unnameder

A l’occasion de l’inauguration du Canal de Suez le 17 novembre 1869, l’impératrice Eugénie offrit un cadeau royal à Ferdinand de Lesseps. Il s’agit d’une nef de table décorative, en argent fondu et ciselé, réalisée la même année par les orfèvres Auguste et Joseph Fannière.

unnamedere

Au Moyen-Age et à l’époque moderne, son rôle n’était pas seulement d’ornement. Soigneusement cadenassée, elle contenait en effet la vaisselle, les couverts, gobelets, coupes et salières personnels du maître des lieux. Sa vraie fonction était de le préserver des risques  d’empoisonnement. On la plaçait sur la table du seigneur, face à lui, marquant la place d’honneur. Par son luxe et son raffinement, elle témoignait de la position sociale de son propriétaire et les plus somptueuses étaient celles des rois.

unnamedee

L’impératrice Eugénie, en offrant ce présent au père du canal de Suez, voulut magnifier son œuvre par cette nef purement ornementale. Elle se présente sous la forme d’un bateau triomphal, soutenu par des sirènes.

unnamedez

A l’arrière, une victoire ailée porte un caducée et une corne d’abondance, symboles du commerce que le canal allait développer et des richesses qu’il allait générer. Elle est juchée sur un bouclier portée par deux femmes. A leurs pieds, sont rassemblés les produits du grand commerce et un globe terrestre que l’on peut dorénavant parcourir plus facilement grâce au percement du canal. Il fut, à l’époque, un événement considérable qui allait modifier profondément le commerce maritime.

unnamedeza

 

A la proue de la nef, une allégorie de la Renommée souffle dans sa trompette pour annoncer la nouvelle au monde entier. Elle est surmontée de la couronne impériale pour rappeler le rôle joué par Napoléon III dans le creusement du canal et le cadeau de l’impératrice à son cousin Ferdinand.

 

unnamedezaa

Sur les côtés de la nef sont ciselées des scènes racontant le percement du canal. On reconnaît, à l’extrême gauche, les fameuses pyramides d’Egypte.  Ce cadeau somptueux fut offert en 1907 par le Comte Charles de Lesseps, en mémoire de son père Ferdinand, au musée des Arts Décoratifs de Paris où l’on peut toujours l’admirer. (Merci à Francky pour ce reportage)