En 1899, le prince Aloïs de Liechtenstein (1869-1955) la demande en mariage, elle refuse en raison lui dira-t-elle de leur différence d’âge. Le prince, père du prince Franz Joseph et grand-père du prince Hans Adam, épousa en 1903 l’archiduchesse Elisabeth d’Autriche.
En 1902, lors d’une visite en Angleterre à Blenheim, le kronprinz de Prusse s’éprend de Gladys et lui donne même une bague reçue de sa mère pour sa communion. Gladys lui offre un bracelet. L’affaire fit grand bruit et les cadeaux ultérieurement remis aux parties.
Lord Francis Pelham Clinton Hope, frère de la princesse Doria et futur duc de Newcastle; Roffedro Cateni, prince de Bassiano, fils du 14ème duc de Sermonta; lord Brooke, lord Hoxard de Walden; Bernard Berenson; le marquis de Charette et le comte Hermann von Keyserling (connu pour ses récits sur la Courlande) qu’elle fit languir plus de 5 mois avant de refuser sa demande, furent autant de prétendants éconduits.
En 1919, elle entame une amitié profonde avec le prince Arthur, duc de Connaught, veuf de la princesse Louise de Prusse depuis 2 ans. Ils se voient à Nice, à Cannes, à Monte-Carlo, à Paris,…
Les proches du duc de Connaught prirent peur d’une possible union. Lady Leslie et la comtesse d’Essex exhibèrent un article du Daily Graphic qui revenait sur la « romance » de Gladys et du Kronprinz en 1902, et qui expliquait qu’elle avait été bannie d’Allemagne. Le duc de Connaught demanda des éclaircissements à Gladys, ce qui lui valut la fin de leur amitié. Il le regretta vivement.
La présence de Gladys à la Cour d’Angleterre ne fut jamais bien acceptée lorsqu’elle apparaissait avec son époux. Il en allait du remarque du duc mais aussi de cette amitié brisée.
« Gladys, duchesse de Marlborough », Hugo Vickers, Lacurne, 2020, 486 p.
Cosmo
11 mai 2020 @ 08:58
Il ne faut pas confondre Hermann von Keyserling(1880-1946) et Eduard von Keyserling (1855-1918) qui est l’auteur de ces magnifiques romans, chants du cygne de l’aristocratie germano-balte, sur fonds de paysages infinis et de châteaux néo-classiques. Beate et Mareile – Été brûlant – Dumala – Le Murmure des vagues – Maisons du soir – Altesses – Les Enfants des beaux jours – et bien d’autres.
Tous des chefs d’œuvre à lire absolument !
Pascal
11 mai 2020 @ 10:43
Quelqu’un ici avait évoqué la Courlande et suggéré la lecture du livre de JP Kaufman qui lui est dédié , conseil que j’ai suivi et qui m’a fait découvrir les romans de château de Eduard von Keyserling dont Kaufman parle abondamment .
Le terme magnifique est très bien choisi !
Je ne peux qu’ inciter nos amis à suivre votre avis cher Cosmo .
Leonor
11 mai 2020 @ 23:14
Ravie, Pascal, que vous ayez eu plaisir à découvrir le livre de J.P. Kaufman et la Courlande. De même que je vais puiser dans la bibliographie listée ci-dessus par l’ami Cosmo. Merci, cher Cosmo.
Pascal🍄
12 mai 2020 @ 11:40
Vous les trouverez pour la plupart réunis dans un volume édité par Actes Sud,une maison d’édition vraiment remarquables et irremplaçable à mes yeux.
Mary
12 mai 2020 @ 12:34
La Courlande, lieu où se déroule » Le coup de grâce », de Marguerite Yourcenar, le plus grand écrivain français du XXeme siècle …
Je veux bien essayer Keyserling pour voir la Courlande avant la guerre .
Michèle 1
11 mai 2020 @ 09:58
Merci pour ces explications. Et deux beaux King Cavaliers.
Pascal
11 mai 2020 @ 10:47
Il y a une histoire spéciale à propos de ces chiens , la voici :
Origine du nom Blenheim pour les roux et blanc
Blenheim avec sa tache remarquable ou spot
Normalement, le véritable blenheim possède une tache rousse au milieu du blanc de son crâne dont voici la légende.
En 1705, la duchesse Sarah, épouse du duc de Marlborough, attendait vainement des nouvelles de son époux parti à la guerre en Bavière, sur les rives du Danube à Blenheim. Nerveuse et anxieuse, elle frotta son pouce fortement sur le front de sa chienne qu’elle tenait sur ses genoux. Cette dernière attendait une portée. Quelques jours plus tard, elle mit au monde des chiots qui portaient tous une marque rousse correspondant au pouce de la duchesse.
« C’est à la suite de la victoire éclatante du duc de Marlborough à la bataille de Blenheim, que le duc décida de baptiser les petits épagneuls blanc et roux blenheim.
Le spot correspondant à la marque du pouce de la duchesse Sarah dit lozenge en anglais, est une caractéristique très appréciée de la couleur blenheim. »
D’après wikipédia .
Auberi
11 mai 2020 @ 11:42
Thank you so much Pascal ! 🐕🐩🐶😊
Gatienne
11 mai 2020 @ 11:07
Troublant: je connais une jeune artiste à la personnalité complexe qui a une curieuse ressemblance physique avec la duchesse (n’y voyez aucune publicité même si ses productions valent le détour.)
https://quefaire.paris.fr/84619/canine-je-suis-nicoise-et-montmartroise
Robespierre
11 mai 2020 @ 11:10
Elle a peut-être dit à Hugo Vickers que ces grands personnages l’avaient demandée en mariage mais je ne le crois pas. Oui, elle fut courtisée, elle était belle, elle était à la mode, mais ce n’était pas le mariage que ces messieurs visaient. Elle était déclassée à cause d’histoires relatives à son père, dont la mort par suicide de celui-ci et ses affaires embrouillées, si je me souviens bien. Elle était du bois dont on fait les maîtresses et d’ailleurs c’est qu’elle fut pendant des années dans le mariage à trois quand Consuelo était encore à Blenheim. Elle briguait la place de Consuelo, le mariage personne ne le lui proposait. Elle dut attendre que Consuelo en ait vraiment assez pour épouser son ex.
Robespierre
11 mai 2020 @ 11:22
… désolé « et d’ailleurs, c’est CE qu’elle fut »
particule
11 mai 2020 @ 13:19
Robespierre, comme d’habitude merci pour ces informations …. j’adore votre expression » elle était du bois dont on fait les maîtresses » …. une question il s’agit de quel bois (?) ce matériau peut être noble, veiné, vermoulu, travaillé … ou tout simplement servir l’expression ‘ du bois dont on fait des flûtes ! »
Robespierre
12 mai 2020 @ 11:50
Chère Particule, cette expression n’est pas récente. Madame, épouse du duc de Provence, futur Louis XVIII, refusait de jouer dans le petit théâtre d’amateurs de Marie-Antoinette, pcq cela n’était pas, à son avis, digne d’une reine. On lui fit remarquer qu’elle n’était pas reine, mais seulement belle-soeur d’une reine. Elle répondit « oui, c’est vrai, mais je suis du bois dont on fait les reines ». Pour rappel, elle était de la famille de Savoie, vivier d’épouses pour la famille royale de France..
particule
12 mai 2020 @ 20:03
Merci de l’origine de cette expression : comme quoi le dicton qui certifie que l’on apprend à tous âges est véridique mon 8 + poussières …est là pour en témoigner.
Robespierre
13 mai 2020 @ 08:14
C’est toujours amusant de lire des mémoires, Particule. Saviez-vous par exemple que l’expression « à gogo » était déjà utilisée au 18e S, par des gens très bien ? J’ai trouvé « bête à manger du foin » (18e S) et aussi « fort de café » à cette époque ou début 19e S.
Dans les mémoires de Casanova, une nonne licencieuse lui dit que l Bernis qui lui donnait des rendez-vous galants lui avait appris des expressions françaises qu’elle ignorait, dont « à gogo ».
Robespierre
11 mai 2020 @ 19:19
J’ai lu une review dans un canard anglais de ce livre et le fait qu’elle était déclassée et difficilement épousable était mentionné par le journaliste avait lu le livre. Pour ses histoires familiales. Et c’est plausible, la réputation d’une dame à cette époque devait être sans tache. Et même plus tard. Le film « Les dames du Bois de Boulogne » de Bresson qui date des année 40 tourne autour de ce thème.
A part ça, Gladys était vraiment belle.
Robespierre
12 mai 2020 @ 11:30
Finalement, le père fut condamné pour avoir tué l’amant de sa femme. C’est ça l’aspect biographique qui faisait de Gladys une déclassée dans ce milieu.
Roxane
12 mai 2020 @ 09:32
Je pense que vous avez raison…
Alinéas
11 mai 2020 @ 11:29
Un grand merci pour ces lignes explicatives ; un magnifique profil avec un regard perçant !
Mayg
11 mai 2020 @ 12:32
Je suis partagée sur cette Gladys. C’est vrai qu’elle bleu pas une vie heureuse. Mais en même temps entretenir une liaison,esperer et tout faire pour épouser un homme marié, voilà le résultat.
Jean Pierre
11 mai 2020 @ 12:48
Que veut dire une « amitié profonde » avec le duc de Connaught ?
Il avait 30 ans de plus qu’elle mais on peut être « ami » à tout age.
Robespierre
12 mai 2020 @ 11:50
« profonde » c’est explicite, non ?
Mayg
12 mai 2020 @ 13:23
😂😂😂
lila
12 mai 2020 @ 21:46
Robespierre ….Merci pour vos commentaires explicatifs…j’ai beaucoup apprécié , cela m’a changé de d’autres commentaires sur des sujets plus légers…Je suis passionnée d’histoire et je ne m’en lasse pas ….Merci également à Pascal . J’en redemande…
En tout cas la photo de la Duchesse et ses deux toutous est très belle ….beau profil .
Muscate-Valeska de Lisabé
11 mai 2020 @ 15:10
Ravissant profil personnifiant bien l’insoutenable légèreté de l’être…et surtout du paraître.
lila
12 mai 2020 @ 21:48
Tout à fait d’accord chère Muscate .
Pascal🍄
12 mai 2020 @ 11:35
J aime beaucoup les livres de J P Kaufman , je le respecte pour ses tribulations au Liban et surtout la pudeur avec laquelle il les évoque, je l’apprécie pour son sens du détail et de la documentation et pour un je ne sais quoi qui évoque la sensualité sans la trivialité du jouisseur.
Une forme d’esthétisme que je prise beaucoup , un côté honnête homme .
J’aime aussi qu’il soit amateur de vins et de cigares .
Son dernier livre sur Venise m’a un peu laissé sur ma faim , il n’est pas décevant mais garde un côté inachevé.