
Gustave, savez vous qu’il existe un petit village en Ardèche, chez nous en France, qui se nomme Montréal, très joli et très accueillant ? avec aussi peut être en Hiver de la neige, mais sûrement moins qu’au Canada.
Sylvie-Laure
16 janvier 2013 @ 16:49
décidemment, je reviens encore, sur ce portrait de la Famille de Hesse-Darmstadt. En 1968, à la mort du duc Ludwig, frère cadet de Georges Donatus, décédé en 1937, dans l’accident d’avion, la Maison de Hesse-Darmstadt s’éteint définitivement. Les biens de la famille, (peut être après le décès en 1997, de la Duchesse Margaret, sa veuve) et le château de Wolfsgarten, reviennent alors au Landgrave de Hesse-Cassel, chef de l’autre branche de la maison de Hesse.
Extrait d’un article de PDV n° 3193 du 30/09/2009, dans la rubrique « Quelle Histoire ».