La colline Vagankovski de Moscou fait face au Kremlin de Moscou. A cet endroit, depuis 1564, se trouvait une maison ayant appartenu à l’un des « Opritchniki » d’Ivan IV Le Terrible (police politique créée par Ivan Le Terrible) avant de devenir la résidence du Tsar lui-même. On pense qu’enfouie profondément sous terre s’y trouve la célèbre et introuvable bibliothèque d’Ivan Le Terrible, « La Libéria » (cette bibliothèque se composait d’une collection de livres et de documents dont le dernier propriétaire fut Ivan IV Le Terrible. Cette bibliothèque aurait été cachée par le tsar).
Selon la légende, elle aurait appartenu initialement aux empereurs byzantins. Après la chute de Constantinople, la collection de livres a été emmenée à Rome, puis transférée à Moscou comme dot de la princesse Sophie Paléologue, fiancée du prince moscovite Ivan III. La « Libéria » fut transmise en héritage à leur petit-fils, Ivan IV Le Terrible.
A la fin du XVIIIème siècle, l’officier du régiment de la garde impériale Semionovski, Pierre Pachkov, fit construire sur cette colline un palais néo-classique, l’un des plus beaux bâtiments de Moscou. Malgré les dégâts de l’incendie de 1812, la Maison Pachkov a pu conserver son aspect d’origine.
Depuis 1861, la Maison Pachkov est devenue le dépôt des collections de la bibliothèque du musée Roumiantsev. Le Comte Nicolaï Roumiantsev était le premier propriétaire d’une collection unique de livres, manuscrits, pièces de monnaie et autres collections ethnographiques. Il a été nommé le Christophe Colomb d’antiquités russes. Après la mort du mécène en 1826, selon son testament, la collection fût léguée à l’Etat.
Après la Révolution d’Octobre 1917, le musée Roumiantsev a été dissout. La bibliothèque et la section des manuscrits furent rebaptisées Bibliothèque Lénine et acquirent le statut de Bibliothèque d’Etat. Profitant de ce privilège, « Leninka » a récupéré toutes les œuvres abandonnées, les collections sans propriétaire et nationalisées. La collection a alors quadruplé. De plus, la Bibliothèque Lénine était autorisée à conserver les manuscrits et livres interdits par la censure soviétique.
Au XXème siècle, a commencé la construction d’une nouvelle bibliothèque pour accueillir les collections. Au début de la guerre, sa construction n’était pas encore achevée, mais, craignant un incendie de la Maison Pachkov qui était en bois à ce moment là, le personnel a organisé un déménagement dans un nouveau bâtiment en béton adjacent. Les employés ont dû transporter à la main plus de 600 caisses de livres par jour.
A la fin du siècle dernier, la Maison Pachkov a fortement souffert : sous celle-ci fut construite la station de métro Borovitskaïa, et ses fondations n’ont pas résisté, les solivages étaient fissurés.
La Maison Pachkov a été totalement restaurée en 2007. Elle est maintenant ouverte au public et aux chercheurs pour sa large collection d’anciens manuscrits. La grande salle de bal du premier étage peut être louée pour des réceptions. (Merci à Agnès pour ce reportage à Moscou)
Francine du Canada
29 avril 2015 @ 06:26
Merci Agnès; c’est une légende ou elle existe vraiment cette bibliothèque d’Ivan IV Le Terrible? Magnifique reportage! Bonne journée, FdC
Trianon
29 avril 2015 @ 09:53
n’ y a t-il jamais eu de fouilles pour retrouver ces livres? quand on voit que certains chercheurs de trésors parviennent à localiser des bateaux à 5000 mètres de profondeur, je suis étonnée que ce trésor ait résisté aux recherches…
en même temps, la période communiste de l’URSS n’était pas spécialement propice à ce genre de recherches…
agnes
29 avril 2015 @ 14:26
Oui, il y en a eu, dont celles-ci :
Issu d’une famille princière de la dynastie des Riourikides. Au grade de capitaine 2e rang, le prince Nikolaï Sergueïevitch Chtcherbatov servit dans la Marine impériale de Russie avec son beau-frère, Alexeï Sergueïevitch Ouvarov (1825-1888)2.
En décembre 1884, le prince se lia d’amitié avec le président de la Commission de construction du Musée Historique russe et occupa le poste de vice-président de cette commission. Il ne posséda pas une grande culture historique, mais doté d’une vive intelligence, d’un sens aigu de d’organisation et de gestion, ses décisions dans le développement du musée se révélèrent très précieuses.
De 1887 à 1908, il occupa le poste de Président du Musée historique russe.
Le prince prit part à de nombreuses fouilles archéologiques, la plus célèbre d’entre elles fut, en 1894, la recherche de la bibliothèque d’Ivan le Terrible entreprise à l’intérieur du Kremlin à Moscou sous la direction de l’archéologue russe Ivan Iegorovitch Zabeline (1820-1909). Cette bibliothèque appelée également Libéria se composait d’une collection de livres et de documents dont le dernier propriétaire fut Ivan IV de Russie. Selon certaines sources cette bibliothèque aurait été égarée ou cachée par le tsar3,4. Selon la légende, parmi ses ouvrages rares et précieux qui auraient appartenu aux empereurs byzantins, cette bibliothèque se composerait d’environ 800 volumes (wikipedia)
Trianon
29 avril 2015 @ 18:35
merci Agnès!! ce serait fabuleux que ce trésor soit mis au jour….après , dans quel état est -il?…
flabemont8
29 avril 2015 @ 15:44
Merci , encore une fois , pour vos magnifiques photos, Agnès , et pour ce que vous m’apprenez de cette bibliothèque .
A titre privé , toutes mes amitiés .
Caroline
29 avril 2015 @ 22:22
Trianon,j’allais poser la meme question que vous!Agnès nous a fourni sa réponse plausible!
Eliane Bartachevski
17 janvier 2017 @ 22:12
Bonjour Agnès,
Comment avez-vous fait pour avoir toutes ces informations ?
Où trouver des éléments sur la famille Pachkov autour de 1879 ?
Par avance merci de votre réponse
Bien cordialement
Eliane,