La maison Köchert ouvrit ses portes à Vienne en 1814. Elle ne tarda pas à attirer les membres de la famille impériale d’Autriche parmi ses clients. Le prince de Metternich fut aussi un des premiers clients très assidus. L’empereur Ferdinand commanda en 1838 sa couronne pour son couronnement en tant que roi de Lombardie-Vénétie.
Plus proche de nous, l’empereur François Joseph chargea le joaillier de plusieurs créations pour son épouse Elisabeth dont la désormais célèbre parure composée de 27 étoiles en diamants. Le diadème (photo ci-dessus) de la princesse Marie Louise de Bourbon-Parme, épouse du futur roi Ferdinand de Bulgarie, fut commandée en 1908 chez Köchert. Elle fait toujours partie à ce jour de l’écrin de la famille royale bulgare. La reine Margarita le portait lors de son mariage.
Danielle
29 août 2015 @ 11:36
Un beau diadème que l’on aimerait voir porter plus souvent.
Philippe
29 août 2015 @ 12:17
J’ai toujours trouvé ce diadème assez moche, et même très moche, et je ne change pas d’avis.
Sait-on si c’est Ferdinand de Bulgarie qui l’a commandé ?
Si oui, il voulait certainement rendre hommage au sang Bourbon de son épouse,
autant qu’à celui de sa propre mère, Clémentine d’Orléans, mais tous ces lys
ne sont pas du meilleur goût.
Ferdinand, pourtant intelligent et cultivé, à l’image de sa mère adorée, avait, entre de nombreux autres, le défaut de ne pas se prendre pour une m…. , et
un goût fort discutable …
Les portraits de lui, en grand mamamouchi des plaines de la Maritza, bardé
de décorations au point d’en avoir probablement du mal à respirer, sont à mourir de rire.
Il rêvait peut-être de porter ce diadème, la nuit, devant son miroir …
Trève de plaisanterie, je trouve que les Lys n’ont rien a faire ailleurs qu’en
France … c’est pour ça que je n’aime pas certaine anciennes couronnes
anglaises, aujourd’hui reléguées à la Tour (les couronnes de la reine Mary, le Queen Mary Circlet notamment), ni même le diadème aux Lys de Victoria-Eugénie d’Espagne, grand comme une armoire bretonne, et souvent porté (ou supporté ?)
par Sophie.
A l’évidence, en tous cas, ça n’a rien à faire sur la tête d’une reine de Bulgarie.
Gérard
29 août 2015 @ 16:32
Ferdinand était fou des fleurs de lys et les rois bulgares portèrent souvent des armes comportant les armes d’alliances Bourbon-Parme, Orléans, Savoie. Une partie des pierres des Tuileries sont encore en Bulgarie, les lys marquent les hommes cher Philippe.
Philippe
29 août 2015 @ 17:07
Oui je sais qu’il a sauvé un fronton, du château de Saint-Cloud je crois.
Gérard
30 août 2015 @ 12:18
Oui à Euxinograd.
Claude MARON
31 août 2015 @ 11:59
Si des fleurs de lys apparaissent sur les couronnes anglaises, c’est tout simplement pour rappeler que les souverains anglais ont revendiqué pendant longtemps la couronne de France
Philippe
1 septembre 2015 @ 17:37
Oui enfin, début XXè, les lys de la reine Mary étaient un peu de trop quand même …
Je vous rappelle que les Lys de France disparaissent du blason d’Angleterre en 1801, sous George III !!! …
Tessa
29 août 2015 @ 13:34
Ah ! il a trouvé la fève ?
Nania
29 août 2015 @ 16:28
Brillant !!
Lisabé
30 août 2015 @ 07:43
Fan de Tessa! ;-))
Une couronne d’Epiphanie que n’aurait pas reniée St Louis!
Bon Dimanche,chère Tessa.
Tessa
30 août 2015 @ 19:21
Joyeux remerciement , chère Lisabé !
Belle soirée à vous !
Corsica
30 août 2015 @ 18:08
Excellent !
Cosmo
31 août 2015 @ 12:39
Il doit y avoir erreur sur la date car Marie-Louise de Bourbon Parme mourut en 1899. Cette couronne n’aurait-elle pas été faite pour sa seconde épouse Eléonore de Reuss qu’il épousa en 1908 ?
Gérard
2 septembre 2015 @ 20:16
Cosmo a raison et personne ne s’était aperçu de l’erreur de date, car en fait il s’agit d’une erreur de date et le diadème a bien été monté pour la princesse Marie-Louise de Bourbon-Parme
The Times 21 avril 1893 : « Le mariage du prince Ferdinand de Bulgarie et de la princesse Marie-Louise de Parme a été célébré ce 20 avril 1893, à 11 heures dans la chapelle privée du duc de Parme par Mgr Ghilardi (Nicola III), l’archevêque de Lucques, qui a dit la messe pro sponso et sponsa, et ensuite prononcé une brève allocution pour la mariée et le marié. Dans la procession vers l’autel le duc de Parme conduisait sa fille et le prince Ferdinand donnait le bras à la princesse Clémentine.
La fête de mariage regroupait les membres des familles Cobourg et d’Orléans, Don Carlos et les ministres bulgares. Les témoins de la signature du contrat de mariage étaient le duc de La Grazia et le comte Mensdorff.
Il a été noté que Don Carlos a quitté la Villa Viareggio immédiatement après la cérémonie ».
The Times 15 juillet 1893 : « Les cadeaux de prince Ferdinand à sa fiancée se composaient d’une couronne royale sertie d’un gros saphir et d’un certain nombre de diamants, de rubis et d’émeraudes, réalisée par Köchert (on en retrouve le dessin dans les archives de la maison, une couronne de fleurs de lys en diamants, émeraudes et rubis, avec un saphir sur le dessus), de boucles d’oreilles en saphirs et diamants, qui appartenaient autrefois à la reine Marie-Antoinette de France, d’un tour de cou de 190 brillants et 29 émeraudes, d’un diadème de feuilles d’or et de fleurs serti de brillants (plus tard porté par ses descendants), d’une orchidée de diamants, d’une broche contenant un gros saphir, et d’un certain nombre d’autres joyaux, broches, bracelets et boucles d’oreilles ainsi que d’une quantité de dentelles de Bruxelles. »
Le magnifique diadème au motif de fleurs de lys, orné de diamants, de rubis et d’émeraudes, représentant les couleurs nationales, est un cadeau de l’Assemblée nationale bulgare.
Le dessin du diadème aux fleurs de lis se retrouve dans les collections du joaillier de la Cour Koechert à Vienne.
Le duc de Parme donna sa fille un bijou en forme d’orchidée contenant une grosse émeraude entourée de brillants.
La princesse Clémentine, la mère de l’époux, a offert à sa belle-fille un collier de quatre rangs de perles, une aigrette de rubis et de diamants et un certain nombre de dentelles au point d’Alençon.
Le cadeau de la reine Victoria a été un vase d’argent ciselé, avec l’inscription :
« À mon cher neveu Ferdinand, à l’occasion de son mariage, sa tante affectionnée. »
Les frères et sœurs de la mariée ont donné une aigrette de diamants, le comte et la comtesse de Bardi un bracelet magnifique et Don Carlos de superbes dentelles de soie de fabrication espagnole aux armes de l’Espagne et de la Bulgarie.
Les cadeaux de mariage ont été plus tard présentés au palais de Sofia.
Après le déjeuner de mariage de 80 couverts à 11 heures 30, on transporta ces cadeaux avec les autres et notamment avec les cadeaux de prix de la reine de Portugal, du roi et de la reine de Naples, du prince Henri de Battenberg vers le château de Sandrovo (plus tard appelé Euxinograd).
Voir : http://www.royal-magazin.de/bulgaria/bulgaria-queen-tiara.htm.
Le rubis central du diadème aux lys est de huit carats, l’émeraude au-dessous de sept.
Ce diadème est démontable et peut être transformé en un collier et en broches.
On trouve chez Köchert des dessins correspondant à des commandes de Ferdinand et de Marie-Louise.
Le prince fit beaucoup de cadeaux à son épouse mais la vie de celle-ci ne fut pas si heureuse. Sa belle-mère, Clémentine, ne l’aimait pas. En 1896 Ferdinand pour se rapprocher de la Russie, sans la prévenir, sans lui demander la moindre autorisation, fit se convertir à l’orthodoxie leur fils. Le pape excommunia Ferdinand et Marie-Louise prit la fuite vers l’Italie mais son père la renvoya chez elle parce qu’une reine ne pouvait pas quitter son pays. Elle mourut en 1899 après avoir donné naissance à son quatrième enfant.
Le diadème a été porté par la suite par la reine Jeanne (sur une photographie on la voit avec le diadème et les célèbres rubis de sa défunte belle-mère, Marie-Louise, et cette demi-parure de rubis est peut-être due à Chomet puisqu’une version similaire se trouve dans les archives de cette société), puis par sa belle-fille la reine Margarita. Il a été également porté à Cannes en 1957 à l’occasion de son premier mariage, avec le prince Karl de Leiningen, par la princesse Marie-Louise de Bulgarie, sœur du roi Siméon. Il ne semble plus avoir été porté depuis les années 1960 et les belles-filles du roi arboraient d’autres parures lorsqu’elles se sont mariées. En 2005 un musée de Bulgarie demanda à présenter le diadème pour une exposition mais la famille royale aurait fait savoir qu’il ne pouvait pas être présenté car il n’était pas dans son état original.
À l’occasion de son deuxième mariage le roi Ferdinand a offert à sa deuxième épouse Éléonore une couronne inspirée de celle aux fleurs de lys de Marie-Louise mais avec un dessin des fleurs de lys différent. Elle est probablement due à Chomet puisqu’on en retrouve le croquis dans les archives de cette société.
Gérard
3 septembre 2015 @ 11:34
Il semble en effet qu’en Bulgarie on ait pensé qu’il y avait une mauvaise entente entre Marie-Louise de Bourbon-Parme et sa belle-mère Clémentine d’Orléans. Cependant si l’on reprend la biographie de Clémentine par Olivier de France (La Médicis des Cobourg) on s’aperçoit que ce n’est pas si net. D’abord Clémentine s’est beaucoup réjouie du mariage de Ferdinand. Elle était heureuse parce que la mariée descendait de Charles X et qu’ainsi les deux branches de la maison royale française étaient rapprochées, Marie-Louise avait reçu une excellente éducation très catholique, mais aussi elle la trouvait, bien que de visage ingrat, intelligente, attentionnée, tendre, affectueuse et élégante. Cependant elle fut certainement plus tard un peu jalouse de la place qu’elle prenait en Bulgarie qui la reléguait, elle, au rang de deuxième dame.
La querelle concernant la conversion de Boris dura longtemps et découlait de la constitution bulgare. Ferdinand était catholique et ne souhaitait pas cette conversion, qui à lui n’était pas demandée par la constitution. Mais les hommes politiques bulgares y poussaient naturellement pour Boris, le prince de Tirnovo, et il fallait se rapprocher de la Russie qui ne l’avait pas encore reconnu. C’est aussi cette influence russe qui inquiétait l’Autriche très opposée à cette conversion. Tant les Cobourg que les Orléans considéraient qu’il ne fallait pas céder et voulaient que Boris demeurât catholique. Le pape n’admettait pas cette conversion à l’orthodoxie et aurait accepté seulement que Boris devienne uniate comme une minorité de Bulgares, ce qui n’arrangeait rien. Sinon le pape disait à Ferdinand qu’il serait excommunié et qu’il valait mieux abdiquer. Clémentine ne voulait pas avoir œuvré pour rien et s’était attachée à la Bulgarie, elle aussi était catholique mais elle pensait que Dieu pardonnerait, pour le bonheur de la Bulgarie, cette conversion. Ce fut donc une période très difficile et Marie-Louise continuant de s’y opposer, humiliée, en colère, quitta après le baptême la Bulgarie mais essentiellement pour se rendre à Vienne avec son deuxième fils Cyril qui demeurait catholique, au palais Cobourg chez Clémentine précisément où elle put se détendre et parler tout à loisir. Clémentine n’était pas une belle-mère parfaite car elle voulait avoir l’œil sur tout mais elle était très aimée de ses petits-enfants. Dans une lettre conservée dans les archives de l’Abbaye de Pannonhalma en Hongrie et datée du 28 juin 1893, de Louise de Belgique, l’épouse du frère de Ferdinand, Philippe de Saxe-Cobourg et Gotha, à sa sœur Stéphanie, la princesse héritière d’Autriche-Hongrie, évoque la discrétion de Marie-Louise. Elle écrit : « Ma belle-mère va demain à Sofia inspecter le ménage. Elle n’avait plus de repos. Ferdinand a passé par ici, très gnädig (bienveillant), très content de sa femme. Elle est très commode et ne dérange jamais, m’a-t-il dit. C’est en effet un grand talent qui n’est pas donné à tout le monde. »
Gérard
3 septembre 2015 @ 14:54
Encore une réflexion à propos de ce diadème. Il semble qu’on ne l’ai plus vu depuis les années 60, c’est ce qui est écrit partout, or la photographie me paraît de très belle facture avec de très belles couleurs, elle semble récente. C’est d’ailleurs toujours la même qu’on voit. Mais je ne m’y connais pas du tout en matière de photographie.